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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman devait figurer depuis un moment dans ma bibliothèque mais je ne l'ai acquis qu'il y a trois semaines et lu cette semaine. J'étais très curieuse de le lire d'autant plus qu'il a remporté le Prix Maya du meilleur roman animaliste en 2021, valeur sûre à mes yeux avec des sélections mettant en avant la cause animale.

Sarah est une jeune femme qui se voit confier la garde du nouveau-né de sa meilleure amie décédée, seulement elle n'a aucun instinct naturel et aucune envie de devenir mère. D'autant plus qu'il est également le fils de son mari Harold l'ayant trompé avec son amie justement. Bref une histoire qui commence mal et une héroïne pour qui tout va de travers. Elle est sans le sou et n'a pas de quoi nourrir son fils, tous les jours il part à l'école avec une demi-poire pour seul repas. Puis un jour elle entend parler d'un concours de foire de bétail où elle pourrait gagner beaucoup d'argent. Pour cela il lui faut trouver un veau, elle le trouve et son fils le nommera Lucky, il est donc séparé de sa mère de manière très précoce. C'est sans compter sur l'instinct maternel de la maman vache qui va tout faire pour le rejoindre et apprendre à Sarah ce qu'est l'amour envers son enfant.

Une très belle histoire avec un perpétuel questionnement sur notre façon de traiter les animaux non humains et encore plus ceux dits de consommation. Mama Red la maman de Lucky devient un exemple pour Sarah qui fera à son tour tout pour son fils adoptif qui lui aussi prendra soin de Lucky jusqu'au concours où il devra le présenter.
L'écriture est franchement plaisante et le rythme soutenu sans temps mort. Une très très belle découverte qui doit être lu par les amis des animaux non humains !
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Comme tous les lecteurs passionnés, dès que je sors de notre petit cercle, j'ai le droit à cette sempiternelle question : mais pourquoi donc lis-tu autant ?

La réponse pour moi est double : pour me réfugier dans mes genres et univers de prédilection - le roman noir, la grande saga sur plusieurs décennies avec "petite histoire dans la grande", le nature writing, le roman à portée sociologique - mais aussi pour être perturbée dans mon confort de lecture, être déstabilisée puis happée irrésistiblement et découvrir que oui, même en lisant beaucoup et depuis longtemps, on peut être profondément bousculée par un livre. Et cela a été le cas avec Mama Red de Bren McClain. Je vous raconte....

J'ai lu ce livre par curiosité au départ, en n'en attendant pas grand chose de précis, ni en bien ni en mal. La 4e de couv est énigmatique, c'est un premier roman, une jeune maison d'édition sans image précise associée (du moins pour moi)... le début est quelque peu déstabilisant puisque sur les deux personnages principaux, l'une est une vache, Mama Red, dont le nom a donné son titre au livre. Oui UNE VACHE...et, même si j'aime le nature writing, c'est quelque peu inusité voire perturbant pour une citadine comme moi. J'étais donc intriguée...mais la qualité de la plume est là d'emblée et j'ai poursuivi ma lecture, en étant de plus en plus émerveillée, puis happée, enroulée, entraînée à l'intérieur du livre.

Il y a tant de choses dans ce livre excellemment traduit par Marie Bisseriex. Nous sommes en Caroline du Sud, dans les années 40 et 50, nous suivons à la fois Sarah, qui s'est retrouvée avec un fils adoptif presque par hasard, veuve ensuite très vite, qui aime son fils mais ne sait pas comment "être une bonne maman" et Mama Red, qui incarne la quintessence de la fibre maternelle. Pour gagner de quoi nourrir son fils, Sarah décide d'acheter un veau afin que son fils puisse le dresser et gagner le prix d'un concours local organisé par un éleveur peu scrupuleux. Ce veau que lui vend ce même éleveur a pour maman Mama Red. Ainsi ces deux là, Sarah et Mama Red, vont-elles être amenées à se rencontrer.

