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Outre l'aspect très chrétien (les crucifix, les révérends, les frères, la couronne qui fait penser à une auréole, les églises, la première ville à revoir la vie s'appelle Mary's Rest), et le côté très manichéen (c'est clairement une lutte entre le bien et le mal) qui ne plaira pas forcément à tout le monde, Swan Song nous offre un brillant récit d'aventure, de road trip, avec du suspense, du fantastique, de l'horreur, de l'amour et de l'espoir.
Je vais préférer, le tome 1 et je serais un peu déçue par quelques détails dans ce tome 2 (que je vais taire pour ne pas dévoiler certains mystères liés au récit).

Les mauvais sont des êtres absolument ignobles, les bons sont attachants, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment de lecture.

J'appréhendais car je n'aime pas lire les pavés de 500 pages, et là c'était 2 pavés de 500 pages, autant dire que j'ai repoussé à plusieurs reprises ma lecture... Mais c'est tellement bien mené, que finalement, on ne les voit pas. Aucun regret.
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C'est sept ans plus tard qu'on retrouve nos héros. On vit des moments très forts avec eux. On fait aussi la connaissance du personnage Robin qui joue un rôle très important.

Je n'oublierai pas l'écriture incroyable de l'auteur Robert R. McCammon et je me souviendrai surtout de nos protagonistes préférés. L'histoire est très fluide, on se croit aussi au cinéma car plusieurs images se forment dans notre imaginaire. Les sous-titres sont attrayants. La page de couverture est superbe. On suit bien les événements qui se défilent. On veut constamment savoir ce qui arrivera.

La richesse de l'écriture comble toujours la lectrice que je suis. On aborde toujours l'espoir, l'amitié et l'entraide qui sont très présents malgré tout ce que les personnages vivent. le bien et le mal existent toujours.

L'auteur Robert R. McCammon sait bien transmettre sa petite touche personnalisée à la fin de l'histoire.

« le moment est venu de savoir si un nouveau printemps est possible ».

Je fais un petit clin d'oeil à Swan, une jeune fille avec des pouvoirs, à Sister une gardienne d'un anneau en verre, à Robin un complice idéal et à Josh un ami loyal et un père attentionné. Je pense également à Paul dont on n'oublie pas et à Rolland que le destin n'épargne pas.

Les souvenirs resteront toujours dans mon coeur et je conseille vraiment aux lecteurs de lire « swan song ». On ressent toutes sortes d'émotions et c'est une longue aventure qui ne vous laissera pas indifférent. L'auteur Robert R. McCammon a un talent énorme.

C'est un excellent échange et c'est une belle lecture. J'invite donc alors à aller voir leurs billets : @ Nadou, @ Srafina, @ Senna, @ Gatsbi.
On attend le billet de Senna.

Siabelle
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Un second tome dans la continuité du premier.

Sept ans se sont écoulés et l'on retrouve l'ensemble des personnages que l'on avait suivis, adorés ou/et détestés lors de l'apocalypse du premier volume.
On découvre à présent un territoire qui n'a pas vraiment évolué, la terre et la végétation présentant toujours un paysage de désolation et de mort.
Des humains se sont regroupés en colonies, d'autres au contraire préfèrent s'isoler. Et pour certains d'entre eux s'ajoute des « changements » liés, on suppose, à la radioactivité.
Dans tous les cas, le quotidien est une lutte permanente pour survivre : survivre face à une nature hostile par sa terre stérile et son climat déréglé, mais survivre aussi face à des congénères ayant perdu toute humanité, devenus prédateurs pour ne pas être la proie. Et le Mal qui rôde toujours…

Le tableau décrit par McCammon n'est donc pas très réjouissant.
Heureusement, l'auteur nous montre aussi que la nature humaine peut se sublimer, en proposant des personnages pleins de compassion, faisant preuve de solidarité et d'espoir pour un avenir meilleur. Et un peu d'amour aussi… On en a bien besoin et envie d'y croire.

