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Je voudrais tant que Mama Red sorte de la couverture du livre pour pouvoir enlacer son cou et sentir sous mes doigts le crin de son pelage. Lui demander à la fois pardon et merci d'avoir inspiré ce si terrible et beau roman à son auteure Bren McClain qui m'a profondément émue.

L'histoire indienne est devenue une légende et la conquête de l'ouest n'est plus que fumée. Place aux grands pâturages et à l'élevage intensif de boeufs dans la Caroline du Sud du début des années 50.
A côté de riches fermiers comme Luther Dobbins qui élève son fils de la seule manière qu'il connaît, c'est-à-dire par la violence, se tient la plus extrême pauvreté représentée par la courageuse Sarah.
Pétrie de bonté et de piété, de cette farine là dont elle cuisine le gruau pour son garçon, la peur de Sarah de ne plus savoir nourrir l'enfant dissimule une plus grande peur encore, celle de ne pas savoir l'aimer.

J'ai été éblouie par l'écriture de Bren McClain, férocement attachée à la terre et à ses valeurs qui n'exclut aucune espèce. J'ai aimé sa manière d'aborder l'apprentissage de l'amour maternel à travers les yeux de Mama Red qui expriment toute la simplicité d'aimer et de protéger, de respecter le bien être de l'animal, à nous les humains qui avons relâché le lien avec le vivant pour ne voir en lui qu'un bien de consommation.

Ce roman est aussi un témoignage précieux de cette période de l'histoire américaine rurale avec la ségrégation raciale et sociale en nous faisant vivre pendant une année de 1951 à 1952 , le projet H4 et le sort final du concours pour le bovin sélectionné.

Ce beau roman qui observe le monde de manière poétique sans édulcorer la dure réalité met l'accent sur l'héritage d'une enfance désaimée qui gangrène la vie adulte dont il faut vite se débarrasser comme d'un vieux vêtement qui pèse trop lourd sur les épaules.
Oui, un très beau roman fort et sombre, mais si lumineux dans les yeux de Mama Red.
Merci infiniment à Babelio et aux éditions le Nouveau Pont pour cette très belle lecture dans le cadre de la Masse Critique. Et merci à vous Mme Bren McClain de nous avoir offert ce beau partage d'amour et de compassion.
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Élever seule et sans le sou son enfant dans la Caroline-du-Sud des années 50 est une lutte quotidienne pour Sarah Creamer. Mais dans ce pays où l'élevage est roi, remporter le titre de grand champion de la foire annuelle au gras fait de vous un autre homme et remplit vos poches de plusieurs centaines de dollars, permettant d'envisager l'avenir différemment.

C'est cette perspective qui va conduire son fils Emerson Bridge à préparer et engraisser pendant un an Lucky, un jeune veau acheté à Luther Dobbins, le grand propriétaire du coin dont le fils LC prépare aussi le même concours. Et rapidement, Lucky est rejoint par sa vache de mère, Mama Red, dont l'attachement à son petit n'a d'égal que celui de Sarah à Emerson. Lucky est loin d'être favori, mais la bienveillance et l'obstination ne peuvent-ils pas remplacer l'argent et l'expérience ?

Tout cela est bien gentillet me direz-vous… Ça n'est pas faux, tellement le livre déborde de bons sentiments sur l'amour filial, le bien être animal, la construction d'un homme dans l'ombre de son père ou en l'absence de celui-ci, le quasi-esclavagisme persistant ou les destinées contrariées.

Mais ça fonctionne, et même plutôt très bien. Car la langue de Bren McClain est douce et belle (et donc bien traduite par Marie Bisseriex). Car l'auteure réussit à introduire dans son conte naturel un zeste de drame que l'on sent poindre sans savoir par quel angle il va survenir. Et surtout car l'approche psychologique travaillée de tous ses personnages (y compris la vache puisqu'elle nous livre ses pensées), les rend rapidement intéressants, même ceux qui ne le devraient pas.

