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sur 4103 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour le facteur dont les déplacements hivernaux se font en hydrocoptère, Frednik Welin est le plus beau spécimen de misanthropie de cet archipel suédois.

Retiré depuis douze ans sur son îlot de la Baltique, cet ancien chirurgien sexagénaire partage son quotidien contemplatif avec deux animaux en fin de vie : une chatte et une chienne.
Au coeur de l'hiver, armé d'une hache, il descend chaque matin en peignoir de bain jusqu'au ponton et creuse un trou dans la glace avant de s'immerger nu. Cette séance de mortification lui permet d'oublier, l'espace d'un moment, les deux femmes dont la vie a basculé par sa faute à vingt-cinq ans d'intervalle.
Que ces deux femmes lui en veuillent encore aujourd'hui est hautement probable, c'est son intime conviction. Ses négligences passées ont blessé durablement deux êtres qui lui faisaient confiance et bien des années plus tard Frednik peine toujours à se regarder dans le miroir…

Alors que tout semble figé dans cette immensité blanche, le passé va pourtant rattraper notre ermite : une dame d'un certain âge descend un jour de l'hydrocoptère et derrière son déambulateur avance à petits pas vers la maison de Frednik.

On dit d'un auteur emprunté qu'il est dans ses petits souliers ou qu'on le voit venir avec ses gros sabots ; certains, sans pitié, affirmeront même qu'il est à côté de ses pompes.
Henning Mankell donne au contraire l'impression d'un écrivain à l'aise dans ses baskets et son roman “Les chaussures italiennes”, publié en 2006, est assurément d'une grande pointure bien que le personnage principal, droit dans ses bottes, soit une tête de mule.
Point n'est besoin d'un chausse-pied pour s'y glisser avec bonheur !


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J'ai emprunté ce roman à deux reprises déjà et à chaque fois, malgré un résumé qui me tentait, j'ai renoncé à le lire…
Cette troisième fois fut la bonne, si on peut dire.
L'écriture est magnifique, simple mais vraie, sans fioritures, pleine de justesse et d'émotions.
Justement, parlons émotions vu que c'est surtout de ça que parle ce roman dans lequel l'action n'est pas prioritaire.

Un homme vieillissant vit sur une île en Suède, il n'a pour seule compagnie que sa chienne et sa chatte, toutes deux en fin de vie.
Il voit régulièrement une sorte de facteur étrange qui vient surtout pour se faire ausculter alors qu'il ne souffre de rien et n'apporte que rarement du courrier.
Mais un jour, au bout de douze ans d'une sorte de réclusion volontaire, une femme débarque sur son île, une femme qu'il a connût il y a bien longtemps…
Et plus rien ne sera désormais pareil dans la vie de cet homme.

