AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

David Fauquemberg (Traducteur)
EAN : 9782367344379
432 pages
Au Vent des Iles (08/09/2022)
3.89/5   77 notes
Résumé :
Nouvelle-Zélande, aujourd’hui. Le chant de Tauriki résonne dans le grondement de cette mer qu’il aime et déteste à la fois, dans la musique qu’il tire de la guitare héritée de son père. Le jeune homme fuit sur l’autre île, au nord, espérant échapper au poids des secrets de famille. Arama, son petit frère qu’il a abandonné dans un foyer hostile, est celui dont on n’attend rien. Pourtant, avec l’ardeur et la grâce des vulnérables, le garçon s’obstine à révéler l’éclat... >Voir plus
Que lire après Bones BayVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 77 notes
5
10 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Taukiri, un jeune maori de dix-sept ans doit confier Arama, son jeune frère chez sa tante Kat et l'oncle Stu. Alors que Taukiri traîne dans les rues de Wellington, en tant que musicien, le jeune Arama découvre la campagne et sympathise avec la petite Beth, la fille de Tom Waiken, le voisin. Pour le gamin, c'est l'apprentissage d'une famille, même si l'oncle Stu est alcoolique et violent et d'un peu de stabilité avec les voisins pour grandir. En parallèle de cette histoire, on suit celle de Jade et Toko, un jeune couple amoureux, qui doit lutter pour vivre leur amour dans un contexte de violence et de drogue.

Bones bay est un roman choral dans lequel on suit en alternance les chemins de vie des deux frères Taukiri et Arama, et un jeune couple. À ces trois destins croisés s'ajoute une voix d'outre-tombe. Et c'est un peu là que le bât blesse. J'ai débuté cette lecture avec envie d'en connaître un peu plus sur la jeunesse maorie et ses difficultés, mais j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et leurs vies, sauf celle d'Arama, qui malgré les difficultés reste lumineux. J'ai eu du mal avec la multiplicité de personnages et l'évocation de leur passé si bien que j'ai fini par lire tous les chapitres traitant du couple pour avoir un récit plus complet et me repérer dans les événements qui les concernaient.
Au final un peu de déception surtout sur la structure du roman, qui m'a fait penser aux romans de Toni Morrison, absence de datation, mélange de voix du passé, beaucoup de personnages et beaucoup de coïncidences...
Bones bay est un premier roman qui a des qualités et a trouvé son lectorat mais qui ne m'a pas séduit plus que ça.
Commenter  J’apprécie          380
Quel livre étrange. Si certains parlent d'écriture à l'os, ici on pourrait parler d'écriture à la chair, au sang et à l'os gravé.
Il faut de sérieuses motivations pour lire Bones Bay. Pour le dire simplement, il faut avoir envie de découvrir la Nouvelle Zélande au coeur battant de son identité. Donc avoir un lien particulier avec ce pays éblouissant.
Becky Manawatu incarne une nouvelle génération d'écrivains néo-zélandais qui n'ont plus peur de rien et parle aussi avec leurs tripes.
Les maoris sont les principaux protagonistes d'une histoire de filiation, d'addiction et de vengeance.
On suit Arama, à hauteur d'enfant, abandonné par son grand frère chez sa tante Kat, dans le trou de balle du bout du monde. Heureusement il a pour voisin Beth et son père, le gentil Tom.
On suit Taukiri, le frère, dans sa longue dérive, tragique et inscrite dans la répétition.
On suit Jade et Toko, vingt ans plus tôt, dont l'histoire d'amour provoquera séisme et guerre des gangs.
Mais surtout on va se fondre dans la culture maori, farouche et lumineuse, dont la quintessence constitue le « tangi », long, très long rituel funéraire.
L'écriture, on l'a dit plus haut, est particulière, prosaïque et onirique, cruelle et mélodique.
Un fantôme intervient régulièrement :
« Si seulement les grands voiliers qui ont navigué jour et nuit pour trouver ces iles avaient été remplis de guitares à la place des fusils. de tambourins au lieu d'opiacés. Plus de triangles, moins de bibles.
Voyez un peu : mon jumeau, Toko, tout gosse encore, qui trouvait des oiseaux tombés de leur nid et tentaient de leur donner une chance de survivre. Il les mettait dans des boîtes à chaussures et les nourrissait avec de petits compte-gouttes. Leur donnait à manger des vers de terre écrabouillés ou de la pâtée pour chat avec une pince à épiler. le plus souvent, ils ne survivaient pas. Cétait son superpouvoir.
Et puis ç'a été le tour de Taukiri. La première fois que le fils de mon frère est rentré à la maison, un oiseau au creux de sa main, j'ai voulu le renvoyer, l'arrêter, lui dire: « Laisse les choses se faire, Tauk. » Il est entré et a levé les yeux sur moi. J'ai vu ses yeux brillants d'espoir, comme ceux de son père. Comment aurais-je pu stopper cet élan, ce désir ? »

