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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce serait probablement mentir que de prétexter que ce recueil est un très bon cru de l'auteur, mais même quand on puise dans son second choix, Maupassant reste souvent au-dessus du panier.

Comme il est d'usage dans les recueils de l'auteur, on y discerne des nouvelles assez hétéroclites ; certaines fort plaisantes, d'autres très quelconques. Sur les 17 nouvelles du recueil, seules quatre ou cinq ont attiré mon attention très favorablement, mais ces quelques-là valent vraiment le détour.

Il s'agit de : L'Enfant, émouvante nouvelle où un mari, naguère volage, apprend que son ex-maîtresse expire en lui laissant un enfant. La réaction, tant du mari que de son épouse, est poignante.

La Reine Hortense revisite un thème déjà abordé par Guy de Maupassant, (notamment dans le vieux inclus dans le recueil Contes du Jour et de la Nuit), où il est question de l'indécence des vivants face au mourant pas encore trépassé.

Le Pardon développe un autre thème cher à l'auteur abordé dans son roman Une Vie, où une femme droite, honnête et quelque peu naïve ouvre soudain les yeux sur la conduite de son époux.

Les Bijoux pourrait presque être le pendant masculin de la crédulité face aux richesses engrangées par sa femme (cela rappelle un peu aussi en inversé la nouvelle La Parure publiée également dans le recueil Contes du Jour et de la Nuit).

Et enfin, la dernière de mes nouvelles favorites de ce volume, Moiron, un instituteur vertueux devenu meurtrier par chagrin et qui est brillant de Machiavélisme...

Pour le reste, je trouve ce recueil très proche de certains tableaux évoqués dans le cycle des Rougon-Macquart d'Émile Zola. Par exemple, la nouvelle titre Clair de Lune me rappelle un peu le frère Archangias dans La Faute de L'Abbé Mouret ; Un Coup D'État m'évoque La Fortune Des Rougon ou encore La Nuit me fait penser au livre le Ventre de Paris.

Bien sûr, toutes ces considérations ne sont bien évidemment que mon avis, un très mince croissant de lune bataillant avec de très gros nuages noirs, autant dire, pas grand-chose.
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J'ai coutume de dire que les recueils de nouvelles De Maupassant sont comme des paquets de friandise dans lesquels on vient piocher par gourmandise et qui offrent toujours la surprise d'un parfum différent.
Ce «paquet»-là est assez fourni avec ses 17 nouvelles, et je dois avouer ne pas avoir fait bonne pioche à chaque coup, certains « bonbons » m'ayant paru plus fades que d'autres.
On y trouve quand même quelques pépites dans ces contes que l'on peut prétendre reliés par le clair obscur lunaire, tantôt fantasques, tantôt sombres.
C'est le cas de « La nuit Cauchemar », ballade hallucinée d'un amateur de nuit dans un Paris qui sombre dans une effrayante obscurité.
Cest le cas également de « L'enfant » (celui du chapitre 18, deux nouvelles portant le même nom) dans lequel Maupassant se fait l'avocat, à travers un récit plutôt gore, des individus gouvernés par leurs sens.
Ou encore « Moiron » qui explore la face obscure de la croyance en une entité divine avec un homme qui sur son lit de mort fait, après une vie de meurtres, le procès de Dieu.
Une petite dernière, plus légère pour vous donner envie : « Les bijoux » qui est en effet un petit bijou d'ironie, avec cette jeune épouse provinciale qui avait l'air si sage et économe, ne s'offrant pour seul luxe que quelques bijoux de pacotille… pacotille, vraiment ?
Je retire ce que j'ai dit plus haut : les 7 nouvelles que j'ai trouvées savoureuses, piquantes et poivrées, auront finalement bien suffi à relever le goût et le plaisir de l'ensemble.
Bon appétit !

