AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 1089 notes
Je retrouve Henning Mankell avec plaisir après un long intermède, un style à part dans la littérature policière, loin de ce qui s'écrit aujourd'hui, si j'osais je parlerais de polar en pantoufles sans que ce soit péjoratif.
Kurt Wallander, suite aux événements du précédent opus a touché le fond, plus déprimé que jamais il est à deux doigts de démissionner quand un de ses amis qui lui demandait son aide est assassiné, c'est l'électrochoc qu'il fallait pour qu'il reprenne du service.
Que dire encore de Wallander ? c'est lent et précis, c'est intimiste comme rarement, l'enquête avance à dose homéopathique, rythmée par les nombreux états d'âme de notre enquêteur, la naïveté de la police suédoise est confondante et assez surréaliste, c'est vraiment atypique et reposant pour tout dire.
Il s'agit pourtant d'une lecture étrange car ce que je décris plus haut vaut pour les deux premiers tiers du récit, à ma grande surprise le dernier tiers va faire exception et être assez animé, peut être même trop.
Je vais conclure en regrettant une fin qui m'a parue assez invraisemblable, le sentiment que l'auteur ne savait plus trop comment conclure...
Commenter  J’apprécie          617
Le numéro 4 dans l'ordre de parution des enquêtes. Pour le commissaire Wallander, rien ne va plus. Lors de sa précédente enquête, il a tué un homme. Et ce n'était pas une balle perdue.
Le résultat de ce traumatisme, c'est 18 mois d'arrêt, des voyages alcoolisés et une pause de quelques semaines, presque sobre, à Skagen dans le Jutland avec des journées passées à arpenter, tête baissé, la plage sous un brouillard tenace.
Pas vraiment enclin à tourner les serviettes ou faire la chenille qui redémarre.
C'est là, qu'un ami le retrouve pour lui parler d'une affaire, qu'il décline. Pas d'énergie.
Quand cet ami meurt quelques jours après, c'est l'électrochoc et le retour au commissariat d'Ystad devant des collègues médusés.

J'ai apprécié cette enquête qui, souligne une fois de plus les aléas de la vie quotidienne d'un commissaire de province, dépassé dans sa vie familiale mais téméraire dans son boulot.

Survolté de surcroit, quand il est confronté à une organisation du crime qui dépasse les frontières de la Suède.

Il est le petit caillou dans la chaussure des puissants, ici, un grand patron d'une multinationale.

L'évolution des personnages récurrents est une des réussites. La nouvelle recrue est une femme enquêtrice, Ann Brit. Sa venue déstabilise les mâles du commissariat qui voit en elle une menace. Même le bon Kurt qui adopte un ton professoral avec elle, oublie les règles élémentaires de politesse.

Cet ouvrage m'a paru moins réussi que les autres sans doute à cause du méchant sans nuance, qui concentre tous les clichés du patron sans coeur.

Mais, il y a toujours la redécouverte de la Scanie pour le cadre et les rebondissements pour le suspense.
Finalement, après cette bonne lecture, l'homme qui souriait, c'était moi.
Commenter  J’apprécie          362
Kurt Wallander ne se présente plus.
Un brin étranger à sa propre vie, un tantinet dépressif, le commissaire suédois se fond dans les hivers sans fin de la Scanie contemporaine, pose sa silhouette d'anti-héros dans les obscurités nordiques qui écrasent l'âme, tel un ciel baudelairien.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle…

Après avoir mené un combat contre la dépression en arpentant sans fin la même plage, après avoir annoncé sa démission, Wallander reprend du service, l'âme plombée par l'acte d'avoir précédemment donné la mort et la culpabilité exacerbée. Refuser son aide à un ami qui meurt assassiné est peu anodin même si l'on est pas homme à faire étalage de ses émotions.

Mankell met ici en scène une confrontation entre l'homme pugnace aux épaules qui ploient et l'homme charismatique qui sourit. Entre le flic banal et le puissant. Entre le fonctionnariat et les multinationales. C'est le petit commissariat contre l'inaccessible château.

Toujours écartelé entre son goût pour la solitude et la nécessité du travail d'équipe, Wallander mène son enquête comme cela lui chante, l'intuition aux aguets. Ce qui lui réussira malgré le constat amer d'une Suède qui change, plus violente, moins morale. Ainsi va le monde, ici comme ailleurs.

