Bien que je ne sois pas particulièrement intéressée par le monde du cirque, j'ai apprécié le versant historique et féministe de cet essai parce qu'il narre la vie peu commune d'une femme qui a su maîtriser son destin à une époque où les femmes dépendaient essentiellement des hommes et dans un univers, celui du cirque, où régnaient, bien plus encore qu'aujourd'hui, patriarcat et mysoginie.
Sacrée femme que nous fait découvrir
Audrey Marty ! Sa vie méritait, en effet, une biographie documentée quand on sait que Nouma Hawa est née Marie-Louise
Grenier en 1845 en Ariège, qu'elle était issue d'un père tailleur de pierre et d'une mère blanchisseuse et que rien ne la prédestinait à une vie d'artiste attirant des foules d'admirateurs.
Initiée au dressage de fauves par le premier de ses nombreux maris,
Marie-Louise ne pouvait évidemment pas faire carrière sous sa réelle identité ; Roselyne et ses lions de Beinex n'avait pas encore vu le jour ! S'inventant un nom de scène et un passé exotiques,
Marie-Louise a très vite accédé au succès grâce à une intelligence du spectacle, de la mise en scène, de la publicité. Très vite débarrassée de son mari, elle n'a eu de cesse de s'émanciper financièrement et professionnellement; elle fut tout de même la première femme au monde à posséder sa propre ménagerie !
Au-delà de la vie de cette femme d'exception, libre et aventureuse,
Audrey Marty évoque l'histoire du cirque et ses transformations, les risques du métier de dresseur, l'essor de la publicité et le rôle des affiches, l'intérêt du public pour les animaux exotiques et les dommages créés par celui-ci sur ces derniers, l'émergence de la sensibilité à la souffrance animale et la création de la SPA.
A découvrir.
Merci aux éditions Métropolis et à la Masse Critique de Babelio pour cet envoi.