Londres… Mais un Londres steampunk avec des dirigeables, des automates, des machines à vapeur et une bonne dose de fantastique avec des revenants (morts-vivants), un spectre de policier et des automates qui agissent bizarrement.
Le steampunk et moi, on n'est guère habitué ensemble mais ici, entre le roman et moi, ça a matché directement.
Je dirais même plus, ce roman aurait pu avoir lieu avec un Sherlock Holmes car il n'aurait pas dépareillé dans cette où son sens de la déduction et sa science du crime auraient fait mouche.
Sir Maurice Newbury, qui a une addiction au laudanum, travaille dans un musée comme anthropologue et il bénéficie de l'assistance de la charmante Miss Veronica Hobbes.
Mais ceci n'est qu'une couverture car en réalité, il est agent de sa Très Gracieuse Majesté Victoria, ou, pour faire plus court, un agent de la Couronne (et pas dentaire).
Notre duo est bien assorti, sympathique, n'ont pas froid aux yeux et s'y ajoute un inspecteur de Scotland Yard, Bainbridge, qui aurait mérité un peu plus de traitement car il se révélera un atout important dans l'enquête et je l'avais sous-estimé un peu, ce qui est dommageable car il n'a rien d'une cinquième roue du fiacre.
De l'action, du rythme, du suspense, du mystère, des revenants qui puent de la gueule et qui font plus de dégâts dans Whitechapel que ne le fit
Jack The Ripper, un spectre de policier qui s'en prend à des habitants du coin et un accident de dirigeable, hautement suspect, puisque l'automate qui le conduisait a disparu.
Non, impossible de s'emmerder dans ce récit qui pulse et qui comporte des tas de petites affaires dans l'affaire, notamment quelques détails sur la vie privée de nos deux enquêteurs, sans que cela prenne le pas sur l'histoire ou ne la dénature. Ici, tout est important, tout se rattache ensemble.
Les descriptions de la ville de Londres sont très bien faites, sans longueurs excessives, la séparation des classes aussi, les dialogues sont enlevés, pas neuneu et les actions des personnages sont fort visuelles, comme pour un scénario.
L'avantage, c'est que l'on visualise bien les cascades que notre pauvre Sir Maurice Newbury va devoir réaliser, déjà qu'il a encaissé quelques sales coups dans cette enquête.
Le côté prégnant des machines à vapeur, automates, dirigeables sont parfaitement bien intégrés aux décors, à la ville de Londres, à tel point qu'on les croirait réels, comme s'il était normal de circuler dans un fiacre à vapeur, sans besoin de chevaux pour le tirer.
Même la reine Victoria, dans un état jamais vu, passe très bien dans sa version steampunk.
Sans en faire trop, l'auteur incorpore quelques réflexions dans son récit, qui valent toujours pour notre époque, et se permet aussi de jouer avec ses lecteurs jusqu'au bout.
Voilà un roman policier steampunk comme j'aimerais en lire plus souvent car il est difficile à lâcher une fois que l'on a commencé sa lecture, les enquêtes sont complexes, différentes, les personnages intéressants, sympathiques.
Il est juste dommageable que les aventures suivantes n'aient pas été traduites en français car j'aurais bien aimé arpenter ce Londres steampunk avec Sir Maurice Newbury et Miss Veronica Hobbes afin de voir ce que l'avenir allait leur réserver.
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