Becky Manawatu nous perd pour mieux nous immerger dans l'histoire récente de son pays.
Et trempe sa plume dans l'eau noire de Bones Bay.
On en ressort All Black.
Commenter  J’apprécie          3214
Voilà un premier roman écrit par une écrivaine néo-zélandaise qui a reçu un très bon accueil dans son pays , une occasion en or proposé par Masse critique que je remercie ainsi que les Éditions Au Vent des îles pour faire connaissance avec les Maoris.

Ce roman commence par les réflexions d'Ārama, un garçon de 8 ans ,lorsqu'il est amené par son grand frère Taukiri chez sa tante Kat où, après le décès accidentel de ses parents , il va désormais vivre.

Taukiri, lui, fuit, cette île du Sud de la nouvelle Zélande , sa planche de surf dont il ne veut plus se servir sur le toit de sa voiture et sa vieille guitare , sa compagne de toujours, sur le siège arrière.

A coté de la maison de Tante Kat, habitent Beth, une gamine du même âge, délurée et drôle , son père Tom Aiken , et le chien Lupo . Seul l'oncle Stu, un homme rustre et violent ne fait pas un bon accueil au nouveau venu.

Pendant que Ārama, , meurtri par l'abandon de son frère , découvre la vie aventureuse et campagnarde avec Beth , Taukiri cherche à la fois l'oubli et la trace de mère biologique tout en faisant la manche en grattant sa guitare , en évitant la plage . Une mer très présente dans le récit et qui, si elle a pu donner du plaisir au jeune homme est , et on devine le traumatisme, un objet de rejet et de peur .

J'ai bien aimé cette première partie du roman , le chagrin des garçons , leur désarroi face à la disparition des parents est émouvant, Ārama est trop petit pour appréhender toute l'histoire mais est plein de volonté pour commencer cette nouvelle vie et la fuite de Taukiri est bouleversante car il est profondément malheureux. L'écriture est simple, familière lorsqu'il s'agit d'Āmara .

Ces chapitres alternent ensuite avec l'histoire d'amour de Jade et Toko , plus sombre , engluée dans un milieu de drogue, de violence et de peur dont ils essaient de s'échapper . Il faut un certain moment pour relier les deux histoires même si cela parait évident .Entre les récits, sont insérées des pages plus abstraites, mystérieuses, poétiques avec un thème récurrent sur l'océan .

Originalité de ce récit qui se déroule en Nouvelle Zélande parmi les Maoris avec toute l'ambivalence dans laquelle vit ce peuple . Les coutumes sont toujours ancrées comme le tangi , rite funéraire dont il est beaucoup question dans ce livre , les chants et la langue que pratiquent encore certains . Mais la drogue et l'alcool font des ravages comme partout, entrainant son lot de violence en particulier celle faite aux femmes. Et certaines descriptions sont à la limite du supportable .

Becky Manawatu nous entraine vers ces contrées lointaines, avec un récit à plusieurs facettes, poétique parfois, onirique qui perd un peu le lecteur, tendre avec la complicité entre Ārama et Beth , terrible avec la vie de Jade, émouvante avec la quête de Taukiri.

Elle nous fait découvrir les Maoris autrement que par la danse du haka des All Blacks , ce fameux haka que l'on découvre dans d'autres circonstances inattendues. Pour une fois, on ne sent pas de malaise entre les différentes couleurs de peau, et il n'est pas toujours facile de savoir qui est maori ou pas dans ce livre , ce qui est toujours appréciable .
Commenter  J’apprécie          289
Surprenant roman que celui-ci, surprenant par sa construction narrative, surprenant par le regard porté sur la société maori de Nouvelle Zélande par une autrice néo-zélandaise et maori.

Lire ce roman sans perdre patience, accepter de ne pas comprendre qui est qui, persévérer malgré tout et enfin dans les cinquante dernières pages assembler avec soulagement les pièces du puzzle voilà quelle a été la gageure. Je l'ai relevée mais dire que l'enthousiasme est au rendez-vous serait mentir.

