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Paul Alexandre (Traducteur)
EAN : 9782221080085
539 pages
Robert Laffont (12/09/1999)
4/5   103 notes
Résumé :
1750. Tonio, héritier d'une riche familIe vénitienne, spolié et castré à l'âge de quinze ans, vit désespéré à l'idée de ne plus être " un homme ". Il trouvera le salut dans la musique et sa force dans la haine des siens. Guido, fils de paysans calabrais, lui aussi castré enfant, perd sa belle voix à dix-huit ans et devient compositeur. Guido rencontre Tonio et devient son professeur. A eux deux, ils pourront avoir le monde à leurs pieds et enfin mettre en oeuvre leu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Quand on évoque Anne Rice on pense irrésistiblement aux "Chroniques des vampires" et plus particulièrement à "Entretien avec un vampire" adapté de belle façon au cinéma (Brad Pitt et Tom Cruise).
Cela-dit il y a dans l'oeuvre d'Anne Rice presqu'exclusivement tournée vers le fantastique une exception qui confirme la règle, une anomalie en quelque sorte.
"La voix des anges" nous transporte dans l'Italie du 18ème siècle où nous allons découvrir un monde à part, celui de l'opéra et des castrats, un contexte plus intrigant et ambigu qu'il n'y paraît où les coups bas et les rivalités sont monnaie courante.
On ne devient pas castrat par plaisir ni pour l'amour du chant. Tonio, spolié et castré à l'âge de quinze ans, ne vit plus que pour assouvir sa vengeance. Sa rencontre avec Guido, un autre castrat devenu professeur après avoir "perdu" sa voix va lui permettre de développer à force de travail un talent et une voix hors norme, la "voix des anges".
Ensemble ils vont nourrir leur haine et planifier leur vengeance tout en vivant leur art avec passion.
Il s'agit d'un roman flamboyant dans un contexte baroque et passionnant conté avec érudition et à l'intrigue intelligente.
J'ai apprécié cet univers autour de la musique et la description de cette époque pleine de faste racontée de belle façon, on sent que l'auteure s'est documentée avec soin.
Il s'agit donc d'un livre à part dans le "répertoire" d'Anne Rice qui démontre à cette occasion qu'elle est tout simplement douée.
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Jusqu'au XIXè siècle, la femme n'a pas le droit de chanter dans les églises. L'alternative, l'homme. Certains utilisent leur voix de tête d'autres sont soumis à une méthode radicale.

Castrat: “Chanteur masculin dont la voix d'enfant a été conservée par castration.” Dictionnaire Larousse

Anne Rice écrit ce roman sur la voix d'ange de ces castrats. Nous sommes en Italie au XVIIIè siècle. L'Europe est subjuguée par ces monstres sacrés qui connaissent leur plus grandes heures de gloire sur les scènes d'opéra. Des musiciens tels que Vivaldi, Monteverdi, Haendel, Rossini composent des opéras spécifiquement pour eux.

Tous cherche la perle rare, cette voix unique ! Plusieurs familles modestes qui aspirent à la fortune, font émasculer de force leur jeune garçon avant la puberté. Les garçons sont alors envoyés dans des conservatoires de Naples, Rome ou Bologne, afin de parfaire leur éducation musicale. Malheureusement, suite à de nombreuses années d'enseignement certains ne chanteront qu'à l'église, d'autres dans des théâtres et seulement 1% d'entre eux auront une carrière internationale.

Ici l'auteure nous raconte l'histoire de Guido et Tonio. L'un issu d'un milieu modeste qui perd sa merveilleuse voix, et l'autre héritier d'une riche famille de Venise …. Il y a de l'aventure, du suspense, de l'amour … Un roman de près de 600 pages qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. Si vous aimez cette période de l'histoire et que vous voulez en savoir davantage sur les castrats, ce roman est pour vous !
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D'habitude, en mettant les pieds dans ma librairie préférée « Des Arts et des Lettres », je ne sais vraiment pas sur quoi je vais tomber ni ce que je vais acheter mais ma seule certitude c'est que je ne sortirais pas les mains vides. Une fois à l'intérieur, les titres dansent devant mes yeux et les couvertures sont plus tentatrices que jamais surtout celles dont le rouge m'attire instantanément.

