Lefranc, tome 8 : L'arme absolue

Tout a débuté en octobre 1928, au restaurant de la gare de Lyon à Paris où trois convives ont retenu une table.
Sylvain Lagarde propose cent mille francs à Pierre Lorrain, un as de l'aviation de la grande guerre, pour voler, à bord d'un Spad XIII jusqu'en Autriche le plus rapidement possible et d'en ramener une personne importante. Il sera accompagné d'un radio, interprète et responsable de vol qui n'est autre que Mlle Garand, la troisième convive de ce repas.
Deux jours plus tard, l'avion s'envole vers sa destination. Après un atterrissage périlleux, sous la neige, dans le cimetière d'un petit village, il embarque un mystérieux passager, redécolle et disparaît.
L'on ne retrouvera de lui que des débris calcinés près de Zellwiller....
Cinquante ans plus tard, le fils de l'aviateur disparu, ayant reçu une lettre étrange de son père postée à Obernai, en Alsace, quelques jours plus tôt, confie la mission à Guy Lefranc de retrouver son père s'il est encore vivant .
Après avoir échappé à un guet-apens et reçu un étrange coup de téléphone, Guy le franc se rend au château de Hohenbourg et se retrouve nez à nez avec ....Axel Borg qui lui parle, alors, d'une terrible organisation : l' OCRA.....
Paru initialement en 1982 dans les pages de l'édition française du journal de Tintin, ce huitième album est passionnant. le récit est imaginatif, les dessins sont soignés et les rebondissements ne laissent aucun temps mort dans le scénario.
Un peu délaissée durant les années 60 et 70 par son auteur au profit d'Alix, la série policière des aventures de Guy Lefranc revient en force au début des années 80.
Elle sera dessinée jusqu'au treizième album par Gilles Chaillet et scénarisée par Jacques Martin jusqu'au seizième.
Éditée à l'origine par "Le Lombard" elle s'impose dès le troisième album comme une des grandes séries de la la maison "Casterman".

J'ai l'impression que les auteurs alternent présence et absence de Borg dans les aventures de Lefranc. Ici, nous le retrouvons de façon incongrue. Cet épisode m'a semblé d'ailleurs un peu curieux avec des dialogues parfois manquant de cohérences. J'apprécie toujours autant les graphismes avec des paysages détaillés qui me rappellent un peu ceux de Vasco, dans un autre genre. J'aime également la succession de péripéties rencontrées par notre journaliste et les endroits mystérieux qui font de ses aventures un succès.

Les aventures de Lefranc forment un ensemble homogène et soigné. Les histoires racontées tiennent la route et le graphisme est précis. Dans cet opus, le héros est à la recherche d'un aviateur nommé Pierre Lorrain, porté disparu. En 1928. Il avait fait un vol pour emmener une personnalité inconnue, mais son avion s'était écrasé. Très longtemps après, son fils reçoit une lettre de lui - ce qui marque le début de l'aventure. Lefranc enquête à Obernai, en Alsace. Lefranc découvre ainsi des activités très suspectes dans un château médiéval et fait face à des menaces. Il trouve sur son chemin Axel Borg, son ennemi habituel qui lui propose alors une alliance circonstancielle. Il s'avère qu'une organisation criminelle prépare "l'arme absolue", capable de susciter de puissants séismes en tout point de la surface terrestre. A la fin, la menace est écartée, le mystère Pierre Lorrain ayant été éclairci.
Pour moi, il s'agit d'une histoire "à l'ancienne", intéressante, rythmée, bien dessinée et agréablement racontée.

Déçu du précédent album, L'Oasis, me voilà néanmoins reparti pour de nouvelles aventures avec le reporter Lefranc. Et c'est bien mieux !

La couverture donne toujours de précieux indices quant au contenu : de hautes montagnes, un clocher à bulbe au loin, et un avion biplan qui tente un atterrissage hasardeux dans un cimetière clos par un portail sinistre. Brrrr, quelle ambiance glaciale ! On s'apprête donc à vivre un périple montagnard comme Jacques Martin a déjà su nous en proposer. Et bien … pas du tout !

Alors certes, il y a bien ce petit flash back introductif qui pose l'intrigue au fin fond du Tyrol autrichien, mais le reste … ce sera plutôt alsacien ! Décidemment, Lefranc aime la Choucroute puisque sa première aventure se déroulait déjà du côté du Haut Koenigsbourg. Les paysages sont d'un bucolique absolu. La campagnes, les villages et les villes d'Alsace sont terriblement bien rendus. Ouf ! Quel bonheur après le coup de chaud de L'Oasis !

Côté scénario, c'est un peu la même chose. La complexité de l'histoire, la non linéarité de l'intrigue, posent un peu mieux les choses. L'arme absolue se dévoile progressivement au fil de l'enquête, et, évidemment, Axel Borg n'est pas loin ! Dans une partition peu banale, certes … .

En conclusion : un bon album, de beau dessins, une enquête variée et tortueuse : on peut passer à la suite sans crainte !