J'ai accompagné Wallander pour la première fois. Sans déplaisir. Mais avec la même retenue que le bonhomme.
Comme si je ne parvenais pas à emplir mes poumons de l'air hivernal, comme si je ne parvenais pas à goûter pleinement cette Suède brouillardeuse. Moins glaciale que l'Islande d'un Indridason, moins charnelle que la Louisiane d'un Burke, la Suède de Mankell évoque à peine les tempêtes qui balaient les terres. Je n'ai pas entendu les pas crisser dans la neige, les hurlements du vent qui siffle durement.
Peut-être est-ce parce que Mankell m'avait séduite dès les premières lignes.
"Le brouillard. Comme l'approche d'un prédateur silencieux."
Dès la première page, l'élément naturel devenait personnage. Wallander l'affrontait. Dès les premières pages, le commissaire donnait à voir une faille, son angoisse dans le brouillard blanc.

Quant à l'enquête elle-même, servant à épingler la mondialisation au service du crime, le grand capital blanchissant à tour de bras ses profits immoraux, avait-elle besoin d'un personnage aussi stéréotypé qu'Harderberg à force de l'avoir figé dans le mystère et l'inhumanité? le méchant désincarné devient plus une figure du mal qu'un dirigeant pourri. La dénonciation perd hélas de sa force.
Commenter  J’apprécie          361
C'est le premier livre de l'écrivain que je lis. C'est un polar où il n'est pas question d'un super flic qui doit arrêter un super délinquant. Aujourd'hui ça devient la mode et Mankell sait éviter cette tendance. Ce qu'il y a d'original dans le livre, c'est qu'on suit le commissaire Wallander pas à pas sans jamais le quitter d'un iota, dans ses méandres de psychologie (légères) , de doutes, dans son enquête qui avance péniblement, fastidieusement (pas de preuve , pas de témoin – rien du tout pour élucider deux crimes) alors on épluche tout ce que l'on peut trouver sous la main. L'auteur rend cohérent et surement réaliste le travail d'enquêteur policier que ce soit en solo ou en équipe. On accompagne durant tout le livre Wallander soumis aux incertitudes de sa vie et de son travail. Trouver le responsable d'un meurtre effectué de main de maître doit s'avérer délicate et Mankell le transcrit bien. Être un flic, c'est pas juste dégainer son arme et dire ‘ haut les mains ‘ . C'est surtout un travail d'investigation.
(question : ne pourrait-on pas dire ‘ hautes les mains ‘ lorsqu'on arrête un individu masqué ? )

L'auteur sait aussi tenir en haleine son lecteur, rebondissements, actions, …, le tout en pays nordique… On y parle aussi de l'aura médiatique et de sa face sombre, le pouvoir du monde des affaires qui influence les jugements et corrompent les institutions. le rythme du livre pourrait paraitre décevant pour certains, mais l'atmosphère nous plonge dans un brouillard constant et ce n'est pas déplaisant.
Un bémol quand même : l'enquête piétine donc du début jusque la fin (avec lenteur et parcimonie) et arrivé à la fin, tout à coup ça file très vite ! Trop vite. Un peu bâclée quand même (la fin – pas le livre).
Commenter  J’apprécie          360
Après 2 livres abandonnés consécutivement, j'ai sorti de ma PAL un Mankell, sûre au moins que celui-là, je le terminerais.
Et j'ai effectivement retrouvé Kurt Wallander avec grand plaisir
C'est marrant, il va avoir 50 ans et se trouve vieux. Qu'est-ce que je dirais ! !
Heureusement, si on peut dire, l'assassinat de deux avocats, père et fils, lui permettent de remettre le pied à l'étrier. C'est qu'il filait un mauvais coton notre Kurt, carrément prêt à démissionner.
Et comme à son habitude, il mène cette enquête délicate avec tout son flair et son bon sens.
On ne s'en lasse pas.
Commenter  J’apprécie          310
polaire addictif du cercle polar ou polar addictif du cercle polaire

