Rituel de chair

« Quand je connaîtrai l’amour… ce sera pour toujours… ou je ne connaîtrai jamais l’amour… »

"Pourquoi serait-ce si différent de la chair humaine ? Surtout quand on pense que ces bœufs, ces moutons et ces porcs que vous mangez – vous n’êtes pas juif, n’est-ce pas ? – sont tous assassinés , pour ainsi dire. Aucun d’entre eux ne se porterait volontaire pour être mangé, si on lui donnait le choix. Alors que les êtres humains qui sont mangés ici le sont parce qu’ils veulent l’être, de leur propre volonté. N’est-ce pas bien plus moral ?"

" - Barbare ? Non. C’est l’acte de dévotion religieuse le plus exalté que je connaisse. Il exige une dévotion à l’égard de Dieu dont vous ne pouvez imaginer la force. Il montre de façon concrète comment l’esprit peut triompher de la chair. Dévorer le corps même que Dieu vous a donné est la façon la plus sûre d’approcher une authentique sainteté."

Il y avait dans ses yeux une étrange lueur d'excitation et de défi. Elle ne portait rien d'autre qu'un soutien-gorge noir et transparent, à travers lequel ses mamelons apparaissaient comme des ombres rose sombre et une paire de collants noirs, sous lesquels sa toison pubienne aplatie ressemblait au delta d'un fleuve. Charlie s'approcha d'elle, dénouant lentement sa cravate. Il la prit dans ses bras et l'embrassa sur le front. Sa peau était fraîche, couverte d'une pellicule de transpiration et avait le goût de son parfum.

Velma eut un large sourire, et il y avait dans ce sourire quelque chose qui fit naître un frisson glacé dans l'échine de Charlie. C'était un sourire pervers et vulgaire; le sourire de quelqu'un ayant goûté à toutes les formes de luxure pensables, ainsi qu'à d'autres qu'il était impossible d'imaginer.

L'angoisse que Charlie éprouvait à l'idée nouer des relations avec son fils l'avait peut-être rendu par trop soupçonneux. Peut-être que Martin disait la vérité, et que ce qu'il avait vu dans le jardin était tout simplement un buisson. Mais alors pourquoi avait-il dit : ''Tu ne le laisseras pas entrer, n'est-ce pas papa ? '' Personne n'irait dire une chose pareille à propos d'un buisson. Et il avait parlé à quelqu'un dans le parking, Charlie en était sûr, même si le parking lui avait paru désert. Peut-être avait-il parlé tout seul. Ou peut-être avait-il parlé à quelqu'un qui était trop petit pour être visible derrière la voiture.

Éric se redressa. Son ventre pendait comme une tomate géante au-dessus de son caleçon long.
- J'ai une meilleure idée, dit-il. Laissez-moi lâcher mon chien Gumbo. Il les fera sortir de leur cachette. Il est à moitié doberman, à moitié allemand et à moitié chien d'arrêt.
- Ça fait un chien et demi, remarqua Charlie.
- Bien sûr, et c'est exactement ce qu'est Gumbo. : un chien et demi.
- Tu ferais mieux d'aller t'habiller, dit Charlie à Robyn. Si ce sont vraiment les Célestins, ça risque de barder.

Bob leva la tête et ce fut à ce moment là que Charlie vit ce qui lui est arrivé. Le verre brisé avait accroché son front lorsqu'il était passé à travers le pare-brise, et il lui avait arraché la peau du visage, depuis les sourcils jusqu'au menton. Il regardait Charlie avec un oeil blanc et révulsé enchâssé dans un ovale de viande écarlate. Ses dents sanguinolentes étaient nues, sans lèvres ni gencives pour les protéger. Ce qui restait de son visage pendouillait à sa mâchoire en plis graisseux - ses joues, son nez, son menton - comme si ses traits n'avaient été qu'un masque de carnaval en Lastex qu'on venait brusquement d'arracher sa tête.

Si vous donnez un but spirituel aux gens, leur vie est transformée, et vous ne réussirez jamais à les convaincre de revenir au temps où leurs ambitions se limitaient à des contingences strictement matérielles

il n’y a aucune différence entre les Célestins et n’importe quelle autre secte de fanatiques religieux. Ils exercent tous une attirance magnétique sur les jeunes, et la raison en est que ceux-ci ne sont absolument pas attirés par le mode de vie de leurs parents. Si ces sectes prospèrent ainsi, c’est notre faute, la faute des parents. Car enfin, qu’avons-nous donné à nos enfants en matière de valeurs spirituelles ? Et je ne parle pas seulement de matérialisme. Je parle d’un manque criant d’esprit. D’un manque criant de respect de soi-même.