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sur 375 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Olivier Bertin est un peintre mondain au talent reconnu. Il se love depuis maintenant 12 ans dans les bras de sa maîtresse, la comtesse Anne de Guilleroy.
Cette existence paisible se trouve bouleversée par le retour de la fille de la comtesse, Annette, élevée à la campagne.

Le trouble vient du fait que la jeune fille ressemble à s'y méprendre à sa mère jeune. le peintre ayant atteint un âge plus mûr commence à faire le bilan de sa vie.
Effrayé de constater que la liberté qui l'enchantait jeune homme a mué en une solitude pesante et triste.
Il va peu à peu s'éprendre de d'Annette qui ravive en lui la flamme de sa jeunesse et de son amour pour la comtesse. Il sombre dans un état de demi-folie au point de confondre la mère et la fille.
.
La comtesse elle va sombrer peu à peu en voyant l'attitude de son amant vis-à-vis d'Annette. Elle ne cesse de chercher son reflet dans le miroir pour constater les marques du temps qui passe. Elle souffre de constater que sa beauté n'est plus celle d'autrefois. Ce manque de confiance ne fera que décupler sa jalousie.

L'amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre. » dit le Cantique des cantiques. Maupassant choisit de prendre le contre pied pour nous offrir ce roman hautement psychologique.

On apprécie de découvrir les sentiments du peintre mais aussi ceux de la comtesse.
Hommes et femmes vivent cette étape différemment et ont des angoisses différentes. Quand Olivier s'inquiète de son succès, la comtesse s'inquiète de sa beauté. Sa description de l'angoisse du déclin et de la mort rend ce roman universel et intemporel.

Il est également intéressant pour la plongée dans la psychologie et l'ambiance de la société mondaine. Maupassant nous offre de nombreuses clés pour décrypter et comprendre les habitudes de l'époque.

