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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'avais pas lu de Mauriac depuis le collège et a la faveur du hasard d'une boîte a livre j'ai choisi celui-ci.
L'écriture est belle, on étouffe avec la famille Frontenac, dont l'honneur, la transmission, le nom sont l'essence même de leur vie.
Une belle lecture complètement différente de ce que je lis en ce moment et c'est tant mieux
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Qu'en est-il donc de ce "mystère" ?
Serait-ce une chose inaccessible à la raison humaine, de l'ordre du surnaturel, ce qui est obscur, caché, inconnu, incompréhensible, selon la définition de Larousse ?
Ou plutôt de manière plus mystique, une vérité connue des seuls initiés, et en l'occurrence ici ces liens invisibles qui réunissent les membres de la famille.
Ainsi, comme le dit Mauriac "tout se passait, chez les Frontenac, comme s'il y avait eu communication entre l'amour des frères et celui de la mère, ou comme si ces deux amours avaient eu une source unique."

Cette famille Frontenac apparaît donc comme une entité, soudée autour de la veuve Blanche Frontenac, l'épouse de Michel, l'aîné de la famille, décédé très jeune.
Autour d'elle gravitent les cinq enfants et l'oncle Xavier, ce dernier consacrant son existence à Blanche et à ses neveux et nièces, et refusant de se marier, tout en entretenant une relation secrète.
C'est cela le mystère Frontenac. Cette alchimie familiale, d'où tout étranger est totalement exclu.

Chez ces gens là, il s'agit d'agir dans l'intérêt de la famille. Qu'importe le bonheur ! non, c'est le devoir seul qui compte et la notion de bien commun. La pieuse Blanche et le rigoureux Xavier en sont les garants. Et les cinq enfants sont censés s'y plier sans rechigner.
L'aîné Jean-Louis, sera le premier à s'incliner et, tout brillant lycéen qu'il soit, renoncera à la philosophie
afin de prendre les rênes de l'entreprise familiale de bois merrains.

Entre la maison de Bordeaux et le domaine landais de Bourideys, la famille mène une existence d'un quotidien navrant de banalité.
Alors que dans ses autres ouvrages, Mauriac manifeste son rejet, voire sa haine envers son milieu, cette bourgeoisie bordelaise, si imbue de sa prétendue supériorité, en créant des personnages outranciers, aux passions exacerbées, il ne s'agit ici que d'un ronronnement familial soigneusement orchestré par la mère et l'oncle.
Seul Yves, le plus jeune des enfants, le poète, va échapper, mais pour combien de temps, à cette existence trop bien rangée en s'installant à Paris, pour y mener une carrière littéraire ou une existence quelque peu dépravée ?

Ce roman de par ses personnages et sa structure apparaît comme une évocation plus ou moins fidèle de l'enfance et la jeunesse de la fratrie de François Mauriac. Mauriac lui-même étant représenté sous les traits de Yves, le jeune poète, plein de tendresse pour sa mère et de nostalgie pour le domaine qui a enchanté son enfance.
Comme d'habitude chez lui, tout cela est exprimé de manière éblouissante, mais il y manque la vigueur des oeuvres magistrales que sont pour moi Génitrix, le noeud de vipères, Thérèse Desqueyroux ou encore le sagouin, entre autres chefs d'oeuvre.
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Je suis un admirateur de François Mauriac.Je retrouve dans ses livres a la fois le classicisme mais aussi le caractere de la vie du terroir d'autrefois.Ce livre en est encore une fois la preuve,abrupt,ancre dans les terres du sud ouest de l'auteur et sans un mot,une ligne de trop.Aucuns bavardages inutile n'affaiblit l'ensemble.On ouvre cd livre et on est transporte jusqu'à la dernière ligbe szns pouvoir souffler.Un classique immortel.
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En relisant ce livre, je me disais que ce roman à l'atmosphère surannée, écrit en 1933, mais dont l'action se passe avant la Grande Guerre, ne tient pas l'épreuve du temps. Il y est question de la famille Frontenac, de la maman (le papa est décédé) et du destin de chacun de ses cinq enfants. Il y est question de propriétés terriennes, de devoir, de sens moral et de bonnes moeurs, préoccupations qui semblent bien loin de notre époque actuelle. Cependant, dans l'amour de cette mère pour ses enfants, dans son courage, dans sa compréhension intuitive de chacun de ses enfants, nous retrouvons l'intemporel. Et même plus, Mauriac, baignant dans le catholicisme, je découvre à la relecture ce que je n'avais pas saisi plus jeune, juste pressenti lors de ma première lecture, que derrière cet amour maternel se transmettant aux enfants, il y a l'éternel présent amour de Dieu qui ne cherche qu'à se diffuser.