Petit avertissement, malgré la beauté de l'histoire, la profondeur des sentiments et la noblesse de certains actes, il faut s'accrocher, car ce roman est déchirant, et franchement, si vous traversez un petit coup de blues vous-mêmes, ça n'arrangera pas votre humeur.
Je suis contente de l'avoir lu pendant quelques jours ensoleillés, allongée sur une chaise longue, à l'ombre d'une cerisier avec le bruit des oiseaux et des grenouilles en fond sonore, car l'histoire est sombre, limite plombante, malgré de petites lueurs d'espoir, comme des éclats de lune dans une nuit noire.
C'était une lecture sublime, mais je suis contente d'avoir attendu le bon moment pour plonger dans cette atmosphère humide, froide et blanche comme les étendues de glace immaculée d'une certaine île, où la vie et la mort sont intrinsèquement liées.
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Ayé, je l'ai lu: "Les chaussures italiennes"! Après avoir longtemps tourné autour dans un pas de deux, proche du tango, je m'y suis plongée et je ne l'ai plus lâché, pour un slow amoureux et langoureux.
Ce roman simple raconte l'histoire d'êtres très complexes!
La curiosité l'emportant, nous nous laissons entraîner par Fredrik Welin, cet homme bourru et solitaire qui ne se comprend pas bien lui même mais que la vie va surprendre au tournant de ses vieux jours.
Le thème développé par Henning Mankell est universel: nous sommes notre propre ennemi bien souvent et nous nous laissons porter par la vie sans bien comprendre ce qui nous arrive comme de modestes fétus de paille...
Et puis un jour, la Surprise, sous la forme d'une rencontre, d'une belle découverte et crac, la glace se brise et les priorités prennent un tout autre chemin!
Une lecture qui ne laisse pas de marbre, vous l'aurez compris!
Alors enfilez ces somptueuses chaussures italiennes faites sur mesure et laissez vous mener par elles sur la trame d'une magnifique histoire!
Andiamo...
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Dans son île, héritage de ses grands parents, Fredrik Welin vit à l'heure des saisons en compagnie de son vieux chien et de son chat.
Ce Robinson a quitté la civilisation seul le facteur Jansson casse la routine de Fredrik avec ses maladies imaginaires.
Fredrik traine des fantômes qu'il essaie de fuir en plongeant son corps dans la glace, sortir de sa léthargie.
Un jour Harriet, un des fantômes débarque dans sa vie, ce petit bout de femme arrive en déambulateur sur la mer gelée.
Harriet a un cancer et avant de mourir vient réclamé son du, une promesse non tenue par son ancien amant.
Voilà la trame de cette histoire.
Ce roman de Henning Mankell, mon premier roman de cet auteur suédois m'a laissé un goût amer, cette histoire d'amour inachevée faite de lâcheté, de trahison, de non dit ,ce manque de courage m'a déstabilisé.
Il est vrai que je ne m'attendais pas à cette noirceur.
Ne vous méprenez pas j'ai aimé ce roman malgré des passages difficiles .
J'ai aimé Louise et sa fougue, Agnès et ses filles perdues, le facteur hypocondriaque, Harriet et son tempérament de feu, de beaux seconds rôles comme on dirait au cinéma.
Moi qui aime ces personnages torturés ,ces loosers aux grands coeurs Fredrik m'a déçu comme il a déçu tous les personnages féminins du roman .
Je vous invite à lire ce roman, et attention aux promesses non tenues.
Je dédie cette critique à mon âme soeur qui se reconnaîtra
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Henning Mankell donne vie à Frederik Welin qui vit très seul, sur une île héritée de ses grands-parents, au nord de la Suède.
C'est une homme blessé : douze ans plus tôt il a fait un erreur impardonnable dans son métier de chirurgien.
Arrive un jour Hariet, une femme qu'il a connue, aimée et abandonnée il y a trente-sept ans. Elle a une maladie incurable et lui demande d'aller admirer le lac qu'il lui avait promis de voir à cette époque.
Ils s'en vont avec la voiture de Frederik et à partir de ce moment Frederik va rencontrer d'autres personnes qui vont devenir très importantes pour lui.
Il reviendra sur l'île où il sera beaucoup question de la mort.
Le titre "Les chaussures italiennes" occupe une place comme un fil que l'on retrouve pendant tout le livre dans de nombreux passages.
La première fois, il parle des chaussures auxquelles son père, serveur dans un restaurant accordait beaucoup d'importance et on se doute bien à la fin qu'il va encore être question de chaussures et pas n'importe lesquelles.
C'est un livre magnifique avec des réflexions très philosophiques, admirablement écrites.
C'est un roman noir mais tellement riche en émotions partagées avec moi, lectrice.
De plus, la traduction d'Anna Gibson est très réussie.
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Merveilleux, enthousiasmant, poignant. Un homme au crépuscule de sa vie, est rattrapé par l'insouciance de sa jeunesse. Un acte anodin se rappelle à sa mémoire 40 ans plus tard, alors qu'il n'attend plus rien de la vie, seul, isolé sur son île. Très beau témoignage sur le bilan d'une vie.
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Cette histoire est dramatique… Mais pas pour moi. Je n'ai vu que le positif dans la vie de ces êtres solitaires, malades ou simplement différents. Fredrick vit sur une île depuis plus d'une décennie. Il a décidé d'être ermite suite à une catastrophe professionnelle. Un beau matin au milieu de son île, accrochée à son déambulateur, au milieu de la neige et de la glace, son amour de jeunesse apparaît. Atteinte d'un cancer stade terminal elle vient lui rappeler sa promesse d'il y a quarante ans et lui révéler, en passant, quelques secrets. La nouvelle vie de Fredrick commence, une sorte de renaissance. La traversée du pays pour respecter sa promesse, de découvertes en découvertes, Fredrick pourra même assumer ses erreurs et faire face à sa victime. C'est un livre sombre mais bourré de bons sentiments même si notre ermite reste bourru et sauvage. Il va apprendre à aimer sincèrement, à ne plus mentir. Introspection réussie. Ah si toutes les femmes réclamaient les promesses des hommes…. La vie serait beaucoup plus drôle !
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Après une catastrophe professionnelle, Fredrik Welin, chirurgien, s'est retiré sur une île de la Baltique. Cela fait 12 ans qu'il y vit seul, reclus, n'ayant de rapport humain qu'avec le facteur et le garde-côtier.
Jusqu'au jour où réapparaît Harriet, son amour de jeunesse qu'il a abandonné il y a 40 ans. Pourquoi est-elle venue ?

