AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 96 notes
5
27 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
« La lame » Est un grand thriller. le sujet (l'immigration, ici de type climatique….je ne spoile pas plus) est racoleur. le mélange des sujets et des situations pouvaient produire un ensemble « imbuvable ». Mais non, ce bouquin est certes touffu, mais digeste. il est multiple, mais compréhensible. Et surtout le traitement de l'auteur, ce regard détaché permanent (sauf à la fin) , en font un beau bouquin. C'est franchement une très belle surprise. A ne pas rater, car le fait de le lire en 2024 apporte un autre éclairage, plein vraiment plein) de sens supplémentaire au livre. Courrez-y !
Commenter  J’apprécie          50
2031.
MARSEILLE
Son quartier nord. Celui qui craint. C'est là où Simon Mardikian, lieutenant à la PJ, découvre le cadavre d'une prostituée noire, l'entrejambe dévorée par un chien semble-t-il.
LAGOS.
Une immense vague de submersion vient de ravager le bidonville de Makoko au Nigeria.
Le désastre en plus de la pauvreté.
PARIS
Le président Bako Jackson, le Obama Français, annonce sa candidature à sa propre réélection.

3 endroits différents.
3 situations qui n'ont rien en commun.
Et pourtant....
Et pourtant tout est en marche, pour qu'elles se rejoignent.
Un lien insoupçonnable.
Tu veux savoir lequel !?
Ben Va falloir le lire, minou 😉

LA LAME
Un mot. Plusieurs sens.
celle d'un couteau, celle d'une vague de submersion, celle d'un tarot.
Un point commun ? Implacable.

Un an que je voulais le lire. le lire. LE. LIRE.
J'ai attendu la fin du confinement pour l'acheter dans ma librairie. J'en pouvais pluuuus!!

2031. C'est demain.
Bienvenue au coeur d'une société qui pourrait bien être la notre.... Avenir hypothétique !?
Un monde à la dérive. Un Futur proche glaçant, d'un Réalisme assez flippant....
C'est parti pour une histoire sur 8 jours.
C'est du concentré. Ca va être chargé, jte préviens, Minou.
8 jours où tout va basculer. 8 jours où des événements qui ne paraissent avoir aucun lien entre eux vont se rejoindre. 👀
Et on commence par la fin. Ca donne le ton.

Bienvenue dans un Thriller géopolitique.
Aie. 😐
Et meeeeerte, mais c'est pas ma tasse de thé DU TOUT, ça.
Gné.
Et pourtant Frédéric Mars sait y faire.
C'est complexe mais très cohérent :
C'est documenté & analysé. Basé sur des prévisions sur le changement climatique & Les mouvements migratoires.
C'est violent.
Parce que le monde l'est de plus en plus.
Les trafiquants en tout genre règnent en maître.
L'injustice. le Monde politique corrompu, et gangrené.
Tu te poses la question du Devoir humanitaire ou de la Peur migratoire.
[ L'HOMME est-il con !? Il semblerait que oui...]

C'est bien écrit.
Une Plume simple et efficace.
Surtout sur un sujet sensible comme celui-ci.
J'ai trouvé ça super bien ficelé et intelligent.
Tu finis par confondre la réalité de la fiction.
C'est notre futur ça, Ou c'est inventé !?

C'est rythmé. Des chapitres courts, du coup tu enchaînes non stop. le fameux : Rhooo allez, encore un chapitre, je l'ai souvent dit. .

Pis ce moment.... Ce moment quand tu commences à comprendre ce qui va arriver. Ce qui est en marche
.... Man dieuuuuu....
Whaaaah. Apnée totale.

Tu tournes les pages. NON STOP.
Tu regardes cette lame prendre de l'ampleur. de la hauteur. Avant d'aller se fracasser.

Bon ptit BÉMOL, (ouiiii Mimi la Reloue is back)
J'ai trouvé la fin, un peu "light" par rapport au reste du livre. Ça se finit un peu vite et un peu trop bien j'avoue.
Dommage....

2eme livre de cet auteur, avec LES MARCHEURS.
Ce n'est pas une claque.
Ce n'est pas un coup de coeur.
Ben voui, j'ai besoin de m'évader et déconnecter et ces sujets sont trop sérieux et font flipper.
Mais c'est à lire ABSOLUMENT !!

Tellement sérieux que même cet article l'est aussi je trouve. [Elle rigole pas, Mimi didon.... ]
Allez zou on enchaîne, il me faut un truc pour m'évader, un peu de fantastique !?? Un petit viol de fiction !? Quelques meurtres atroces en série !? 😂
Jte rassure... J'ai déjà trouvé !