Challenge XIXème siècle édition 2018
Challenge Multi-défis 2018

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Ce recueil renferme des textes très brefs que j'ai globalement appréciés pour la qualité de la plume bien plus que pour la passion des sujets. Je me répète sûrement mais l'écriture de Guy de Maupassant est irréprochable, simple tout en dégageant un charme qui donne irrésistiblement envie de relire une seconde fois certaines phrases si pleines de notre belle langue !

C'est un abbé avec sa foi absolue qui hante le premier texte au sujet plein de charme. Celui-ci est bien persuadé que son Dieu a tout fait avec une logique que l'on ne peut remettre en doute. Tous les éléments de la nature ont leurs raisons d'être. Excepté peut-être la femme que l'abbé haïssait car elle est, selon lui, un danger et un piège pour l'homme de par son caractère aimant. Mais il suffit de la splendeur d'un clair de lune, caché habituellement à l'homme qui dort, pour l'émerveiller au point de ne plus trouver la réponse à cette question « Pourquoi Dieu avait-il fait cela ? Puisque la nuit est destinée au sommeil, à l'inconscience, au repos, à l'oubli de tout, pourquoi la rendre plus charmante que le jour, plus douce que les aurores et que les soirs, et pourquoi cet astre lent et séduisant, plus poétique que le soleil et qui semble destiné, tant il est discret, à éclairer des choses trop délicates et mystérieuses pour la lumière, s'en venait-il faire si transparentes les ténèbres ? »

On trouve de l'ironie en allant dans un bourg normand où un médecin s'exalte tout seul de la proclamation de la République puis de l'émotion en lisant la toute dernière phrase de la nouvelle L'Enfant.

Un médecin de campagne nous raconte un miracle de Noël autour d'une femme possédée et loin d'adhérer à l'histoire abracadabrante j'ai néanmoins pu déguster la beauté de la campagne immobile et silencieuse ensevelie sous un manteau de neige si parfaitement décrite par l'auteur.

Plusieurs textes parlent de l'instabilité des coeurs avec l'amour bien souvent lié à la mort. Ils sont également nombreux à exploiter le fait que, naïvement ou aveuglément, l'on ne connaît jamais réellement les personnes avec lesquelles on vit.

La plus poignante nouvelle est peut-être celle s'attardant sur le portrait d'une veille fille appelée la Reine Hortense. Elle livre une scène d'une agonisante entourée par l'égoïsme non dissimulé et absolument abject de la famille venue assister à ces dernières heures.
La plus tragique prête à un instituteur qui a perdu ses enfants la dénonciation de tous les meurtres commis par Dieu, l'accusant de massacreur…
La plus triste s'attache à un ancien cocher qui finit ses jours dans un asile parce qu'il s'était laissé attendrir par une chienne abandonnée, un « squelette de bête. » le ton est tout d'abord burlesque en relatant le trop grand besoin d'amour de cette chienne qui rameute tous les chiens à des kilomètres à la ronde mais tout se termine enseveli sous une grande tristesse.

J'ai bien aimé La nuit, un texte très efficace qui montre un Paris sous les lueurs des becs de gaz puis sous les angoissantes ténèbres. Une belle passion de la nuit, terriblement bien exprimée, qui vire au cauchemar.