Une belle découverte donc, une fois de plus issue des excellentes suggestions de Léatouchbook et de son PicaboRiverBookClub !
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Caroline du Sud, début des années 50. Sarah élève seule Emerson Bridge, le fils adultérin que son mari a eu avec leur meilleure amie, qui s'est suicidée le jour même de l'accouchement.
Pour subvenir à leurs besoins tout autant que pour que le garçon ait une compagnie, elle lui offre un veau à élever dans le but de gagner le concours du plus beau veau l'année suivante, dont le prix monte à plusieurs centaines de dollars.
Commence alors une année qui va chambouler la vie de la jeune femme et de son fils qui, par le biais de ce concours, vont faire des rencontres importantes.
Mama Red est la maman du veau et devient, elle , la confidente de Sarah qui reconnait en elle une maman comme celle qu'elle s'efforce de devenir pour Emerson Bridge.
Le roman dépeint bien le monde rural des années 50 en Caroline du Sud, avec la pauvreté d'un côté et la modernité des engins agricoles de l'autre, la violente injonction à la virilité qui détruit des vies.
C'est un roman à la fois touchant et sans concession qui donne une belle place à la nature animale.
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Ce roman devait figurer depuis un moment dans ma bibliothèque mais je ne l'ai acquis qu'il y a trois semaines et lu cette semaine. J'étais très curieuse de le lire d'autant plus qu'il a remporté le Prix Maya du meilleur roman animaliste en 2021, valeur sûre à mes yeux avec des sélections mettant en avant la cause animale.

Sarah est une jeune femme qui se voit confier la garde du nouveau-né de sa meilleure amie décédée, seulement elle n'a aucun instinct naturel et aucune envie de devenir mère. D'autant plus qu'il est également le fils de son mari Harold l'ayant trompé avec son amie justement. Bref une histoire qui commence mal et une héroïne pour qui tout va de travers. Elle est sans le sou et n'a pas de quoi nourrir son fils, tous les jours il part à l'école avec une demi-poire pour seul repas. Puis un jour elle entend parler d'un concours de foire de bétail où elle pourrait gagner beaucoup d'argent. Pour cela il lui faut trouver un veau, elle le trouve et son fils le nommera Lucky, il est donc séparé de sa mère de manière très précoce. C'est sans compter sur l'instinct maternel de la maman vache qui va tout faire pour le rejoindre et apprendre à Sarah ce qu'est l'amour envers son enfant.

Une très belle histoire avec un perpétuel questionnement sur notre façon de traiter les animaux non humains et encore plus ceux dits de consommation. Mama Red la maman de Lucky devient un exemple pour Sarah qui fera à son tour tout pour son fils adoptif qui lui aussi prendra soin de Lucky jusqu'au concours où il devra le présenter.
L'écriture est franchement plaisante et le rythme soutenu sans temps mort. Une très très belle découverte qui doit être lu par les amis des animaux non humains !
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Mama Red est un roman assez inclassable qui restera pour moi une belle découverte malgré quelques imperfections.
Mama Red c'est l'histoire de Sarah, devenue veuve prématurément, et qui n'est pas sure d'avoir en elle suffisamment d'instinct maternel pour savoir comment s'occuper d'Emerson Bridge, qu'elle a recueilli bébé au décès de sa mère et meilleure amie de Sarah.
Mama Red c'est aussi une vache, qui elle possède tant d'instinct maternel qu'elle est prête à se sacrifier pour sa progéniture... et qui va aider Sarah à mieux comprendre ce que veut dire élever un enfant.
Mama Red c'est une peinture de l'extrême pauvreté dans cette Amérique rurale des années 50... se réveiller le ventre vide et couper une poire en deux pour qu'elle fasse le petit-déjeuner et le dîner de son petit garçon.
Mama Red c'est un regard qui nous fait réfléchir sur les relations entre les homme et les animaux qu'ils élèvent, à une époque où on ne parlait pas encore de bien être animal.
Et enfin, Mama Red c'est une peinture très juste de différents personnages enfermés dans leurs contradictions et une vie qu'ils n'ont pas toujours choisie, du petit garçon trop sensible à l'homme pas assez viril, de l'épouse qui s'est laissée maltraitée par son mari et s'oublie dans l'alcool au pauvre devenu riche qui ne peut s'empêcher de se sentir un imposteur.
Il y a tout ça dans ce beau roman et surtout beaucoup d'émotion, de sensibilité et de justesse. C'est un livre qui parfois vous brise le coeur en racontant des choses si dures avec tant de douceur.
Seul petit bémol pour moi, j'ai été gênée par le choix de la traductrice de traduire de manière la plus littérale possible, en collant au texte original et aux expressions anglaises qu'elle transpose telles quelles en français. J'ai trouvé que cela nuisait à la fluidité du texte, il y a parfois des phrases qui sont à la limite du compréhensible en français ou des dialogue qui ne sonnent pas du tout naturel et que j'ai été obligée de relire plusieurs fois pour comprendre. L'éditeur a aussi laissé passer quelques vilaines fautes de grammaire qui font mal aux yeux... dommage.
Cela reste une très belle lecture, que je n'aurais sans doute jamais découverte sans Babelio (merci aux précédents lecteur pour leurs belles critique) et que je vous recommande chaudement.
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Attention, petit bijou ! Déjà, de nos jours, centré son roman, sur un animal, qui plus est une vache et son veau, quelle idée ! Mais quelle belle idée...