* A TANTÔT ~ BISOUS LES MINOUS *
Commenter  J’apprécie          50
On se retrouve aujourd'hui avec la chronique de la lame, de Frédéric Mars. J'ai découvert cet auteur en 2011 avec Non stop, un thriller paru aux éditions Black Moon. À l'époque, je renouais avec ce genre après quelques années de vache maigre et j'avais été littéralement happée par cette histoire. de loin en loin, j'ai donc suivi son parcours littéraire, découvrant le manuel du serial killer mais aussi les deux tomes de sa saga jeunesse, Les écriveurs. Bref, je ne pouvais décemment pas rater son grand retour aux thrillers aux éditions Métropolis avec La lame.

Ce roman est une petite curiosité, ou un ovni si vous préférez. Malgré son titre, ne vous attendez pas à une histoire de serial killer sévissant à l'arme blanche, ça n'a rien à voir ou pas grand chose disons. C'est le récit d'une crise humanitaire et géopolitique qu'on nous dépeint ici et elle est effrayante de réalisme.

Tout débute en 2031 dans le quartier de la Solidarité à Marseille, où le corps affreusement mutilé d'une prostituée est retrouvé par la police suite à un appel anonyme. Simon M. est chargé de l'enquête et il la prend d'autant plus à coeur que sa propre fille a fait une overdose dans ce quartier quelques années plus tôt. Attention, l'entrée en matière est plutôt rude et Frédéric Mars assez cru dans les descriptions de cet univers de drogue et de proxénétisme. Coeurs sensibles s'abstenir !

En parallèle, on suit deux autres personnages, deux autres histoires. Celle de Bako Jackson, le Président de la République Française qui prépare sa réélection alors qu'il est en butte à une enquête concernant le financement de sa précédente campagne. Et celle de Sékou Williams, professeur nigérian qui perd tout lorsqu'une vague-submersion s'abat sur sa ville de Lagos, au Nigéria. Sans surprise, ces trois récits vont finir par se rejoindre avec la mise au jour d'un gigantesque complot international.

Je n'en dirai pas plus pour ne spoiler personne. Sachez seulement que Frédéric Mars a dû faire un extraordinaire travail de documentation pour nous offrir un récit d'anticipation au réalisme confondant. Il s'appuie sur des éléments factuels, des études et des statistiques réelles et récentes et ça fait mouche. Car il nous bouscule, nous confronte à nos contradictions et on s'interroge. C'est un roman engagé, sur un sujet particulièrement sensible mais l'auteur s'en sort plutôt pas mal si l'on excepte le dénouement, qui m'a paru un poil facile après tout ça.

On sort de cette lecture un peu sonné, avec le sentiment que le monde tremble sur ses fondations et qu'il est temps d'ouvrir les yeux et de pousser nos dirigeants à l'action. Un thriller atypique, à n'en pas douter.
Lien : http://etemporel.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          50
Une véritable pépite, ce roman, la lame qui déferle tout sur son passage. Une écriture de l'auteur spectaculaire et complètement bluffante.

Un roman qui se passe bien plus tard que maintenant, mais qui est actuel, terriblement actuel.

Saisissant de vérité qui m'a foutu la chair de poule tant ce qui s'y passe et prenant, addictif, dans l'air du temps.

Un roman dont j'ai pris le temps de le déguster sans pourtant avoir l'envie de le terminer.

Une fois terminé, je me dis véritable coup de coeur.

Le roman " La Lame " il ne faut pas passer à côté de ce roman incroyable, il faut le lire.