Ces toutes petites nouvelles se lisent très vite, l'une nous porte immédiatement vers la suivante même si j'ai jugé que la moitié des histoires ne représentaient pas un réel intérêt. Je les ai lues en tournant délicatement les pages d'un vieux livre qui va bientôt fêter son siècle puisqu'il a été imprimé à Évreux en juillet 1926, une collection de l'auteur héritée de mon arrière-grand-père. Pour cela, elles ont cette saveur particulière des vielles choses et des vieux écrits qui réussissent à traverser les décennies qui nous séparent et nous unissent simultanément.
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Ce recueil regroupe 17 nouvelles. La plupart ont été publiées dans les journaux en 1882 et 1883 mais certaines dates de 1887-1888.
Il est difficile de trouver un point commun entre elles, ce ne sont pas des histoires normandes ou du moins pas exclusivement. Il y est tout de même assez souvent question de mariage et/ou d'amour : Clair de l'une, L'enfant, le pardon, Une veuve, Les bijoux, La porte, le père, Nos lettres.
Parmi mes préférées figure la Reine Hortense. le sujet n'est pas nouveau, l'indifférence des héritiers à la mort d'une parente. La légende du Mont Saint Michel raconte la lutte de Saint Michel et du diable vue par un paysan normand. Savoureux. Un coup d'état met en scène un médecin qui s'enflamme à la nouvelle du désastre de Sedan, et de la proclamation de la République tandis que le maire monarchiste s'est enfermé dans la mairie sous les yeux des administrés qui restent de marbre.
On retrouve souvent après un récit assez émouvant une réflexion terre à terre d'un auditeur (Une veuve) ou d'un protagoniste (la Reine Hortense).
Beaucoup m'ont évoqué, parfois en négatif, une autre nouvelle comme La Parure à propos de Les bijoux.
Lire Maupassant n'est de toute façon jamais une déception.

Lu dans le cadre du challenge XIXè siècle 2015
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Maupassant écrit sur le beau, le merveilleux, l'insolite, la folie dans ce recueil de nouvelles.
Un abbé fanatique et rigide s'émerveille devant le clair de lune et décide de laisser sa nièce et son amoureux dans cette splendeur au lieu de les corriger, comme il en avait eu l'intention,
un coup d'état monte en puissance aussi vite qu'il en retombe,
une partie de chasse survoltée où le plus passionné n'est pas celui -ou celle- que l'on croit,
un enfant d'un mari volage est accueilli à bras ouverts par sa toute jeune épouse,
à la messe de Noël, un médecin assiste à la guérison d'une femme possédée,
Hortense aurait tant aimé avoir des enfants qu'elle s'en inventa,
comment Saint Michel joua un tour au diable,
un enfant de treize ans et un amour trop grand pour lui,
le cocher devient fou après avoir noyé son chien,
elle aime l'authenticité de son amour et de ses bijoux,
une apparition très soucieuse d'être bien peignée,
un mari suspecté d'être trop complaisant,
un enfant aux multiples pères,
un instituteur règle ses comptes avec Dieu à sa manière,
des lettres qui en disent plus long qu'un portrait,
une nuit trop sombre pour être réelle...

Des nouvelles lumineuses De Maupassant que l'on aime lire....
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Un clair de lune d'une beauté saisissante, auréolé de magnificence qui démontre que l'amour n'est que splendeur et légèreté.
Un coup d'état plus dynamique mais dont le triomphe perd de sa superbe face à la campagne stoïque.
Le loup est un conte vivant, turbulant et victorieux. Maupassant donne le ton avec cette chasse épique.
L'enfant démontre que parfois ce que l'on désire ardemment nous l'avons juste à porter de main. C'est triste et éperdument romanesque.
Le conte de noël est fantastiquement enfantin où se mêle incrédulité bon enfant du lecteur face à l'église.
J'apprécie énormément la chute quand pointe la fin de chaque nouvelle. Elle presque toujours stupéfiante. Il transporte, initie et chamboule le lecteur avec ses sujets perspicaces, ses personnages d'une société éduquée mais trompeuse.
On peut passer d'un récit poignant, politique ou surnaturel voir miraculeux. Il dévoile la traîtrise avec énormément de puissance, la trahison voilée, le pardon est abnégation pour la paix de l'âme. Il raconte des légendes glorieuses du bien et du mal, il exalte l'amour, le glorifie, il est ardent et terrible dans la veuve.
Il dose avec superbe le flux des mots tantôt poignant pour appuyer son idée, tantôt flegmatique comme le ton du récit.
La plume De Maupassant emporte à la fois par sa douceur, sa langueur ou à contrario par sa fougue énergique. J'aime beaucoup sa manière de nous transporter à travers ses différents récits divertissants. Il est passionné, animé et profond.
 
Je ne peux pas dire que toutes les nouvelles m'ont plus, cependant le nombre important de sujets abordés trouvera forcément preneur.
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