Réparer des bulles de savon éclatées
et faire sourire des poupées de chiffon
ça peut prendre du temps
Il nous est arrivé de louer une cassette vidéo. C'est à dire, on ne loue pas un film, on ne réussit jamais à se mettre d'accord sur le choix. On en loue toujours deux. Ensuite elle va chercher son fourre-tout fleuri pendant mon film, et moi je m'endors pendant le sien.
On va aussi bien ensemble que de la merde sur une pantalon vert, comme disait mon grand-père. et je ne veux pas que ça s'arrête. A chaque jour suffit sa peine, je n'aurais qu'à apprendre à faire avec.
Je ne m'étais pas doutée qu'il puisse exister une telle opposition culturelle, à seulement quarante kilomètres, chez un homme suédois qui avait pratiquement mon âge.
J'aurais sans doute plus facilement trouvé mes repères avec un musulman pratiquant.
Tout à coup, Salamite et Sulamit me vinrent à l'esprit. Ce sont deux personnages dans La Voie lactée, ce poème de Zacharias Topelius dont je suis tombée amoureuse quand j'étais petite bien que je n'en aie pas compris grand-chose. (...) Une femme et un homme, Salamite et Sulamit, habitent séparés chacun sur son étoile et ils s'aiment tellement qu'ils construisent un pont d'astres à travers le firmament.
Pourquoi doit on vivre en fait? C'est tellement inutile et fatigant.
"Mais je n'étais pas préparée à ce que l'enveloppe du spermatozoïde ait un tel sourire! L'ovule se mit à frétiller en moi, à bondir, à clapoter, à faire des sauts périlleux et à envoyer des signaux: "Par ici! Par ici!""
[D]ans ma famille, c'est simple, on ne frappe pas les femmes. Pas parce qu'on est particulièrement chevaleresque, j'imagine, plutôt parce qu'on ne veut pas gâcher une main d’œuvre précieuse.
Je déguste la solitude
Laisse une minute de silence fondre sur ma langue.
- Eh bien - oui, bonjour - est-ce que vous... est-ce que vous avez des livres sur l'apiculture ? ai-je balbutié en essayant de ne pas exhiber mon sourire assassin.
- J'imagine que oui, et tiens, bonjour ! a-t-elle dit, brièvement. Vous n'avez qu'à demander à l'accueil. C'est ma pause de midi maintenant.
Le Blaireau National a canalisé toute son énergie en un bond déterminant.
- Ça vous dirait... de venir faire un tour au cimetière ? Elle m'a longuement regardé.
- Alors là, je suis sûre que vous dites ça à toutes les filles ! a-t-elle dit, et ensuite elle a souri comme une gamine en vacances.
A partir de cet instant, j'ai des trous de mémoire, mais je sais que plus rien n'était difficile à gérer ni inquiétant.
Désirée - j'ai du mal avec son prénom. Il sonne à la fois cassant, constipé et hautain, tout ce que je croyais qu'elle était au début. Moi, je l’appelle la Crevette. Ça lui va tellement bien que c'en est presque méchant. Pâle, recroquevillée sur ses parties molles, une carapace autour. Et de longues antennes.