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4,03

sur 368 notes
Comme vous peut-être, j'apprécie énormément les nouvelles De Maupassant, mais mon plaisir est encore plus grand lorsque je me plonge dans l'un des trop rares romans de ce grand écrivain.

"Fort comme la mort" aborde quelques uns de mes thèmes favoris : la vieillesse, la peur du déclin et de la mort, et surtout la fidélité amoureuse à l'épreuve du temps.

"Fort comme la mort" est un concentré de psychologie humaine qui entrecroise deux triangles amoureux : celui plutôt classique d'un adultère, un second plus rare d'un homme qui s'éprend de la fille pour perpétuer l'amour qu'il porte à la mère.

Dans le cadre bourgeois et demi-mondain déjà exploré avec brio dans "Bel-Ami", Maupassant brosse les scènes de la vie quotidienne des nantis parisiens tout en apportant son analyse fine du sentiment amoureux, lui donnant ici un esthétisme tout pictural puisque son personnage principal est peintre.

Comme Irène Némirovski le traitera plus tard en profondeur dans son superbe "Jézabel", le thème du vieillissement de la femme - lié à celui de la crainte obsédante de perdre sa beauté - met en perspective la force ou la faiblesse des liens sentimentaux qu'elle entretient avec ses proches. Les émotions très humaines ressenties et exprimées par Annie sont légitimes, poignantes et accessibles à la compréhension de tous. Maupassant cherche la femme dans plusieurs de ses nuances et par là même trouve son lecteur attentif et empathique. Conquis.


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Challenge XIXème siècle 2021
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
Challenge SOLIDAIRE 2021
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Olivier Bertin est un peintre mondain du 19ème siècle. Il évolue dans les milieux aristocratiques parisiens et entretient depuis longue date une liaison avec la comtesse Any de Guilleroy.
Au fil des années, leur passion se transforme peu à peu en amitié amoureuse, d'autant plus que le peintre à succès n'est pas insensible au charme de la fille de la comtesse, Anna, qui ressemble étrangement à sa mère au moment où Bertin l'a rencontrée.
D'où un lent glissement de leur relation. La comtesse supporte mal d'être mise en concurrence avec sa propre fille.
Quant à Olivier Bertin, celui-ci tente de surmonter son obsession du déclin et de se libérer de l'angoisse de l'artiste face au bilan qu'il doit faire tôt ou tard sur son oeuvre.
C'est un roman très subtil sur l'usure des sentiments, c'est aussi un roman social qui analyse les rouages de cette société privilégiée de l'époque.
Un roman avec ses touches d'humour, comme l'évocation des peintres dissidents de l'époque que l'on appelait les "Intempérants" et d'autres détails savoureux comme la complainte des grandes dames face à leurs problèmes d'embonpoint (déjà à l'époque!!) et leurs recettes pour perdre du poids.
La dimension politique n'est pas absente puisque on y voit même les visées de Bismarck en Europe...
Un très beau roman, fort et profond, qui mérite bien son titre, et injustement moins connu que certaines autres oeuvres De Maupassant.
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« Cet amour est devenu quelque chose d'irrésistible, de destructeur, de plus fort que la mort. » ● Olivier Bertin est un peintre célèbre, portraitiste des femmes de la bonne société parisienne. Un jour, il reçoit la comtesse Anne de Guilleroy pour faire son portrait et tombe éperdument amoureux d'elle, qui est mariée à un député de la noblesse normande et a une petite fille de six ans, Annette. Ils deviennent amants… ● Quand on connaît et apprécie la vivacité De Maupassant nouvelliste, on ne peut qu'être déçu par ce roman d'analyse psychologique qui n'en finit pas, même si l'étude du vieillissement nécessitait une certaine étendue, et même s'il peut à certains égards préfigurer Proust (dans ce qu'il a de moins bon). ● On peut même citer ce passage qui donne un avant-goût de la madeleine : « Que de fois une robe de femme lui avait jeté au passage, avec le souffle évaporé d'une essence, tout un rappel d'événements effacés ! Au fond des vieux flacons de toilette, il avait retrouvé souvent aussi des parcelles de son existence ; et toutes les odeurs errantes, celles des rues, des champs, des maisons, des meubles, les douces et les mauvaises, les odeurs chaudes des soirs d'été, les odeurs froides des soirs d'hiver, ranimaient toujours chez lui de lointaines réminiscences, comme si les senteurs gardaient en elles les choses mortes embaumées, à la façon des aromates qui conservent les momies. » ● Sans doute cette histoire aurait-elle pu donner une excellente nouvelle, mais tout est trop étiré pour en faire un bon roman, malgré la beauté formelle de son style, et je me suis ennuyé.
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"Jamais deux sans trois". Après deux déceptions, "l'Appel de l'ange" et "Maintenant qu' il fait tout le temps nuit sur toi", telle une femme volage je reviens à mes premières amours. Guy de Maupassant. Et là, Je ne m'ennuie pas, je m'abîme dans l'ennui. Entre une comtesse qui scrute à la loupe la moindre ride, et son amant vieillissant qui ne trouve rien de mieux à faire que de s'énamourer de sa fille, jeune fille dont il pourrait être le père, sinon le grand-père, c'est tout simplement grotesque et pathétique. Loin d'y voir un amour "fort comme la mort ", puisque tel est le titre de ce roman, et tel est le sentiment que ce monsieur est censé concevoir
pour cette adolescente , j'y ai plutôt vu le démon de midi.
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Récit de l'amour d'un homme pour sa maîtresse, femme mariée, puis du report insidieux de cet amour pour la fille de cette femme. Femme qui voit sa beauté décliner, et d'autant plus décliner qu'elle vit dans la torture de ce nouvel amour qu'elle devine chez son amant bien avant que celui-ci ne s'en aperçoive.
Il est très peu question de désir charnel, tout semble relever de la douceur d'aimer et éventuellement de se savoir aimé. Tout est dit en délicatesse. Aussi bien l'amour partagé de nombreuses années entre les deux amants, que le glissement des sentiments depuis une femme mûre (selon les critères de l'époque) et toujours aimée vers une jeune fille qui ressemble tant à sa mère.
Les protagonistes évoluent dans le monde des aristocrates, mais je crois que le drame de cet homme qui veut retrouver sa jeunesse grâce à une jeune fille qui lui rappelle son grand amour tout en étant différente, et de cette femme qui voit son unique amant s'éloigner d'elle à mesure que le temps passe et la laisse un peu moins séduisante aurait pu naître dans un autre milieu. C'est le mal partagé par tous avec plus ou moins de souffrance.

