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4,03

sur 373 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme vous peut-être, j'apprécie énormément les nouvelles De Maupassant, mais mon plaisir est encore plus grand lorsque je me plonge dans l'un des trop rares romans de ce grand écrivain.

"Fort comme la mort" aborde quelques uns de mes thèmes favoris : la vieillesse, la peur du déclin et de la mort, et surtout la fidélité amoureuse à l'épreuve du temps.

"Fort comme la mort" est un concentré de psychologie humaine qui entrecroise deux triangles amoureux : celui plutôt classique d'un adultère, un second plus rare d'un homme qui s'éprend de la fille pour perpétuer l'amour qu'il porte à la mère.

Dans le cadre bourgeois et demi-mondain déjà exploré avec brio dans "Bel-Ami", Maupassant brosse les scènes de la vie quotidienne des nantis parisiens tout en apportant son analyse fine du sentiment amoureux, lui donnant ici un esthétisme tout pictural puisque son personnage principal est peintre.

Comme Irène Némirovski le traitera plus tard en profondeur dans son superbe "Jézabel", le thème du vieillissement de la femme - lié à celui de la crainte obsédante de perdre sa beauté - met en perspective la force ou la faiblesse des liens sentimentaux qu'elle entretient avec ses proches. Les émotions très humaines ressenties et exprimées par Annie sont légitimes, poignantes et accessibles à la compréhension de tous. Maupassant cherche la femme dans plusieurs de ses nuances et par là même trouve son lecteur attentif et empathique. Conquis.


Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
Challenge SOLIDAIRE 2021
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Récit de l'amour d'un homme pour sa maîtresse, femme mariée, puis du report insidieux de cet amour pour la fille de cette femme. Femme qui voit sa beauté décliner, et d'autant plus décliner qu'elle vit dans la torture de ce nouvel amour qu'elle devine chez son amant bien avant que celui-ci ne s'en aperçoive.
Il est très peu question de désir charnel, tout semble relever de la douceur d'aimer et éventuellement de se savoir aimé. Tout est dit en délicatesse. Aussi bien l'amour partagé de nombreuses années entre les deux amants, que le glissement des sentiments depuis une femme mûre (selon les critères de l'époque) et toujours aimée vers une jeune fille qui ressemble tant à sa mère.
Les protagonistes évoluent dans le monde des aristocrates, mais je crois que le drame de cet homme qui veut retrouver sa jeunesse grâce à une jeune fille qui lui rappelle son grand amour tout en étant différente, et de cette femme qui voit son unique amant s'éloigner d'elle à mesure que le temps passe et la laisse un peu moins séduisante aurait pu naître dans un autre milieu. C'est le mal partagé par tous avec plus ou moins de souffrance.

Challenge 19ème siècle
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Olivier Bertin est un peintre en vogue, apprécié du grand monde. Il tombe amoureux d'une femme mariée. Mais au fil du temps, la passion laisse place à une relation plus tiède. le temps qui passe, c'est aussi vieillir, la peur du lendemain, le doute quant à son talent et ses nouvelles oeuvres. Olivier Bertin est un homme sur le déclin qui doute. Or, sa maîtresse a une fille et Olivier Bertin retrouve en elle les traits de la jeunesse de cette maîtresse qui s'est un peu empâtée.

Olivier Bertin est un homme avec un ego surdimensionné, qui refuse de vieillir et qui a peur, voyant d'un mauvais oeil la nouvelle vague des jeunes peintres qui arrivent sur le marché.

Bref, Guy de Maupassant nous dresse le portrait d'un homme qui évolue dans une société bourgeoise hypocrite, qui doute, qui n'accepte pas le temps qui passe et les ravages du vieillissement.

À lire près d'une toile à contempler entre deux chapitres, installé(e) dans un fauteuil club, en se régalant d'un gâteau marbré au chocolat avec une menthe à l'eau fraîche...