Une dernière phrase jamais un bouquin ne m'a autant fait cogiter et retourner le cerveau autant que celui-ci.Dément, grandiose, bluffant, incroyable ^^.
Commenter  J’apprécie          50
L'auteur nous présente un futur proche à l'horizon des années 2030 guère réjouissant. Où les sujets qui font déjà débat dans notre société à l'heure actuelle sont amplifiés par des lois de plus en plus dures. On retrouve les thèmes du trafic d'êtres humains, de la migration des populations et du dérèglement climatique et bien entendu de la politique des Etats. Tout cela poussé à son paroxysme avec son lot d'horreur et de violence. Ce qui m'a le plus frappé dans ce roman c'est son côté prophétique et ultra réaliste pour moi cela a été un coup de coeur. Oui tout ce qui s'y passe pourrait tout à fait faire la une des faits divers de demain parce que 2030, il faut bien le dire c'est déjà demain. Des chapitres courts et percutants nous laissent à peine le temps de prendre une respiration avant de retomber en apnée. L'intrigue se veut multiple avec différents personnages tous plus attachants les uns que les autres. L'emploi de nombreux sigles m'a dérangé jusqu'à ce que je découvre un glossaire en fin de livre, merci pour cela. le fait d'avoir différentes perspectives avec des personnages liés entre eux et leurs points de vue qui convergent tous au moment du dénouement était captivant et donne a ce thriller toute sa force. On sent aussi que l'auteur a fait un gros travail de documentation sur les flux migratoires jusque dans le dialecte local de Lagos nous donnant à réfléchir sur la politique et la gestion de ces problèmes. Un thriller palpitant avec des moments intenses où l'on se laisse prendre par des informations dont on ne sait plus très bien si elles font parties de la fiction ou bien si elles pourraient faire partie de notre réalité ou encore de notre futur. le titre est très parlant car il regroupe en lui seul plusieurs significations celle de la lame de la vague - submersion de Lagos mais aussi la lame du couteau ou encore les lames d'un jeu de tarot, c'est excellent et bien vu. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          50
Le commentaire de Cathy :
Ce roman est incroyable, au regard des thèmes qui était décrits dans le résumé, je ne pensais absolument pas que j'allais autant aimer et apprécier ma lecture. Dès les premiers chapitres, j'ai eu l'impression de vivre aux premières loges une scène des plus horrible, c'était tellement réaliste j'en ai eu mal aux dents tellement j'avais la mâchoire crispée. L'auteur nous propose de suivre différents personnages à des endroits différents, l'OPJ Simon Mardikian qui après la découverte d'un corps de prostitués salement amochée va mener une enquête, l'actuel président Français, Bako Jackson, qui annonce sa candidature à sa propre réélection, Sékou Williams qui tente de survivre après le passage d'une vague-submersion à Lagos au Nigeria, l'homme va se retrouver à traverser l'Afrique avec des milliers de réfugiés. Ce roman se déroule en 2031, un futur par si loin que nous propose l'auteur, mais qui nous démontre que ce que l'on vit actuellement pourrait empirer. J'ai vraiment eu l'impression que ce que Frédéric Mars nous racontait était carrément plausible, j'ai ressenti beaucoup de recherches de sa part et de travail de documentation. Ce thriller m'a beaucoup plu, j'ai ressenti un nombre incalculable de sentiments pendant ma lecture et c'est cela que je cherche quand je lis. La plume de l'auteur est très agréable, les tensions, les intrigues sont prenantes, je n'ai pas vu les 500 pages passer, il est évident que je vais continuer à suivre cet auteur, j'aime son style et sa façon de m'embarquer dans ses histoires.

Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
Commenter  J’apprécie          50
2031, 3 lieux, Marseille, Paris, Lagos. La France a un nouveau président Bako Jackson candidat à sa propre réélection. À Marseille, Simon Mardikian découvre le cadavre atrocement mutilé d'une prostituée. Parallèlement à Lagos, une vague-submersion s'abat sur le pays provoquant la fuite de milliers de réfugiés. Trois lieux pour trois histoires qui vont se rassembler autour de problématiques migratoires étrangement d'actualité, mais susceptibles de prendre encore de l'ampleur dans les années à venir. Impossible de résumer avec plus de précision ce nouveau roman de Frédéric Mars. Après « Les Marcheurs », l'auteur s'essaie au thriller géopolitique et le moins que l'on puisse dire c'est que très réussi. Il semblerait que ce garçon ait tous les talents, capable de raconter n'importe quelle histoire avec brio, s'essayer à tous les genres comme si c'était chose facile, ou naturelle.

Son prologue s'ouvre par la fin, puis le récit commence 8 jours avant les faits qui sont décrits dans celui-ci. le chapitre 1 donne la température : nous ne sommes pas dans un conte pour enfants ! La violence de la scène d'entrée devrait vous faire passer l'envie de mélange des corps pour un petit moment. Certaines pratiques bien explicites dans le livre sont susceptibles de vous faire tourner légèrement de l'oeil. Nous sommes bien en présence de la lie de l'humanité, du corps-marchandise, d'hommes qui se rapprochent plus d'animaux (et encore, c'est une insulte pour les animaux). Cependant, la violence n'est pas gratuite. Elle sert une colère sourde : celle de la violence de notre monde actuel. « La Lame », titre du roman renvoie à plusieurs significations. Partie tranchant d'un couteau, elle tue, mais donne aussi la vie. Elle représente également la plaquette de verre que l'on pose sous un microscope sur laquelle on pose des objets à observer, ici notre monde. Au sens figuré elle est aussi un événement violent et soudain qui ravage tout sur son passage, à l'instar d'une vague-submersion.