Fredrik Welin verra sa vie bouleversée, se souviendra de son enfance, de ses parents et grands-parents, se rendra compte du creux de son existence et de l'absence d'intérêt de ces années passées seul, sur l'île.
Il renouera avec lui même et avec le monde des Hommes.

C'est avec beaucoup de subtilité que l'auteur nous fait partager la renaissance de son personnage.

Et l'île ! Malgré le froid, les vents déchaînés, la continuité des jours qui se ressemblent, l'absence de paroles, de musique, elle ressemble tant à son occupant ! Brute, sauvage, authentique.

Et le livre se termine sur un formidable élan d'espoir !
J'ai adoré !
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Bref rappel du pitch pour ceux qui comme moi, se font une spécialité de découvrir les phénomènes littéraires avec plus ou moins une année-lumière de retard: Fredrick Welin, 66 ans, des bleus à l'âme et la conscience pas tout à fait claire vit en reclus sur son île perso jusqu'à ce jour d'hiver où Harriet, son amour de jeunesse, débarque clopin-clopant sur la glace, à grand renfort de déambulateur.
Plutôt que de pondre une énième critique positive sur ce petit bijou, je vais me simplifier la tâche et économiser votre précieux temps, en résumant le dit-objet en cinq mots, un pour chaque étoile.
Solitude, remords, rédemption, nature, claque. Mais alors grosse, la claque.
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Fredrik s'est coupé du monde, il vit isolé sur une ile de la Baltique, loin du monde des vivants, avec pour seule compagnie un chat et un chien hors d'âge ainsi qu'une fourmilière installée dans son séjour. Il a abandonné Harriet 40 ans plus tôt sans la moindre explication alors qu'ils avaient des projets d'avenir ensemble. Il est ensuite devenu chirurgien mais il a fait une terrible erreur. Il sait qu'il ne pourra jamais oublier mais semble vouloir se faire oublier, s'oublier lui-même peut-être.

Harriet, elle, n'a jamais oublié la promesse faite par Fredrik de lui montrer ce petit lac de montagne près duquel il a passé des vacances enfant. Malgré le mal qui la ronge et le déambulateur sans lequel elle ne peut plus se déplacer, elle est bien décidée à lui faire tenir sa promesse.

Après ces douze années d'isolement, ponctuées par les brèves mais régulières visites de l'hypocondriaque Jansson, facteur-transporteur-taxi, il va être confronté à une première incursion pour le moins soudaine et inattendue sur son ile, suivie de quelques autres par la suite…

La nature tient un rôle prépondérant dans ce roman avec ses paysages, ses forêts, sa neige et son ile qui renforcent la sensation d'exil. L'ile comme lieu de purgatoire ou comme éden cinglé par les vents, ceinturé par la glace et qui va se révéler lieu de retrouvailles parfois aussi inattendues que pittoresques, aussi heureuses que dramatiques.

Une symphonie de personnages dont la rudesse n'a rien à envier à celle du climat. Une fascinante palette d'antihéros rongés par les remords, par la colère, avec leurs défauts, leurs impulsions mais tous attachants à leur manière. Des hommes et des femmes, dans toute leur complexité, abîmés par la vie qui nous offrent une magistrale réflexion sur la tolérance et le pardon.

Il se trouve que j'avais très envie de lire ce livre suite à la lecture des nombreuses critiques élogieuses et de découvrir son auteur. Ma première rencontre avec Henning Mankell s'avère totalement convaincante, je ne vais donc pas en rester là. Divine surprise, ce livre est arrivé un beau jour dans ma boite à lettres sans que je m'y attende. Un chaleureux merci à son expéditrice pour cet excellent choix.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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