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Etrangement, ce roman De Maupassant m'étais complètement passé à côté, jusqu'à ce que je tombe dessus dans une boîte à livres! Et pourtant quelle lecture!
Loin d'être sublimé, l'amour ici est une souffrance qui attaque autant le coeur que le corps et l'âme, laissant celui qui en est victime épuisé, pantelant, au bord de l'agonie.
Il était doux, pourtant, ce sentiment que le peintre Olivier Bertin portait depuis 12 ans à sa maîtresse, la comtesse de Guilleroy, qui le lui rendait bien. Ils s'étaient rencontrés lors d'une soirée mondaine, elle avait posé pour lui, ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre, le comte n'y voyait que du feu.
Leur amour aurait pu durer ainsi jusqu'à la mort, porteur d'affection après les premières années de passion, si la jeune fille de la comtesse n'était revenue vivre à Paris après des années d'absence. Et cette jeune fille, Annette, était le portrait craché de sa mère au même âge, fraîche, vive, belle, au point où Bertin, bien malgré lui et sous les yeux meurtris de son amante, s'éprend de ce double qui lui rappelle tant sa passion première...
Tout, dans le récit De Maupassant, s'imbrique de telle manière que cette passion renouvelée sur le tard est inéluctable. le célibat de plus en plus pesant de Bertin, l'impossibilité de vivre sa relation au grand jour, la ressemblance troublante de la mère et de la fille, le deuil forcé porté par les deux femmes à la mort d'une proche, vieillissant l'une et faisant resplendir celle de la plus jeune, le succès déclinant du peintre... l'auteur nous mène inexorablement, à coups de pinceaux bien placés, vers l'inexorable, non sans avoir ravivé à nous la force de cet amour naissant non partagé comme celle, parallèle, de celui qui meurt sans qu'on ne puisse rien y faire.
C'est fort et sensible, je ne m'attendais pas à une telle profondeur et empathie dans les émotions de la part De Maupassant qui a su si bien mettre les mots sur ce qu'éprouvent les deux amants vieillissants chacun de leur côté, victimes l'un comme l'autre.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, une fine analyse psychologique sur l'amour et le vieillissement. Maupassant nous présente fort bien les sentiments, les souffrances d'un homme, mais aussi d'une femme face à la fuite du temps, inéluctable. Une analyse très juste.
On nous parle aussi beaucoup d'amour :
« mais cet amour est devenu quelque chose d'irrésistible, de destructeur, de plus fort que la mort. »
Au delà, il y a aussi une histoire un peu plus rythmée, avec un peu plus d'évènements que dans Notre coeur, un roman qui se lit très bien.
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" Fort comme la mort " est le cinquième roman de Guy de
Maupassant et il a été publié à la fin du XIXe Siècle, vers
1889 .
Dans ce roman qui est un roman d' amour, il s' agit d'Olivier
Bertin, artiste-peintre célèbre, beau et riche. IL est à la
mode à Paris. IL a du talent et se fait payer fort cher.Dans
son atelier parisien, il voit les plus belles femmes de la
haute ( ou high) société défilaient chez-lui .Un jour, il tombe
amoureux d' une de ces jolies femmes, séduit par sa beauté
son élégance et sa prestance. Cette femme est la comtesse
Any de Guilleroy, député. C' est le coup de foudre entre les
deux amants et leur relation va durer, presque, douze ans.Au début de la relation, Any avait une jeune fille, Annette
le temps passant, l' usure et la vieillesse sont là .Même,
l' amour entre les amants est devenu beaucoup plus une
tendre amitié.La fille d' Any est devenue une jeune femme fort
belle . Mais l' artiste vieillissant compare un jour l' image,
jeune de sa maîtresse qu' il avait représentée sur une toile
et sa fille. IL retrouve dans le visage de la fille, puis les
intonations de sa voix, son ancienne maîtresse qu' il a
connue et aimée jeune. Cette ressemblance entre la mère
et la fille trouble Olivier et fait basculer l' existence des deux amants. Any craignait qu ' Olivier ne tombe amoureux de sa fille.
Olivier et Any ont pris conscience de la fuite du temps,
le peintre réalise sa lente déchéance, il a vieilli et perdu
sa créativité et c' est un peu pour lui la descente aux
enfers.
Un bon roman à lire et à méditer
