Action
Tout commence par un accident de voiture. Jack Reed, un homme exemplaire (à la tête d'une chaîne d'ateliers, Reed pose d'échappements & pneus de Milwaukee, marié à Maggie, un fils de 9 ans Randy) braque et percute un arbre. À cause d'une petite fille qui porte un imperméable blanc grisâtre et dont la capuche relevée lui occulte le visage. Après l'avoir recherchée dans les bois, il découvre un bâtiment immense, abandonné, orné de visage aux yeux fermés un peu partout. Jack est subjugué sans savoir qu'il va « droit au mur ». Sans savoir que c'était une maison de santé, pour malade mental. Il se projette dans un avenir grandiose avec l'idée de transformer l'endroit en un complexe de loisir et détente le plus grand jamais créé dans le Midwest. Il visite les lieux, cherche une éventuelle présence. La petite au manteau à la couleur fantôme peut-être. Un squatteur. Un gardien. Apeuré, c'est en courant qu'il s'en va. Après quelques jours, Maggie, la femme de Jack ne supporte pas cette nouvelle idée extravagante et le quitte. Obnubilé, attiré par cette demeure au potentiel alléchant. Jack y retourne avec Randy et Karen (sa secrétaire et nouvelle compagne) pour présenter l'objet de son désir. C'est alors que son fils, Randy, disparaît. Jack apprendra qu'il a disparu tout comme les 137 pensionnaires de l'asile nommé « Les chaînes » qui ont « fait le mur » soixante ans plus tôt.
Réaction
Une époque lointaine nourrira cette histoire au dilemme dément. 2700 av. J.-C.. Première utilisation de lignes d'énergies magnétiques se trouvant sous terre : les lignes-ley. La magie druidique exploitera cela. Sachant que là où se croisent ces lignes-ley se trouvent des sites avec une activité psychique extraordinaire. Les marcheurs sous terre apparurent alors. Un clin d'oeil au mystère Stonehenge (ces fameuses pierres dont le rassemblement est inexplicable à cause de leur poids et de leur datation, mégalithique. On ne peut même pas dire que c'est Obélix qui a fait ça !) Ou aux statues de l'île de Pâques… La matière se serait-elle déplacée seule ? À travers bois et champs, sols et racines, via des chemins énergétiques puissants.
Je retrouve des similitudes dans
Apparition et
Démences.
Le thème de la séparation, fin du mariage : Jack et Maggie sont fraichement séparés. Jack se réconforte dans les bras de Karen. David W et Janie sont séparés également, David rencontre Liz. le fils (Randy, Danny) a un rôle capital dans chaque histoire. le stimulant. Qu'est-on prêt à donner, à combattre pour son enfant ? La curiosité de Jack et David : Ils sont attirés par une demeure, bien que Jack découvre la sienne par « hasard forcé » et que David y était pour une rénovation (peut-être « un hasard forcé » aussi). Soit, malgré la peur qui les habite face à l'étrange, l'horreur, leur curiosité prend le dessus. Ils savent que ne pas être là, où ne pas pousser le bouchon trop loin, est plus censé, mais ils ne peuvent s'empêcher de jouer au chat et à la souris.
L'intérêt de l'auteur pour ce qui touc
he le côté germanique. Dans «
Apparition », Brown Jenkin (le monstre) parle en allemand. Dans «
Démences », c'est plus important. Il y a une serveuse au type germanique, un restaurant Schneider : saucisses, choucroutes et « Deutschland über alles », un T-shirt Alf. le sergent Shiller et son « Gemütlichkeit » (en allemand dans le texte, signifie atmosphère sympathique). Adolf Krüger est celui qui a fait construire l'asile, Les Chaînes : une éventuelle allusion à
Adolf Hitler qui a instauré les camps de concentration dont le docteur Mengele se livrait à de sinistres tortures en masse vers 1941.
Pour finir, je dirais un livre dément. Un mur parfaitement cimenté, vous ne ferez qu'un avec la matière dans tous les sens du terme. Jack « est mis au pied du mur ». Il est obligé de comprendre, forcé d'aller jusqu'au bout pour sauver son fils. Il y a un prix, démentiel, « à s'en taper la tête au mur », en vie humaine à payer. le lecteur est obligé de s'interroger sur la finalité, l'issue de cette affaire glauque. Un dilemme qui évolue à une vitesse effroyable, sans dépasser « le mur du son », mais presque. Un concentré d'idées folles et astucieuses transpire de cette oeuvre. Clair que vous risquez d'être emmuré de longues heures pendant cette lecture. Ne lisez pas le dos au mur, ni allongé sur le sol. Vous découvrirez que se fondre dans la masse est bien plus douloureux qu'il n'y paraît…