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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tous ceux qui ont lu l'excellent roman “Max “ de Sarah Cohen-Scali connaissent les Lebensborn, ces maternités où étaient conçus les bébés représentant le mieux la race aryenne, de beaux bébés blonds aux yeux clairs qui étaient ensuite confiés à des familles allemandes afin d'y être élevés dans les valeurs du nazisme.
L'auteure de cette BD a toujours su que sa mère était née en Norvège mais elle ignorait que cette naissance était accompagnée d'un lourd secret de famille.
J'ai beaucoup aimé le fait que dans cette histoire, il n'y ait pas d'un côté les gentils et de l'autre les méchants, car rien n'est jamais ni tout noir ni tout blanc dans l'Histoire.
Une BD d'une grande force, sans être voyeuriste pour autant et qui révèle des faits bruts, après chacun vit avec ces révélations comme il le peut.
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Isabelle Maroger dans cette BD nous raconte une histoire poignante et révélatrice d'une période sombre de l'histoire. Elle offre aux lecteurs une perspective intime et émouvante sur l'expérience de sa mère, née dans un Lebensborn pendant la Seconde Guerre mondiale.
La façon dont l'autrice explore les racines de sa propre famille, tout en éclairant le contexte historique des Lebensborn et de leurs conséquences, est à la fois instructive et émouvante. le récit met en lumière des aspects souvent méconnus de cette période de l'histoire, tout en offrant un regard personnel et sensible sur les événements.
Le caractère informatif de la bande dessinée, combiné à son aspect narratif et visuel, en fait une lecture captivante et enrichissante. L'histoire transmet un message de résilience et de compréhension, invitant les lecteurs à réfléchir sur les conséquences durables de l'idéologie nazie et sur l'importance de la mémoire historique.
Cette bande dessinée est un témoignage poignant et nécessaire, offrant une nouvelle perspective sur une période sombre de l'histoire européenne.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Bayard graphic' pour m'avoir adressé ce roman graphique en échange d'une critique. Car il s'agit vraiment d'une très bonne surprise pour bien démarrer l'année !
Une « bonne surprise » ?
Oui, car le thème de ce roman graphique est touchant, sérieux et grave mais son traitement à travers le dessin et la mise en scène faite par Isabelle Maroger le rend léger, d'une poignante humanité et « acceptable ».

Plongeon dans une histoire familiale et européenne :

Le programme Lebensborn avait été imaginé dès 1935 par Heinrich Himmler et les autorités nazies en vue de faire croitre la population allemande et de favoriser le développement d'un type aryen parfaitement « pur et dominant ». Les pères, en grande majorité des soldats SS, étaient invités à concevoir avec leurs épouses légitimes au moins quatre enfants, puis, sous couvert de l'action de guerre, avec des femmes sélectionnées sur leurs mensurations et leur couleurs de cheveux et d'iris ; elles devaient être grandes, athlétiques, blondes et avoir des yeux bleus… cela va sans dire.
Quant à elles, les femmes enceintes allemandes jugées « racialement précieuses » étaient encouragées à donner naissance à leurs enfants dans les fameux Lebensborn.
Rapidement, d'autres maternités de l'horreur ouvrirent en Norvège (+ de 10), en Pologne (3), en Autriche (2), au Danemark (1), aux Pays-Bas (1), en Belgique (1) et même en France (1) dans l'Oise, où les femmes devaient accoucher anonymement et dans le plus grand secret – car le programme était frappé du sceau du secret défense au même titre que la production des fusées V2 – puis elles devaient remettre leur nouveau-né à la SS en vue de constituer l'élite du futur [sic].

On gratte page après page un bien sombre terreau – un terreau un peu noir mais heureusement tout à fait nourricier dans le cas de l'auteure – pour découvrir avec elle la complexité de ses racines familiales.
Elle qui se croyait française, se découvre à moitié norvégienne, avant de comprendre qu'elle serait aussi un peu suédoise (le père de sa grand-mère était Suédois) et 1/4 allemande (son grand-père secret).
Elle raconte l'adoption de sa mère en France. La discrétion sur ce passé. Les retrouvailles avec sa famille restée en Norvège.

Il faut se remettre dans le contexte de l'époque ; 400'000 soldats allemands se trouvaient en Norvège, pour un pays qui comptait à peine 2 millions d'habitants. Porter l'enfant d'un soldat allemand était vécu comme une honte pour les familles. L'exil de la mère ou l'abandon de l'enfant pouvait parfois être les seules solutions acceptables pour les familles… Ainsi, de grands drames se sont joués. Et puis tous ces soldats étaient-ils tous faits du même bois ? Certains (peut-être une majorité ?) se révélaient être de braves hommes, très amoureux de la fille qu'ils avaient rencontré un jour, ou un soir de bal, loin du pays, en proie à de sinistres tourments ; sans doute que de véritables idylles ont vu le jour...

