AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 88 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Malraux pose la question, pourquoi se souvenir? Paradoxal, quand on sait que le monsieur fut ministre de la culture......
Commenter  J’apprécie          30
J'aurai dû lire quelques articles sur l'Internet avant d'entreprendre la lecture des "Antimémoires" d'André Malraux car j'étais beaucoup trop lent à comprendre que le livre était bourré de mensonges extravagantes. J'ai manqué les indices du premier chapitre où Malraux annonce qu'il est né en Alsace, que son nom famille est Berger et que son grand-père avait fréquenté Nietzsche. Je pensais que Malraux aurait abandonné son vrai nom plus tard parce qu'il était trop boche. J'ai décidé de faire des recherches à la page 380 où dans un passage qui relate ses activités comme membre de la Résistance francais en 1944, l'auteur décrit "Malraux" comme son nom de guerre.
J'ai appris du "Wikipedia" (1) que le nom de Malraux a toujours été Malraux; (2) qu'il est né à Paris; (3) que son grand-père a été n'avait jamais côtoyé Nietzsche; et (4) que Malraux est généralement reconnu comme un mythomane (à la limite un menteur pathologique). J'ai trouvé aussi à la page web des "Amitiés internationales d'André Malraux" un article très pertinent de Moncef Khemri de la faculté de lettres de Tunis qui a pour titre "Les antimémoires: entre autobiographie et autofiction" où Khemri présente la thèse que le livre est une oeuvre de métafiction postmoderne. D'après Khemri, Malraux a décrit sa vie comme il aurait souhaité qu'elle avait été. Khemri ajoute que le passage où Malraux décrit sa participation dans une bataille contre les allemands en 1940 est une fiction pure. Khemri nous rappelle que le Baron de Clappique avec lequel Malraux discute de la guerre de Viet Nam est un personnage de la "Condition humaine" qui n' a jamais existé. Finalement, Khemri nous informe qu'il y a beaucoup de longues passages dans les "Antimémoires" que Malraux a tiré de ses romans.
La thèse de Khemri est ingénieuse mais elle ne me redonne pas confiance dans le livre qui n'est pas à mes yeux postmoderne mais simplement mensonger. Pourtant, la manque de véracité n'est pas forcément une mauvaise chose. Malraux explique dans son introduction qu'il donne le titre "Antimémoires" à son livre parce qu'il ne contient pas de "mémoires" traditionnelles dont il y a deux catégories: (1) des confessions (Saint-Augustin, Rousseaux) ou (2) des oeuvres où l'écrivain raconte sa vie avec introspection (Chateaubriand, T.E. Lawrence.) Selon Malraux ses "Antimémoires" offre plutôt le récit des moments dans son parcours qui lui ont posé la question: "Quel est le sens de la vie."
Un incident majeur a été un simulacre d'exécution auquel les allemands l'ont fait participer en 1944. Malheureusement à cause des nombreux mensonges dans le livre, le lecteur ne peut pas être certain que ce simulacre d'exécution ait bel et bien eu lieu.
Malraux croit aussi que l'art fait réfléchir au sens de la vie et les idées qu'il présente au sujet de l'art constituent le meilleur élément de son livre. Il écrit beaucoup sur l'art des tombeaux (les pyramides, les grands mausolées, etc.) que l'on a crée selon Malraux non pour honorer les ancêtres mais pour contrôler l'avenir.
Dans les "Antimémoires" Malraux présente aussi une exposé bien réussi de son concept de "Musée imaginaire" selon lequel les oeuvres d'art dans le monde contemporain se trouvent délivrés de leur fonction. Un crucifix n'est plus un crucifix. Un portrait n'est plus la représentation d'une vraie personne. Dans le musée imaginaire, il n'y a ni vénération ni ressemblance. Les objets d'art diffèrent des choses et se trouvent confrontées les uns contre les autres. Dieu n'y est pour rien et t l'homme a le champs libre pour définir l'univers à sa guise. Malraux constate que partout au tiers monde (l'Afrique, l'Asie, l'Amérique du Sud) on construit des musées.
Dans sa vie, Malraux a rencontré dans sa vie bien des chefs politiques importants du 20e siècle. Dans les "Antimémoires"on trouve des longues conversations que Malraux a eu avec Chou En-lai, Charles de Gaulle, Mao Tsé-toung et Jawaharlal Nehru . Malraux semble croire aussi que ces entretiens s avec les grands politiciens de son époque lui ont mise en face-à -face avec l'énigme de la vie. La qualité de ces discussions, telles que rapportées par Malraux est très inégale.
La pire est celle avec Mao. Malraux accepte trop volontiers la version de Mao sur le la Grande Marche. Il reproche à Mao les persécutions des Tibétains mais il ne dit pas un mot au sujet de la famine de 1958-1962. Malraux est aussi très élogieux au sujet de Ho Chi Minh. La conversation avec Nehru qu'il présente est par contre superbe.
Il y a des bons moments dans les "Antimémoires" de Malraux mais dans l'ensemble elles sont affreuses.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (522) Voir plus



Quiz Voir plus

André Malraux

Quel roman d’André Malraux obtient le prix Goncourt ?

«La Métamorphose des dieux»
«L’Espoir»
«La condition humaine»

11 questions
106 lecteurs ont répondu
Thème : André MalrauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}