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Rémi Mathieu (Traducteur)
EAN : 9782072992803
272 pages
Gallimard (18/05/2023)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Assis sous le grand arbre de mémoire, ils nous disent cent récits à leur façon. De Chine et d'autres routes orientales, les conteurs ont su venir à nous avec leurs mots comme une fête.
Ils parlent de la Mer, aux marches des Principautés centrales, qu'un oiseau n'en finit pas de combler, de la Lune qu'habite le lièvre d'immortalité, du Soleil qu'on dit hanté par un corbeau, d'îles plus vertes qu'un songe et d'autres choses plus étranges encore.
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Comment Yu Gong déplaça les Montagnes

Il y a fort longtemps vivait à Jizhou, dans la Chine septentrionale, un vieillard appelé Yu Gong des montagnes du Nord. Yu Gong signifie "vieux sot".

Notre vieillard était-il maladroit ? Non pas. Yu Gong savait cultiver la terre, chasser le gibier, construire une maison tailler les pierres, bref, il pouvait faire n'importe quoi.

Etait-il stupide ? Pas plus. C'était un homme réfléchi, malgré sa nature simple et franche. Quoi qu'il entreprît, il ne spéculait jamais sur les circonstances, ne craignait aucune difficulté et finissait sa tâche jusqu'au bout. Ceux qui se croyaient intelligents et qui n'étaient qu'opportunistes le trouvaient sot. Aussi l'avait-on surnommé le vieux sot.

Yu Gong était alors âgé de 90 ans environ. Il avait des enfants et des petits enfants. Mais, contrairement aux vieillards de son âge, il continuait à travailler avec eux aux champs tous les jours du matin au soir. Un jour, quelqu'un lui conseilla :

- Grand père, vous êtes âgé et vous avez beaucoup d'enfants, laissez-les donc travailler ! N'est-il pas temps pour vous de jouir du bonheur de votre vieillesse ?

- Pourquoi ? Je suis en bonne santé, et tant que je vivrai, il y aura toujours du travail pour moi, répondit Yu Gong en souriant. Je ne peux manger sans rien faire ! De toutes façons, rester à la maison toute la journée ce n'est pas drôle !

Et le vieillard continua à travailler.

Les membres de sa famille, de plus en plus nombreux, défrichaient la terre et cultivaient les champs chaque année. La culture en montagne n'est pas une mince affaire ; il faut se frayer un chemin à travers les ronces, tailler le roc, transporter et creuser des canaux d'irrigation.

Le vieillard dirigeait le travail de sa famille du matin jusqu'au soir, quel que soit le temps. Il enseignait à ses enfants :

"Quoi que nous fassions, il faut le faire bien et bien le finir ; les paresseux n'obtiennent jamais aucun succès."

Dans les terres qu'il avait défrichées, il ne restait pas une pierre ; quelles que fussent la grosseur et la dureté de la roche, elles avaient été taillées au burin ou déplacées. La terre de ses champs était fertile, mais cela avait été au prix d'innombrables aller et retour de plusieurs dizaines de kilomètres pour transporter de la bonne terre des plaines. Bref, on pouvait dire que Yu Gong avait un caractère obstiné. Cependant, aux yeux des gens, il passait pour un sot.

La maison de Yu Gong donnait au sud sur deux grandes montagnes, le Taihang et le Wangwu. Ces deux montagnes s'étendaient sur 700 "li" et s'élevaient sur des milliers de mètres. Elles rendaient très difficile l'accès à la maison de Yu Gong.

Un jour, Yu Gong réunit toute sa famille et dit :

- Ces deux montagnes sont vraiment gênantes, elles nous barrent la route et nous obligent à faire un grand détour pour aller et venir. je propose que nous les enlevions. Je suis vieux, mais encore en bonne santé. Pour vous et pour vos descendants, je veux construire une route du sud du Henan jusqu'au bord de la rivière Han. Etes-vous d'accord ?

Tous ses enfants adhérèrent à son projet. Mais sa vieille compagne Xian Yi s'inquiéta :

- Mon vieux, c'est très bien de vouloir enlever ces deux montagnes, je suis tout à fait d'accord, mais tu n'es plus tout jeune, et tu ne peux pas soulever des montagnes comme le géant Kui Fu. De plus, où mettrons-nous la terre et les pierres ?

Yu Gong n'avait pas encore répondu que ses enfants répliquèrent tous en même temps

- Grand-père est âgé, mais nous, nous sommes jeunes ! Quant aux remblais, il suffit de les transporter au bord de la mer, ce n'est pas difficile !