C'est doux et dur à la fois, c'est plein de douceur et d'empathie, mais en même temps, les sujets plus durs ne sont pas mis à l'écart pour autant. J'ai vraiment été remuée par cette lecture.

Je ne suis pas certaine qu'à la vue de la couverture et du résumé, je serais spontanément aller en librairie vers ce livre, mais j'aurais certainement loupé un très bon moment.

Merci aux Éditions le Nouveau Pont pour ce roman, ainsi qu'au Picabo River Book Club. Ce livre était normalement accompagné d'une rencontre qu'à mon plus grand désespoir, j'ai raté, car l'auteur avait l'air exceptionnellement humaine.
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Comme tous les lecteurs passionnés, dès que je sors de notre petit cercle, j'ai le droit à cette sempiternelle question : mais pourquoi donc lis-tu autant ?

La réponse pour moi est double : pour me réfugier dans mes genres et univers de prédilection - le roman noir, la grande saga sur plusieurs décennies avec "petite histoire dans la grande", le nature writing, le roman à portée sociologique - mais aussi pour être perturbée dans mon confort de lecture, être déstabilisée puis happée irrésistiblement et découvrir que oui, même en lisant beaucoup et depuis longtemps, on peut être profondément bousculée par un livre. Et cela a été le cas avec Mama Red de Bren McClain. Je vous raconte....

J'ai lu ce livre par curiosité au départ, en n'en attendant pas grand chose de précis, ni en bien ni en mal. La 4e de couv est énigmatique, c'est un premier roman, une jeune maison d'édition sans image précise associée (du moins pour moi)... le début est quelque peu déstabilisant puisque sur les deux personnages principaux, l'une est une vache, Mama Red, dont le nom a donné son titre au livre. Oui UNE VACHE...et, même si j'aime le nature writing, c'est quelque peu inusité voire perturbant pour une citadine comme moi. J'étais donc intriguée...mais la qualité de la plume est là d'emblée et j'ai poursuivi ma lecture, en étant de plus en plus émerveillée, puis happée, enroulée, entraînée à l'intérieur du livre.

Il y a tant de choses dans ce livre excellemment traduit par Marie Bisseriex. Nous sommes en Caroline du Sud, dans les années 40 et 50, nous suivons à la fois Sarah, qui s'est retrouvée avec un fils adoptif presque par hasard, veuve ensuite très vite, qui aime son fils mais ne sait pas comment "être une bonne maman" et Mama Red, qui incarne la quintessence de la fibre maternelle. Pour gagner de quoi nourrir son fils, Sarah décide d'acheter un veau afin que son fils puisse le dresser et gagner le prix d'un concours local organisé par un éleveur peu scrupuleux. Ce veau que lui vend ce même éleveur a pour maman Mama Red. Ainsi ces deux là, Sarah et Mama Red, vont-elles être amenées à se rencontrer.

En voyant ainsi le sentiment maternel incarné par Mama Red, Sarah va enfin libérer ses émotions, oser des gestes affectueux, alors qu'elle était persuadée depuis toujours "n'avoir aucune once de fibre maternelle en elle". C'est aussi l'occasion pour elle de raviver ses souvenirs : son enfance auprès d'une mère glaciale et castratrice, sa rencontre avec Harold, son amitié avec Maddie, la naissance de son fils, Emerson Bridge... Petit à petit, les blancs dans le roman se remplissent et la psychologie des personnages s'éclaire, notamment celle de Sarah, avec infiniment de subtilité et de sensibilité.