Roman choral donc. Arama et Taukiri, les deux frères, sont à présent orphelins . Arama est à présent à demeure chez sa tante Kat et son oncle Stu, Taukiri a pris sa guitare , sa planche de surf et a roulé vers l'île du nord. ..
Jade et Toko sont amoureux. Ils ne se sont pas rencontrés dans un monde où tout le monde est gentil loin de là mais dans un monde où la loi du plus fort prime, où l'argent vient de la beuh et où le gang gère la vie des uns et des autres , surtout celles des autres. Ils ont fui et se sont construit un peti nid douillet. Jusqu'à ce que l'orage éclate ..
Un roman reconnu et apprécié en Nouvelle-Zélande, je vous laisse seul juge.
Commenter  J’apprécie          290
Taukiri a dix-sept ans et Ārama huit ans et demi lorsque leurs parents décèdent. L'aîné décide alors de laisser son petit frère chez leur tante Kat et leur oncle Stu, à la campagne. Puis il part, avec pour seuls bagages sa planche de surf, sa guitare et son os sculpté. Une histoire contée par plusieurs voix, celle de Ārama, celle de Taukiri et celles de Jade et Toko. Autant de vies poignantes et passionnantes, puisées dans le passé et le présent, dont les récits vont s'entremêler.
.
Je suis entrée avec une très grande facilité dans cette histoire, où dès le départ j'ai été touchée par les personnages et leur authenticité. Je me suis prise d'affection pour le jeune Ārama dit "Ari", abandonné dans ce nouveau foyer, qui n'est pas des plus accueillants. Si les démonstrations d'affection de sa tante Kat sont un peu maladroites, elles sont néanmoins sincères. Mais l'oncle Stu règne en patriarche autoritaire, et ses accès de violence déstabilisent l'enfant, qui jusqu'à présent n'avait connu que l'équilibre d'une famille aimante. On ressent son désarroi, le manque de sa mère, de son frère et de sa grand-mère. Alors l'enfant pose des sparadraps sur son corps, ces pansements magiques qui pour lui guérissent toutes les blessures, même les maux de l'âme. Un remède efficace, qui le rassure instantanément. Son frère va revenir bientôt, et sa grand-mère est occupée à chercher sa deuxième boucle d'oreille. Ça peut prendre du temps ces choses-là. Il est émouvant ce petit garçon, tout comme l'écriture qui sert son histoire. Une écriture simple, d'enfant, désarmante de sincérité.
.
Heureusement, Ārama trouve en sa voisine Beth une amie de choix. Beth, c'est la rudesse de la campagne, un côté brut de décoffrage, sans langue de bois, qui surprend chez une petite fille si jeune. Elle aussi a perdu sa mère, mais il lui reste son père, Tom Aiken, et Lupo, son chien. Ils sont extra ces trois-là ! Ils sont la part de lumière dans la nouvelle vie d'Ari. Ils sont un souffle apaisant pour le lecteur, dont le coeur est mis à rude épreuve par les autres chapitres.
.
Dans ce récit, la violence a une grande part, qu'elle soit directe ou indirecte. Elle est ancrée et indissociable de chaque existence, comme une fatalité à laquelle on ne peut échapper. Cette violence, il faut l'encaisser, elle vous met en rage, elle vous afflige, elle vous serre le coeur. Et quand deux enfants de huit ans regardent et jouent à "Django Unchained", vous réalisez alors l'importance de cette violence au quotidien, pour ne pas parler de sa "banalisation".
.
Toutefois, des passages d'une grande poésie contrastent avec la brutalité de ce monde. J'ai aimé les nombreuses références à la mer, au chant, à la musique et à la nature. L'écriture est belle, puissante, elle retentit en nous. J'ai aimé découvrir certaines traditions maories, telles que le "tangi" et son pouvoir libérateur, guérisseur. Des moments intenses qui m'ont parfois émue aux larmes.
.
La mer, elle aussi, tient une place essentielle. Elle est partout, elle suscite amour et haine, elle peut prendre ou donner, selon son bon vouloir. Taukiri ne peut plus s'en approcher, car la mer est "une salope, une salope monstrueuse", qui le condamne à transporter une planche de surf qui ne servira sans doute jamais plus. Qui le condamne à porter le fardeau de la culpabilité.
.
Mon intérêt pour cette histoire n'a jamais souffert. La construction du récit entretient une forme de suspense, avec une intrigue qui saura trouver son dénouement. Ārama, Taukiri, Jade et Toko, autant de voix qui trouvent leur source dans la tristesse, la douleur et l'amour, qui se succèdent avant de s'unir en un chant unique et émouvant. Malgré le côté souvent tragique, l'espérance m'a portée tout au long du roman et j'ai refermé ce livre avec un fort sentiment d'amour et l'intime conviction que je le relirai.
.
"Bones Bay", c'est beau, c'est tragique et c'est violent. C'est un récit magnifique et déchirant, que je ne suis pas près d'oublier !
.
Je remercie Babelio et la maison d'édition pour l'envoi de ce roman.
.
Ma chronique est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
Commenter  J’apprécie          150