Challenge 19ème siècle
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Nous sommes à la fin du XIXème siècle.
Olivier Bertin est un peintre apprécié, reconnu et célibataire.
Un jour la comtesse de Guilleroy , très belle femme, lui proposera de faire son portrait. Elle viendra poser dans son atelier , d'abord en compagnie de sa fille Annette puis seule. Ils deviendront amants.
Une douzaine d'années plus tard, Annette a terminé ses études , se trouve en âge de se marier. Elle viendra perturber ce peintre qui ne trouve plus d'inspiration( "Je n'ai plus rien dans l'esprit, rien dans l'oeil, rien dans la main") et qui retrouve en elle sa maîtresse au début de leur rencontre.
Belle écriture De Maupassant pour parler de solitude, de vieillesse, de passion , d'inspiration chez un peintre sur le déclin à l'époque de la première exposition des impressionnistes.
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Olivier Bertin est un peintre en vogue, apprécié du grand monde. Il tombe amoureux d'une femme mariée. Mais au fil du temps, la passion laisse place à une relation plus tiède. le temps qui passe, c'est aussi vieillir, la peur du lendemain, le doute quant à son talent et ses nouvelles oeuvres. Olivier Bertin est un homme sur le déclin qui doute. Or, sa maîtresse a une fille et Olivier Bertin retrouve en elle les traits de la jeunesse de cette maîtresse qui s'est un peu empâtée.

Olivier Bertin est un homme avec un ego surdimensionné, qui refuse de vieillir et qui a peur, voyant d'un mauvais oeil la nouvelle vague des jeunes peintres qui arrivent sur le marché.

Bref, Guy de Maupassant nous dresse le portrait d'un homme qui évolue dans une société bourgeoise hypocrite, qui doute, qui n'accepte pas le temps qui passe et les ravages du vieillissement.

