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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman de l'enfance et du paradis perdu, roman de l'apprentissage de la vie à travers la famille et la fratrie, ce roman en partie biographique évoque aussi les tourments d'un jeune écrivain qui se cherche, à travers sa sensibilité et ses expériences. A travers le domaine familial de Bourideys (comprenez Malagar) où Yves vit ses premières découvertes poétiques, c'est un hommage à ses racines et à sa famille que Mauriac -avec combien d'émotion- rend ici. Roman un peu proustien auquel se mêle des fragrances du "Grand Meaulnes", "Le Mystère Frontenac" fut un des livres préférés de mon adolescence. Même si je préfère maintenant les grands romans psychologiques de Mauriac, je garde une pensée nostalgique pour ce livre, dans lequel je retrouve une partie de ma propre jeunesse. Quand, dans une madeleine, tient toute une vie...
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La famille, thème de prédilection de Mauriac, s'articule dans ce roman autour d'une veuve, Blanche, et des destinées de ses enfants. La bourgeoisie bordelaise, les chaleurs des Landes l'été, et Paris, la capitale qui va absorber certains membres de la famille, constituent le décor de l'oeuvre. Amour, argent, tradition s'entremêlent dans l'intrigue pour donner un roman typiquement mauriacien qui se lit comme on feuilletterait l'histoire de cette famille dans la poussière du grenier de Malagar ou à l'ombre de la demeure, le regard alternant entre la vision des vignes et celle des pages magnifiquement écrites par François Mauriac.
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Autre epoque,autres moeurs,autres facons de concevoir la vie,de proteger la Famille,d'envisager l'entretien d'une maitresse et la honte qui en decoulait...
Dans cet ouvrage,on est entre deux generations,entre deux mondes(le Paris de la litterature et des plaisirs;et le domaine familial en Province de la petite noblesse);deux mondes ou l'on se cotoie sans n'avoir plus rien a partager si ce n'est le lien du sang
J'ai apprecie ce court roman;on est tellement loin de cet etat d'esprit,ca fait reflechir quant au fosse culturel qui separe deux generations et deux modes de pensees diametralement opposees
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Une des grandes joies de la lecture est que chaque ouvrage permet de voyager à travers les pays réels et imaginaires et surtout à découvrir ou redécouvrir d'autres époques. Ainsi après un polar passer à la lecture de Mauriac est un véritable plaisir. Certes ses romans ont toujours un côté pessimiste très marqué mais souvent on y trouve un personnage qui est porteur d'espoir en l'avenir. Comme toujours dans ses écrits nous suivons suit ici une famille bourgeoise française comme il en existait beaucoup à l'époque et où la tradition est respectée. Rien ne compte plus que la Famille et ses coutumes. Le plaisir individuel est inexistant et/ou brimé. C'est lent, il ne se passe rien d'exceptionnel et qui plus est de longues envolées poétiques ralentissent encore si c'était possible le récit et pourtant quel plaisir, quelle joie que procure la lecture de cet ouvrage. Une langue sublime qui exige parfois le recours à un dictionnaire mais qui malgré tout fait de la lecture de ce livre un pur enchantement. Si les personnages sont forts il ne faut pas oublier non plus l'évocation du domaine familial perdu dans les landes avec leurs grands pins, les vacances d'été et puis Bordeaux omniprésente dans son œuvre. En ce qui me concerne François Mauriac est un des plus grands romanciers français toutes époques confondues. Un véritable monument de la littérature que l'on visite avec respect et qui vous marque à vie ..
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Le mystère Frontenac/François Mauriac
Blanche Frontenac née Arnaud-Miqueu, veuve de Michel Frontenac élève à Bordeaux avec courage cinq enfants, trois garçons et deux filles en bas âge :
« Tout son être trahissait la fatigue, l'épuisement de la mère que ses petits dévorent vivante. »
Pour elle, le bonheur personnel n'a pas lieu d'être : Blanche agit pour le bien commun et l'intérêt familial.
