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3,91

sur 4103 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
le solstice d'hiver sur une île de la Baltique est propice à glacer le sang dans les veines. le seul remède étant de combattre le mal par le mal : s'immerger quelques instants dans un trou de glace. C'est ce que fait chaque jour l'ancien chirurgien Fredrik Welin, reclus depuis douze ans dans cette maison familiale, après une erreur professionnelle qui le ronge.

A part le facteur hypocondriaque, il ne voit quasi personne. Jusqu'au jour où débarque Harriet, un ancien amour, qu'il a abandonnée. Elle se sait incurable et exige qu'il tienne sa promesse de jadis de l'emmener au bord d'un petit lac dans la forêt. Cette escapade en plein coeur de l'hiver est plus longue que prévue et apporte son lot de surprises dont Louise, 37 ans, fille de Fredrik qui ignorait son existence. Elle apparaît dans l'encadrement de la porte de sa caravane en peignoir rose et escarpins rouges. Elle a des occupations originales : la boxe, un amour irrépressible pour le Caravage, son mépris qu'elle adresse aux chefs d'Etats du monde entier et... les chaussures.

La rencontre avec ce vieux bottier italien reclus lui aussi dans les forêts glacées du Nord constitue l'un des très bons moments du livre , de belles pages d'anthologie: beaucoup d'humanité et de chaleur au coeur du froid polaire. Grâce à son savoir et son expérience plus personne n'aurait mal aux pieds !

L'autre grand moment est la fête organisée pour Harriet qui décline de plus en plus. Sept convives se retrouvent autour de la table familiale en plein été cette fois, dans la lumière et la chaleur des heures qui comptent vraiment.

Ce livre passe sans arrêt de l'ombre à la lumière, d'un passé de mensonges et de non-dits à un présent de vérité reconnue, de parallèles entre le grand-père mort et la petite-fille, entre le père et sa fille. Chaque personnage se donne la possibilité d'une rédemption, d'une réhabilitation de lui-même à ses propres yeux.

Le style littéraire d'Henning Mankell est brut, sans chichis, sans concession non plus. L'écriture n'est pas intense mais les situations le sont. le froid exacerbe le réalisme de la solitude et du face-à-face avec soi-même.

Lecture surprenante et prenante pour moi qui ne connaissais de cet auteur que le nom de son policier favori, Wallander.



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Entre les deux, mon coeur balance.
Entre ennui et compassion.
Entre solitude et amour.
Entre froidure et enthousiasme.


J'ai vraiment beaucoup de mal à définir si j'ai aimé ce livre ou pas.
J'ai aimé cette île au milieu de nulle part, ceinte par une mer de glace.
J'ai aimé les escarpins rouge écarlate de Louise.
J'ai aimé l'opiniâtreté d'Harriet, sa détermination farouche à finir sa vie avec ceux qu'elle a aimé.
J'ai aimé le choix de vie de Louise, sa solitude, sa caravane, comme un refus de la société, un abandon de toute vie matérielle, comme un petit caillou dans une chaussure.


J'ai moins aimé celui de Fredrik. Sa solitude, son île, comme une fuite en avant, un abandon de toute vie relationnelle, comme un immense rocher qui se dresse devant toi.
Je n'ai pas aimé sa propension à tout gâcher, à refuser le bonheur. Sa lâcheté m'a souvent agacée. Sa maladresse à essayer tant bien que mal de rattraper le mal déjà fait aurait dû m'attendrir mais elle n'a fait que m'irriter.


Il m'aurait peut être fallu faire preuve de plus de distance avec ce livre. N'y voir qu'un roman destiné à peindre avec justesse le coeur des hommes et celui des femmes, aux prises avec le temps, avec la vie qui fuit. Un roman tout en retenue, tout en délicatesse.
A la fois sobre et majestueux, comme la mer Baltique en hiver.

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C'est l'histoire d'un homme plongé dans une grande solitude comme il plonge chaque matin dans les eaux glacées de son île reculée en Suède. On ne sait s'il s'y immerge pour se punir ou pour se sentir vivant.
Frederik Welin est à l'automne de sa vie avec pour seuls compagnons ses animaux et ses remords. Il a quitté la femme qu'il aimait. Il a fuit le monde après qu'un drame ait touché par sa faute une autre vie. Et lui, ne vit plus. Ses jours sont monotones, mélancoliques et sombres. Jusqu'au jour où...

Nous sommes dans une sorte de voyage initiatique, une quête de sens à la vie que l'on ne peut donner qu'à travers les autres, ceux qui la jalonnent.
Je m'attendais à une certaine poésie qui serait venue illuminer un récit un peu triste, ce qui aurait pu être de toute beauté. Mais à la place, j'ai beaucoup rencontré la mort en lisant ce livre. Moi qui en ce moment rêve de lumière, celle du jour, du soleil, mais aussi celle qui vient égayer le coeur et l'esprit, je dois reconnaitre que c'est plutôt une histoire à l'image du gris du ciel, sombre et dépressif.