Le projet accepté, les travaux commencèrent tout de suite. Conduits par Yu Gong, les uns creusaient la terre, les autres taillaient le roc, d'autres encore transportaient les remblais avec des charettes ou à la palanche jusqu'à la mer Bohai.

Emportés par la volonté inébranlable de Yu Gong, ses voisins vinrent l'aider les uns après les autres. Même des foyers manquant de main d'oeuvre, comme celui de la veuve de Jingcheng avec son enfant, qui savait à peine marcher, vinrent creuser la terre ou porter le repas au chantier. Tout le monde travaillait avec ardeur.

Les travaux étaient très pénibles, il y avait une grande distance des deux montagnes à la mer Bohai. Il fallait plusieurs mois pour faire un aller et retour. Malgré tout, Yu Gong et ses enfants ne s'arrêtèrent jamais de piocher, jour après jour.

Un jour, un vieillard nommé Zhi Sou, ce qui signifie "vieux sage", les voyant à l'oeuvre, se moqua de lui :
Comment Yu Gong déplaça les Montagnes
© Chine Informations - La Rédaction


Il y a fort longtemps vivait à Jizhou, dans la Chine septentrionale, un vieillard appelé Yu Gong des montagnes du Nord. Yu Gong signifie "vieux sot".

Notre vieillard était-il maladroit ? Non pas. Yu Gong savait cultiver la terre, chasser le gibier, construire une maison tailler les pierres, bref, il pouvait faire n'importe quoi.

Etait-il stupide ? Pas plus. C'était un homme réfléchi, malgré sa nature simple et franche. Quoi qu'il entreprît, il ne spéculait jamais sur les circonstances, ne craignait aucune difficulté et finissait sa tâche jusqu'au bout. Ceux qui se croyaient intelligents et qui n'étaient qu'opportunistes le trouvaient sot. Aussi l'avait-on surnommé le vieux sot.

Yu Gong était alors âgé de 90 ans environ. Il avait des enfants et des petits enfants. Mais, contrairement aux vieillards de son âge, il continuait à travailler avec eux aux champs tous les jours du matin au soir. Un jour, quelqu'un lui conseilla :

- Grand père, vous êtes âgé et vous avez beaucoup d'enfants, laissez-les donc travailler ! N'est-il pas temps pour vous de jouir du bonheur de votre vieillesse ?

- Pourquoi ? Je suis en bonne santé, et tant que je vivrai, il y aura toujours du travail pour moi, répondit Yu Gong en souriant. Je ne peux manger sans rien faire ! De toutes façons, rester à la maison toute la journée ce n'est pas drôle !

Et le vieillard continua à travailler.

Les membres de sa famille, de plus en plus nombreux, défrichaient la terre et cultivaient les champs chaque année. La culture en montagne n'est pas une mince affaire ; il faut se frayer un chemin à travers les ronces, tailler le roc, transporter et creuser des canaux d'irrigation.

Le vieillard dirigeait le travail de sa famille du matin jusqu'au soir, quel que soit le temps. Il enseignait à ses enfants :

"Quoi que nous fassions, il faut le faire bien et bien le finir ; les paresseux n'obtiennent jamais aucun succès."

Dans les terres qu'il avait défrichées, il ne restait pas une pierre ; quelles que fussent la grosseur et la dureté de la roche, elles avaient été taillées au burin ou déplacées. La terre de ses champs était fertile, mais cela avait été au prix d'innombrables aller et retour de plusieurs dizaines de kilomètres pour transporter de la bonne terre des plaines. Bref, on pouvait dire que Yu Gong avait un caractère obstiné. Cependant, aux yeux des gens, il passait pour un sot.

La maison de Yu Gong donnait au sud sur deux grandes montagnes, le Taihang et le Wangwu. Ces deux montagnes s'étendaient sur 700 "li" et s'élevaient sur des milliers de mètres. Elles rendaient très difficile l'accès à la maison de Yu Gong.

Un jour, Yu Gong réunit toute sa famille et dit :

- Ces deux montagnes sont vraiment gênantes, elles nous barrent la route et nous obligent à faire un grand détour pour aller et venir. je propose que nous les enlevions. Je suis vieux, mais encore en bonne santé. Pour vous et pour vos descendants, je veux construire une route du sud du Henan jusqu'au bord de la rivière Han. Etes-vous d'accord ?