Mais cette fois, je savais trop bien ce qui me tenait à coeur pour ma première lecture de 2015 grâce à ma petite liste de pense-bête de Babelio. C'est simple, je le résume par ceci :
Je voulais un roman magique
Je voulais un roman qui ne me déçoit pas
Je voulais un roman d'un auteur que j'aime
Je voulais un roman qui dépasse les 700 pages

Et quand je tombe sur « La voix des anges », je n'hésite pas et je ne lis même pas la quatrième de couverture. C'est un feeling qui me dit c'est lui ! le soir même, dans le silence d'une nuit glaciale, je plonge dans un monde presque irréel. Mais où sont les anges ? Et là, je découvre que le thème abordé est les castrats qui ont fait la gloire de l'Opéra Italien et de l'Europe. Plus précisément, c'est l'histoire de Tonio, cet enfant à la voix cristalline. On le suit de Venise à Naples puis à Rome où son destin se joue d'une manière sublime. Je lis et la musique m'accompagne, la voix de l'ange continue à vibrer avec les mots.

Anne Rice m'a, encore une fois, fait passer un très bon moment de lecture. La douceur est si présente et la cruauté aussi. Ce roman nous tient par les tripes et le coeur. Et quand Bettichino cria « Silence ! », j'ai eu la chaire de poule et les larmes aux yeux ! Il faut lire ce roman pour ressentir l'effet de ce cri et puis de cette voix des anges.

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Un superbe récit sur l'histoire de l'opéra et par là même sur la terrible vie des castrats de l'époque. Tout et tous se mêlent ici : les nobles, les pauvres, les grands chanteurs et les jeunes amateurs sans futur.
« Sa vie durant, d'aucuns diraient de lui : « Comme il est laid ! », tandis que d'autres s'exclameraient : « Ah, qu'il est beau ! » »
L'écriture est poétique, romantique à souhait et reste légère malgré le sérieux du sujet. Déchirures intra et inter familiales, jalousies et envies de pouvoir suivre ses rêves sont les pierres fondatrices de ce récit.
Les paysages d'Italie sont superbement décrits : Venise, Naples, le Vésuve, ... Toutes ces images appellent au voyage et à l'émerveillement.
« Ce n'était que Naples ; ce n'était que le paradis ; la terre et le ciel et la mer, Dieu et les hommes, et rien, absolument rien de tout cela ne pouvait émouvoir Tonio. »
La souffrance des castrats et leur émerveillement pouvant être ressentis lorsqu'ils se rendent compte que même mutilés, certaines libertés existent toujours. L'amour a une part fort importante dans ce récit, tant désir et amour physique qu'amour de la musique et du chant.
« Cette voix n'avait aucune résonance cuivrée, elle évoquait les bois plutôt que les cuivres, la sonorité un peu assombrie du violon plutôt que celle, plus mate, de la trompette.
C'était un castrat, forcément ! »
A certains moments, l'amour physique prend, à mon goût, un peu trop le devant de la scène, même si c'est nécessaire pour montrer l'évolution physique et mentale du jeune héros.
« Tu es prêt à me prendre mon nom, prêt à me prendre mon sexe, tout cela au nom de la musique et de ce que l'on doit faire pour réussir, et à présent, au nom des mêmes contingences, tu m'expédies dans le lit du cardinal... »
L'auteur nous parle aussi de l'évolution des prestations, de l'opéra, de la musique, toujours en fonction des désirs du public et de la population.
« C'était donc cela la voix humaine, et cela correspondait bien à ce qu'il en avait toujours entendu dire : un instrument si puissant et si parfaitement réglé que tous les autres paraissaient débiles à côté de lui. »
En résumé, ce livre est une superbe histoire d'amour, qui se joue entre un compositeur et son interprète de choix, entre la population et les salles où la musique est jouée, et finalement entre le héros et sa voix, son don. Chaque histoire d'amour est aussi un combat, doux et puissant à la fois.
« Mais l'ornementation d'une mélodie est un mécanisme plus complexe. Il ne s'agissait pas seulement d'apprendre de nouveaux sons ou de nouvelles combinaisons de sons, il fallait encore se forger l'instinct qui permet au chanteur de les ajouter à la mélodie de son propre chef et au juste moment. »
Ce combat peut prendre des directions inattendues, ce qui fait de la chute du récit ce qu'elle est, juste magnifique.
La post-face lève un coin de voile sur le travail de titan qu'a réalisé l'auteur pour pouvoir nous donner autant de détails sur la vie et la voix des anges.
Pour le multi-défis 2017, je classe ce livre dans l'item 59. Un livre qui met à l'honneur la musique.
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Dans La Voix des Anges, Anne Rice sort de son univers fantastique de vampires et de sorcières pour nous plonger dans l'Italie du XVIIIème siècle et nous faire découvrir le monde étrange (tabou ?) des castrats, vedettes des opéras de cette période. Nous suivons ainsi la vie (fictive) de Guido et Tonio, devenus castrats contre leur volonté, l'un à l'âge de 6 ans et l'autre à l'âge de 15 ans. Vus, perçus comme des monstres ne s'apparentant plus à un homme ou une femme tout en étant idolatrés, recherchés de part leurs magnifiques voix. Cette condition les rendant à la fois prisonniers et libres de leurs vies, ils finiront par se rejoindre grâce à la musique malgré leurs statuts sociaux différents. Durant 883 pages, Anne Rice nous décrit très précisément leur parcours, leurs tourments, leurs sentiments, leurs désirs, leurs quêtes de vengeance en y intégrant des faits et personnages historiques. Quelques passages de scènes érotiques nous font penser au travers de la description aux Infortunes de la Belle au Bois Dormant.