Pour moi ce n'était guère le moment... trop de résonance à ma vie actuellement.
A vous de voir donc, mais lisez-le quand rien ne pourra ternir votre légèreté d'esprit.
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Mankell m'a surprise à travers ce roman. Ici, il livre un livre très intimiste, un roman sensible et calme et disserte sur la vie, la mort, l'amour, l'existence elle-même.
Un ancien chirurgien d'une soixante d'années, qui a quitté sa ville et son travail, vit reclus sur une île de la Baltique, accompagné de son chien malade, son chat et une fourmilière, qu'il a d'ailleurs l'air d'affectionner particulièrement. Il ne reçoit la visite que du facteur, jusqu'au jour où son passé ressurgit sous les traits d'Harriet, une femme qu'il a jadis aimée passionnément et qu'il a quittée du jour au lendemain. Harriet est en phase terminale d'un cancer et vient demander à Fredrik une dernière faveur.
On suit ces deux êtres humains à la dérive au cours de leur voyage.
Chaque personnage est ici porteur d'une terrible souffrance et il devra prendre appui sur autrui pour essayer de comprendre sa propre vie et ses propres choix.
Un roman, certes d'une grande qualité d'écriture, mais qui a manqué de souffle par moment. Mankell est surprenant dans ce type d'écriture.
Des chaussures italiennes surement confortables mais manquant de souplesse...
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C'est l'histoire d'un "mec" qui est mal dans ses "baskets.".mais Henning Mankell a préféré situer ce mal être à un niveau plus sophisitqué, plus élégant à savoir les chaussures italiennes..
Fredik Welin est fâché avec le monde et surtout avec lui même, il vit sur un ilot en mer baltique comme un "ours" ou comme un ermite qui a passé sa vie à fuir !
à fuir la femme qui l'aimait : Harriet qui va débarquer sur son territoire pour l'obliger avant de succomber à un cancer à faire une randonnée promise 40 ans auparavant ! Elle va lui faire découvrir au détour d'un chemin Louise leur fille qu'il n'a jamais connue...
Tous ces bouleversements vont lui donner l'idée de chercher ce qu'il est advenu de la jeune Agnés qu'il a amputée ( par erreur ! ) quand il était chirurgien...
Un roman sombre dans un univers glacial ( à tous les niveaux ! ) ou Henning Mankell ( spécialiste des thrillers ) dépeint avec réalisme et sobriété les états d'âme de ce personnage replié sur lui-même....
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Un vieil homme sur son île, reclus à cause d'une erreur du passé. Alors que le froid recouvre tout, son passé justement débarque sur la mer gelée. Frednik part alors à la rencontre des femmes de sa vie, qu'elles soient ancienne amoureuse, patiente ou bien une jeune inconnue perdue et déboussolée.
Entre paysages magnifiques et périples suédois, les promesses de l'avenir et les regrets du passé se font face. Les émotions sont au rendez-vous même si c'est parfois au prix de longueurs dans l'histoire et les dialogues. L'auteur nous parle dans un style simple et émouvant de la vie, de l'amour, des rires et des peines.
Un roman qui fait voyager dans une nature aussi importante que l'histoire elle-même. Beau, tout simplement.
Lien : http://troisouquatrelivres.b..
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A 66 ans, Fredrik Welin, un ancien médecin, vit seul avec sa chienne et sa chatte, toutes deux très âgées, dans une île perdue de la Baltique, en Suède.
Fredrik est venu vivre là, dans la maison de ses ancêtres après avoir commis une erreur médicale terrible qui a mis fin à sa carrière de chirurgien, une erreur qu'il n'arrive pas à oublier, ce qui se comprend.
Depuis douze ans, son quotidien est bercé par les changements de saison, les paysages magnifiques, l'entretien de la maison et l'idée que peut-être, un jour de printemps, il s'occupera de son vieux bateau qui pourrit au fond du hangar.
Il se force tous les jours à creuser un trou dans la glace, pour s'y enfouir et se sentir, grâce à la morsure du froid, un peu plus vivant.
Seule la visite quotidienne de Jansson, le facteur de l'archipel, vient rompre sa solitude et son quotidien, qu'il ait ou pas du courrier à lui apporter, d'autant plus que ce dernier est hypocondriaque et se fait examiner très souvent pour une quelconque maladie imaginaire.