C'est tout le talent de McCammon je trouve. Il sait équilibrer les moments sombres ou violents avec des moments plus joyeux et réconfortants. Sa plume y joue pour beaucoup, même les passages plus répugnants sont supportables. Et puis, on devient tellement familier avec nos protagonistes. Ils sont travaillés en profondeur, on partage leurs craintes, leurs aspirations et leur ressenti des épreuves passées.

L'aspect magique qui m'avait paru superflu, même si pas dérangeant dans le tome 1, m'a laissée perplexe sur la fin de ce roman.

Swan Song est un embarquement vers un avenir plus qu'incertain, mais le guide de ce voyage, M. McCammon, nous expose tout en nous préservant pour en apprécier pleinement le parcours.

Merci à mes compagnons de route, Siabelle Srafina Senna et gatsbi, qui ont contribué au plaisir de cette lecture. C'est toujours un plaisir d'échanger avec eux.
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Après la réédition de Zephyr, Alabama l'année dernière, voici que Monsieur Toussaint Louverture nous offre un inédit de l'écrivain américain Robert McCammon… et quel inédit !
Plus de 1000 pages scindées en deux tomes au format semi-poche dans un packaging pulp à l'ancienne, voici Swan Song, le magnus opus post-apocalyptique de l'auteur initialement publié en 1987 et lauréat du Bram Stocker Award. de quoi vivement titiller l'attention des lecteurs friands d'apocalypse et qui n'ont pas froid aux yeux !
Retour en pleine guerre froide aux États-Unis alors que l'escalade entre les deux blocs gagne encore en intensité…

L'équilibre de la Terreur
Premier chapitre et la messe est dites.
Le président des États-Unis et ses conseillers n'ont aucune envie de laisser les Russes imposer leur loi et il est temps de montrer les muscles à ces satanés soviétiques.
Mais cette fois, les choses vont mal tourner. Très mal tourner.
Nous sommes un 17 juillet et divers personnages vaquent à leur occupation habituelle. Sister Creep, une clocharde, erre dans un New-York ravagé par la pauvreté et le crime. Roland Croninger et sa famille arrivent dans un abri nucléaire construit au coeur d'une montagne et sous le commandement d'un ancien héros de guerre reconverti en survivaliste, le colonel Macklin. Swan et sa mère quant à elles prennent la tangente après un énième épisode de violence conjugale… Et Josh Hutchins, le Frankenstein Noir, catcheur renommé et père de famille, fait route vers un nouveau combat dans un bled paumé.
Nous sommes le 17 juillet et pour l'humanité, c'est la fin.
Les missiles nucléaires sont lancés, les champignons atomiques rasent les grandes villes et les bases militaires, puis s'attaquent à l'arrière-pays.
Rideau.
Ou presque.
Car comme dans toute bonne histoire post-apocalyptique, la fin n'est que le commencement alors que les survivants émergent du chaos laissé par l'holocauste nucléaire. Sister, Swan, Josh, Roland, Macklin… voici les noms de ceux dont Robert McCammon va nous parler pendant plus de mille pages. Mille pages de morts, de sacrifices, d'hiver nucléaire, de survie, de peine… mais aussi d'espoir.
Swan Song a beau se dérouler après la fin, dans un monde rongé par la radiation et accablé par un hiver nucléaire impitoyable, il semblerait que la vie n'ait pas dit son dernier mot.