Ce roman m'a beaucoup plu et donné envie d'en savoir plus sur l'histoire des castrats et d'écouter des opéras. D'ailleurs l'autrice nous donne des informations supplémentaires en postface pour nous y aider, rendant compte du travail de documentation conséquent qu'elle a du faire pour écrire ce roman.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"La ville était agitée par les préparatifs de la grandiose des fêtes vénitiennes, la Senza ou la fête de l'Ascension. Le doge monterait dans sa magnifique galère dorée, le Bucentaure, pour aller jeter dans l'Adriatique son anneau de cérémonie, geste qui symbolisait les épousailles de Venise avec la mer et sa domination sur elle. Venise et la mer, noces anciennes et sacrées."
p.33
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Quand Tonio Treschi avait cinq ans, sa mère l’avait fait tomber dans l’escalier. Elle ne l’avait pas poussé. Elle avait seulement tenté de le gifler. Mais il avait glissé sur le carrelage de marbre, dégringolé de marche en marche, et il était arrivé tout en bas dans un état de panique atroce.
L’amour qu’elle portait à son fils était jalonné de gestes cruels et imprévisibles ; Tonio était ainsi déchiré sans cesse entre l’amour et la terreur et il aurait peut-être oublié l’angoissante dégringolade dans l’escalier si, ce soir-là, pour se faire pardonner, sa mère ne l’avait pas emmené à Saint-Marc où le père de Tonio prenait part à une grande cérémonie. Andrea Treschi était membre du Grand Conseil, et la basilique de Venise représentait la chapelle personnelle du doge. Tonio vécut cette soirée comme un rêve : il devait s’en souvenir toute sa vie.
Après sa chute, il s’était caché des heures durant. Tonio connaissait mieux que personne les coins et les recoins du palais Treschi, demeure Renaissance fort délabrée, dont les quatre étages dissimulaient quantité de cabinets et d’armoires propres à s’y dissimuler. L’obscurité ne faisait pas peur à Tonio, il ne craignait pas de se perdre, et les rats ne l’effrayaient pas : il suivait avec intérêt leurs galopades et il aimait observer, sur les murs et les plafonds décorés de fresques, les ombres et les lumières projetées par les reflets du Grand Canal. Ces parois décrépites, bien davantage que le monde extérieur, constituaient le paysage obligé de son enfance.
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P 35...
Les anciens entrepôts exhalaient encore la senteur des épices qui avaient été apportées jadis d’Orient, à l‘époque où les bateaux de commerce s’arrimaient à la porte même du palais pour y décharger des trésors de tapis, de joyaux, de cannelle, de soieries. Il en restait les traces, rouleaux de cordes pourrissants, poignées de paille et les âcres effluves d’anciens parfums mêlés, si attirants.

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P127
Tonio se laissa aller en arrière sur son siège avec un sourire béat. C’était donc cela la voix humaine, et cela correspondait bien à ce qu’il en avait toujours entendu dire : un instrument si puissant et si parfaitement réglé…
Quand Caffarelli eut terminé, toute la salle éclata en applaudissements… Tout autour de Tonio, des voix lançaient un même cri d’hommage vulgaire et crû :
``Evviva il coltello``
Evviva il coltello : et Tonio reprenait le cri à tue-tête. Oui, ``vive le couteau`` qui avait fait de cet homme un castrat et qui, en lui dérobant sa virilité, avait à jamais préservé ce glorieux soprano.
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Même les couleurs et les senteurs du conservatoire lui paraissaient plutôt plaisantes. En particulier, il lui semblait sentir flotter dans les couloirs une odeur de bois évocatrice de violons et de violoncelles, et cela l'enchantait. Il aimait aussi les sons des salles d'exercices revenant peu à peu à la vie.
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