En voyant ainsi le sentiment maternel incarné par Mama Red, Sarah va enfin libérer ses émotions, oser des gestes affectueux, alors qu'elle était persuadée depuis toujours "n'avoir aucune once de fibre maternelle en elle". C'est aussi l'occasion pour elle de raviver ses souvenirs : son enfance auprès d'une mère glaciale et castratrice, sa rencontre avec Harold, son amitié avec Maddie, la naissance de son fils, Emerson Bridge... Petit à petit, les blancs dans le roman se remplissent et la psychologie des personnages s'éclaire, notamment celle de Sarah, avec infiniment de subtilité et de sensibilité.

Sarah va aussi se découvrir des trésors d'ingéniosité et d'énergie pour mener à bien avec son fils l'entraînement du veau, auquel elle ne connaît rien au début... Une mission d'autant plus délicate que l'abattoir attend chaque année le vainqueur au même titre que les autres... et Ermeson Bridge, s'est très vite attaché à son veau.

En plus de Sarah et de Mama Red, nous suivons des personnages tous plus justes et vrais les uns que les autres, l'éleveur Luther Dobbins "Big LC" , son fils "Petit LC", sa femme Mildred, le propriétaire de la maison de Sarah auprès de qui celle ci a des arriérés de loyers et qui se rêve éleveur.

C'est l'un des livres les plus originaux et les plus poignants que j'ai lus. L'émotion est magnifiquement présente et remarquablement dosée. Et l'amour filial, surtout l'attachement maternel est - c'est suffisamment rare pour être signalé - très très joliment traité, comme l'est aussi cette cause juste mais très galvaudée aujourd'hui du bien être animal sans oublier une dénonciation des inégalités sociales et du dénûment que ne renierait pas John Steinbeck. Au nature writing, j'ajoute désormais le farm writing parmi mes genres de prédilection.

Un grand merci à Léa Touch Book du Picabo River Book Club et aux remarquables éditions le nouveau pont pour cette superbe lecture
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Des vaches et des hommes

« Mama Red » se lit comme un vieux classique de littérature américaine.
Cette impression ne m'a pas lâché durant toute la seconde moitié de ce roman, qui pourtant m'a dans un premier temps quelque peu désarçonné.

Si je vous dis que c'est un livre raconté en partie à travers les yeux d'une vache, vous risquez de vous dire que c'est un parti pris qui peut facilement viré au ridicule.
Hors Bren McClain a bien fait de prendre ce risque. Ce livre s'est faufilé en moi. Cela a commencé doucement mais c'est petit à petit devenu profond, comme si l'auteur me disait "Je vais te faire ressentir des choses, même si tu ne le vois pas arriver".
Alors clairement c'est bizarre au début, et il faut un moment pour se familiariser avec ces intermèdes de narration bovine.
Il faut aussi un moment pour appréhender les personnages, pour comprendre qui ils sont et ce qu'ils représentent les uns pour les autres.

Début des années 50 dans la campagne de Caroline du Sud, Sarah Creamer doit élever seule et dans une extrême pauvreté un enfant qui n'est pas le sien.
Je ne vous en raconterai pas plus (vous trouverez tout de même en commentaire le résumé éditeur), juste vous dire que c'est un livre fantastique sur l'amour, l'apprentissage, l'instinct maternel et le sacrifice. Une histoire profondément humaine où les personnages sont complètement développés et l'atmosphère parfaitement capturée. Il explore les forces et les limites de l'amour parental, le pouvoir de guérison du lien humain-animal, et les dilemmes éthiques liés à l'élevage d'animaux pour se nourrir.
Une histoire de pardon, de force et de persévérance.

« Mama Red » est un de ces livres intrinsèquement beau parce qu'il porte en lui quelque chose d'universel.
Quelque chose qui vous brise le coeur et qui vous le soigne aussi.

