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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre me rappelle très agréablement mon année de licence, la littérature du 18 ème siècle était une option que j'avais choisie avec enthousiasme, et j'aimais beaucoup les cours du professeur que nous avions.

Marivaux est un auteur que j'apprécie: finesse de la plume, jeu subtil des sentiments, observation en profondeur des personnages et de leurs contradictions alliée à une légèreté du style.Je connaissais plutôt ses pièces de théâtre mais ce roman-mémoires m'a plu, lui aussi.

Les mémoires sont celles de Jacob de la Vallée , le narrateur.Il écrit: "Je conterai toute ma vie, et si j'y mêle autre chose, c'est que cela se présentera sans que je le cherche."L'aspect essentiel du livre est là , en substance:la duplicité, les détournements de la vérité, la volonté de séduction de ce personnage...

Son obsession: s'enrichir, comme ces financiers ayant acheté un titre nobiliaire.Fils de paysan, il comprend très vite que c'est sa beauté, son charme qui le serviront dans ce but, grâce aux femmes, qui , effectivement, seront là pour l'aider, l'élever socialement.

Voilà un personnage complexe, tout à fait représentatif de l'univers de Marivaux: un mélange d'innocence, de rouerie, de charme et de tromperie.Une ambition redoutable aussi.

De Geneviève à Mademoiselle Haberd, de sa femme à Madame de Ferval, elles tombent toutes dans ses filets, tant il sait y mettre du coeur ! Il préfigure tout à fait un Bel-Ami...

Le lecteur s'amuse des commentaires que fait Jacob, cherchant à le séduire ( tout comme il le fait avec les femmes du livre) ou à l'apitoyer.Ses aventures picaresques l' entraînent dans la campagne française , à Versailles, à Paris, et lui font découvrir un 18 ème siècle foisonnant et en trompe l'oeil, où la richesse s'acquiert de toutes les façons.Surtout les plus inavouables...

Mais n'est-ce pas un principe social intemporel ?
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Je ne connaissais Marivaux qu'en tant que dramaturge, et je dois dire que ce roman a été une belle découverte. Quel plaisir de lire cette langue du XVIIIe siècle ! Malheureusement, c'est une oeuvre inachevée ; quel dommage que Marivaux n'ait pas terminé ce roman. L'histoire est divisée en huit parties, mais seules les cinq premières sont de la plume de Marivaux ; les trois dernières parties, apocryphes, sont beaucoup moins captivantes, on sent que l'auteur qui a achevé le roman a simplement voulu donner une fin à cette histoire, et celle-ci est très prévisible dès la sixième partie, les rebondissements sont bien moins nombreux, les personnages perdent de leur éclat, le style est moins riche... (mais ceci n'est que mon humble avis !)

En bref, j'ai dévoré les cinq premières parties, mais la fin m'a paru longue et moins intéressante. Ayant lu Jacques le fataliste et son maître de Diderot juste avant, j'ai pris beaucoup de plaisir à comparer ces deux lectures, même si le paysan parvenu n'est pas un roman picaresque, ils ont de nombreux point communs. On retrouve au début du Paysan parvenu le fameux thème du valet qui a eu plusieurs maîtres, et, tout au long du roman, la critique sociale (chez Marivaux, toutes les couches de la société en prennent pour leur grade !), ainsi que l'ironie et le pouvoir de séduction de Jacques chez Jacob.

Le Paysan parvenu mériterait d'être plus connu ; c'est un roman à la première personne foisonnant, sous forme de mémoires, qui, mine de rien, nous en dit beaucoup sur l'époque de Marivaux, et au cours duquel le lecteur ne s'ennuie jamais (en ce qui concerne les cinq parties de Marivaux en tout cas).

Une lecture que je conseille à tous les amoureux de la littérature, et du XVIII siècle en particulier.
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
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Richesses et atours se font mirages et miracles d'un jour.

Les classes se bousculent, la société s'embourgeoise et s'encanaille et chacun se démène dans son présent.

Marivaux s'amuse de ses contemporains et de leurs travers et de ses défauts dans un jeu de lignes et de chapitres pleins de rebondissements.

Parcours de vies et de rues à découvrir sans modérations.
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Comment un jeune paysan parvient-il à devenir quelqu'un dans la rigide société parisienne? C'est ce que cherche a nous montrer Marivaux en donnant à son oeuvre la forme d'un mémoire: mémoire de Jacob donc, plus tard nommé M. de la Rive grâce à un mariage qui, s'il ne lui assure pas une richesse certaine, lui permet toutefois d'être en contact avec les hautes sphères de cette société parisienne. Grâce à son courage et sa détermination, il parvient petit à petit à se faire un nom et à devenir quelqu'un. le tout accompagné d'une belle écriture très épurés d'un Marivaux qui, comme dans ses pièces de théâtre, n'en perd jamais son ironie mordante.
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Dans la même veine que Les égarements du coeur et de l'esprit ou encore que Les liaisons dangereuses, ce roman du 18e siècle a pour thème principal le libertinage. Personnellement, le 18e siècle est une période que j'adore en littérature et j'apprécie aussi énormément l'écriture de de Marivaux (Le jeu de 'amour et du hasard), j'étais donc conquise à l'avance.
L'histoire est réellement amusante, puisqu'il s'agit de l'histoire d'un très beau jeune homme qui réussira son ascension dans le monde grâce à l'attrait qu'il exerce sur plusieurs femmes mieux positionnées que lui socialement. L'histoire est mordante, ironique, drôle et surtout c'est une pure histoire d'opportunisme sans morale.
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Je pense que le résumé a été fait plusieurs fois donc je vais venir directement à la critique, si vous le permettez. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé ! Marivaux, que je ne connaissais qu'en tant que dramaturge, et que je n'appréciais que moyennement m'a convaincue en tant que romancier.
Tout en finesse, il nous dresse le portrait de Jacob, fermier provincial, qui va arriver à Paris et s'élever socialement. A côté de cela, c'est une critique de la société, et du beau monde parisien. Quand il nous offre une critique plutôt gentille et naïve dans l'Île aux esclaves, il est presque acerbe dans le Paysan parvenu, surtout dans sa satire anticléricale. L'ironie est partout.
Les traits picaresques que prend parfois le récit lui donne une certaine truculence. On commence avec le schéma presque classique du "valet aux nombreux maîtres" pour arriver à un Julien Sorel du XVIIIe siècle, beaucoup plus sympathique. La ressemblance réside non seulement dans le fait que les deux personnages se servent des femmes pour s'élever sur l'échelle sociale, mais également dans la mesure où tous deux sont plus attirés par "l'aura sociale" de cette femme que par la femme elle-même ; et qu'ils sont tous deux d'une nature calculatrice. ( M'voyez ? )
L'inachèvement du roman est bien déplorable, beaucoup de questions restent en suspens et on aurait aimé savoir jusqu'où Marivaux comptait aller. Trop peu connu, je vous le recommande vivement !
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