Deux mots me viennent à l'esprit pour décrire ce roman : réalisme et crédibilité. le premier, moteur, permet le second. Frédéric Mars se sert de la situation actuelle, dans le domaine politique, économique, écologique, sociétal et de ses problématiques pour dérouler une histoire qui commence en 2031. Ainsi, après la présidence Macron, les crises électorales, les mouvements civiques comme les gilets jaunes, les problématiques des migrants qui fuient leurs pays en masse, il imagine ce que sera notre monde de demain. En s'appuyant sur des faits extrêmement précis, il envisage le futur de notre pays. Je vous préviens : il y a de quoi frémir ! le travail effectué par l'auteur est énorme et colle au plus près de notre réalité pour imaginer la suite des événements.

« La Lame » met d'abord en lumière un monde politique complètement gangrené, pourri, corrompu, mais aussi paradoxal. Oui un président noir, d'origine nigérienne peut se montrer plus intransigeant qu'un Donald Trump quand il est question d'immigration. « Le mensonge à ce niveau, “droit dans les yeux” si l'on pouvait dire, relevait du sport de haut niveau. »

À cette ambiance malsaine s'ajoute une catastrophe humanitaire sans précédent. « Les envahisseurs étaient là, à nos portes, prêts aux pires exactions pour nous chasser de nos propres terres. » Tristement, tout gouvernement se retrouve alors devant un choix cornélien « Entre le devoir humanitaire et la peur du spectre migratoire, comment le chef de l'État et le gouvernement vont-ils gérer cette crise ? » Frédéric Mars prouve avec lucidité que le choix est impossible : maintenir l'État régalien tout en conservant une opinion publique favorable. « L'opinion était un être contradictoire et volatile, et il lui fallait composer avec cette complexité-là. Marcher avec elle sur ce fil si étroit entre peur honteuse et générosité affichée. » L'auteur va jusqu'au bout du raisonnement en démontrant qu'au vu l'état de notre planète, il est pertinent de s'inquiéter des futures catastrophes écologiques qui vont obliger des populations à décamper de leur pays. « Un magma humain prêt à déferler. »

Enfin, j'ai particulièrement aimé les passages concernant la manipulation des masses par une grande chaîne d'information, mais aussi par les fakes news savamment distillées sur les réseaux sociaux. L'opinion publique est à ce point malléable. « Le texte associé à la vidéo versait dans la grandiloquence anxiogène. S'y entrechoquaient des expressions aussi propices à l'exacerbation des peurs et des haines que “péril absolu”, “sauvagerie sans limite” ou même “fin des temps”. Mais il déployait surtout une rhétorique très efficace, rendue populaire depuis une quinzaine d'années par les diatribes de l'ultra-droite mondialisée, en particulier celles d'un Donald Trump. »

Alors ? Est-ce un roman noir d'anticipation ? Un thriller sociétal ? Un thriller politique ? Un thriller géopolitique ?

Pour moi, « La Lame » est un roman d'anticipation engagé, le récit imaginaire d'un auteur inquiet, à raison, le souffle prophétique d'un monde qui s'autodétruit, d'hommes qui n'ont plus rien d'humain, de violence intrinsèque, de jalousie, d'intolérance, un monde dans lequel la femme perd son statut à force de vouloir le gagner par tous les moyens, un univers écologiquement atteint qui ne peut renaître des ses cendres.

J'aimerais regarder le texte avec un oeil de jeune adulte qui parviendrait à la trentaine dans les années 2030, comme nous avons regardé les films de science-fiction des années 80 en nous disant « ça n'arrivera jamais ». Nos congénères diront-ils alors qu'un auteur assez fou avait tout vu venir ? Ce bouquin sera-t-il posé à côté de « 1984 » de Georges Orwell ou du « Meilleur des mondes » de Aldous Huxley ? Pourra-t-il faire office de référence ?

J'aime l'engagement de nos auteurs du noir, leur façon de soulever de vrais problèmes sociétaux, d'être des citoyens engagés. Frédéric Mars n'échappe pas à mon petit classement personnel des auteurs qui en ont sous le pied. Même si la lecture est dérangeante de par ses sujets, elle est nécessaire. Tant que des auteurs nous feront réfléchir sur nos contradictions, nous avons encore un peu d'espoir d'échapper à l'abrutissement de masse.

Merci aux éditions Métropolis pour leur confiance renouvelée et à Giuliano tout particulièrement.


