Amateurs d'histoires bien carrées et bien bordées, passez votre chemin ! Ici, au contraire, on a l'impression d'abord d'un gentil trip sous acide, qui nous fait revisiter à peu près toute l'histoire de la bande dessinée.
D'abord, on a le sentiment d'un télescopage temporel. En effet, si, dès l'entrée, on sait que l'histoire se situe dans un futur qui respecte certains codes du genre – véhicules futuristes, prothèses bioniques, montres qui projettent des hologrammes… -, on est très vite marqués par une esthétique très « années 30 » du côté des voyous. Et puis l'un des personnages présente des caractéristiques que ne renieraient pas les héros de Marvel. Plusieurs personnages ont une apparence qui me renvoie également aux mangas, impression renforcée par le Dragon rouge. le lieutenant, lui, me fait plutôt songer à Bob Morane ; un personnage féminin, en page 14, n'est pas sans rappeler Laureline, de la série Valérian ; et les hommes masqués, vers la fin du tome 1, au personnage de L'ombre du Mangou. Enfin, le ministre François-Pierre Desrillac semble incarner un extrêmisme qui rappelle des – mauvais – souvenirs, jusque dans son pendentif qui n'est pas sans évoquer une sorte de croix celtique…
Ma culture bédéphilique restant superficielle, j'ai comme l'impression d'avoir possiblement raté plusieurs clins d'oeil… Et, pour boucler la boucle, j'ai par moment presque eu l'impression d'être dans le Paris des merveilles de
Pierre Pevel.
On pourrait donc avoir l'impression de se perdre dans tout ces éléments qui semblent partir dans tous les sens. Et pourtant, l'ensemble est plutôt plaisant, rythmé. Les personnages sont intéressants, autant du côté des « méchants » que de celui des « gentils », ce qui est toujours agréable. Bref, un premier tome qui pose le cadre d'une histoire comme on les aime !
Lien :
https://ogrimoire.com/2021/0..