Traduit par Marie Bisseriex.
Lecture dans le cadre de Masse Critique.
Merci Babelio pour cette si jolie découverte.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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En premier lieu, je tiens à remercier les Éditions le Nouveau Pont qui m'ont fait parvenir ce roman, en vue d'une rencontre prochaine avec l'auteure, dans le cadre du Picabo River Book Club.
22 juin 1944, Anderson, Caroline du Sud. Mattie met au monde un garçon, qu'elle abandonne à sa soeur Sarah, âgée de vingt-six ans. 8 novembre 1950, une vache Hereford met bas un veau et une génisse qui hélas sera tuée par des busards. Année 1951, Sarah n'arrive plus à nourrir Emerson Bridge qui a maintenant sept ans. Harold son mari est au chômage et meurt subitement.
Prise à la gorge, une seule solution pourrait mettre fin à leur misère : le gain de 680 dollars pour le prix du Grand Champieen. Pour cela, il leur faut impérativement se procurer un veau et le préparer au concours, malgré un dénuement total. Non loin de là, le riche et rude fermier Dobbin a décidé que son fils, LC Junior, se devait de remporter ledit Grand Champieen, comme l'a toujours fait son frère Charles avant lui. Pas question que le garçonnet ne soit pas à la hauteur ! …
C'est l'histoire de deux familles en mal d'amour. de deux mamans dont l'une appartient à la race humaine et l'autre à la race bovine … Un zest de Zola, une pincée de Steinbeck … le style et l'écriture peuvent surprendre mais l'émotion reste intacte. Un premier roman qui interpelle, incontestablement !
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Dans une ferme de Caroline du Sud, Sarah doit assumer un rôle de mère lorsque sa meilleure amie lui confie son bébé. Or Sarah a très peur de ne pas savoir s'y prendre, sa propre mère lui ayant rabâché qu'elle ne valait rien, et qu'elle n'aurait jamais d'instinct maternel.
Mais lorsqu'elle devient veuve et sans le sous, elle est prête à tout pour subvenir aux besoins du petit garçon ; aussi lorsqu'elle apprend qu'un concours organisé lors de la foire au bétail peut faire gagner beaucoup d'argent, elle se procure un veau, espérant que le petit Emerson Bridge pourra en faire le Grand Champion de l'année. le soir suivant l'achat, la mère du veau parcourt 6 kilomètres pour venir retrouver son fils ; ce sera auprès de Mama Red que Sarah trouvera un modèle d'amour maternel à suivre.
Mais la concurrence est rude, et l'éleveur Luther Dobbins est lui aussi prêt à tout pour gagner, y compris à employer des moyens peu vertueux…
J'ai été totalement emportée par l'histoire de Mama Red, charmée par la belle écriture de Brenda McClain très bien restituée par Marie Bisseriex, émue par ses personnages plus ou moins lumineux, qui font ce qu'ils peuvent pour se construire malgré la rudesse de leurs enfances, impressionnée par la richesse et la profondeur des thématiques évoquées.
La maternité est bien sûr au centre du roman : l'instinct maternel est ici incarné par Mama Red à qui l'autrice a la bonne idée de donner la parole au fil des chapitres. Mais Sarah est extrêmement touchante dans sa volonté de bien faire et les trésors d'amour qu'elle déploie pour le petit Emerson, et l'idée de prendre une vache pour modèle est traitée avec finesse.
Sarah doit se débattre avec toutes les vacheries que sa propre mère lui a assénées pendant son enfance, et même si elle manque totalement de confiance en elle, elle incarne la bonté. Elle comprend vite que la nourriture n'est pas la seule chose dont un enfant a besoin pour grandir et s'épanouir, et se souvient qu'elle était une petite fille « grosse » car la nourriture était tout ce que sa mère avait à lui donner.
La paternité est importante également : d'un côté on assiste aux séances brutales de l'éducation virile que Luther Dobbins souhaite donner à son fils, car c'est comme ça qu'il a été lui-même élevé, alors qu'au fond de lui il aimerait créer d'autres rapports père/fils. En parallèle la parole est donnée à son fils LC, totalement déchiré entre son envie de rester un petit garçon et ce que son père attend de lui.
Ike Trasher est un personnage masculin lui aussi totalement détruit par son père qui lui reprochait de manquer de virilité. Une virilité qu'il essaie de trouver en adoptant un look à la Roy Rodgers et en veillant sur Sarah et son fils.
Le bien-être animal est également très important dans le roman : lorsque Sarah et Emerson apprennent que s'il devient le Grand Champion, leur boeuf Lucky sera vendu à l'abattoir ils ne souhaitent plus concourir. Sarah veille au bien-être de Mama Red ; la scène de la mise à bas à la fin du roman est superbe et ferme la boucle, renvoyant à la première scène du roman où Sarah aidait son amie à accoucher.
Mama Red est un très gros coup de coeur, et je garderai ses personnages (à 2 ou 4 pattes) en tête longtemps.
Je remercie Léa et les membres du #PicaboRiverBookClub de m'avoir fait connaitre cette merveille !
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Début des années 50, Caroline du sud, deux familles opposées de par leur classe et leurs aspirations.