Le Diable vous regarde
Cette énorme aventure ne vous laissera pas de temps mort. Découpé en chapitres courts et nerveux, Swan Song est pensé comme un page-turner du début à la fin, avec sa dose de cliffhangers et de morts inattendues pour relancer le suspense. Nous sommes en effet dans un registre pulp à l'ancienne avec des héros confrontés à des situations qui n'ont rien de joyeuses, au contraire. Swan Song est avant tout un roman de son époque, marqué à la fois par la guerre froide (les Russes sont les grands ennemis) et par la terreur de l'arme atomique (et leur contrôle par des gens au sang froid tout relatif). Mais ce n'est pas tout puisque rapidement, Robert McCammon va renouer avec des valeurs traditionnelles à l'américaine, comme la famille et la religion, pour capter une époque toute entière, un peu comme il l'avait fait dans son sublime Zephyr, Alabama.
Comme dans ce dernier, l'américain applique une couche de fantastique (et d'horreur) sur son récit pour transformer son survival en parabole quasi-biblique. Swan Song, c'est avant tout l'histoire d'une seconde chance donnée à l'humanité, un combat entre le Bien et le Mal pour savoir si, au fond, nous méritons vraiment ce nouveau départ.
Il ne faudra dès lors pas être surpris que les éléments surnaturels montent en puissance tout du long, d'un étrange anneau de verre aux pouvoirs fascinants aux perceptions plus-qu'humaines de Swan en passant par ce qui a tout l'air d'être le Diable en personne (et qui aime visiblement beaucoup le cinéma et le pop-corn au beurre).
C'est donc à la fois une aventure humaine et mythique qui attend le lecteur. Pendant longtemps, et pour tout dire pendant la majeure partie du premier volume, Swan Song est un road movie post-apocalyptique dans des paysages ravagés où l'humanité agonise… et continue joyeusement de s'entretuer pour amasser le plus gros paquet de ressources possible.
Très noir et ne reculant pas devant quelques passages bien gores par la même occasion, le roman n'en oublie pas de creuser ses personnages qui, de gentilles caricatures vont bientôt devenir d'attachantes figures (ou de repoussantes ordures, c'est au choix) afin de lier et rassembler ensemble les destins contés ici.
Car Robert McCammon a un plan, forcément, et il passe par de multiples épreuves pour les restes de l'humanité.

Et la lumière au bout du tunnel
En somme, Swan Song peut être vu comme un test pour les hommes.
Après l'apocalypse nucléaire, nous voici devant une humanité mise à nu, traînée dans la boue et qui va devoir choisir entre la lumière ou la fange.
Très manichéenne la plupart du temps, l'histoire va petit à petit chercher à nuancer ses personnages afin de s'articuler autour de la figure centrale de l'Élue, une femme, la fameuse Swan du titre. Chose assez rare à l'époque pour être mentionnée d'ailleurs, c'est la gente féminine qui fait les trois quarts du boulot. Si bien que McCammon montre, sans le dire explicitement, que la dernière chance de l'homme, c'est surtout la femme.
Les références religieuses et mystiques sont nombreuses, tiraillées entre citations bibliques et cartes de tarot. Après le feu et le jugement dernier, voici donc la dernière possibilité de rédemption, celle de s'entraider pour faire émerger de nouvelles pousses d'un sol ravagé… au lieu de s'armer de nouveau pour reconstruire les sanglants travers du passé.
Rarement les conséquences d'un holocauste nucléaire auront été aussi minutieusement décrits, avec les conséquences autant physiques que environnementales, traduisant une peur toujours présente à l'heure actuelle, marque consciente d'une fin à quelques battements d'aiguille sur l'horloge de l'apocalypse.
Finalement, ce qui surprend le plus dans Swan Song, c'est qu'au milieu de toute cette gangue d'apparence très désespérante, se niche de brillants morceaux d'espoir, de beauté et d'humanité. Ces éclats qui iront crescendo au fur et à mesure du voyage des personnages et qui permettent de transformer cette épopée de fin du monde en une renaissance qui redonne la foi en l'être humain.
C'est un peu magique et finalement très efficace pour le moral, comme si Robert McCammon avait prévu que nous aussi, en 2023, nous aurions besoin d'un nouvel espoir.

