Banale misère
La Nouvelle Zélande, une terre enchanteresse, promesse de paysages magnifiques. C'est dans ce cadre idyllique que
Becky Manawatu pose son intrigue. Une histoire de deux frères séparés, Tauriki et Ãrama, élevés dans la misère, qui vont devoir survivre face à la brutalité de leurs environnements.
L'autrice fait preuve d'une plume remarquable, tout en délicatesse et poésie. Chacun des narrateurs, au nombre de quatre, possède sa propre voix, sa personnalité que l'auteur met en avant grâce à sa narration tantôt naïvement poétique, brutalement urbaine ou emplie d'une nostalgie pleine de remords.
Malheureusement l'intrigue, qui nous invite à suivre le destin fragmenté d'une famille entre passé et présent, ne se démarque pas suffisamment des milliers d'autres chroniques sociales écrites à travers le monde. En effet le destin de la famille n'a rien d'exceptionnel, aussi triste et pitoyable soit-il.
Il ne suffit pas de nommer les animaux par leur nom local et deux ou trois poèmes pour me sentir en nouvelle Zélande. Si le contexte social de la Nouvelle Zélande avait été mis en avant de manière plus prononcée, le récit m'aurait peut-être ému un peu plus. En l'occurrence seuls les chapitres consacrés au petit Ari on sut trouvé le chemin de mon coeur de pierre.
Un roman touchant pour qui n'a pas déjà lu nombre de ces chroniques sociales mais qui, en restant constamment focus sur l'environnement misérable des personnages, n'invite guère au voyage.