Moui... On nous promet bien un conte onirique imagé, et c'est ce qu'on retrouve dans ce roman, mais pour ce qui est de la belle histoire d'amour, cela laisse à désirer.
J'ai écouté le court livre audio narré par l'auteur qui se débrouille très bien avec son élocution, donc ce n'était pas une purge cela dit.
Le texte contient beaucoup de charmantes images poétiques qui se mêlent bien à l'univers fantasque et décalé de l'histoire et à ses thèmes lyriques. Certains autres lecteurs déplorent des références anachroniques, ce que je juge être une mauvaise opinion parce que l'auteur a quand même correctement établi qu'on avait affaire à un contrat de lecture loufoque et intemporel, ça se voit que c'est fait exprès, donc c'est bon... Au bout d'un moment, faut lâcher le col des partis pris, vous saviez que vous alliez pas lire du
Conan Doyle???
Ce sur quoi je vais choper le col de l'auteur, c'est certains détails qu'il aurait pu mettre de côté. C'est le genre littéraire qui fait ça, mais quand on a l'impression de lire un livre pour enfants et qu'on a affaire à du vocabulaire sexuellement explicite, je tique - je sais pas, je veux pas faire la meuf puritaine ou quoi que ce soit, mais c'est pas drôle et piquant, c'est gênant, même pour un livre adressé aux adultes.
Surtout, on nous vend ça comme une histoire d'amour, quand c'est une dépiction assez juste de possessivité, d'irresponsabilité passionnelle, d'attachement superficiel, de relation toxique en conclusion. Là encore, ça me dérange pas de lire ça, mais j'aime pas le message que le livre délivre quand il est empaqueté par cette promesse de lecture-ci. le Jack, là, il est possessif, intrusif, il la connaît pas, on a pas l'impression qu'il se met à la connaître parce qu'ils ont pas des masses d'alchimie, puisque de toute façon il prend tout son temps d'antenne à expliquer à quel point point il la trouve bonne. Je comprends bien les conséquences d'un coup de foudre mais la platitude de leur relation rend le dernier tiers du bouquin pas vraisemblable du point de vue externe. Miss Acacia, la pauvre, est une sorte de trophée que deux gars se disputent, bien sûr peu confiante en elle mais désirable, et dont le prétendant apparemment le plus décent pète son crâne de jalousie quand des vieux gars viennent la draguer après des spectacles au lieu d'appeler les flics pour détournement de mineure. Leur relation n'est pas une fin heureuse et bien fait pour lui.
Et surtout, qui a envoyé l'auteur sexualiser la miss dans sa description dès sa rencontre avec elle à ses 10 ans? Des grandes envolées littéraires pour écrire qu'un gosse en imagine une autre lui lécher les aiguilles; vraiment, aucun éditeur ne l'a arrêté dans sa course?
Sinon y'a deux trois caméos assez gratuits qui ajoutent pas grand chose comme Méliès et Jack l'Eventreur parce qu'ils trainaient dans le coin à l'époque... à part peut être greffer pour pas cher leurs imaginaires libre de droits à ce récit-ci.
Je recommande aux bandeurs de
Tim Burton.