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" Cet amour est devenu quelque chose d'irrésistible, de plus fort que la mort".
Cette passion qui consume le peintre Olivier Bertin pour Annette, la fille de sa maîtresse Any, comtesse de Guilleroy "plus toute jeune mais encore belle" et qu'il lui avouera après moult tourments, sonne le glas d'une liaison de douze ans transformée petit à petit en amitié amoureuse.
Le talent tout en finesse de Guy de Maupassant (romancier et nouvelliste de la génération naturaliste du XIX° siècle) dans Fort comme la mort, ce roman d'amour romanesque, plein de sensibilité exacerbée, qui débute allégro et tourne à la tragédie, est de poser un regard féroce sur l'amour qui s'use avec le temps, doit se renouveler sans cesse; sur la passion destructrice surtout lorsqu'elle est à sens unique et donc sur le bonheur éphémère à cueillir au jour le jour.
L'auteur, comme dans Une vie brosse un portrait fort de femme, car Any "femme du monde" belle, coquette et spirituelle souffre de voir s'éloigner son amant qui la met en rivalité avec sa fille, au charme sauvage, qui lui ressemble en plus jeune.
Maupassant, sur cette trame de sentiments contradictoires, entre violence et ferveur, situe l'action sur cette fin de siècle où le courant novateur pictural tend vers le modernisme ce qui touche doublement ce peintre (qui a été et qui n'est plus) blessé dans son orgueil d'homme.
Une psychologie fouillée des personnages,une peinture de la société (et de la bourgeoisie pleine de préjugés) où la femme mariée (dans une union pour la plupart du temps de convention) est une "femme perdue" au moindre faux pas et se cache pour vivre une vie épanouie , un style ajusté (à rapprocher de Flaubert) qui serre de prés l'intrigue et manie les effets poétiques de lumière de sa délicate poésie entre la maîtresse désirée encore éblouissante qui emplit de grâce l'atelier "grand carré lumière éclatante et bleue, un trou clair sur un infini lointain d'azur, où passaient,rapides des vols d'oiseaux"; la jeune fille désirable à "la jeunesse lumineuse et la femme rejetée meurtrie à "l'intolérable terreur".
Maupassant sait allumer le feu tout en douceur, le nourrir de bons souvenirs puis l'enflammer d'un coup de vent obsessionnel mêlé de désir d'un côté, de jalousie de l'autre, pour mieux brûler ses personnages et somme toute les punir.
Guy de Maupassant: un grand écrivain! Fort comme la mort: un roman d'amour intemporel! A lire ou à relire!
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Olivier le peintre devient amoureux de la belle comtesse dont il fait le portrait. Quelques années plus tard, toujours amoureux fou l'un de l'autre, la fille d'Annette arrive. Voilà pour le départ de cette histoire d'amour ou l'action n'est que le prétexte à dépeindre l'amour de vieux couple illégitime. C'est vraiment un beau roman, la langue est merveilleuse, bien maniée. J'aime me perdre dans cette bonne société du 19ème, me promener en calèche. Maupassant est ici au sommet de son art.
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Dans ce roman, Maupassant dépeint une société aristocratique parisienne du dix-neuvième siècle, avec ses causeries mondaines, son Salon.
C'est aussi un roman sur la passion, sur la jalousie, sur l'existence, sur le temps qui passe, sur l'artiste peintre et l'inspiration créatrice.
Un roman qui a pour thèmes entre autres: l'adultère, la vieillesse et la mort.
C'est l'histoire d'un amour qui est" devenu quelque chose de plus fort que la mort."
Tragique.
Un très beau roman, écriture fluide, raffinée.


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Maupassant était l'ami de Tourgueniev, qui a passé la majeure partie de sa vie d'adulte en France, à Paris et à Bougival où il a son musée (superbe musée à visiter). Tourguéniev était l'ami et l'amant de Pauline Viardot, mezzo-sopano, soeur de Maria de Bériot (La Malibran), qui avait sa maison à Ixelles (Bruxelles). le roman De Maupassant a pris Tourguéniev et Pauline Viardot comme modèles pour son roman, déclarant que c'était "le plus bel exemple d'amour du XIXème siècle".
Curieux quand même d'être le premier à ajouter un commentaire à celui de l'éditeur. On ne relit pas assez les classiques.
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