Fort comme Maupassant.
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Paris, en 1990 environ.
Olivier, un peintre reconnu, est tombé amoureux de Anny son modèle. La vie s'écoule tranquillement jusqu' au jour où Anny a aussi une fille. La gamine grandit, et ressemblera de plus en plus à sa maman. On devine alors le drame arriver. Bonne lecture que je conseillerai.
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Magnifique roman, où chaque pensée, chaque sentiment, chaque mouvement d'âme à peine perceptible est décrit à merveille par Maupassant, en finesse, comme une dentelle de clairvoyance. La peur, consciente et inconsciente, de la vieillesse y est le personnage principal qui combat entre l'Amour et la fascination pour l'extraordinaire beauté de la jeunesse.
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Récit d'une histoire d'amour devenue avec le temps amitié amoureuse. Roman sur le temps qui passe, sur la cruauté du vieillissement qui agit inexorablement, à pas feutrés et détruit les individus, les visages puis les corps et même les âmes puisque le personnage principal, Olivier Bertin, peintre ne peut se renouveler artistiquement.
Olivier amoureux de la comtesse Anne de Guilleroy tombe plus tard amoureux de sa fille Annette, frappé par la ressemblance mère-fille. Ses désirs sont là mais son amour irrépressible est destructeur, "plus fort que la mort" car irréalisable. La comtesse vit cette fuite du temps avec angoisse et anxiété mais le peintre la vit lui comme une tragédie.
Description d'un Paris mondain, d'une société sclérosée, fermée, décadente à l'image des personnages qui vieillissent.
Roman magnifique comme tous ceux de Maupassant à ne pas lire lors de baisses de moral. Une qualité d'écriture incomparable...
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Il est bien douloureux pour sa victime, le démon de midi, dans ce roman à l'analyse psychologique élégante et fine, comme d'hab avec GDM, qui devrait procurer une satisfaction vengeresse à toutes celles qui ont été abandonnées pour une jeunette après vingt ans de mariage. Très beau portrait de femme mûre, de mon point de vue, chez cet écrivain qui n'échappe pourtant pas toujours à la misogynie, notamment dans ses nouvelles.
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Je viens d'achever ce roman assez méconnu De Maupassant, et qui, pourtant, mérite que l'on s'y arrête. "Fort comme la mort" propose une immersion dans les pensées et les coeurs d'un couple qui s'aime. Any et Olivier sont amants et s'aiment tendrement jusqu'au jour où Any commence à se rendre compte que le temps passe, que sa beauté n'est pas éternelle et que sa fille, Annette, possède une beauté et une jeunesse éclatante. Nous pénétrons dans les méandres de ce couple qui s'aime mais dont la passion n'a pas su résister à ce temps qui passe. Nous assistons à la jalousie féminine et masculine, avec toute la violence qu'elle sème dans un couple et dans les êtres. Ce livre m'a émue au plus profond de mon être car Maupassant est un savant analyste des coeurs, des émotions et des peines.
Un chef-d'oeuvre !
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Fort comme la mort/Guy de Maupassant
Publié en 1889, ce roman peu connu mais d'une très grande puissance évocatrice, le cinquième de l'auteur, peut être considéré comme une peinture du milieu bourgeois de l'époque De Maupassant.
Choisissant la simplicité et la sobriété d'un style très classique, Maupassant crée la couleur, le ton, l'aspect, le mouvement de la vie, et se livre à une fine analyse psychologique sur l'amour et le vieillissement. Ce thème reste très actuel quand on voit de nos jours combien le culte de la jeunesse est célébré en même temps que le refus de la vieillesse.
Le titre fait référence au Cantique des Cantiques « L'amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre. »
L'action se passe à la fin du XIX e siècle.
Olivier Bertin est un peintre célèbre et mondain à Paris. La fortune l'a conduit jusqu'aux abords de la vieillesse en le choyant et le caressant :
« L'aménité de ses manières, toutes les habitudes de la vie, le soin qu'il prenait de sa personne, son ancienne réputation de force et d'adresse, d'homme d'épée et de cheval, avaient fait un cortège de petites notoriétés à sa célébrité croissante. »
Bel homme, élégant et capricieux, gâté par le destin, son goût prononcé pour les femmes fait de lui un homme libre, facile à tenter pour une femme de caractère. Vivant sans devoirs, sans habitudes et sans scrupules, il profite de sa belle allure.
Anne de Guilleroy, la trentaine, est coquette, d'une coquetterie agressive et prudente qui ne s'avance jamais trop loin :
« Les compliments lui plaisaient, les désirs éveillés la caressaient, pourvu qu'elle pût paraître les ignorer. »
Femme mariée à un comte politicien chevronné et mère d'une fillette de six ans, sûre d'elle adorant l'agitation incessante autour d'elle, sa rencontre avec le peintre ne sera pas anodine et va faire basculer sa vie. Olivier tombe fol amoureux d'elle et réciproquement.
Anne devient vite sa maitresse et va exercer une véritable fascination sur cet homme qui va céder à une passion sournoise et dévorante. Résistant elle-même un temps, elle va succomber à son tour et connaître les affres de la jalousie. La vie d'Anne jusqu'alors s'est écoulée sans souffrance ; à présent son seul souci est de conserver l'affection d'Olivier, toujours à l'insu de son époux.
Douze années passent…
Peu à peu, Olivier va remarquer la beauté d'Annette, la fille d'Anne :
« Il se tournait vers la comtesse en admirant la fille comme pour remercier la mère de lui avoir donné ce plaisir…Il confondait de plus en plus la fille avec le souvenir renaissant de ce qu'avait été la mère. »
Et la comtesse va réaliser que chez elle où elle était seule admirée jusqu'alors, seule complimentée, fêtée et aimée, une autre, sa fille, prenait sa place.
« Dans ce royaume, la maison d'une jolie femme, dans ce royaume où elle ne supporte aucun ombrage, d'où elle écarte avec un soin discret et tenace toute redoutable comparaison, où elle ne laisse entrer ses égales que pour essayer d'en faire des vassales, elle voyait bien que sa fille allait devenir la souveraine. »
Bien que se défendant de toute séduction à l'égard d'Annette, qui du reste est promise au marquis de Farandal, Olivier subit une inévitable obsession qu'il ne parvient à fuir. Et comme les idées fixes ont la ténacité rongeuse des maladies incurables, Olivier n'a plus la liberté de songer à rien, de s'intéresser à rien, de prendre goût à la moindre chose.
On se dirige alors vers des heures de souffrances, d'incompréhension et de désespoir aussi bien pour Anne que pour Olivier, tous deux rongés par des jalousies différentes.
Jusqu'au dénouement dramatique inévitable comme dans une tragédie antique.
On remarquera tout au long de ce riche et éblouissant roman l'art du dialogue que Maupassant manie avec une maitrise inégalable.
S'ajoute à ces échanges verbaux l'introspection constante à laquelle se livre chacun des deux personnages principaux ;
Et puis l'art magique De Maupassant pour décrire les situations, un art qui nous introduit parfaitement dans l'ambiance comme si nous étions des observateurs privilégiés invisibles :
« À travers la buée de lait qui baignait les champs, l'horizon s'illimitait, et le silence léger, le silence vivant de ce grand espace lumineux et tiède était plein de l'inexprimable espoir, de l'indéfinissable attente qui rendent si douces les nuits d'été. »
Ce roman nous livre également toutes les manières de penser et d'agir d'une autre époque, celle teintée de romantisme de nos ancêtres d'il y a cinq générations. Et cela ne manque pas d'intérêt.


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"Mets-moi comme un sceau sur ton coeur, comme un sceau sur ton bras ; car l'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts [...]."

Le titre de ce roman paru en 1889 est tiré du Cantique des cantiques. Personnellement, ce titre m'a immédiatement fait penser au premier volet de le livre de Dina, de l'auteure norvégienne Herbjørg Wassmo.
En effet, on trouve en épigraphe d'un chapitre (peut-être même du premier chapitre ?) cette citation tirée de la Bible.
Largement détournée, cette citation est en fait le point de départ pour un Maupassant vieillissant, effrayé par le temps qui passe et par la mort.

