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3,95

sur 404 notes
Un bon blues
Georges Gerfaut est un cadre commercial qui tourne en rond sur le périph avec cinq ou six verres de whisky dans le sang et du jazz west coast en fond sonore. Il est marié à Béa. (Béa-Béatrice Gerfaut, née Changarnier, des origines catholiques et protestantes, bordelaises et alsaciennes, bourgeoises et bourgeoises, exerçant la profession d'attachée de presse free lance après avoir enseigné les techniques audiovisuelles à l'université de Vincennes et tenu une épicerie diététique à Sèvres). Or donc, au cours d'une de ses courses nocturnes, Georges Gerfaut porte secours à un accidenté, le dépose à l'hosto et rentre chez lui. Avec Béa-te, et les enfants, il part ensuite en vacances sur la côte ouest, à Saint-Georges-de-Didonne. Et là deux types essayent de le noyer puis de le descendre. Au lieu de prévenir la police, Gerfaut prend son envol...

Le livre est un très bon polar et une satire sociale des années soixante dix. L'écriture est formidable. Elle mêle réalisme et parodie, style oral direct et érudition. Il y a de la violence brute mais je me suis aussi beaucoup bidonnée. Les illustrations de Tardi sont également formidables: atmosphère sombre, expressions hyper-réalistes, références parodiques ( Haddock, Spiderman...) .

Je remercie grandement Lesyeuxdelamomie qui m'a fait découvrir Jean-Pat.
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« Gerfaut acheta France Soir et le feuilleta vaguement en mangeant des Francfort-frites sur un coin de comptoir. Il se passait dans le monde le même genre de choses que naguère. Pourtant on pouvait déceler une progression vague, mais Gerfaut ne savait pas vers quoi. »

Son nom évoque un oiseau de proie. Pour l'heure Gerfaut est de retour à Paris après bien des épreuves, poursuivi qu'il est par des affreux qui n'ont de cesse d'essayer de le trucider. Mais l'animal est coriace.

C'est en ce qui me concerne un premier contact avec Jean-Patrick Manchette, et, sans être un coup de coeur absolu, je dois reconnaître que j'ai été séduit par ce roman noir essentiellement grâce à son style, ses remarques ou digressions pleines d'intelligence et même d'humour (noir aussi, le plus souvent). L'intrigue en elle-même n'est pas d'une originalité folle. Les Zaffreux le sont vraiment : tueurs à gage sadiques et pervers ils ont une énorme capacité de résilience. Comme Gerfaut, ils seront blessés et meurtris à de multiples reprises.

Manchette, à mon sens, a parfaitement réussi à capturer l'atmosphère de ces années Giscard. Une foule de « petites madeleines » m'ont sauté dessus. « Triscotte », « slips Mariner », où êtes-vous ?

Le personnage de Gerfaut n'est pas univoque. Il a sa part d'ombre et ne se réduit pas à son rôle de victime.

Un mot sur le titre, « le petit bleu de la côte ouest », qui est une référence au jazz west-coast qu'il affectionne particulièrement. J'imaginais je ne sais quoi de régional en rapport avec la côte Atlantique, ce qui s'est avéré être une fausse piste. Enfin pas entièrement, car un des sommets de ce roman reste pour moi la description d'une maison de vacances à Saint-Georges-de-Didonne, dans son affreuse splendeur, précédant de peu la première tentative de meurtre sur Gerfaut, presque irréelle, pour tout dire à la plage et au grand jour…

Je n'en ai pas fini avec cet auteur et je lirai au moins ses autres romans les plus connus.
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Georges Gerfaut est cadre commercial. Bien que souvent sur les routes, il mène une vie plutôt agréable avec femme, enfants et appart studieux le profil parfait du type ayant réussit.
Or sa vie bascule, un soir ou au bord d'une route, il porte secours à un hommevictime d'un accident. Il le transporte à l'hôpital le plus proche et s'enfuit sans laisser d'adresse. le lendemain sur une plage des Charentes ou il a rejoint sa famille, deux types tentent de le noyer. Il décide de tout plaquer, la chasse est lancée.
Manchette décrit un homme en pleine crise existentielle, paumé qui se rend compte que tout ce qu'il a construit, obtenu n'est qu'un leurre. Qui sont ces tueurs sorti d'un mauvais film, qui veut lui faire la peau et pourquoi ?
Un polar hyper réaliste, qui perd le lecteur tandis que Gerfaut lui, se perd dans sa quête de vérité. Un style épuré, froid comme la mort, passionnant . Et puis l'autre passion de JPM, le jazz, omniprésent, qui égrène son envoutant univers, qui rythme de façon languissante la descente inéductable de Gerfaut.. Manchette était un novateur, incroyablement talentueux. Ce petit bleu en est une nouvelle fois la preuve.
Incontournable.
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Whisky, jazz et flingues...Tout Manchette résumé en trois mots ? Oui et non...Des fois ses personnages boivent d'autres alcools et peuvent tomber sur du blues à la radio...