Tous ses enfants adhérèrent à son projet. Mais sa vieille compagne Xian Yi s'inquiéta :

- Mon vieux, c'est très bien de vouloir enlever ces deux montagnes, je suis tout à fait d'accord, mais tu n'es plus tout jeune, et tu ne peux pas soulever des montagnes comme le géant Kui Fu. De plus, où mettrons-nous la terre et les pierres ?

Yu Gong n'avait pas encore répondu que ses enfants répliquèrent tous en même temps

- Grand-père est âgé, mais nous, nous sommes jeunes ! Quant aux remblais, il suffit de les transporter au bord de la mer, ce n'est pas difficile !

Le projet accepté, les travaux commencèrent tout de suite. Conduits par Yu Gong, les uns creusaient la terre, les autres taillaient le roc, d'autres encore transportaient les remblais avec des charettes ou à la palanche jusqu'à la mer Bohai.

Emportés par la volonté inébranlable de Yu Gong, ses voisins vinrent l'aider les uns après les autres. Même des foyers manquant de main d'oeuvre, comme celui de la veuve de Jingcheng avec son enfant, qui savait à peine marcher, vinrent creuser la terre ou porter le repas au chantier. Tout le monde travaillait avec ardeur.

Les travaux étaient très pénibles, il y avait une grande distance des deux montagnes à la mer Bohai. Il fallait plusieurs mois pour faire un aller et retour. Malgré tout, Yu Gong et ses enfants ne s'arrêtèrent jamais de piocher, jour après jour.

Un jour, un vieillard nommé Zhi Sou, ce qui signifie "vieux sage", les voyant à l'oeuvre, se moqua de lui :

- Quelle sottise faites-vous là ! A votre âge, vous n'avez plus beaucoup de temps à vivre ! Vous n'arriverez jamais à seulement aplanir un sommet ; alors ces deux grandes montagnes, vous pensez ! Vous feriez mieux d'abandonner !

- On vous dit vieux et sage, rétorqua Yu Gong, mais vous êtes encore moins sensé qu'une veuve ou un enfant ! Sachez que lorsque je mourrai, il y aura mes fils ; quand ils mourront à leur tour, il y aura mes petits-fils, ainsi les générations se succéderont sans fin. Si hautes que soient ces montagnes, elles ne pourront plus grandir ; à chaque coup de pioche, de génération en génération, elles diminueront d'autant ; pourquoi donc ne parviendrions-nous pas à les aplanir ?

Cette réponse cloua le bec à Zhi Sou qui parti
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Chang'E, Ch'ang-O ou Chang-Ngo 嫦娥 (Cháng'é), ancien nom Heng-E ou Heng-O 姮娥 (Héng'é), également appelée déesse de la Lune, est un personnage de la mythologie chinoise.

Le quinze de chaque mois du calendrier lunaire, lorsque la nuit est belle, le disque de la Lune suspendu au milieu du ciel, est plus rond et plus blanc que jamais. Il enveloppe la Terre d'une douce clarté. On dit que dans la Lune habite la Déesse Chang'E, l'épouse de l'Archer Céleste Yi. Pourquoi Chang'E habite-t-elle solitaire dans la Lune ?

Histoire
Sur la demande de l'Empereur Céleste, Yi abattit les neuf soleils, châtia le démon des eaux Hebo et tua nombre de monstres et d'animaux féroces. Le peuple l'aimait et le vénérait. Yi voyageait beaucoup, se liait d'amitié avec la population et menait une vie paisible.

Un jour, alors qu'il chassait dans les bois, Yi traversa un ruisseau et aperçut sur l'autre rive une jeune fille puiser de l'eau avec un tube de bambou.

Un jour, alors qu'il chassait dans les bois, Yi traversa un ruisseau et aperçut sur l'autre rive une jeune fille puiser de l'eau avec un tube de bambou. Sa longue course l'avait assoiffé. Il s'approcha de la jeune fille et lui demanda à boire. Devinant qu'il était le héros Yi, elle l'accueillit aimablement, lui offrit à boire et lui cueillit une belle fleur en témoignage de son respect. Yi choisit alors dans ses trophées une magnifique peau de renard et lui en fit cadeau.

En bavardant avec elle, il apprit qu'elle s'appelait Chang'E. Ses parents avaient été tués par des animaux sauvages. Depuis, elle vivait seule.

