Qui était vraiment
Jean-Claude Izzo ? Pour beaucoup, il demeure le père de plume du flic Fabio Montale, dont les spectateurs ont suivi les aventures sur Fr3 dans la série éponyme, personnage campé par l'acteur
Alain Delon. Mais sait-on que l'écrivain a galéré avant de connaître la notoriété à un âge où d'autres préparent leur pré-retraite ? Elevé dans le respect de la foi catholique, il s'est très vite orienté vers la voie de l'enseignement technique en décrochant un CAP d'ouvrier tourne-fraiseur, tout en se découvrant un don pour la poésie. Embarqué dans des groupuscules pacifistes, il milite contre la guerre d'Algérie, s'oppose à la course aux armements et se retrouve milicien dans un bataillon disciplinaire à Djibouti. Revenu à la vie civile, il enchaîne les emplois : livreur, libraire, pigiste. Pour lui, les années de vaches maigres se multiplient. Situation qui ne l'empêche jamais de conserver sa bonne humeur et de ne pas baisser les bras. Il occupe une partie des nuits et de ses loisirs à rédiger. Pour lui. Pour les autres. Incapable de ne pas garder un oeil sur les activités politiques, il s'engage du côté des gens d'en bas. Il rencontre le succès littéraire avec «
Total Khéops ».
Jean-Marc Matalon fait revivre cet auteur inclassable, également réputé pour sa vie amoureuse foisonnante, ses prises de position et son imagination féconde. Plutôt que d'embrayer sur le ton de l'essai, il choisit la voie de la biographie à partir de témoignages multiples, de documents glanés de part et d'autre et narre la vie peu ordinaire de l'icône du polar marseillais dans un style extrêmement visuel, lui-même proche du roman.