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          50
En 2027, les destins croisés de Simon Mardikian, officier de PJ des quartiers nord de Marseille, de Sékou Williams, instituteur dans un bidonville de Lagos, et de Bako Jackson, président de la République française. Ils sont réunis par une catastrophe climatique. Un thriller politique fondé sur les prospectives les plus pessimistes des spécialistes des mouvements migratoires.
Fiction, certes mais tellement proche de ce qui risque de se produire. Futuriste, j'espère ce futur lointain. Inclassable, ca c'est sur ! J'ai passé un excellent moment, les personnages sont attachants, bien campés et l'auteur nous présente, en même temps qu'un constat, un thriller qui tient en haleine et qu'on ne peut lâcher. On sent bien le travail accompli en amont car tout est malheureusement plausible.
Une vraie lame de fond !
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          40
« T’as des réflexes et pas de quartier, la lame ».
Thriller politique d’anticipation, « La lame » tranche dans le vif sans état d’âme. A partir de données factuelles et d’un regard sans concession sur le fonctionnement des sociétés contemporaines, l’auteur bâtit une dystopie probante, effrayante, létale. En situant son action en 2031 éclairée par des flashbacks en 2020, il dessine une trajectoire parlante, référencée et encore ancrée dans le temps présent. Face à un individualisme consumériste et apolitique, à une déliquescence sociétale, à des positionnements toujours de façade et à court terme, à l’absence de mesures politiques visant le bien commun et la protection des personnes, le lecteur ne peut être que saisi d’effroi ou pour le moins de malaise quand il découvre les violences faites aux plus faibles entraînés dans un vortex incontrôlable. Construit en deux parties : « Le départ » et « l’accueil », chapeauté d’un prologue et d’un épilogue, étayé d’un glossaire et d’une liste des personnages, le roman se découpe en 75 chapitres brefs et percutants. Paris, Marseille et Lagos constituent les trois épicentres d’une histoire qui va fusionner de manière cohérente et détonante. A Paris, le président français d’origine nigériane, Bako Jackson annonce sa candidature pour une possible réélection. A Marseille, le flic Simon Mardikian enquête sur le meurtre d’une jeune prostituée anonyme. A Lagos, au Nigéria, une submersion marine a rayé de la carte un bidonville flottant. Sékou, jeune instituteur volontaire et Rose, son épouse enceinte, essaient de survivre à l’odyssée macabre des réfugiés climatiques. Outre son positionnement politique, son sujet ambitieux et maîtrisé, le roman accroche le lecteur avec ses personnages suffisamment travaillés pour être crédibles. Les masses déferlantes des réfugiés climatiques sont décrites avec humanité grâce notamment à la focalisation sur quelques personnalités émergentes. On est loin du traitement opéré par Jean Raspail dans son œuvre romanesque « Le camp des saints » (1973) où la déferlante venue d’Inde est anonyme, effrayant rouleau compresseur humain. Dans « La lame », la méchanceté est aveugle et les actes sont amoraux. Les lois n’ont plus d’effet. Le contrat social est rompu. La jungle n’est plus aux portes des pays occidentaux. Elle les habite et les phagocyte. On ne peut pas sortir indemne d’une telle plongée en apnée dans les viscères d’une société déliquescente. Heureusement, quelques bouées de sauvetage émergent et la lame est à double tranchant, un, létal, l’autre, salutaire.
Commenter  J’apprécie          40
Résumé : Marseille, automne 2031. le corps d'une prostitué est découvert, supplicié, dans le terrain vague d'une cité des quartiers nords ; l'officier Simon est sur le coup.
À Paris, le président de la république Bako Jackson, le « Barack Obama français » annonce sa candidature pour l'année suivante. Il doit sa précédente élection, à la suite de l'extrême droite, à son intransigeance sur les questions d'immigration.
À Lagos, capitale du Nigéria, une vague-submersion détruit tout sur son passage et chasse des milliers de migrants à travers le continent.

Mon avis : C'est dans cette ambiance électrique que je découvre cet auteur unique, dans ce thriller d'anticipation. Basé sur des faits, le future que nous décrit Frédéric Mars est probable, même si je l'espère, inimaginable. La peur de l'Autre, d'une invasion de migrants dans notre pays, qui mènerait au chaos. Je craignais que le côté politique ne me dérange, que des allusions viennent à l'encontre des mes convictions mais nous somme bien dans une projection, avec plusieurs enquêtes parallèles qui finissent, inévitablement par se rejoindre. Les révélations sont désespérantes pour le genre humain, et j'ai ressenti une profonde injustice, qui m'a donné envie de hurler. Les lois, la justice, le respect sont bafoués. Les gens sont individualistes et égoïstes ; moi d'abord, les autres ensuite. Ce fut une claque. Et heureusement, l'avenir sombre est quand même parsemé de quelques étoiles.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (306) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4928 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}