Yi se prit de pitié pour elle et Chang'E le respectait beaucoup. les deux jeunes gens tombèrent amoureux l'un de l'autre. Peu de temps après, Yi et Chang'E se marièrent et devinrent inséparables.

Très attachés l'un à l'autre, ils menaient une vie heureuse, et Yi oublia complètement de retourner au ciel.

Trois années plus tard, l'Empereur Céleste ordonna à Yi de retourner au ciel.

Lorsque l'Empereur Céleste apprit que Yi s'était marié sur Terre et ne voulait pas revenir au ciel, il se mit dans une grande colère. Dès lors, il fut interdit à Yi de remonter au ciel, mais il se consola en trouvant qu'il était plus heureux sur terre. Ainsi continua-t-il à vivre sur la Terre.

Mais Yi savait que la vie des êtres humains a ses limites. Un jour, il dit à sa femme :

- Quand j'étais au ciel, j'ai entendu dire que dans les monts Kunlun, à l'Ouest, habite la Reine-mère d'Occident. Elle possède une pilule d'immortalité. Je vais aller la chercher.

Ils étaient très tristes de cette première séparation mais, pour vivre éternellement tous les deux, ils étaient prêts à affronter le danger et la mort. Yi prit son arc et ses flèches, enfourcha un bon cheval et se dirigea vers l'Ouest.

Après avoir surmonté d'innombrables difficultés, Yi arriva enfin au pied des monts Kunlun. Yi arriva enfin au pied des monts Kunlun.

La Reine savait que Yi était un héros céleste qui avait délivré le peuple de nombreux fléaux. Aussi l'accueillit-elle avec beaucoup de respect.

Ayant appris le but de sa visite, la Reine ordonna à l'Oiseau à trois pattes, gardien des pêches d'immortalité, d'apporter une calebasse contenant une pilule d'immortalité fabriquée à partir d'un des fruits de l'arbre d'immortalité. Cet arbre ne donnait des fruits qu'une fois tous les trois mille ans ; c'est pourquoi ces pilules étaient très rares et extrêmement précieuses.

- Emporte cette pilule, dit la Reine, c'est la seule qui me reste. Néanmoins, c'est largement suffisant pour ton épouse et toi : Prenez-en chacun la moitié, et vous deviendrez immortels. Mais attention, si l'un de vous deux l'avale entière, il s'envolera au ciel et ne pourra jamais plus redescendre sur Terre.

- Je ne suis venu chercher la pilule d'immortalité que pour vivre éternellement avec Chang'E, répondit l'Archer céleste. Puis il prit la calebasse, remercia la Reine et partit.

Lorsque Yi retrouva Chang'E, il lui raconta tout ce qui s'était passé et lui confia la pilule d'immortalité.

Je suis passé par mille épreuves pour aller la chercher. Si nous la partageons, nous deviendrons immortels tous les deux. Mais si l'un de nous l'avale entière, il ira au ciel sans espoir de retour. Garde-la précieusement, nous la partagerons un jour faste prochain et nous vivrons ensemble éternellement heureux.

Chang'E mit la calebasse dans sa poche avec précaution

Yi habitait sur la Terre depuis longtemps déjà et un grand nombre de jeunes gens venaient le voir pour apprendre le tir à l'arc. Yi leur enseignait consciencieusement son art. Lorsque le maître est compétent, ses disciples sont brillants, dit le proverbe. De fait, la plupart de ses élèves devinrent de célèbres archers.

L'un d'entre eux s'appelait Feng Meng. C'était un bon archer, mais un homme ambitieux et jaloux. Il caressait l'espoir que son maître mourût avant lui, afin de devenir le meilleur archer du monde.

Un jour que Yi était allé chasser, Feng Meng en profita pour pénétrer chez lui et menaça Chang'E de son arc.

- Donne-moi vite la pilule d'immortalité, lui ordonna-t-il, sinon je te tuerai.

Surprise, Chang'E lui demanda :

- Feng Meng, tu es le disciple de Yi ; pourquoi... ?

Je ne considère plus Yi comme mon maître. Devrais-je toujours rester un archer de second ordre toute ma vie ? Non, car il mourra avant moi ! rétorqua Feng Meng en riant sarcastiquement.

Chang'E était rouge d'émotion et de colère.

- Allons, dépêche-toi de me donner cette pilule ! Cria Feng Meng en brandissant son arc d'un air menaçant.