Sarah va aussi se découvrir des trésors d'ingéniosité et d'énergie pour mener à bien avec son fils l'entraînement du veau, auquel elle ne connaît rien au début... Une mission d'autant plus délicate que l'abattoir attend chaque année le vainqueur au même titre que les autres... et Ermeson Bridge, s'est très vite attaché à son veau.

En plus de Sarah et de Mama Red, nous suivons des personnages tous plus justes et vrais les uns que les autres, l'éleveur Luther Dobbins "Big LC" , son fils "Petit LC", sa femme Mildred, le propriétaire de la maison de Sarah auprès de qui celle ci a des arriérés de loyers et qui se rêve éleveur.

C'est l'un des livres les plus originaux et les plus poignants que j'ai lus. L'émotion est magnifiquement présente et remarquablement dosée. Et l'amour filial, surtout l'attachement maternel est - c'est suffisamment rare pour être signalé - très très joliment traité, comme l'est aussi cette cause juste mais très galvaudée aujourd'hui du bien être animal sans oublier une dénonciation des inégalités sociales et du dénûment que ne renierait pas John Steinbeck. Au nature writing, j'ajoute désormais le farm writing parmi mes genres de prédilection.

Un grand merci à Léa Touch Book du Picabo River Book Club et aux remarquables éditions le nouveau pont pour cette superbe lecture
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Des vaches et des hommes

« Mama Red » se lit comme un vieux classique de littérature américaine.
Cette impression ne m'a pas lâché durant toute la seconde moitié de ce roman, qui pourtant m'a dans un premier temps quelque peu désarçonné.

Si je vous dis que c'est un livre raconté en partie à travers les yeux d'une vache, vous risquez de vous dire que c'est un parti pris qui peut facilement viré au ridicule.
Hors Bren McClain a bien fait de prendre ce risque. Ce livre s'est faufilé en moi. Cela a commencé doucement mais c'est petit à petit devenu profond, comme si l'auteur me disait "Je vais te faire ressentir des choses, même si tu ne le vois pas arriver".
Alors clairement c'est bizarre au début, et il faut un moment pour se familiariser avec ces intermèdes de narration bovine.
Il faut aussi un moment pour appréhender les personnages, pour comprendre qui ils sont et ce qu'ils représentent les uns pour les autres.

Début des années 50 dans la campagne de Caroline du Sud, Sarah Creamer doit élever seule et dans une extrême pauvreté un enfant qui n'est pas le sien.
Je ne vous en raconterai pas plus (vous trouverez tout de même en commentaire le résumé éditeur), juste vous dire que c'est un livre fantastique sur l'amour, l'apprentissage, l'instinct maternel et le sacrifice. Une histoire profondément humaine où les personnages sont complètement développés et l'atmosphère parfaitement capturée. Il explore les forces et les limites de l'amour parental, le pouvoir de guérison du lien humain-animal, et les dilemmes éthiques liés à l'élevage d'animaux pour se nourrir.
Une histoire de pardon, de force et de persévérance.

« Mama Red » est un de ces livres intrinsèquement beau parce qu'il porte en lui quelque chose d'universel.
Quelque chose qui vous brise le coeur et qui vous le soigne aussi.