Diablement addictif et complètement envoûtant, Swan Song mise sur le post-apocalyptique et l'horreur pour juger l'homme une bonne fois pour toute. Voilà une lecture qu'on recommandera chaudement à ceux qui cherchent une aventure dense et ample où le Bien et le Mal n'ont pas dit leur dernier mot.
Lien : https://justaword.fr/swan-so..
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Et voilà le 2ème tome de Swansong, « La glace et le feu » terminé en apothéose.
Sept ans ont passé depuis le 1er tome. On retrouve nos héros Swan, Josh, Sister, Paul et de nouveaux venus chez les gentils comme chez les méchants.
Et oui, ce livre c'est la lutte du Bien contre le mal. Swan contre l'entité Damon, qui porte bien son nom.
Tout ce petit monde a évolué, la plupart portent les stigmates de ce 17 juillet fatidique. Des mutations sont apparues, aussi bien chez les hommes que chez les animaux. La bestialité est toujours là pas forcément chez les animaux. Notre équipe de bras cassés menées par le Colonel et Roland s'est agrandie au détriment des colonies disséminées. Reste de gros groupes armés à combattre pour toujours plus de pouvoir et de destruction.
C'est franchement la grosse foire d'empoigne, toujours plus de cruauté, de froid, de neige, et juste une petite lueur d'espoir qui pointe à travers Swan et l'anneau de Sister. le mal est dur à combattre mais petit à petit Swan redonne l'envie et l'espoir à ceux et celles qui l'entourent.
Un bon roman apocalyptique pour les amateurs du genre, je n'en fais pas partie, mais l'écriture de McCammon est addictive et entraînante. Ses descriptions sont très visuelles, l'imagination fait le reste,un peu trop je dirais. ;-))
Un roman que l'on lit comme on regarderait un film. On voit l'horreur, les destructions, l'apocalypse non seulement sur terre mais aussi dans les âmes. Les vrais caractères ressortent, l'image de soi niveau fantastique est sublimé par le masque de Job quand il tombe. Pas mal trouvée cette idée. Si les visages étaient à l'image du vrai soi on aurait pas à se poser de question sur la nature humaine. Mais bon faut pas rêver. !!!
Au final, je suis partagée entre mon plaisir de lire McCammon qui est un auteur qui a de la ressource, et le fait que je n'aime pas les livres d'horreur et de castagne. A côté de ça, c'est toute la nature humaine qui est mise à nue dans ce roman, avec ses hauts et ses bas.
Avis aux amateurs du genre, je suis sûre que ce livre vous conviendrait.
Et puis allez donc lire les chroniques de mes co-lecteurs Nadou38, Senna, Siabelle et gatsbi qui eux j'en suis sûre ont beaucoup aimé. Merci à vous les amis pour cette lecture commune hors du commun pour moi ;-)))

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Le tome II est dans la lignée du premier. J'ai tout autant apprécié cette suite ou l'on retrouve nos principaux protagonistes du premier livre vieillies de sept ans.

C'est incroyable de voir comment Robert McCammon a pu donner autant de consistance à ses personnages. Même les méchants ont une histoire et de la profondeur.

Le roman se lit comme le visionnage d'un bon film. Il est compliqué de le lâcher.
Un infime bémol pour moi sur la tournure finale mais rien de rédhibitoire et cela ne reste qu'un avis personnel.

J'ai dans ma PAL le fléau en version intégrale de Stephen King dont je n'avais pas envisagé la relecture immédiatement mais force est de constater que je souhaite poursuivre dans le monde post-apocalyptique…

Je ne peux que conseiller de lire Swan Song pour tous les passionnés de ce genre de lecture.
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Ça y est, l'holocauste nucléaire est advenu. Les jeux sont faits.
Pour les humains, la fin semble se profiler. Pour le maître du jeu, la partie ne fait que commencer…

Une poignée de survivants émerge péniblement des décombres de la civilisation. Mais sont-ils si chanceux que cela ? Vivre sur une terre devenue stérile, subir les radiations mortelles, tuer pour ne pas être tué, est-ce que cela en vaut la peine ?

Tel est le décor de la vaste fresque apocalyptique qui se joue au fil des quelque mille pages de ce Swan Song.


