C'est un roman commercial avec un cocktail d'action, de mystère et de sexe. Mais avec une intrigue abracadrabrantesque. Et un héros, Kornelius Jacobson inspecteur à Reykjavik, à la fois peu sympathique, brutal, obsédé sexuel, et pas très professionnel. Des faits étranges surviennent: des scènes de crime sans crime, un sniper qui prend bien soin de ne tuer personne. C'est intrigant, donc c'est sensé nous accrocher. Et puis des meurtres surviennent…
Mais en fait on est vite lassé des répliques pseudo intellectuelles de
Spinoza, un des adjoints de Kornelius, et du long verbiage pour nous expliquer que des policiers peuvent arriver à mettre dans la tête d'innocents qu'ils sont en fait coupables. Pas mal de scènes sont surréalistes. Comme un témoin clé possédant la vidéo d'une scène de crime à qui on ne demande pas son identité, ni d'ailleurs sa vidéo. Ou comme une conférence de presse où l'inspecteur se présente tout nu juste en slip. Ou comme sa collègue et ancienne maitresse Botty qui arrête Kornelius pour meurtre, puis l'interroge alors que de toute évidence, elle devrait être dessaisie de l'affaire.
Vers la fin, il devient même difficile de suivre qui a tué qui et pourquoi. Et puis on s'en fiche.
Le style est vulgaire du genre « Et je suis même certaine qu'ils copulaient en marchant » ou « Elle hurle quand elle jouit. de toutes ses forces. J'imagine son cri qui jaillit de la baraque, ratiboise la lande et fracasse les montagnes ».
Manque d'empathie pour les personnages, invraisemblances en pagaille, style quelconque, quasi absence d'émotion, complexité du dénouement. Moi, je ne suis pas séduit. Je reconnais que ça se lit facilement, ce qui est d'ailleurs le propre des romans de gare. Mais ça reste superficiel, artificiel même. Bref, je ne rachèterai pas d'autres livres de
Ian Manook.
Je préfère et de loin l'Islande d'
Arnaldur Indridason ou de
Ragnar Jonasson, plus authentique, plus sérieuse et plus mystérieuse.