Chang'E pensa à toutes les épreuves que son mari avait dû traverser pour aller chercher la pilule d'immortalité. Elle ne devait pas laisser Feng Meng s'en emparer. Alors Chang'E sortit de sa poche la pilule et, au moment où Feng Meng tendait la main, la porta rapidement à la bouche. Elle l'avala et s'élança vers la porte.

Chang'E avait déjà franchi le seuil lorsqu'elle se sentit toute légère et s'envola vers le ciel. En pensant à son mari resté sur terre, elle décida de se réfugier sur l'astre le plus proche, la Lune. Dès lors, le Palais lunaire, dans lequel vivait désormais Chang'E, brilla d'un éclat nouveau.

Lorsqu'à son retour de la chasse, Yi apprit ce qui s'était passé, une immense tristesse l'envahit. Il regarda la Lune et pensa à sa femme Chang'E ; des larmes inondaient ses joues.

Devant l'ingratitude que Feng Meng lui avait témoigné, Yi fut rempli de colère. Il prit son arc et ses flèches et sortit à la recherche de son disciple.

Feng Meng s'était caché dans un bois derrière la maison de Yi. Lorsque celui-ci passa à la hâte devant lui sans le voir, il lui assena un violent coup de bâton sur la tête. Yi s'affaissa, mortellement blessé.

Lorsque les disciples de Yi découvrirent le crime de Feng Meng, ils arrêtèrent ce dernier immédiatement, l'attachèrent à un grand arbre et le transpercèrent chacun d'une flèche. Son ambition démesurée l'avait mené à sa perte.
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Fable chinoise : la fourmi et l'oiseau

Beaucoup de gens ont de nobles ambitions mais ne considèrent pourtant pas sérieusement les petites choses qui les entourent. Tout accomplissement résulte de petites choses. Il peut arriver qu'une affaire insignifiante change le cours de la vie d'une personne. Chaque acte de gentillesse et de désintéressement peut apporter aux gens une joie inattendue.

Une fable chinoise raconte qu'une minuscule fourmi alla boire au bord de la rivière. Elle tomba accidentellement dans la rivière. Elle fit tout ce qu'elle pouvait pour nager en direction de la berge. Après un moment, toutes ses forces furent épuisées. Elle était affaiblie au point qu'elle nageait au seul effet de se maintenir hors de l'eau. Son effort était désespéré. A ce moment, un gros oiseau volait en direction de la rivière à la recherche de quelque nourriture. Il vit ce qui arrivait à la petite fourmi. Il attrapa une brindille qu'il laissa tomber à côté de la fourmi. La minuscule fourmi réussit à grimper sur la brindille. Finalement, elle échappa au danger et réussit à revenir sur la berge.

Elle était sur l'herbe s'ébrouant lorsqu'elle entendit des pas. Elle vit alors un chasseur qui s'avançait prudemment un fusil entre les mains. Il s'apprêtait à tuer le gros oiseau. La petite fourmi grimpa aussi vite qu'elle le put le long de ses pantalons. Au moment où il appuyait sur la gâchette, la petite fourmi le mordit de toutes ses forces. La morsure détourna l'attention du chasseur, et la balle manqua sa cible. Le bruit du coup surprit le gros oiseau qui s'envola prestement.

La fourmi était peut-être plus faible que le gros oiseau, mais elle ne mit pas moins toute sa force à sauver le gros oiseau d'un danger de mort.

Les hommes devraient aussi se conduire comme le gros oiseau. Accumuler de petites actions de gentillesse peut conduire à une grande vertu. De petits accomplissements mènent à une grande réussite.

Les petites choses qui se produisent dans nos vies quotidiennes reflètent qui nous sommes en réalité, bienveillants ou méchants, droits ou pervers, beaux ou laides. Il existe un dicton : " Une digue solide peut s'effondrer à cause d'un tout petit trou."
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"Bo bie qian li" : La tortue boiteuse qui parcourt 1 000 li

La contrepartie chinoise de la fable Le lièvre et la tortue met en vedette une tortue boiteuse et six chevaux. Cette histoire a aussi inspiré le proverbe (ou chengyu) Bo bie qian li 跛鱉千里qui fait l'éloge de la persévérance et des efforts inlassables pour atteindre un but.

Il y a très longtemps, six chevaux qui vivaient dans une région montagneuse de la Chine du Centre décidèrent un jour de quitter leur habitat pour en trouver un meilleur. Après avoir parcouru une vaste étendue de forêt sans avoir aperçu de sentier, les six étaient en grande discussion et n'arrivaient pas à décider de la route à emprunter. Soudain, ils entendirent : « Bonjour! Comment ça va? », murmuré par une tortue boiteuse qui avançait petit à petit sur un sentier sinueux.