Un petit mot sur les livres : cette édition est juste magnifique. Il suffit de lire attentivement les quelques pages qui suivent et précèdent le texte pour réaliser le soin apporté à la réalisation. En prime, une petite biographie très bien faite à la fin du roman.
Le tome 1, sans dénouement satisfaisant, n'est pas vraiment autonome. Il est donc préférable d'enchainer sur le second, et ma présente critique portera sur l'ensemble de l'oeuvre.

McCammon, je connaissais pas. Grâce à l'aimable invitation de mon ami babéliote Senna pour une lecture commune, c'est chose faite, et je l'en remercie car l'aventure valait son pesant de pages !


Dans sa biographie, on apprend que l'auteur écrit depuis le plus jeune âge. Cela explique peut-être la qualité d'écriture peu commune, un aspect qui saute aux yeux dès les premières lignes. Et cette qualité ne faiblit à aucun moment : une écriture solide et constante.

Le style est fluide et agréable, sans être particulièrement prononcé. La force de McCammon est de cocher toutes les cases qui font les bons conteurs :
- Un univers cohérent bien rendu.
- Un équilibre remarquable entre descriptions, dialogues et action. Sans jamais rentrer dans le contemplatif, les descriptions sont suffisamment imagées pour rendre compte de l'univers de désolation dans lequel évoluent les personnages.
- Une écriture logique, précise, avec de nombreux rappels.
- Un excellent sens de la scène et de la chorégraphie d'action.
- Des personnages très bien travaillés auxquels on croit, qu'on aime ou qu'on déteste.
- Des péripéties nombreuses et variées s'accordant avec les personnalités et l'univers. Une alternance de moments forts et de moments de répit.
- Un fil d'Ariane ténu mais solide, qui se déroule lentement par l'entremise de détails savamment distillés pour amener à l'inexorable dénouement tant attendu.

Comme qualité plus spécifique, j'ai noté la régularité dans l'écriture, particulièrement dans la forme. Ainsi les chapitres sont de taille homogène et regroupés au sein de parties des 70 pages environ, à l'exception des deux dernières qui font 100 pages chacune. J'ai apprécié les titres des chapitres qui, très modestement et classiquement, résument le texte en extrayant une phrase représentative. C'est bien fait.


Swan Song, c'est avant tout une atmosphère, une couleur, une odeur. Pas des plus agréables, hein, on est dans du post-apo dur, ici !
L'univers dévasté, aride et sans pitié (sans espoir ?) rappellera La Route, de McCarty. Mais l'atmosphère n'a rien à voir. Autant l'écriture sensible et introspective de McCarty nous fait rentrer dans la peau du père et de son fils, dans un monde cauchemardesque devenu inhumain, et l'on n'en sort pas indemne. Autant Swan Song se traverse sans encombre (pour le lecteur !) malgré les descriptions parfois gores et la noirceur de certains personnages. C'est que l'auteur sait contrebalancer l'horreur par l'optimisme et la ténacité de certains personnages, par l'héroïsme ou la générosité d'autres.
Il y a aussi du Mad Max dans Swan Song avec ce clivage, parmi les survivants, entre groupes pacifiques et factions belliqueuses, ou encore la valeur que prend l'eau et l'essence. Mais alors que Mad Max tire clairement vers la science-fiction (la technologie y est toujours prisée), Swan Song penche davantage vers la Fantasy, car l'élément fantastique (voire magique) prend ici le pas.


C'est clairement une des originalités (et un gros point fort) de Swan Song que d'incorporer une dimension fantastique ou magique. Certes, les éléments en question sont discrets, mais ils accompagnent le récit d'un bout à l'autre (l'introduction de l'anneau magique et celle du Diable ont lieu dès les premiers chapitres), et font partie intégrante du scénario. La découverte des mystères qui accompagnent ces manifestations surnaturelles alimente l'intérêt.

