Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - L'interrogation cruciale du titre annonce une liste de cinquante questions, déroulée sans plan apparent. Le livre propose des réponses volontairement ouvertes à un questionnement qui couvre le champ des problèmes de la littérature générale, de l'analyse des oeuvres incontournables, des débats qui agitent périodiquement le monde de la littérature. D'aspect déroutant, l'ouvrage s'attache davantage à mettre en évidence la complexité des questions soulevées qu'à tenter de proposer des solutions. Il en ressort néanmoins une réflexion sur l'originalité fondamentale de la littérature pour la jeunesse : elle ne sépare pas l'écriture de la vie. Elle conjugue au présent la multiplicité des voix d'un texte, fait passer le plaisir du rythme, fondé sur la répétition, avant tout. Elle n'abandonne pas pour autant le projet d'éduquer. L'adulte est toujours là, entre le livre et l'enfant, soucieux de le protéger des influences pernicieuses. La littérature de jeunesse se laisse ainsi investir par l'école - au risque d'y perdre son âme -, et transformer en sous-produits divertissants par le monde de l'édition. Pourtant, des albums, haussés à la dignité de genre, des livres comme Le Petit Prince sont devenus des classiques, « parce qu'ils ne sont pas des livres pour enfants, mais des livres sur l'enfance, sur la gravité propre à l'enfance ». Malgré un style qui n'évite pas toujours les pièges de l'abstraction, cet ouvrage a le mérite de rappeler que la littérature pour la jeunesse intègre dans son écriture la dimension du jeu et de l'oralité, offrant au jeune lecteur la jouissance des mots dans un présent sans cesse recommencé. Éducateurs ou parents, qui ont tendance à utiliser la littérature pour la jeunesse à des fins de divertissement facile ou de moralité, l'oublient. Nicole Wells
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Si la "divination" et l'"attention" peuvent définir un genre, c'est celui-ci que nous nommerions alors "littérature pour la jeunesse", sachant bien qu'une telle dénomination entre en conflit avec de multiples réalités(...)
Un chef-d’œuvre n'est pas fait pour être célébré mais pour œuvrer à continuer l'humanisation. Cela n'a pas d'âge. Cela demande toujours d'avoir plus d'avenir que de passé.