Sarah Creamer élève seule son fils « adoptif » Emerson Bridge. Ce jeune garçon est le fruit d'un adultère entre son mari et sa meilleure amie. Cette dernière s'est donné la mort après l'accouchement, le mari est parti, laissant Sarah désemparée. Sa vie est rude, modeste mais elle s'engage à tout donner à son petit garçon afin qu'il ne manque de rien. Elle qui n'a guère reçu d'amour maternel, a beaucoup de mal à transmettre à son tour. Ce fils n'est pas le sien, alors comment peut on aimer quand même ?

L'autre famille, les riches éleveurs Dobbins. Mildred, une mère effacée face à la sévérité d'un mari qui ne connaît que l'amour violent et ne transmet à ses fils qu'une virilité mal placée. L'argent, le pouvoir, la force.

Un concours est organisé tous les ans à la ville ; celui du plus gros boeuf. le gagnant remporte une grosse somme d'argent et son animal aura la chance d'être l'élu pour les prochains steaks de la ville.. Les Dobbins sont les éternels vainqueurs années après années. C'est pour tenter d'occuper Emerson et espérer remporter le concours que Sarah décide d'acheter un veau à son fils. Il sera baptisé Lucky. Un matin, ils découvrent la mère de Lucky dans leur champ : celle-ci ne supportant pas la séparation d'avec son petit, parcourra la route pour le rejoindre chez les Creamer. Malgré ses finances sensibles, Sarah décide de garder la vache, Mama Red.

Durant une année, Emerson et sa mère se heurteront sans surprise, à la haine du père Dobbins qui fera tout pour saboter l'élevage de Lucky. Les méthodes d'élevage sont bien exposées dans ce roman, entre ceux qui élèvent pour produire et ceux qui élèvent parce qu'ils aiment l'animal. Mais grâce à leur travail, Sarah et son fils s'attacheront à la terre, à Lucky et verront naitre une affection spéciale avec leurs animaux malgré les difficultés financières qui les accablent. Sarah découvrira alors, un autre lien, celui d'une mère pour son enfant. Mama red deviendra sa confidente et lui apprendra petit à petit, comment aimer. Cette vache à l'amour si évident. Entre des deux mères, un dialogue de sourds, que seules les mamans comprennent au fond de leur coeur. A sa façon Mama Red transmet à Sarah, les rennes pour devenir mère et lui prouve que les liens du sang ne font pas toujours tout.

Un roman un peu sombre, dramatique mais tout en finesse. Une plume résolument simple, brute et subtile, chargée d'émotions. L'auteure nous transmet son amour pour la terre et les relations filiales, sous toutes formes qu'elles soient. Sarah pour son Emerson, Emerson pour Lucky, Mama Red pour petit..

Mama Red est un « personnage » phare réellement attendrissant et humanisé. Comment réussir à faire parler une vache tout en restant crédible ? Ici, le regard transmet une parole, un museau humide un réconfort, un meuglement rappelle à l'ordre. Des « mots » riches comme la terre et l'amour que les personnages se portent. Un roman que l'on pourrait classer de terroir, qui m'a beaucoup touché, avec la crainte inévitable de cette fin qu'on ne veut pas voir venir, pour nous, comme pour les garçons .