« Où vas-tu? », lui demanda un des chevaux.

« On m'a dit que, dans le Sud, il existe un paradis pour les animaux. Je suis en route vers cet endroit », lui répondit la tortue.

« Sais-tu où il se trouve exactement? », répliquèrent les autres, tous ensemble.

« Pas exactement, rétorqua-t-elle. Probablement à 1 000 ou 2 000 li [1 li = 500 m] d'ici. »

« À voyager à un rythme si lent, crois-tu pouvoir atteindre cet endroit? », questionna l'un des chevaux.

« Bien sûr! Mais pour cela, il faut que je continue d'avancer », s'exclama la tortue.

Après cette conversation, la tortue poursuivit sa longue marche, pendant que les six s'engagèrent dans une discussion animée pour trouver un raccourci menant au paradis. Le cheval rouge suggéra d'aller vers le sud, le gris voulait aller vers l'ouest, alors que selon le noir, l'est semblait plus prometteur. Pour ce qui est des trois autres, ils discutaient de la meilleure action à prendre. La discussion se poursuivit longtemps dans la forêt où les chevaux avaient rencontré la tortue boiteuse. Pendant ce temps, la tortue continuait allègrement sa route vers le sud.

Finalement, trois ans plus tard, la tortue trouva le paradis légendaire et s'y installa. Dans ce paradis, elle ne vit toutefois aucun des six chevaux qu'elle avait rencontrés dans les bois. Chaque matin, elle montait au sommet d'une colline et regardait vers le nord en espérant voir venir les chevaux. Ils n'apparurent jamais.

Aujourd'hui, Bo bie qian li sert à encourager les gens qui vivent une situation difficile à poursuivre résolument leur objectif.
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Légende : La mante religieuse qui traque une cigale

À l'époque des Printemps et Automnes (770 – 476 av. J.-C.), après avoir défait l'État de Yue, le roi de l'État de Wu devint arrogant et passait son temps avec des concubines. Il alla même jusqu'à ordonner à l'un de ses fonctionnaires très intègres de se suicider, invoquant qu'il le mettait trop en garde contre le danger qu'il courait à se conduire ainsi. Il ne se doutait toutefois pas que le roi de l'État de Yue s'imposait des épreuves pour renforcer sa résolution à venger l'humiliation de sa défaite.

Sentant le danger, le prince You de l'État de Wu décida d'avoir recours à un stratagème pour convaincre le roi d'agir pour contrer les attaques. Un jour, fronde à la main et vêtements détrempés, le prince vint voir le roi de Wu. « Que vous est-il arrivé? », demanda le roi. Le prince lui raconta alors l'histoire qui suit :

« Ce matin, dans le jardin, j'ai vu une cigale qui stridulait dans un arbre et une mante religieuse qui se dissimulait en approchant par-derrière. Au moment où la mante allait attaquer, elle n'a pas remarqué qu'un loriot attendait sa chance de prendre un bon repas. Moi même, je voyais bien que l'oiseau n'avait pas remarqué que j'étais sous l'arbre avec ma fronde. Alors, j'ai reculé un peu pour tirer sur l'oiseau. Mais comme je n'avais pas remarqué qu'un petit étang se trouvait juste derrière moi, quand j'ai reculé, j'y suis tombé. »

Après avoir écouté le prince, le roi de Wu éclata de rire et lui dit : « Vous êtes stupide. Vous vous occupez trop des gains devant vous, sans tenir compte du danger qu'il y a derrière. Vous devriez en tirer une leçon. » Le prince répondit par l'affirmative et ajouta : « Les autres aussi. »

« Que voulez-vous dire? », rétorqua le roi. Le prince répondit que, sans raison, l'État de Qi avait envahi l'État de Lu, mais qu'il ne s'était pas attendu à une attaque lancée de l'arrière par l'État de Wu, et que, de même, l'État de Wu se complaisait dans sa victoire et ne se doutait pas que l'État de Yue était en train de préparer une offensive.

Le roi de Wu refusa encore d'écouter ce genre de conseils. Quelques années plus tard, l'État de Wu fut envahi et le roi se suicida. Morale : il faut bien réfléchir avant de mettre la main sur des gains qui semblent trop faciles.
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