Comme le disait Brecht : "Grand-peur et misère du IIIe Reich"…

La première de couverture est parfaite.
Un froid polaire, de la neige, des arbres nus, un manoir lugubre, des landaus alignés… Rien qui inspire une maternité heureuse… et pourtant : Une maman donna le jour à sa fille.
Elle l'aime et va s'enfuir avec elle pour se préserver toutes les deux ;
Si on regarde bien, de petites feuilles roses poussent sur les branches nues les grands arbres du parc ; l'espoir renaît !

Cet album est pour moi une révélation 2024 ; un coup de coeur assuré.
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Isabelle Maroger a été la dessinatrice et coloriste de la série “Ma mère et moi” qui fait toujours beaucoup rire ma fille et dont les illustrations, notamment les représentations des personnages, sont très expressives.

C'est donc avec grand intérêt que je me suis plongée dans son premier roman graphique, où elle a assumé tous les rôles. Je remercie Babelio et Les éditions Bayard graphic' pour cette découverte.

S'agissant des dessins, on retrouve un coup de crayon, notamment dans les yeux, qui rappelle ses oeuvres antérieures. En revanche, le travail sur les décors et les couleurs est beaucoup plus abouti. Bâtiments, plage ou campagne montrent une belle technique de la perspective et des détails, juste dans la bonne mesure pour se sentir transporté dans les lieux. Par ailleurs, la coexistence de dessins en noir et blanc avec d'autres en couleurs vives permet d'orienter le regard du lecteur à travers le présent et le passé. Ainsi, même si Lebensborn est le premier roman graphique de l'autrice, on voit bien qu'elle n'en est pas à son coup d'essai concernant l'illustration !

S'agissant ensuite du récit, Isabelle Maroger a décidé de raconter une partie de son histoire personnelle et de celle de sa mère, qui rejoint un épisode historique de la deuxième guerre mondiale. Les nazis avaient deux programmes en parallèle. Si le premier, sur l'extermination des juifs dans des camps, est tristement connu, le deuxième sur la volonté d'encourager les naissances “aryennes” est moins souvent abordé, malgré la souffrance qu'il a aussi entraîné pour des enfants qui n'avaient rien demandé.

Isabelle Maroger décrit, à travers les recherches sur ses origines, l'histoire de sa grand-mère avec un soldat allemand. Ces hommes étaient envoyés en Norvège pour séduire de jeunes femmes blondes aux yeux bleus et percevaient des primes quand elles étaient enceintes et accouchaient dans des Lebensborn, littéralement “fontaines de vie”, des maternités au service de la nation. Avec la fin de la guerre, ces enfants ont été considérés comme une honte et souvent laissés à l'adoption.

L'enquête donne du dynamisme au récit, l'aspect historique des connaissances sur des faits parfois méconnus et le côté personnel de l'émotion. Additionné au graphisme décrit précédemment, cette bande dessinée est véritablement une très belle réussite ! A découvrir pour une autre perspective sur les drames issus du nazisme.
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Dans cet ouvrage très intéressant est personnel, l'auteur part d'un événement banal : une femme la complimente sur la blondeur et les yeux bleus de son bébé.
Mais ce banal compliment renvoie la jeune femme à son histoire, à son ascendance : sa mère est née en Norvège, dans un Lebensborn SS.
C'est donc l'enquête et le cheminement qui a été fait par elle et sa mère qui nous est exposé simplement et sans fausse pudeur.
Elle remonte le fil de ce qui est très longtemps resté comme un des derniers tabous de l'histoire de la seconde guerre : des usines à bébés où les soldats SS répondant aux critères physiques et raciaux irréprochables selon les normes aryennes avaient le plus d'enfants possibles avec des femmes correspondant aux mêmes critères.
Cette BD est très touchante, accessible et profonde. Elle nous entraine avec innocence dans une situation qui ne l'était pas.
Le dessin est très rond, et participe à donner à l'ensemble une impression de douceur que contredis parfois le propos.
Une BD nécessaire.
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J'avais des connaissances très vague de cette partie de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il faut dire que le sujet a rarement été traitée dans les ouvrages sur la guerre (inexistant devrait-on dire même).
J'ai trouvé ce témoignage d'une fille d'enfant née dans un Lebensborn norvégien extrêmement passionnant et rempli d'émotions. C'est important de parler de tels sujets car ces enfants ont été des victimes silencieuses de la barbarie Nazie. Des enfants souvent rejetés à cause de leurs origines allemande et qui ont trouvé refuge dans des familles qui leur ont caché leur histoire.
Le livre d'Isabelle Maroger est passionnant par la façon qu'elle raconte l'histoire d'abord d'elle ; découvrant petit à petit ce secret d me famille ; puis de sa mère recherchant ses origines. Des moments forts émotionnellement où elle retrouvera sa tante, son frère, sa soeur.. enfin je n'en raconte pas trop pour vous laisser le plaisir de la lecture et de la découverte de ce récit-témoignage.
J'ai bien aimé aussi qu'Isabelle Maroger termine sur un dossier « d'histoire » sur ces Lebensborn : leur fonctionnement, leur but et ce que leur a réservé l'histoire : pays accueillants ces établissements, procès de Nuremberg, destin des enfants nés en ces lieux…
Bref, un roman graphique très bien écrit et qui joue un rôle important de devoir de mémoire sur ce que les Nazis ont pu aussi organiser, au-delà de la Shoah. Mais c'est aussi un ouvrage magnifique qui montre l'importance de la reconstruction de son histoire et l'importance du lien familial ; un lien si fort qui brise la barrière de la langue et la barrière du secret.
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En bref :
C'est un coup de coeur et pour l'objet, et pour l'intrigue.