« Mama Red » de Bren McClain m'a été confié par une maison d'éditions que je découvrais alors et dont j'adore la qualité des livres.. les illustrations de couvertures sont superbes, la qualité du papier est au top.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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4ème de couv':"Dans sa ferme de Caroline du Sud, Sarah élève seule un garçon qui n'est pas le sien. Veuve et sans le sou, elle craint de ne pas avoir l'instinct maternel nécessaire. Quand elle apprend qu'un garçon a gagné 680$ à la foire au bétail de 1951 grâce à un boeuf, elle inscrit son fils au concours et se procure un veau. La nuit suivante, à plusieurs kilomètres de là, la mère du veau brise sa clôture de barbelés et parvient à le rejoindre. Sarah décide de garder la vache, la baptise Mama Red et commence à observer les leçons d'amour maternel de l'animal. L'éleveur Luther Dobbins a lui aussi inscrit son fils au concours. Prêt à tout pour gagner, il inculque à son fils des valeurs viriles. N'est-il pourtant pas plus tendre, à l'intérieur ? Et qui se soucie du moment où ces petits garçons seront confrontés au destin ultime de leur animal ? Enhardie par son instinct maternel naissant, Sarah se destine elle aussi à la victoire. Mais sont-ils vraiment prêts à en assumer les conséquences ?"

