Avez-vous déjà imaginé vivre à un autre époque ?
Ce livre réussit à nous transporter dans la France du XIXe siècle avec brio.
C'est un livre ambitieux qui apporte un regard intéressant sur la société du XIXe siècle.
Le roman nous parle du parcours d'une petite fille qui deviendra femme et devra alors faire des choix difficiles pour assouvir sa passion : la musique.
La musique ? Oui, la musique est tout. Elle est le fil conducteur, la passion, les sentiments. Cécilia ne vit que pour la musique et par la musique...Au grand désespoir des hommes.
Seule contre tous, ou presque. Elle pourra compter sur le soutien indéfectible de son frère mais au XIXe siècle, une femme a plus de devoirs que de droits. Ainsi, sa vie va devenir un combat pour gagner sa liberté.
De la province à Paris, la petite histoire rejoint la grande et les références sont nombreuses. Et tout est fait pour qu'on soit immergé dans le livre.
Enfin, certains pourront penser que le début est un peu long mais je vous assure qu'après quelques chapitres vous aurez du mal à poser le livre.
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– La composition s’apprend, lança Saint-Saëns avec la désinvolture du virtuose. Rien de bien sorcier. Ce n’est qu’une question d’équilibre. Mais vous en connaissez les rudiments si je ne me trompe. Où l’avez-vous apprise ?
– Oh ! Je n’ai pas eu de grands maîtres, bredouilla Cécilia, de plus en plus embarrassée. Je jouais Bach sur l’orgue de mon couvent… Et Florentin m’apprenait…
– Organiste également ! l’interrompit-il. Voilà qui est intéressant ! Si vous avez eu Bach sous les doigts, alors vous avez eu le plus grand des maîtres ! Quelles pièces en particulier ?
– J’aime beaucoup la Fantaisie en sol mineur, essaya Cécilia, rassérénée d’entrer dans un débat plus technique.
– Et vous avez raison ! Quelle puissance d’évocation il y a là dedans ! Quant à moi, je préfère les cantates, d’une construction pure…
Et la conversation se poursuivit à bâtons rompus, laissant la jeune femme étourdie. Surtout elle était éblouie que le grand Saint-Saëns l’ait distinguée et lui ait parlé musique d’égal à égale, comme à un confrère. Un peu de son rêve se réalisait : elle entrait dans le milieu de la musique, oubliait qu’elle était femme.
Je suis née à la vie,je crois, le jour de mes cinq ans. Sans les souvenirs de ma mère, je n'aurais su dire s'il s'agissait de mes cinq ans ou de mes six ans, ou plus tard encore. Peu importe ! Ce dont je me souviens, c'est de ce piano et du visage barbu qui me l'offrait. Jamais je n'eus, par la suite, de joie semblable. Mais je suis pas sûre qu'il en existe d'autre.