Un autre aspect rapproche Swan Song du genre de la Fantasy : celui de la quête ou du parcours initiatique du personnage principal. Ici, nous suivons plusieurs personnages principaux, et chacun a droit à sa quête personnelle.
Swan est le personnage central et sa quête est la plus classique : découvrir et maîtriser les pouvoirs qu'elle seule semble détenir.
Josh a la lourde responsabilité de protéger Swan, coûte que coûte.
Sister est la porteuse de l'anneau, et sa quête rappelle celle de Frodon dans le Seigneur des Anneaux.
Le colonnel s'investit lui-même de la tâche de reciviliser la population survivante, à sa manière.
Le jeune Roland endosse la carrière classique du Chevalier.

Mais là où McCammon fait fort, et c'est selon moi la plus grande réussite du roman, c'est qu'il parvient à juxtaposer derrière ces quêtes apparentes des quêtes intérieures (identité, refoulements). Ces quêtes intimes s'appuient sur un passé des différents personnages formidablement fouillé et bien exploité tout au long de l'histoire.

Les personnages de Swan Song sont nombreux et variés. Ce sont de bons archétypes dont l'auteur a choisi de limiter les forces.


Si les thèmes classiques du post-apo sont au rendez-vous (la violence, la mort, l'espoir, la reconstruction…), trois thèmes sortent du lot, les deux derniers étant fortement liés :
- le climat est traité de façon magistrale et donne sa consistance à l'univers.
- le religieux est omniprésent. Dans toutes les bouches avec les « Oh mon Dieu ! » qu'on ne compte plus. Dans tous les esprits surtout. On reconnait bien là l'Amérique profonde.
- La lutte entre le bien et le mal forme la véritable clé de voute du roman. À ce titre, Swan Song rappelle ces contes fantastiques où candeur et méchanceté s'affrontent au plus au niveau. (*)


Mes petites déceptions :
- Certains choix scénaristiques, comme le fait remplacer l'un des compagnons de Sister par un autre à un moment donné.
- Des choix un peu trop naturels et logiques concernant l'évolution des personnages. Il y avait peut-être matière à plus de complexité, plus de surprise.
- le traitement du pouvoir de l'anneau sur la fin (que je ne m'explique pas).


En conclusion, une très belle découverte et une longue traversée fort agréable !

(*)
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Ce second tome « Swan Song » est lu en la compagnie de Nadou38, Srafina, Siabelle, gatsbi, bien que cela s'est fait de façon décousue, puisque nous avons entamé chacun et chacune le livre sur une période étalée de quelques jours. Quoi qu'il en soit, c'est toujours plaisant de partager les bonnes choses, surtout quand le maître de cérémonie est l'immense Robert McCammon.

Alors, une fracture s'impose entre le premier opus et celui-ci, puisque nous somme propulsé sept années après l'apocalypse nucléaire. Robert McCammon n'a pas choisi ce chiffre au hasard, il a des contenances bibliques, une lutte du bien contre le mal, un homme se faisant appeler “Dieu”.

Ainsi marchant sur les terres désolées, stériles, la jeune Swan a bien grandi. Elle n'est plus cette petite fille, mais elle est devenue une jeune femme maudit. Elle porte en elle le masque de Job une sorte d'excroissance qui lui recouvre tout le visage. Son ange gardien est le catcheur Josh, lui aussi a ces déformations, mais un stade bien moins avancé. le destin de Swan me touche. Elle me fait penser à une personne que j'ai perdue récemment. Comme elle, elle est belle à l'intérieur. Une personne comme on en rencontre rarement dans une vie.

Comme cité quelques lignes plus haut, Robert McCammon va nous donner un récit tourné vers la religion chrétienne.

Si j'ai adoré la première moitié, je reste déçu par le reste, car le potentiel des personnages n'a pas été exploité. Lord Alvin, par exemple, est peut-être le protagoniste qui aurait pu avoir davantage de consistance. Certes, il aura un rôle important dans l'acheminement de cette armée destructrice, mais sa rivalité avec Roland n'est qu'effleuré. À cela je rajouterais la descente aux enfers du Colonel Maklin bien trop rapide et . À cela je pourrais même rajouter la secte religieuse . Une autre chose m'a étonné et je n'ai pas eu la réponse. .