Je terminerai en soulignant la qualité de l'écriture. Fluide, légère, parfaite. Quel plaisir de lire ce beau français !
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Roman facile d'accès. On retrouve l'intérêt de Mauriac pour la famille. Mais ce roman est plus subtil et plus profond que Vipère au poing. Mauriac y dépeint la fin d'une époque, celle des petits bourgeois terriens de province, dont la vie est rigidifiée par le devoir familial et le qu'en dira-t-on. On voit peu à peu se diffuser la pensée socialiste originelle et la migration vers la ville, source de bonheur car d'anonymat mais aussi de succès possibles. Un très bon roman que j'ai dévoré. A lire.
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Une bonne surprise. La rigidité des conventions sociales broie des êtres : une veuve s'interdit de vivre au delà de ses enfants, son univers se réduit à peau de chagrin. Un oncle qui cache sa liaison et son bonheur et donc se fuit toute sa vie. Un jeune homme ambitieux arrête des études qui promettaient d'être brillante pour reprendre le rôle de chef de famille... ça transpire la tristesse.
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Le mystère d'une famille dont la force et l'unité reposent sur la figure de Blanche Frontenac, cette mère de cinq enfants qui, issue de la bourgeoisie bordelaise, se voue entièrement aux siens. Je ne peux pas dire que j'ai été passionnée comme j'ai pu l'être par Thérèse Desqueyroux ou le Désert de l'amour mais il y a cette façon d'écrire de Mauriac qui est la marque d'un grand écrivain...
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Mémoires familiales sublimées de François Mauriac, qui délaisse ici le fiel acéré de sa plume pour évoquer la figure maternelle aimée et les liens indéfectibles de la famille.
Mémoires d'un autre temps aussi, celles d'une France provinciale bercée par les saisons, d'une maison de famille qui abrite comme dans un écrin l'intimité d'une fratrie de cinq enfants grandissant vers leurs aspirations propres sous le regard d'une mère entièrement dévouée à sa couvée, jalouse de cette union, de ses valeurs bourgeoises et de ses biens.
Un univers assez guindé, immuable, dans lequel le plus jeune fils poète, double de Mauriac je suppose, vient amener un peu de vent du large.
Et toujours la plume somptueuse de l'auteur qui continue de m'émerveiller, quoiqu'il écrive.
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Le Mystère Frontenac, un titre prometteur. On baigne de suite dans l'épaisseur des secrets et la pesanteur d'une ambiance qu'on imagine suffocante. Si la province de Mauriac est bien défunte, elle a été le théâtre en littérature de splendides romans tellement cruels des Illusions perdues à l'Affaire Saint-Fiacre. C'est un personnage à part entière.
Ici pendant une vingtaine d'années on suit la famille Frontenac. Blanche, veuve, se consacre avec dévouement et sens du devoir à ses 5 enfants, l'espoir d'une continuité pour cette famille bourgeoise secondée par son beau-frère Xavier, le tuteur de facto. Ces trois premiers chapitres sont à mon sens les plus réussis. Blanche et Xavier, les deux gardiens du temple, s'affrontent sans jamais avoir le courage d'aller jusqu'à une explication claire.
Un passage court marque la transition subtile vers l'adolescence des garçons tels ces procédés du cinéma d'hier passant d'une époque à l'autre sans s'attarder. Une suite d'événements et de non évènements. Quelques traces diffuses à peine évoquées puis on s'attarde à nouveau sur l'adolescence des 2 garçons, Jean-Louis et Yves. Une jeunesse qui leur ouvre de nouveaux horizons, philosophie, poésie, aventure et … mariage pour les filles. On s'éloigne un temps de la bulle de préjugés, d'amour, d'intérêt, d'hypocrisie - et de bassesse aussi - où baigne la famille. Il faut attendre la dernière partie, les dernières années et la majorité des garçons, juste avant la Grande Guerre, pour renouer avec le retour du mystère Frontenac. Car de quoi s'agit-il ? Pas de cadavre dans le placard. Ici, le mystère s'est forgé au fil du temps lors l'éducation sans qu'on n'y prenne garde, transmis jour après jour par l'amour exclusif et empreint de religiosité de Blanche. Mystère renforcé chaque été dans la douceur des pins de Bourideys, et réservé aux seuls membres du groupe. C'est un sentiment d'appartenance à une famille bourgeoise auquel ni Dussol, l'associé pragmatique, ni Joséfa la liaison cachée de Xavier, ne peuvent comprendre ni avoir accès.
La famille jouit d'un statut de privilégié. Elle se doit d'en assumer les obligations et surtout les conséquences. Chacun devra passer par des renoncements. Même loin on ne peut y échapper. La culpabilité et l'attraction vous rattrapent un jour à votre corps défendant. Pas un Frontenac ne possède les qualités innées pour maintenir sans faillir ce statut. Les passions, les aspirations sont spontanément autres, même Blanche, coeur ardent et brûlant, doit faire un effort pour se conformer à ce que l'on attend d'elle. Un monde d'ailleurs où les femmes sont réduites au rôle de mère, de passage de témoin de la normalité. Pas de compassion, pas d'estime pour ces femmes de la part de l'auteur, même en dehors du milieu bourgeois, aucune ne trouve grâce à ses yeux.
Un dernier mot pour souligner le style de Mauriac, les descriptions, l'importance des odeurs et les scènes de la nature légères et profondes à la fois. Même si on ne regrette pas les injonctions de l'époque on reste touché par l'évocation de la vie de famille et d'une certaine forme de sérénité.
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Le Mystère Frontenac est un livre qui parle semble-t-il de bien plus de choses qu'un billet sur Babelio ne peut en contenir. Situé dans une famille bourgeoise du début du XXème siècle, il suit le destin de ses personnages comme autant de témoins d'une époque et d'un monde rêvés par l'auteur.
François Mauriac donne à chacun de ses acteurs suffisamment d'âme pour qu'ils deviennent de bons représentants de papier de l'humanité, mais choisi surtout de s'attarder sur la force des familles: l'inspiration, le possible pas de côté qu'elles permettent au cours de la vie de chacun. La préservation d'un imaginaire intime qu'elles procurent.
Ce livre, mélancolique et tragique, est un incontournable de toute bibliothèque, et une belle façon de se rappeler ce qu'est un grand écrivain.
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