Qui a tué Lucy Davis ? est un roman policier efficace: avec une intrigue en huis clos à la
Agatha Christie, l'auteur parvient à saisir l'attention du lecteur dès le début de l'ouvrage par un jeu de points de vue qui nous laisse dans l'ombre et titille notre curiosité. On ne peut s'empêcher de vouloir en savoir plus.
Nous sommes donc entraînés sur Nissos, une petite île grecque paradisiaque qui se révèle détenir de nombreux secrets au cours du roman. Ce sera au capitaine Markou, policier en vacances sur l'île, de démêler les secrets des habitants de l'endroit touristique.
La focalisation interne utilisée pour la narration met en lumière de nombreux secrets et ne donne jamais qu'une impression des personnages, qui peut se révéler être vraie ou fausse. Cela permet de toujours garder le mystère sur les personnages, dont on ne voit souvent que la façade extérieure, jusqu'à ce ce qu'on arrive à leur point de vue. Par dessus tout, cela fait que la victime, Lucy Davis, devient l'un des personnages les plus intéressants du roman : sa personnalité est révélée par petites touches et par des personnes aux opinions très différentes, jusqu'à ce qu'on entr'aperçoive un portrait plus ou moins complet d'elle. On ne saura toutefois jamais si ce portrait est réel, puisque le personnage en question est mort. Cela montre une excellente maîtrise des dialogues et des personnages : une grande réussite de la part de l'auteur.
J'ai rapidement eu une intuition sur l'identité du coupable, mais le roman m'a fait hésité jusqu'au bout : s'inspirant probablement de son expérience de criminologue,
Christos Markogiannakis propose une intrigue semblable à la réalité. Trouver le coupable est parfois complexe quand beaucoup ont une raison d'en vouloir à la victime. L'identité du coupable n'est donc pas rendue évidente, un point essentiel pour un polar.
En résumé, j'ai vraiment apprécié ce roman, qui a un rythme unique avec ses courts chapitres et l'alternance des points de vue. Les personnages comme le paysage sont bien pensés, et la seule critique que je ferai est peut-être une la présence de plusieurs clichés, ce qui peut ennuyer le lecteur de polars expérimenté.