Xavier, le frère célibataire de Michel est adoré des enfants et ne manque pas une occasion de prendre soin d'eux. Il a renoncé à sa part d'héritage au profit de ses neveux, mais gère leurs biens, vignes et propriétés diverses dans la région bordelaise. Il demeure à Angoulême où il vit en concubinage distant et secret avec une ancienne prostituée, Josefa. Il vénère la mémoire de son frère et bien qu'athée il fréquent assidument le cimetière pour s'incliner devant le caveau familial :
« le Frontenac vivant se découvrait devant les Frontenac retournés en poussière. Il était là, n'ayant rien à dire ni à faire, pareil à la plupart de ses contemporains, des plus illustres aux plus obscurs, emmuré dans son matérialisme, dans son déterminisme, prisonnier d'un univers infiniment plus borné que celui d'Aristote. »
Xavier est bien un être borné, obtus, ligoté de préjugés, respectueux de l'ordre établi, pour qui la prégnance des liens familiaux l'emporte sur tout. Il a le culte de la famille comme Blanche, Jean-Louis et Yves. Les liens du sang sont pour eux tout puissants ainsi que le poids de la tradition.
Comme toujours chez les personnages deMauriac, la vie n'est pas une recherche du bonheur mais un accomplissement du devoir. Jean-Louis le fils ainé de Blanche, étudiant en philosophie, s'adressant à son jeune frère Yves le poète :
« As-tu remarqué ? C'est un mot qui ne sort jamais de leur bouche, le bonheur …Non pas le bonheur, mais le devoir, une certaine forme du devoir… »
Combien de temps encore Xavier pourra-t-il celer sa liaison avec Josefa ?
Comment Jean- Louis, brillant étudiant, protecteur de ses frères qui ont droit à toute sa tendresse, va-t-il parvenir à poursuivre se études jusqu'au doctorat lui qui est pressenti pour diriger les domaines familiaux ?
Yves verra-t-il ses talents littéraires récompensés, lui le bohème rêveur, pessimiste dépressif ?
Dans un style éblouissant, Mauriac nous offre ici un récit où l'amour est omniprésent, filial ou fraternel, qui marque le lecteur non pas tant par l'intensité de l'action que par l'aspect introspectif, psychologique et intimiste teinté naturellement d'autobiographie. Un bonheur de lecture qui nous plonge au coeur de la lande bruissante et parfumée de résine.
Les dernières lignes du dernier chapitre sont sublimes :
« le mystère Frontenac échappait à la destruction, car il était un rayon de l'éternel amour réfracté à travers une race. L'impossible union des époux, des frères et des fils, serait consommée avant qu'il fût longtemps, et les derniers pins de Bourideys verraient passer, non plus à leurs pieds, dans l'allée qui va au gros chêne, mais très haut et très loin au dessus de leurs cimes, le groupe éternellement serré de la mère et de ses cinq enfants. »

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On retrouve les ingrédients habituels de l'oeuvre de Mauriac : une famille bourgeoise du sud-ouest de la France écrasée par le poids des traditions et des non-dits tout autant que par la chaleur étouffante qui enveloppe les landes Bordelaises emplies de pins séculaires ; et dans lequel l'auteur s'évertue à décortiquer les tourments de chacun des membres.
Pourtant le mystère Frontenac se distingue des autres romans de l'auteur en ceci qu'une fois n'est pas coutume l'amour existe bel et bien entre tous les protagonistes. Que ce soit l'amour absolu de la mère, l'amour emprunt de dévotion d'un fils, le tendre amour de l'oncle ou celui mêlant complicité et protection d'un grand frère... Et si les personnages sont tour à tour tourmentés par la vie, par la mort, c'est finalement l'amour qui les sauve de l'abîme. Voilà un merveilleux roman écrit comme une ode à la famille et à l'amour sous toutes ses formes.
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On retrouve ici le cadre habituel du roman mauriacien avec sa famille bourgeoise bordelaise coincée dans ses traditions culturelles et religieuses d'une autre âge. Ce cadre permet ici de questionner le destin individuel de chacun des trois fils de la famille, partagés entre devoir (la cohésion familiale et la pérennité du patrimoine) et vocation individuelle, littéraire ou artistique en l'occurrence. Pas de grand drame, contrairement à nombre de ses romans, mais une histoire familiale presque normale, servie par une écriture magistralement épurée. le roman de Mauriac que je préfère.
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Tendre, rempli de bons sentiments. Peut-être pour contrecarrer la noirceur des autres familles, si familières à Mauriac.
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Deux mots: Magistral et Tellurique.
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