Le gris, les nuages, la boue, le froid de Suède sont omniprésents. le commissaire Wallander erre comme une âme en peine sur les plages désertes et violentées par le vent d'hiver. Après un choc qui le conduisit à la rupture, la nature modèle lentement son esprit dans un nouvel équilibre. Mais soudain tout bascule de nouveau….
Henning Mankell nous entraîne avec brio dans un thriller du Nord authentique et captivant.
Oui il y a bien des points communs à tous ces écrivains scandinaves : cette aptitude à sonder les âmes noires des hommes, à monter des scenarios troublants, terrifiants souvent.
Cette capacité à tenir le lecteur en haleine, toujours à la limite étroite entre la réalité et la fiction, ce talent de faire monter sa rancoeur contre le criminel entretenant son addiction.
Une alchimie secrète qui fonctionne à merveille.
Stieg Larsson, Camilla Läckberg, Arnaldur Indriðason, Henning Mankell , pour ceux que j'ai pratiqué, mais qu'est ce qui relie donc ces quatre là, quel est ce lien de parenté ? A part le cercle Polaire, je ne vois pas.
Si vous aimez ces auteurs, foncez sur cet opus ; vous ne serez pas déçu.

Commenter  J’apprécie          314
La dernière enquête de Kurt Wallander a bien failli mettre fin à sa carrière. le commissaire suédois d'Ystad ne se remet pas d'avoir tué un homme lors de sa dernière enquête et depuis un an il tente d'oublier ses cauchemars dans l'alcool, dans les bras des filles de joie, dans des pays exotiques… Mais rien n'y fait, la dépression est toujours là. C'est finalement dans une petite pension au Danemark qu'il parvient progressivement à se ressourcer. Lors de longues promenades sur la plage en solitaire, coupé du monde, il réfléchit à son avenir et prend enfin une décision : il va démissionner de la police. Il est soulagé et pourtant, la visite surprise d'un ami avocat le laisse perplexe. Sten Torstensson vient lui demander son aide concernant la mort accidentelle de son père, lui aussi avocat, le vieux Gustaff Torstensson. Wallander refuse, il n'est plus policier. Mais l'assassinat quelques jours plus tard de Sten va tout remettre en question…

C'est avec un réel plaisir que j'ai retrouvé le célèbre commissaire d'Henning Mankell. Si Kurt Wallander nous apparaît au début du récit fragile, en proie à ses doutes et à ses interrogations, c'est un commissaire plein de fougue et ultra motivé qui refait surface lors de l'enquête. Touché personnellement par le meurtre de son ami avocat, il fait preuve d'un regain d'énergie qui surprend tout d'abord sa propre équipe, toujours aussi sympathique. Une nouvelle recrue fait son apparition et vient pimenter ce groupe qui se connaît par coeur, Ann-Britt Höglund. Fraîchement sortie de l'école de police avec de brillants résultats, elle est de cette nouvelle génération dont Wallander se méfie. Les choses changent en ce début des années 1990 et Wallander, bientôt la cinquantaine, se sent quelque peu menacé. La féminisation et la modernisation de la police sont en marche, le petit commissariat d'Ystad va devoir s'y faire...

Henning Mankell nous offre une fois de plus avec ce roman un polar au réalisme remarquable : pas de coup d'esbroufe et pas de scènes tirées par les cheveux… L'enquête est longue, difficile, laborieuse et minutieuse… Et pourtant, aucun ennui en suivant ce travail de fourmi que livrent les inspecteurs. C'est là tout le talent d'Henning Mankell de nous tenir accrochés à son histoire qui présente les difficultés journalières de la police suèdoise, entrecoupées de quelques intrusions dans la vie personnelle des protagonistes. Mais c'est aussi une réflexion sur la justice de ce pays et sur les puissants de ce monde qui semblent intouchables.

Polar social, « L'homme qui souriait » est encore une démonstration de tout le talent d'écrivain du regretté Henning Mankell. Là encore, je reste fan de la littérature dite "nordique" qui nous offre des antihéros franchement pas glamour mais terriblement attachants.
Commenter  J’apprécie          294
Jatpaviljongsvâgen, Kyrkogarosgatan...oui nous sommes bien en Suède avec Wallander, cet antihéros, ce flic terriblement humain, dépressif, capable de culpabilité.