Un matin du solstice d'hiver, Fredrik retrouve sur la mer gelée, son ancien amour de jeunesse, Harriet, qu'il a lâchement abandonnée sans un mot, et en préméditant son acte, presque quarante ans auparavant.
Pourquoi Harriet est-elle venue jusque-là, d'autant plus qu'elle se déplace avec un déambulateur ?
Harriet se sait condamnée par un cancer incurable et souffre beaucoup. Elle compte bien avant de mourir, révéler à Fredrik ce qu'elle lui a caché toute sa vie et lui faire tenir la promesse qu'il lui avait faite à l'époque, de l'emmener au bord du petit lac où lui même avait vécu un moment inoubliable avec son père, alors qu'il n'était qu'un enfant.
Les voilà partis tous deux en voiture sur les routes gelées, pour retrouver le lac de son enfance.
Fredrik ne sait pas encore, qu'en revenant ainsi sur son passé, c'est toute sa vie qu'il va devoir revisiter et reconstruire avec ses regrets, ses remords et tout ce qu'il a tenté d'enterrer pour l'oublier mais auquel il ne peut plus désormais échapper...
Cela ne m'étonne pas qu'Henning Mankell soit considéré comme un très grand écrivain nordique et qu'il soit le lauréat de nombreux prix car c'est un roman très bien écrit.

Les paysages sont grandioses et moi qui aime ces univers gelés et rudes, j'ai trouvé les descriptions de la nature particulièrement réalistes. L'île, la mer gelée tout l'hiver, les îlots alentours, les rochers déchiquetés par l'érosion, constituent à eux seuls un personnage à part entière et sont responsables de l'ambiance froide du roman. Mais si l'auteur les décrit avec réalisme, il n'y glisse aucune poésie, ce que j'ai trouvé dommage.

En dehors des paysages, l'auteur nous décrit des vies dévastées par l'incompréhension et la peur, mais aussi et surtout par le mensonge.
Le lecteur entre dans l'intimité des personnages et découvre leurs angoisses, la difficulté de leurs rapports, leurs solitudes et surtout le poids du passé.
Cependant, je n'ai pas du tout aimé la personnalité du héros, cet homme qui s'est retiré du monde pour fuir ses responsabilités...ce n'est pas ma tasse de thé, et même s'il recherche la rédemption, à aucun moment il n'a réussi à me toucher. Les réflexions qu'il nous livre sont pourtant profondément humaines et elles ont le plus souvent des accents de sincérité, mais moi, en tant que lectrice, je ne les ai pas trouvé très crédibles.
J'ai trouvé que l'ensemble manquait d'intensité.
J'ai préféré de loin les personnages féminins, même si, touchées en plein coeur par la vie, elles sont quasiment devenues "caractérielles".
J'ai mieux compris leurs émotions, leurs révoltes, leurs désirs...sans pour autant m'attacher à aucune d'elle.
J'en conclus que l'auteur n'est peut-être pas, malgré son talent, mon style d'écriture et que trop de distances dans l'expression des sentiments, trop de froideur dans les rapports humains, expliquent que je ne l'ai pas apprécié à sa juste valeur...
Lien : http://www.bulledemanou.com/-3
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très belle histoire, prenante.
des personnages variés, des traits de caractère bien trempés,
la prise de conscience, et avec ça, un rythme qui nous emporte
déjà la fin ? impatience de lire le suivant ..
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Par des temps caniculaires, voilà un roman bien rafraîchissant.
Harriet débarque dans la vie de Fredrik, après 40 ans passés sans jamais s'être revus. Voilà le début d'une sacrée histoire ! Et une première partie absolument saisissante. Une sacrée bonne femme quand même : juste pour que Fredrik tienne sa promesse : lui montrer ce lac caché au milieu de la forêt dans lequel il s'est baigné enfant avec son père. Après ça, elle aurait pu rentrer et basta ! Et bien non ; c'est qu'elle est tenace Harriet et elle ira jusqu'au bout…
Pour moi l'accroche de ce livre a été cette rencontre improbable. J'ai trouvé cette première partie très touchante, le personnage d'Harriet impressionnant de ténacité et de courage. En revanche, j'ai très moyennement adhéré au personnage de Louise, que j'ai trouvé peu crédible, et qui a quelque peu brisé la délicate et intime atmosphère installée par l'auteur. Fredrik, quant à lui me laisse assez indifférente : il est vrai que sa carapace est assez coriace et qu'il lui faut bien ses bains glacés quotidiens pour qu'il se sente vivant, un peu.
Pour le coup un contenu assez inégal avec des scènes émouvantes et très belles comme celle de la fête , d'autres plus dures, et certains passages assez loufoques et décalés.
Un avis un peu mitigé donc.
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Pourquoi tenter de relater une intrigue aussi habilement tissée ? Elle se nourrit de symboles sous des dehors très banals. En maître du roman policier, Henning Mankell a bâti une architecture très serrée autour de son histoire qui se lit d'une traite. Cette construction abrite un conte qui dit la fragilité des hommes, leur orgueil, mais aussi leur capacité à se réparer quand ils acceptent de se confronter aux autres. Cet homme de soixante-six ans, bourru, refermé sur lui-même, peu compatissant qu'est Fredrik nous est peu sympathique. Il faudra que l'ordonnancement étouffant de sa non-existence soit remis en cause pour qu'il s'humanise et accepte enfin de regarder les failles de son comportement. Une jolie manière de solder ses comptes avec la vie.
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