Après "la Position du Tireur Couché", apprécié comme un douze ans d'âge, j'ai enchaîné avec "le Petit Bleu de la Côte Ouest", qui, je le précise, n'est pas un schtroumpf breton.

Georges Gerfaut, cadre commercial en proie à un mal être existentiel, se retrouve embarqué dans une sombre histoire où deux tueurs se voient contraints de le traquer, dans le but de l'éliminer. Bien que ses chances de s'en sortir soient minces au départ, il dévoilera des capacités insoupçonnées...

Encore une fois, je suis charmé par l'écriture de Monsieur Manchette, par cette ambiance noire qu'il distille à chaque page, par ce mystère qui rend les âmes des protagonistes opaques. Chez Manchette, il n'y a ni vrais gentils, ni vrais méchants. Seule la société est pointée du doigt...

Manchette ce n'est pas de la psycho, c'est de la socio.
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Première réelle incursion dans l'univers de Manchette. Grâce à Tardi, grâce à ses scénarios, je connaissais un peu le bonhomme, je connaissais surtout l'aura qui l'entourait… Je retardais un peu ma première visite. Manchette, c'est Venise… Avant de découvrir la Sérénissime, je craignais d'être déçu, tellement de louanges… Eh ! Bien non ! Manchette est bien un monument… Les canaux ne sentent pas le frais mais quelle ambiance, quelle construction narrative… Il arrive même qu'on se gondole. le séjour passe vite tant le regard se pose partout… Je me dis que Manchette a reçu des myriades de visiteurs et que nombreux sont ceux qui, de retour, ont imité le maître… Lemaître, tiens parlons-en ! Cadres Noirs… Si ça ne sent pas le Manchette, ça ?
Au fait « Le petit Bleu de la côte ouest » c'est un morceau de jazz. Et si vous voulez avoir une idée de ce que peut être une écriture jazzique en littérature, c'est une autre bonne motivation pour vous jeter sur ce livre.
Pour ma part, j'attends avec impatience une nouvelle visite à Venise. Pardon… à Manchette.
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Une Mercedes gris acier roule à très vive allure sur le périphérique parisien. A son bord, Georges Gerfaut vient de boire cinq verres de bourbon accompagnés de deux barbituriques. Son humeur oscille entre euphorie et mélancolie, colère et accablement. Ce trentenaire a pourtant une bonne situation : cadre commercial, marié, deux enfants, un appartement dans le XIIIème arrondissement. Alors qu'est-ce qui explique ce mal-être ? « Une fois, dans un contexte douteux, il a vécu une aventure mouvementée et saignante ». Cette aventure a débuté le jour où Gerfaut a pris en charge un accidenté de la route pour le déposer aux urgences de l'hôpital de Troyes. Il quitte les lieux sans un mot ni une justification. Deux jours plus tard, alors qu'il est parti en vacances en Charente-Maritime avec sa famille, deux hommes tentent de l'assassiner. Ce qui va suivre, va être mouvementé et saignant…

Comme dans les romans précédents, Manchette glisse de nombreuses références au jazz et au cinéma et cite avec précision les armes à feu et les voitures utilisées. Et puis il y a la politique bien sûr, sans quoi ça ne serait pas un Manchette, un militant d'extrême gauche occupe un second rôle et il est question des troubles politiques en République Dominicaine.

Le roman débute par un magnifique incipit : « Et il arrivait parfois ce qui arrive à présent » ; et l'histoire qui va suivre est parfaitement racontée. le récit débute et termine par cette chevauchée pleine de rage sur le périphérique. le coeur de l'histoire revient sur les mois qui ont précédé et sur des événements qui ont profondément changé Gerfaut. Sa fuite devant des agresseurs dont il ignore complètement les motivations se transforme en fuite en avant. La lutte pour la survie basée sur l'instinct s'accompagne de troubles existentiels. le retour à la normalité, au bercail, s'annonce compliqué quand on a pu s'échapper si facilement d'une existence balisée. le roman est parfaitement écrit et construit. le récit n'est qu'action et violence ce qui offre à la narration un rythme propre au jazz. Manchette pulvérise une nouvelle fois la frontière entre la littérature de genre et la littérature « blanche ».
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J'ai passé un moment excellent, et drôle, avec ce road trip assez spécial. C'était ma première tentative dans l'univers de Manchette.
Le personnage principal de Georges Gerfaut est sympathique, et on est très vite concerné par ce qui lui arrive. Cadre commercial aimant le jazz, marié et père de deux enfants, sur le point de partir en vacances, il croise sur sa route un véhicule accidenté. Il s'approche de la carcasse et vérifie si quelqu'un a besoin de son aide. C'est louable. Et effectivement, le conducteur visiblement très mal en point, a besoin de secours au plus vite. Gerfaut l'embarque lui-même seul, à l'hôpital, et repart sans s'attarder à l'admission, ni même appeler la police parce que « c'est emmerdant ».

