Je l'ai lu à Noël, pile poil à la même époque de l'action de ce roman! Ma fin d'année fût heureusement plus calme que celle des New-Yorkais!
Une tempête de neige monstrueuse paralyse la ville. Un cauchemar! Un black-out total, surtout quand le net et tout moyen de communication implosent!
Et c'est humain, lorsque notre zone de confort est mise à mal, c'est la parano et la psychose qui prévalent! Les soupçons d'attaques de pays étrangers ou de terroristes et les théories de complot pleuvent!
Mais il fait froid, la faim s'éveille. Et psychoter ne réchauffe pas, ne nourrit pas.
Alors, dans un premier temps, quand le black-out n'est pas censé durer, tout le monde s'entr'aide, partage, cohabite dans une ambiance bonne enfant.
Mais quand la pénurie s'installe durablement… l'instinct de survie gomme le vernis social. C'est chacun pour soi et la grande mégapole new-yorkaise, moderne et policée redevient une jungle sauvage… A fortiori lorsqu'une épidémie mortelle se déclare…
Je ne vais pas le cacher, j'adore ce style de romans post-apocalyptiques!
Ce n'est pas de la SF, c'est ce qui pend au nez de notre société moderne! Oui, oui, à force de foutre en l'air notre bonne vieille Terre et de jouer aux apprentis sorciers avec mère Nature, c'est ce qui va nous arriver un jour ou l'autre…
C'est anxiogène à souhait! Ça rend votre fauteuil vachement moins confortable, ça fait monter votre tension, ça vous donne envie de dévorer tous les guides de survie qui vous tomberont sous la main, de creuser un bunker et d'y entasser des vivres pour un régiment!
Au contraire de Black-out de
Marc Elsberg (gros coup de coeur pour moi!) qui appuyait davantage sur l'aspect scientifique et plus spécifiquement sur l'aspect technologique de notre dépendance et des faiblesses de notre hyper-connectivité laissant l'être humain en position de faiblesse extrême face à un bug ou une cyber-attaque, l'aspect humain et émotionnel prédomine dans
Extinction.
Alors oui, le lecteur se pose moins de question sur les choix de vie opérés en faveur de la technologie, semble moins perturbé et enclin à se remettre en question.
Mais ce qui titille le neurone tout le long de cette lecture c'est l'évolution de la nature humaine… ou plutôt sa non-évolution au cours de tous ces siècles depuis l'âge des cavernes…
Matthew Mather met ici en scène des gens lambda de divers horizons, de générations différentes: des familles, des enfants, des célibataires, des émigrés… Des adeptes du survivalisme, de la théorie du complot, des gens déconnectés de la réalité, des égoïstes, des opportunistes, des naïfs, des durs… Et tous sont confrontés au même problème, la survie, et j'ai adoré suivre les multiples réactions primaires des uns et des autres… Ceux qui s'adaptent ou ceux qui s'effondrent. Quand petit à petit le vernis s'écaille, les civilités disparaissent, les bonnes volontés s'épuisent.
Quand tout simplement l'être humain redécouvre son instinct animal. Quand survivre est tout ce qui importe et guide chacune de vos actions.
L'homme reste-t-il digne? La morale peut-elle être sauve?
La plume de l'auteur est diabolique, elle nous livre jour après jour l'angoisse, la peur, les obstacles et cet esprit humain qui se délite d'heures en heures dans un décor d'apocalypse blanc!
Bref, un régal de lecture quand l'être humain prend ainsi une bonne gifle et dégringole de son piédestal somme toute bien fragile!
Et vous là, qui me lisez, ne vous leurrez pas, il y a un animal tapi en vous!
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