Dans cette deuxième trame, l'auteur délaisse un peu l'horreur, ce qui donnait une authenticité à son récit pour s'orienter vers l'espoir. Cette absence d'hémoglobine m'a laissé une fringale. Toutefois, la touche fantastique (surnaturelle) est agréable. le texte est dynamique, c'est l'une des forces de l'écrivain.

Notons l'incompétence du traducteur Jean-Charles Khalifa, comment peut-on employer cette tournure de phrase qui n'existe pas dans la langue française, le pléonasme “Au jour d'aujourd'hui”. Ça a le don de gâcher ma lecture. Ceci dit, la prose de Robert McCammon est toujours agréable et permet de rendre son récit dynamique, une histoire sympathique entre le bien et le mal, mais qui est, de mon point de vue, en deçà de « Zephyr, Alabama / le mystère du lac », « L'heure du loup » et même « Scorpion ».

Pour terminer, Robert McCammon a une fille et le personnage de Swan l'a sûrement inspiré. C'est un bel hommage qui lu fait avec ce récit.
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Et voici la suite et la fin, de la chanson de Swan, du chant du cygne.
On se retrouve sept ans plus tard, où les survivants s'installent et... beh hé ! survivent, quand d'autres volent et pillent et que la Zizanie (le grand méchant, le mââl) tente de terminer de tout détruire.
J'ai moins aimé ce livre là que la première partie. Peut être parce que les personnages etant pour la plupart arrivés ou presque au bout de leur quête, ça bouge un peu moins. Ou bien parce que j'ai trouvé que tout était un peu trop beau au milieu de cette laideur. J'ai pensé en terminant ce bouquin au retour du Jedi regardé hier avec mon faune. La noirceur est toujours là, mais ceux qui résistent se regardent désormais toujours avec le sourire et agissent sans plus jamais se trahir. Voilà place à la perspective du bonheur. C'pas que je ne voudrais pas y croire mais ça contraste tellement avec ce qu'on a lu précédemment

Néanmoins comme beaucoup, j'ai apprécié le rôle des femmes. de la femme. "Une femme sauve le monde" . Sauvé entre autres par une clodo et une jeune fille trop belle.
J'ai aimé la construction des chapitres.
Et les références.
De Childe Roland qui n'a jamais trouvé sa tour sombre, de l'anneau qu'on ne doit pas détruire mais préserver plus que tout, de la façon dont l'auteur boucle son histoire avec les personnages du tout début, de toutes ces petites graines qu'il faut continuer à planter, même au fond du désespoir, parce que, peut être, ça pourrait germer.

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Alors que le premier tome de Swan Song m'avait laissée émerveillée, j'aurais pu, j'aurais dû me précipiter sur la suite et fin de ce roman à la fois horrifique, fantastique et post-apocalyptique. Sauf que mon appétit de lecture est telle que je saute de bouquin en bouquin sans réfléchir et que, souvent, j'oublie de reprendre mon souffle. Enfin, je suppose qu'après une telle expérience de jubilation livresque avec le Feu et la Glace, je craignais une déception.
Heureusement, j'ai retrouvé cette même jubilation et ces relents de nostalgie mêlés d'images de films de genre et de lecture de King. Pus que cela, j'ai découvert aussi un autre aspect, peu présent dans le premier opus : la profondeur. Profondeur de la symbolique, profondeur de la narration qui prend son sens à mesure que la fin du récit approche, profondeur de l'empathie et de l'aversion éprouvées pour tel ou tel personnage. Il ne s'agit pas de gore pour du gore ni de violence pour de la violence, il s'agit d'un conte sur l'humanité, la foi, l'espoir et nos vils instincts. Une duologie finalement si enivrante que je serai bien incapable de rester objective. Au lieu de cela, je vais me contenter de le dire haut et fort : je quitte à regret cette histoire, le sourire toutefois aux lèvres, comme toujours, quand je ressors d'une grande aventure.
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