Traduit par Marie Bisseriex.
Lecture dans le cadre de Masse Critique.
Merci Babelio pour cette si jolie découverte.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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En premier lieu, je tiens à remercier les Éditions le Nouveau Pont qui m'ont fait parvenir ce roman, en vue d'une rencontre prochaine avec l'auteure, dans le cadre du Picabo River Book Club.
22 juin 1944, Anderson, Caroline du Sud. Mattie met au monde un garçon, qu'elle abandonne à sa soeur Sarah, âgée de vingt-six ans. 8 novembre 1950, une vache Hereford met bas un veau et une génisse qui hélas sera tuée par des busards. Année 1951, Sarah n'arrive plus à nourrir Emerson Bridge qui a maintenant sept ans. Harold son mari est au chômage et meurt subitement.
Prise à la gorge, une seule solution pourrait mettre fin à leur misère : le gain de 680 dollars pour le prix du Grand Champieen. Pour cela, il leur faut impérativement se procurer un veau et le préparer au concours, malgré un dénuement total. Non loin de là, le riche et rude fermier Dobbin a décidé que son fils, LC Junior, se devait de remporter ledit Grand Champieen, comme l'a toujours fait son frère Charles avant lui. Pas question que le garçonnet ne soit pas à la hauteur ! …
C'est l'histoire de deux familles en mal d'amour. de deux mamans dont l'une appartient à la race humaine et l'autre à la race bovine … Un zest de Zola, une pincée de Steinbeck … le style et l'écriture peuvent surprendre mais l'émotion reste intacte. Un premier roman qui interpelle, incontestablement !
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Dans une ferme de Caroline du Sud, Sarah doit assumer un rôle de mère lorsque sa meilleure amie lui confie son bébé. Or Sarah a très peur de ne pas savoir s'y prendre, sa propre mère lui ayant rabâché qu'elle ne valait rien, et qu'elle n'aurait jamais d'instinct maternel.
Mais lorsqu'elle devient veuve et sans le sous, elle est prête à tout pour subvenir aux besoins du petit garçon ; aussi lorsqu'elle apprend qu'un concours organisé lors de la foire au bétail peut faire gagner beaucoup d'argent, elle se procure un veau, espérant que le petit Emerson Bridge pourra en faire le Grand Champion de l'année. le soir suivant l'achat, la mère du veau parcourt 6 kilomètres pour venir retrouver son fils ; ce sera auprès de Mama Red que Sarah trouvera un modèle d'amour maternel à suivre.
Mais la concurrence est rude, et l'éleveur Luther Dobbins est lui aussi prêt à tout pour gagner, y compris à employer des moyens peu vertueux…
J'ai été totalement emportée par l'histoire de Mama Red, charmée par la belle écriture de Brenda McClain très bien restituée par Marie Bisseriex, émue par ses personnages plus ou moins lumineux, qui font ce qu'ils peuvent pour se construire malgré la rudesse de leurs enfances, impressionnée par la richesse et la profondeur des thématiques évoquées.
La maternité est bien sûr au centre du roman : l'instinct maternel est ici incarné par Mama Red à qui l'autrice a la bonne idée de donner la parole au fil des chapitres. Mais Sarah est extrêmement touchante dans sa volonté de bien faire et les trésors d'amour qu'elle déploie pour le petit Emerson, et l'idée de prendre une vache pour modèle est traitée avec finesse.
Sarah doit se débattre avec toutes les vacheries que sa propre mère lui a assénées pendant son enfance, et même si elle manque totalement de confiance en elle, elle incarne la bonté. Elle comprend vite que la nourriture n'est pas la seule chose dont un enfant a besoin pour grandir et s'épanouir, et se souvient qu'elle était une petite fille « grosse » car la nourriture était tout ce que sa mère avait à lui donner.
La paternité est importante également : d'un côté on assiste aux séances brutales de l'éducation virile que Luther Dobbins souhaite donner à son fils, car c'est comme ça qu'il a été lui-même élevé, alors qu'au fond de lui il aimerait créer d'autres rapports père/fils. En parallèle la parole est donnée à son fils LC, totalement déchiré entre son envie de rester un petit garçon et ce que son père attend de lui.
Ike Trasher est un personnage masculin lui aussi totalement détruit par son père qui lui reprochait de manquer de virilité. Une virilité qu'il essaie de trouver en adoptant un look à la Roy Rodgers et en veillant sur Sarah et son fils.
Le bien-être animal est également très important dans le roman : lorsque Sarah et Emerson apprennent que s'il devient le Grand Champion, leur boeuf Lucky sera vendu à l'abattoir ils ne souhaitent plus concourir. Sarah veille au bien-être de Mama Red ; la scène de la mise à bas à la fin du roman est superbe et ferme la boucle, renvoyant à la première scène du roman où Sarah aidait son amie à accoucher.
Mama Red est un très gros coup de coeur, et je garderai ses personnages (à 2 ou 4 pattes) en tête longtemps.
Je remercie Léa et les membres du #PicaboRiverBookClub de m'avoir fait connaitre cette merveille !
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