critiques presse (2)
LeMonde
04 janvier 2023
Bones Bay est une fable troublante et mélancolique sur la cruauté du monde où est projeté Ari, 8 ans, à la mort de ses parents.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
02 décembre 2022
L’autrice néo-zélandaise Becky Manawatu étend plusieurs fils narratifs, impose un rythme tendu jusqu’à l’effroi (la dernière partie s’approche du roman noir) et protège de sa plume les femmes, les enfants, les sans-chance, les pauvres, les trop tendres.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Personne jouait de chansons ici. Personne écoutait de la musique, personne racontait d’histoires. Ils se rendaient même pas compte que pas faire ces choses, ça faisait d’eux des mauvaises personnes. Le pire, c’est que je pensais pas que Tante Kat était une mauvaise personne, elle était juste le fantôme d’une personne, et je savais pourquoi. Oncle Stu faisait douter les gens de leur propre existence et, à force de douter de son existence, on finissait par disparaître.
Peut-être que le jour où ma famille a cessé d’exister moi aussi.
Est-ce que j’étais un fantôme qui hantait la mauvaise maison ?p 146
Commenter  J’apprécie          30
« Foutre », j’ai dit, comme si je laissais sortir une petite
abeille de ma bouche. « Faire foutre, ce con. » Comme si je
laissais sortir d’autres petites abeilles.Et comme j’en avais laissé sortir certaines, d’autres voulaient s’échapper.« Va te faire foutre, Oncle Stu, espèce de putain de connard de merde ! J’aimerais que tu crèves, sale connard ! Je te hais, espèce de putain de plouc de merde ! »
Personne n’a bougé. Comme s’ils avaient peur des abeilles maintenant, comme si les abeilles planaient au-dessus de nous maintenant. Et l’air est devenu comme du miel bouillant, épais, trop sucré, qui fait mal aux
dents, comme si les abeilles avaient peur dans le monde maintenant, et qu’est-ce qu’elles devaient faire ? Trouver une autre bouche ? S’en aller tout de suite ? Mais elles restaient suspendues dans les airs, presque comme si
elles espéraient que personne allait les voir, mais qu’elles étaient prêtes à attaquer si quelqu’un les voyait.
Commenter  J’apprécie          40
Le pire, c’est que je pensais pas que tante Kat était une mauvaise personne, elle était juste le fantôme d’une personne, et je savais pourquoi, oncle Stu faisait douter les gens de leur propre existence et, à force de douter de son existence, on finissait par disparaître.
Commenter  J’apprécie          150
Ils savaient qu’il y avait un fond, une fin à leur chute. Que s’ils déconnaient vraiment, quelqu’un finirait sans doute par s’en rendre compte et les arrêterait. Le côté sans fond de ma vie donnait le vertige. Les choix étaient aussi écrasants que cette terrible mer.
Commenter  J’apprécie          100
J’en ai mis un autour de mon pouce, et ça m’a fait du bien. Alors j’en ai mis un aussi sur mon genou. Puis un autre sur mon front, et un autre sur l’autre genou, et j’en ai mis aussi sur ma nuque, sur ma poitrine, j’en ai mis un sur mon nombril et quand y a plus eu de sparadraps, j’ai arrêté de chercher des endroits où j’avais mal.
(Ari, qui, pour atténuer ses angoisses, a besoin de mettre des sparadraps partout)
Commenter  J’apprécie          40

Video de Becky Manawatu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Becky Manawatu
BookBound 2020: Renée & Lola Olufemi with Becky Manawatu Renée & Lola Olufemi in conversation with author Becky Manawatu on 'Crimes of the feminist activist' Sous-titres en Anglais
autres livres classés : littérature néo-zélandaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (220) Voir plus



Quiz Voir plus

Harry Potter (1 à 4) difficile

Qui est le contrôleur du Magicobus ?

Ernie Mcmillan
Stan Rocade
Zacharia Smith
Denis Crivey

15 questions
8647 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter : Coffret, Tomes 1 à 4 de J. K. RowlingCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..