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Citations sur Miss Harriet et autres nouvelles (31)

Tout à coup la barrière de bois qui donnait sur le chemin s’ouvrit, et une étrange personne se dirigea vers la maison. Elle était très maigre, très grande, tellement serrée dans un châle écossais à carreaux rouges, qu’on l’eût crue privée de bras si on n’avait vu une longue main paraître à la hauteur des hanches, tenant une ombrelle blanche de touriste. Sa figure de momie, encadrée de boudins de cheveux gris roulés, qui sautillaient à chacun de ses pas, me fit penser, je ne sais pourquoi, à un hareng saur qui aurait porté des papillotes. Elle passa devant moi vivement, en baissant les yeux, et s’enfonça dans la chaumière.
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J’appelle « faire le rapin », ce vagabondage
sac au dos, d’auberge en auberge, sous prétexte
d’études et de paysages sur nature. Je ne sais rien
de meilleur que cette vie errante, au hasard. On
est libre, sans entraves d’aucune sorte, sans
soucis, sans préoccupations, sans penser même au
lendemain. On va par le chemin qui vous plaît,
sans autre guide que sa fantaisie, sans autre
conseiller que le plaisir des yeux. On s’arrête
parce qu’un ruisseau vous a séduit, parce qu’on
sentait bon les pommes de terre frites devant la
porte d’un hôtelier. Parfois c’est un parfum de
clématite qui a décidé votre choix, ou l’œillade
naïve d’une fille d’auberge. N’ayez point de
mépris pour ces rustiques tendresses. Elles ont
une âme et des sens aussi, ces filles, et des joues
fermes et des lèvres fraîches ; et leur baiser
violent est fort savoureux comme un fruit sauvage. L’amour a toujours du prix, d’où qu’il
vienne. Un cœur qui bat quand vous paraissez, un
œil qui pleure quand vous partez, sont des choses
si rares, si douces, si précieuses, qu’il ne les faut
jamais mépriser.
J’ai connu les rendez-vous dans les fossés
pleins de primevères, derrière l’étable où dorment
les vaches, et sur la paille des greniers encore
tièdes de la chaleur du jour. J’ai des souvenirs de
grosse toile grise sur des chairs élastiques et
rudes, et des regrets de naïves et franches
caresses, plus délicates en leur brutalité sincère,
que les subtils plaisirs obtenus de femmes
charmantes et distinguées.
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La petite bonne Céleste ne la servait pas volontiers, sans que j’eusse pu comprendre pourquoi. Peut-être uniquement parce qu’elle était étrangère, d’une autre race, d’une autre langue, et d’une autre religion. C’était une démoniaque enfin !
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Connaissez vous cette obsession d'une femme, longtemps après, quand on retourne aux lieux où on l'a aimée et possédée ?
C'est là une sensation les plus violentes et les plus pénibles que je connaisse. Il semble qu'on va la voir entrer, sourire, ouvrir les bras. Son image, fuyante et précise, est devant vous, passe, revient et disparaît. Elle vous torturé comme un cauchemar, vous tient, vous emplit le cœur, vous émeut les sens par sa présence irréelle...
On est seul cependant, on le sait, on souffre du trouble singulier de ce fantôme évoqué. Et une tristesse lourde, navrante vous enveloppe. Il semble qu'on vient d'être abandonné pour toujours.
Les soeurs Rondoli
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La création littéraire combine le soulèvement personnel et le regard perspicace sur un phénomène de société.
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Il songe à son existence si nue, si vide. Il se rappelle, dans l'ancien passé, dans le passé de son enfance, la maison, la maison avec les parents ; puis le collège, les sorties, le temps de son droit à Paris. Puis la maladie du père, sa mort.
Il est revenu habiter avec sa mère. Ils ont vécu tous les deux, le jeune homme et la vieille femme, paisiblement, sans rien désirer de plus. Elle est morte aussi. Que c'est triste la vie !
Il est resté seul. Et maintenant il mourra bientôt à son tour. Il disparaîtra, lui, et ce sera fini. IL n'y aura plus de M. Paul Saval sur la terre. Quelle affreuse chose ! D'autres gens vivront, s'aimeront, riront. Oui, on s'amusera et il n'existera plus, lui ! Est-ce étrange qu'on puisse rire, s'amuser, être joyeux sous cette éternelle certitude de la mort. Si elle était seulement probable, cette mort, on pourrait encore espérer ; mais non, elle est inévitable, aussi inévitable que la nuit après le jour.

(Nouvelle "Regret")
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Elle les aimait bien , d'ailleurs, ses quatre ennemis ; car les paysans n'ont guère les haines patriotiques ; cela n'appartient qu'aux classes supérieures. Les humbles, ceux qui paient le plus parce qu'ils sont pauvres et que toute charge nouvelles les accable , ceux qu'on tue par masses, qui forment la vraie chair à canon, parce qu'ils sont le nombre, ceux qui souffrent enfin le plus cruellement des atroces misères de la guerre, parce qu'ils sont les plus faibles et les moins résistants, ne comprennent guère ces ardeurs belliqueuses, ce point d'honneur excitable et ces prétendues combinaisons politiques qui épuisent en six mois deux nations, la victorieuse comme la vaincue.

(Nouvelle "Le Mère Sauvage")
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Pauvres êtres solitaires, errants et tristes des tables d’hôte, pauvres êtres ridicules et lamentables, je vous aime depuis que j’ai connu celui-là !
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Le globe rouge descendait toujours, lentement. Et bientôt il toucha l’eau, juste derrière le navire immobile qui apparut comme dans un cadre de fer, au milieu de l’astre éclatant. Il s’enfonçait peu à peu, dévoré par l’océan. On le voyait plonger, diminuer, disparaître. C’était fini. Seul le petit bâtiment montrait toujours son profil découpé sur le fond d’or du ciel lointain.
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J’avais alors vingt-cinq ans et je faisais le rapin le long des côtes normandes.
J’appelle « faire le rapin », ce vagabondage sac au dos, d’auberge en auberge, sous prétexte d’études et de paysages sur nature. Je ne sais rien de meilleur que cette vie errante, au hasard. On est libre, sans entraves d’aucune sorte, sans soucis, sans préoccupations, sans penser même au lendemain. On va par le chemin qui vous plaît, sans autre guide que sa fantaisie, sans autre conseiller que le plaisir des yeux. On s’arrête parce qu’un ruisseau vous a séduit, parce qu’on sentait bon les pommes de terre frites devant la porte d’un hôtelier. Parfois c’est un parfum de clématite qui a décidé votre choix, ou l’œillade naïve d’une fille d’auberge. N’ayez point de mépris pour ces rustiques tendresses. Elles ont une âme et des sens aussi, ces filles, et des joues fermes et des lèvres fraîches ; et leur baiser violent est fort savoureux comme un fruit sauvage. L’amour a toujours du prix, d’où qu’il vienne. Un cœur qui bat quand vous paraissez, un œil qui pleure quand vous partez, sont des choses si rares, si douces, si précieuses, qu’il ne les faut jamais mépriser.
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