Les dessins :
J'ai beaucoup aimé les dessins, ils font passer toutes les émotions des personnages. Grâce aux couleurs choisies, on différencie facilement le passé du présent. On sent qu'une véritable artiste est derrière ce roman graphique.

L'intrigue :
J'ai plusieurs fois eu les larmes aux yeux. C'est beau, touchant, émouvant et à la fois horrible. Nous apprenons à connaître les origines d'une enfant, la Maman de la narratrice, qui apprend bien tard que sa naissance et ces origines sont plus complexes que tout ce qu'elle a pu imaginer. Entre la rencontre avec une famille qu'elles ne connaissent pas et des racines ambigües qui laissera un sentiment de culpabilité à notre héroïne, nous sommes embarqués dans une histoire captivante et tellement touchante…

Pour finir :
Dès que j'ai ouvert mon colis, j'ai été impressionné par ce roman graphique. le livre en lui-même dégage une grande qualité. La couverture m'avait de suite attirée, et alors en feuilletant, juste pour découvrir les dessins, j'ai été conquise alors que je n'avais encore lu aucuns mots.

Merci mille fois à Babelio pour cette masse critique !
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Dans ce roman graphique, Isabelle Maroger nous plonge dans une quête intime de vérité sur son histoire familiale, tout en explorant le sinistre passé des cliniques nazies.

Tout commence dans un bus lyonnais, alors qu'elle se promène avec son bébé. Un compliment dérangeant sur son enfant blond aux yeux bleus la pousse à explorer ses origines. Elle découvre alors un pan méconnu de son passé : sa mère est née dans un Lebensborn, ces maternités nazies implantées dans toute l'Europe pour peupler le Reich d'enfants de "race aryenne".

A travers des illustrations émouvantes et une narration fluide, l'autrice nous guide dans un voyage rempli d'émotions, mêlant humour et réflexion. Au fur et à mesure de cette odyssée, Isabelle Maroger nous guide à travers son histoire et sa découverte d'une nouvelle famille, avec son lot de chocs et de retrouvailles émotionnelles.

Ce récit intelligent offre un regard profond et émouvant sur une période sombre et trop méconnue de l'histoire. Je l'ai vraiment beaucoup aimé.
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" Blonds aux yeux bleus c'est que ça devient RARE COMME RACE !!! "

Il aura fallu cette réflexion d'une vieille femme sur son fils, pour qu'Isabelle Maroger se lance dans l'écriture de ce roman graphique qui retrace l'histoire de sa famille, l'histoire de sa mère. Une façon de dénoncer le racisme banalisé et le concept de race avec ce que cela implique de conséquences.

Fière de ses origines norvégiennes, l'auteure a grandi dans une famille soudée et unie qui revendiquait fièrement leurs ascendances nordiques. Si les enfants savaient que leur mère avait été adopté très jeune, ils étaient loin de s'imaginer le lourd héritage que sa naissance cachait. Née en 1944 dans un lebensborn, elle fait partie de ces milliers d'enfants issus d'un programme de repeuplement mis au point par les nazis.

Alors que le dépeuplement se fait dans les camps de concentration par la mise à mort de milliers de juifs, le chef suprême des SS, Heinrich Himmler, met en place un programme de promotion des naissances visant à repeupler le pays de petits aryens. Pour ce faire, des maternités spéciales ouvrent en nombre dans les pays d'Europe et notamment en Norvège où les soldats allemands sont vivement encouragés à se reproduire avec des jeunes femmes blondes aux yeux clairs. La politique nazie est en route et n'est plus à une horreur prêt…

Entre quête d'identité et devoir de mémoire, Lebensborn met en lumière une pratique méconnue mais pourtant lourde de conséquences de contrôle des naissances par un régime dictatorial prêt à tout au nom d'une idéologie discutable. le témoignage est par ailleurs très touchant du fait d'une imprégnation familiale forte et d'un retour aux sources fort de rencontres qui ressemblent à des retrouvailles.
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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Je crois que je n'avais jamais entendu parler des Lebensborn, ces maternités nazies pour produire de parfaits bébés aryens.
Dans ce roman graphique autobiographique, l'illustratrice Isabelle Maroger (que je suis depuis longtemps sur Instagram) raconte l'histoire de sa mère, née dans un de ces camps. Ou plutôt, elle raconte la découverte de ce secret qui va bouleverser toute la famille.
J'ai adoré cette BD, à la fois historique et très intime, sur la famille, celle de sang et celle qui nous choisit, sur les racines, sur les secrets. J'ai été très touchée à de nombreuses reprises, finissant ma lecture les larmes aux yeux.
Et j'ai maintenant très envie d'en savoir plus sur cette partie de l'histoire.
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