À lire près d'une toile à contempler entre deux chapitres, installé(e) dans un fauteuil club, en se régalant d'un gâteau marbré au chocolat avec une menthe à l'eau fraîche...

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Etrangement, ce roman De Maupassant m'étais complètement passé à côté, jusqu'à ce que je tombe dessus dans une boîte à livres! Et pourtant quelle lecture!
Loin d'être sublimé, l'amour ici est une souffrance qui attaque autant le coeur que le corps et l'âme, laissant celui qui en est victime épuisé, pantelant, au bord de l'agonie.
Il était doux, pourtant, ce sentiment que le peintre Olivier Bertin portait depuis 12 ans à sa maîtresse, la comtesse de Guilleroy, qui le lui rendait bien. Ils s'étaient rencontrés lors d'une soirée mondaine, elle avait posé pour lui, ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre, le comte n'y voyait que du feu.
Leur amour aurait pu durer ainsi jusqu'à la mort, porteur d'affection après les premières années de passion, si la jeune fille de la comtesse n'était revenue vivre à Paris après des années d'absence. Et cette jeune fille, Annette, était le portrait craché de sa mère au même âge, fraîche, vive, belle, au point où Bertin, bien malgré lui et sous les yeux meurtris de son amante, s'éprend de ce double qui lui rappelle tant sa passion première...
Tout, dans le récit De Maupassant, s'imbrique de telle manière que cette passion renouvelée sur le tard est inéluctable. le célibat de plus en plus pesant de Bertin, l'impossibilité de vivre sa relation au grand jour, la ressemblance troublante de la mère et de la fille, le deuil forcé porté par les deux femmes à la mort d'une proche, vieillissant l'une et faisant resplendir celle de la plus jeune, le succès déclinant du peintre... l'auteur nous mène inexorablement, à coups de pinceaux bien placés, vers l'inexorable, non sans avoir ravivé à nous la force de cet amour naissant non partagé comme celle, parallèle, de celui qui meurt sans qu'on ne puisse rien y faire.
C'est fort et sensible, je ne m'attendais pas à une telle profondeur et empathie dans les émotions de la part De Maupassant qui a su si bien mettre les mots sur ce qu'éprouvent les deux amants vieillissants chacun de leur côté, victimes l'un comme l'autre.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, une fine analyse psychologique sur l'amour et le vieillissement. Maupassant nous présente fort bien les sentiments, les souffrances d'un homme, mais aussi d'une femme face à la fuite du temps, inéluctable. Une analyse très juste.
On nous parle aussi beaucoup d'amour :
« mais cet amour est devenu quelque chose d'irrésistible, de destructeur, de plus fort que la mort. »
Au delà, il y a aussi une histoire un peu plus rythmée, avec un peu plus d'évènements que dans Notre coeur, un roman qui se lit très bien.
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Dans ma liste projets de lecture pour cette année, j'ai inscrit quelques livres classiques à lire, ou à relire… Je ne me fais guère d'illusions cette liste sera sans doute un peu chahutée au gré des surprises agréables que nous réservent nos flâneries chez les libraires, bouquinistes ou autres pourvoyeurs de cette denrée dont nous sommes si gourmands, les bouquins, pas vrai ?

Un premier, j'ai choisi Maupassant que j'affectionne particulièrement, Fort comme la mort. En voilà un titre énigmatique. Renseignement pris, ce titre ferait référence à un verset du Cantique des Cantiques « Car l'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts ».
C'est un roman qui met en scène un couple d'amants confrontés à l'usure du temps, à la vieillesse, à la solitude, aux méchants démons de midi de ces messieurs, l'obsession universelle pour la jeunesse... Il nous plonge en compagnie de la Haute bourgeoisie, dans le Paris de la Belle Epoque de la fin du XIXe, son oisiveté, son mode de vie entre soi, engluée dans ses convenances….

L'histoire, qui est assez cruelle, n'en est pas moins, somme toute, banale mais l'écriture est délectable, les analyses psychologiques masculines et féminines sont d'une grande finesse, et surtout Maupassant touche là encore à l'essentiel de notre humanité : l'amour et la mort.
Fort comme la mort.
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