Exercice ardu que d'écrire une critique lorsqu'on est l'auteur de l'ouvrage ! D'autant que le livre est paru il y a dix ans. Toutefois, je vais tenter d'être factuelle. J'ai lu par hasard les Mémoires du comte Alexandre de Tilly lors d'un travail de recherche sur le XVIIIe siècle. Je fus aussitôt séduite par le personnage, romanesque au possible. Cependant, il manquait de la "chair" à ces lignes, d'autant que l'auteur, disparu en 1816, avait cessé d'écrire en 1792. J'ai donc essayé de combler le vide, en m'appuyant sur une documentation historique sérieuse. L'ouvrage comporte deux parties : dans la première, le "je" de Tilly se transforme en "il", afin de préserver un certain recul nécessaire au biographe ; dans la deuxième, il s'agit de prendre le contrepied de son silence et de le faire, sinon parler, du moins écrire : papiers, correspondance, notes et fragments nous disent qu'il ne cessa jamais de le faire. Ce n'est point le "je" des Mémoires flamboyants mais celui, plus quotidien et moins littéraire, d'un ancien page vieillissant, d'un voyageur des Deux Mondes, d'un joueur invétéré et d'un noble désargenté à l'honneur perdu. Ainsi sont réunies les deux faces de la médaille, un camée au profil antique, patiné de vieil or, ramassé un soir d'été au fond du parc de Versailles.
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Ma conduite fut connue du grand nombre car je fus porté, de par mon tempérament et ma naissance, à la lumière. Ceci ne me disculpe pas mais autorise un jugement plus scientifique, méthodique et géométrique sur un ancien page, orphelin de père, de mère et de sa reine...