MON AVIS: Beaucoup de sentiments et de ressentis sont exposés dans cette belle histoire. Les liens familiaux et l'attachement les uns aux autres, humains ou animaux d'ailleurs ,sont magnifiquement exploités.
Qui aurait cru qu'une vache pourrait inspirer une femme dans son cheminement vers ce lien maternel qui fait défaut à l'une de part son histoire et qui reste chevillé à l'autre de part sa nature.
Les personnages sont attachants par leur tâtonnements relationnels les uns envers les autres. Et l'enfance tient une place primordiale dans l'épanouissement ou non de chacun.
Bren Mc Clain base toute son histoire sur cette enfance qui nous construit plus ou moins droit suivant que cet amour dont tout être a besoin est présent ou non. Car que vous soyez humain ou animal et quel que soit votre couleur de peau , votre classe sociale, si vous n'avez pas de pont émotionnel positif qui se crée entre un être et un autre alors il lui manquera toujours quelque chose et il poussera de travers. Ce pont peut se réparer ou pas et c'est ce que nous montre avec beaucoup d'émotions l'histoire de Mama Red, Lucky, Ermerson Bridge, Sarah, Ike, Luther et LC.
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Bren McClain situe son récit dans les années 1950, en Caroline du Sud, dans un milieu rural où la vie est très dure. C'est l'histoire de Sarah, une femme écrasée par les difficultés du quotidien, qui se confie à une vieille vache (comme elle maman) et qui puise auprès de l'animal la force de reprendre sa vie en main. Résumé aussi succinctement ça ne m'attirait pas trop et je dois avouer que j'ai été un peu désarçonnée, au départ, par les nombreuses comparaisons entre l'amour d'une maman vache pour son petit veau et l'amour maternel qu'une femme porte à son enfant.
Sarah se retrouve, dans un grand dénuement, à élever seule un enfant, Emerson Bridge, qui n'est même pas le sien. Elle a toujours peur ne ne pas être capable de l'aimer assez fort, elle qui a cruellement manqué d'amour maternel. Dans le champ d'à coté Mama Red, la mère du jeune veau acheté pour que Emerson Bridge l'élève et participe à un concours, a surmonté tous les obstacles pour rester près de lui. L'attachement indéfectible de la vache pour son petit montre l'exemple à Sarah et la fait réfléchir. Dis comme cela ça peut paraître étonnant mais c'est très fort et juste.
En parallèle Luther Dobbins un fermier voisin, aisé mais rude, n'arrive pas à se faire aimer de son garçonnet auquel il a également confié un veau pour le concours ; concours qu'on peine aujourd'hui à imaginer alors qu'à l'époque les enfants commençaient très tôt à travailler et les adultes étaient bien loin de se préoccuper du bien-être animal.
Cet étrange roman, plein d'empathie et de générosité, est passionnant. Il n'a pas uniquement pour thème l'amour maternel ni le bien-être animal, c'est aussi un constat sur la pauvreté, les inégalités sociales, l'alcoolisme, la dure réalité du travail d'éleveur, la masculinité, l'homosexualité, l'amitié....
Voilà presque 3 semaines que j'ai terminé ce roman et rencontré Bren McClain. Cette rencontre extrêmement émouvante et enrichissante, je ne suis pas prête de l'oublier ! Bren McClain décrit une Amérique rurale, un sud profond, proche de celui qu'elle a connu dans son enfance. Elle a mis dans ce roman tout son coeur et sa générosité et elle nous fera regarder les animaux d'une nouvelle manière.
Lu grâce à Léa et son Picabo River Book Club et aux éditions le nouveau Pont avec Marie Bisseriex, éditrice et traductrice.
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Dans l'Amérique rurale des années 50 en Caroline du Sud, Mama red est un roman empreint d'humanité qui décrit la vie de deux familles.
Les Dobbins, riches éleveurs qui ne manquent de rien sur le plan matériel: Mildred et Luther sont les parents de LC Junior jeune garçon qui se sent mal aimé et incompris, trop sensible au goût de son père qui veut en faire un homme qui gagne !
Les Creamer, qui eux ne détiennent aucune richesse matérielle et vivent dans le dénuement le plus total,
Sarah Creamer élève seule Emerson Bridge, l'enfant né de l'adultère de son mari avec celle qu'elle considérait comme sa soeur qui mît fin à ses jours après avoir accouché, qu'elle entoure de son amour inconditionnel extirpé de ses entrailles par l'exemple d'une vache et de son veau.
Les liens entre ces deux familles :
- L'amitié entre les deux garçons
Et entre leurs mères,
- le concours annuel du boeuf le plus beau présenté par un enfant lors de la vente annuelle de bétail,
- Mama Red, une vache et son veau baptisé Lucky, appelé à concourir.
Des personnages très profonds et construits avec le coeur de l'auteure.
Mama red, l'animal qui montre le chemin de la spontanéité à l'humain, au centre d'un roman merveilleux, so amazing 💕
Une histoire sur l'amour maternel, la difficulté d'être un père, les liens aux animaux, l'attachement à la terre et le sens de la vie.
J'avoue avoir été très touchée par ce Parallèle entre la complexité d'être mère et l'instinct animal de la maternité. Je ne saurais vivement conseiller cette lecture qui m'a enthousiasmée comme son auteure dont j'attends avec impatience le prochain roman. de plus, il convient de rendre hommage à Marie traductrice et éditrice qui a elle-même traduit et édité dans sa petite maison d'édition « le Nouveau pont » ce si beau roman dont elle a perçu l'âme profonde 👏🏻
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Caroline du sud, fin des années 50. Une vache et son petit, une mère et son enfant. Des histoires de vie et en filigrane de l'amour, beaucoup d'amour.

L'approche narrative est particulière et peut surprendre. Pour ma part, je suis conquise.
Je me "contenterais" bien de vous dire que d'autres lecteurs ont magnifiquement bien résumé ce livre avant moi ; je le pense vraiment.
Mais j'ajouterais surtout que plusieurs jours après avoir refermé le livre, je peine encore à poser quelques mots sur cette lecture tellement elle m'a fait ressentir de choses. Alors voilà, ce sera ça : je me "contenterai" d'ajouter que ce livre m'a profondément marquée et émue. Et croyez-moi, ça veut dire beaucoup.

Un grand merci à Babelio et aux éditions le Nouveau Pont pour m'avoir permis cette si belle découverte littéraire.
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