Peut-être plus important que l'angoisse de la vieillesse, ce roman est l'occasion de parler d'amour, d'un amour "plus fort que la mort" elle-même.

Pour moi il est un des plus grands auteurs du XIXe dans le sens où il s'est énormément intéressé à la vie rurale de l'époque - comme le démontre certaines de ses nouvelles, à l'instar de la Rempailleuse. Surtout, il est un auteur avec des préoccupations qui m'intéressent, son angoisse de vivre, sa pensée sur le suicide (il a d'ailleurs fait des tentatives), l'importance de la solitude, et la grande place de la folie dans sa vie et donc par extension, dans ses oeuvres.

Fort comme la mort est son avant-dernier roman, et je le vois un peu comme un roman de la maturité. Roman de la maturité dans le sens où Maupassant se concentre sur un aspect fondamental de la vie : le vieillissement.


Mon avis est en intégralité :
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Je trouve depuis quelques années dans la littérature du 19ème siècle, qu'elle soit française ou russe, des moments de lecture véritablement délectables. Dernier en date Fort comme la mort, roman plutôt méconnu De Maupassant.

Olivier Bertin est un peintre académique qui rencontre le succès. Il devient une figure mondaine que toute la haute société parisienne s'arrache pour la portraiturer. Il s'éprend d'Anne de Guillermoy, une riche comtesse mariée à un député, la séduit et vit avec elle une longue passion amoureuse.

Follement éprise d'Olivier, Anne joue au fil des ans de tous les stratagèmes possibles pour garder son amant et empêcher qu'il n'aille voir ailleurs.

Olivier, bercé par cet amour, lui reste fidèle. Leur passion se transforme petit à petit en une amitié amoureuse apaisée et complice. Mais après quelques années d'absence, la fille d'Anne, toute juste sortie de l'adolescence, rejoint le giron familial. Elle est le portrait craché de sa mère à son âge et fait (re)naitre chez Olivier la passion brulante qu'il avait pour sa mère autrefois.

L'existence des deux amants en sera bouleversée à jamais…

Roman sur le temps qui passe et sur les affres de la vieillesse, fort comme la mort est un livre déchirant. L'intrigue est simple, Anne la résume à merveille en une phrase lapidaire dans la dernière partie du livre : « C'est la faute de nos coeurs qui n'ont pas vieilli ».

Alors que l'apparence physique et les capacités de séduction déclinent avec le temps, les coeurs, eux, ne cessent de battre quand ils sont animés par la passion. La fuite du temps devient alors une atroce et injuste torture.

Maupassant livre un roman puissant et terrible. Il dépeint avec un oeil acéré et une langue magnifique l'affreuse fatalité des coeurs en feu dans des corps fatigués.

Bien sûr, vous ne trouverez ici que peu d'action et aucun rebondissement. le roman s'attache d'abord à décortiquer les sentiments des deux héros et à les suivre dans leur vie de mondains parisiens. Mais la force du propos, la perfection du style et l'acuité de l'analyse psychologique en font un mélodrame à mon avis bien plus passionnant qu'une énième enquête policière. Bien sûr tout cela n'est pas très gai, mais c'est terriblement juste.
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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J'adore Maupassant. Mais ce Maupassant là je ne le connaissais pas. Avec Fort comme la mort, on est loin des nouvelles normandes et des contes fantastiques.
Ce n'est plus le Maupassant ironique et moqueur sur les travers de la nature humaine, celui de Une Vie et de Bel Ami, mais un Maupassant grave et définitivement préoccupé par les thèmes essentiels de la vie: l'amour, le rapport au temps, la mort.

Du grand Maupassant, son style est minutieux, intelligible, la finesse de sa narration et de ses portraits, sans oublier sa facilité à traduire les émotions et sentiments sont à l'apogée dans ce si beau récit.
- Ainsi Maupassant parlant d'Olivier Bertin parle de lui-même:
“…il avait acquis, grâce à la finesse de son esprit, des qualités d'exécution remarquables, et une grande souplesse de talent née en partie de ses hésitations et de ses tentatives dans tous les genres”.
- Ou encore la lettre de la comtesse à Bertin à l'occasion de la mort de sa mère: « Aucune autre affection n'est comparable à celle là, car toutes les autres sont de rencontre, et celle là est de naissance »

La fureur d'aimer, la terreur de vieillir.
« Aujourd'hui, tout à coup, au lieu de constater la marche lente des saisons, elle venait de découvrir et de comprendre la fuite formidable des instants ».
La comtesse follement éprise depuis des années, voit l'objet de son amour inconditionnel, Bertin, s'éteindre.

C'est une triste et belle histoire sur l'amour et la fuite du temps. Un sujet indéclassable traité ici de façon magistrale.
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