C'est alors que deux tueurs professionnels vont tenter de le tuer, et se mettre à le pourchasser.
C'est d'un Gerfaut doté d'un sens bien affuté de la survie, dont il s'agit et l'aventure qu'il s'apprête à vivre est assez incroyable et réjouissante.
Un roman noir pétillant, plein d'humour, et fantaisiste.
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Il est malin Manchette. D'entrée de jeu, il intrigue le lecteur en présentant son héros Georges Gerfaut, agissant de façon erratique, roulant en trombe au volant de son véhicule sur le périphérique parisien, tout en écoutant du jazz west coast...... attitude que l'on ne comprendra vraiment qu'après avoir lu ce bouquin.

Mais qu'a-t-il donc fait ce Georges Gerfaut, cadre commercial d'âge moyen, apparemment sans histoire, marié, 2 enfants, existence tout ce qu'il y a de banale, pour que deux tueurs se lancent subitement à ses trousses ?
Eh bien, rien d'autre que porter secours à un automobiliste blessé lors d'un accident. Remarquez qu'en l'occurrence il ne s'est pas comporté en bon samaritain, non s'il s'est arrêté c'est pour éviter d'être taxé de non assistance à personne en danger.
Quel qu'il soit, ce geste de sollicitude sera curieusement récompensé, puisque Georges Gerfaut va être victime d'une tentative de meurtre lors de sa première baignade, dès le premier jour de ses vacances sur la côte ouest, au bord de l'Atlantique.
Il s'en trouvera totalement déboussolé ; pris de panique, on le comprend, il prend la fuite aussi sec et adopte un comportement désordonné, typique d'un être en cavale qui ne sait plus trop quoi faire !

Et Manchette, incisif, économe de moyens, d'entraîner le lecteur sur les traces de son héros malmené par les événements, ballotté à travers la France et se laissant dériver au gré des circonstances, pris dans un engrenage dont il peine à démêler les fils, jusqu'à ce que …
Voilà une affaire menée tambour battant, sans temps mort avec un auteur qui ne perd pas son temps à décortiquer les états d'âme de ses différents personnages. Non, ils avancent, agissent, tuent et meurent !
Et le lecteur, avide d'en savoir plus, mouille son doigt, tourne les pages et s'empresse d'enfiler les chapitres pour avoir le fin mot de cette histoire compliquée et simple à la fois !
Du noir, du bon noir !
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Ce n'est absolument pas un polar mais un roman noir voir un thriller mais pas stressant ! Il y a des morts mais il ne se passe rien donc pour les accros d'événements qui se succèdent à un rythme effréné, passez votre chemin !

Dans les années 70 un cadre moyen parisien, avec femme et enfants, blablabla… arrive sur un lieu d'accident et emmène le conducteur blessé à l'hôpital où il le dépose et part sans laisser son nom. Les vacances d'été débutent et il prend la route pour la Charente-Maritime comme chaque année.

Peu après leur installation, lors d'une baignade, deux hommes tentent de le tuer sans qu'il sache pourquoi. A partir de là tout part à vaux l'eau et il se retrouve blessé dans un hameau des Alpes ! Des déboires rocambolesques entre les deux points mais qu'il prend comme il prend sa vie, avec lassitude !

L'écriture aussi donne l'impression d'être lasse, de ne pas avoir d'intérêt à ce quelle couche sur le papier ! Mais j'ai apprécié, à mon grand étonnement, car elle reflète bien le malaise qui suait par tous les pores de Gerfaut ! C'était peut-être l'ambiance générale de ces années-là d'ailleurs.

Les personnages ont un côté caricatural et décalé qui apporte une note d'humour ! le texte est court et ne donne pas le temps de s'ennuyer. Je lui donne la moyenne.

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Ma curiosité m'a notamment mené du côté de la série noire et Manchette.
Dans un monde qu'il ne maîtrise plus, un cadre, qui a pourtant femme, enfants, voiture et poste de télévision, se retrouve en cavale, poursuivi par deux tueurs à gages
Georges Gerfaut, un cadre commercial, est témoin d'un accident automobile et emmène le conducteur blessé à l'hôpital. Ce dernier meurt. Un peu plus tard, lors de vacances en famille, deux hommes tentent d'assassiner Georges..Un roman qui n'est que dans l'action, les personnages n'existent que par leur comportement et la violence les entraîne toujours plus loin. Quand je dis les personnages, je parle surtout de Georges Gerfaut, cadre à la vie rangé et qui découvre soudain une autre vie, d'autres préoccupations, celle d'une société qui ne fait pas de cadeau. Froide. Comme ce roman court et d'un bloc que l'on prend comme une claque.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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