Son enquête connaît de nombreux temps morts et fait des détours par l'histoire personnelle du commissaire.
Le tout n'est pas désagréable à lire et se dévoile progressivement comme il se doit dans un roman policier.
Commenter  J’apprécie          270
Cher Wallander
J'avoue vous avoir quitté à l'issue de la lionne blanche quelque peu inquiète à votre sujet. Vous ne paraissiez pas, c'est le moins que l'on puisse dire au meilleur de votre forme. Profondément marqué au cours de cette dernière enquête, vous étiez absent de votre commissariat en pleine dépression.
Je vous retrouve ici, loin de tout, toujours par monts et par vaux, ne tenant jamais en place, bien décidé à ranger le Commissaire Wallander dans l'armoire des retraités…..Et vous revoilà de retour parmi les vôtres, plus décidé que jamais tirer une affaire au clair. Et oui, vous êtes un coriace, et vous le prouver encore une fois ici, et avec encore plus de brio, et de profondeur. Les épreuves vous ont rendu sensible comme un sysmographe, plus humain. Je vous ai trouvé touchant avec Ann- Britt, a qui vous laissez largement sa chance dans ce milieu macho qu'est la police. Elle se révèle être une excellente collègue, et complice.
Toujours amoureux, vous passez, enfin, le cap. Vous aurez mis le temps à la retrouver votre Baïpa…. Il en aura fallu des lettres écrites puis détruites avant que vous vous décidiez à vous jeter à l'eau.
Ceci étant, vous n'avez rien perdu de votre mordant. Commissaire, vous l'êtes resté jusqu'au bout du képi. Et pourtant, l'affaire ne paraissait pas très bien engagée.
Encore une fois, vous avez su doser, et accélérer le rythme de votre enquête de manière intelligente. Vous avez le chic pour me faire partir au quart de tour et m'occasionner des réveils difficiles !!! Ne craignez rien, j'en redemande !!!
@ bientôt commissaire.
PS : Comme vous je me méfie des gens qui sourient trop bien, et trop facilement….ça cache toujours quelque chose. Et vous vous en êtes rendu compte.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          250
Depuis ma découverte des polars de Henning Mankell, j'apprécie un peu plus le genre, à travers les enquêtes de l'inspecteur Wallander. Encore une fois, j'ai aimé retrouver l'ambiance dans laquelle l'auteur sait bien nous plonger.
Au début du roman, l'inspecteur Wallander sort d'une dépression et envisage de démissionner de la police après plus d'un an d'arrêt de travail. Ce qu'il ne fera pas, bien sûr, et il va se lancer à corps perdu dans cette nouvelle enquête que l'on ne lâchera pas non plus.
Pourquoi j'aime les enquêtes de Wallander ? C'est un mystère !
Peut-être parce que ce n'est pas un simple polar, l'inspecteur Wallander est aussi profondément humain, il se pose toujours des grandes questions existentielles. Il entretient (très peu ou mal) des relations compliquées avec son père, sa fille, et aussi sa nouvelle amoureuse... Un personnage haut en couleur, à la fois tendre et ours.
L'enquête policière est toujours le prétexte pour dénoncer un des fléaux de l'humanité, ici, il est question du trafic d'organes. Je n'en dirai pas plus, je vous laisse découvrir...
Merci à Henning Mankell qui nous a quittés mais qui nous laisse beaucoup de livres. Par chance, je ne les ai pas encore tous lus !
Commenter  J’apprécie          2210




Lecteurs (4337) Voir plus



Quiz Voir plus

Henning Mankell et Kurt Wallander

Deux hommes sont retrouvés morts sur un canot, exécutés d'une balle dans le cœur. Les corps sont identifiés : des criminels lettons d'origine russe liés à la mafia.

Meurtriers sans visage (1994)
Les Chiens de Riga (2003)
La Lionne blanche (2004)
L'Homme qui souriait (2005)
Le Guerrier solitaire (1999)
La Cinquième Femme (2000)
Les Morts de la Saint-Jean (2001)
La Muraille invisible (2002)
Avant le gel (2005)
L'Homme inquiet (2010)

10 questions
227 lecteurs ont répondu
Thème : Henning MankellCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..