Gloria est morte. Une balle dans la tête. Dès les premiers mots, le ton est donné, on connait le coupable et l'intrigue est résolue. Pas si sûre. Il nous reste le mobile. Pourquoi Robert l'a-t-il tuée? Lors de son procès, dont les phrases de la sentence sont parsemées dans tout le récit, Robert revient sur sa rencontre avec Gloria et leur folle aventure au marathon de danse.
Là où danser n'est plus un plaisir mais un calvaire. Où les jambes bougent seules, où les participants se concurrencent pour rester sur la piste. Où les règles absurdes les tiennent debout: dix minutes de repos toutes les heures et demi. Pendant ces dix minutes il faut faire des choix, soit dormir, manger, ou se faire masser. Les participants font alors des concessions soit sur leur sommeil ou leur santé.
On pourrait croire à un mauvais jeu à la
Stephen King comme dans
Marche ou crève mais il s'agit bien ici de véritables marathons de danse organisés aux Etats-Unis dans les années 20 en plein dans la crise économique. Les jeunes hommes et jeunes femmes étaient prêts à tout pour manger. Les marathons de danse offrait ce « confort »: ils mangeaient , ils dormaient sur place et s'ils gagnaient, ils pouvaient empocher 1000 dollars. Comment refuser?
Dans un style fluide, ce classique de 1946 décrit une période noire de l'Amérique tant idéalisée. le rêve américain se détériore peu à peu. Robert a encore de l'espoir, il arrive à imaginer sa vie après cette épreuve mais ce n'est pas le cas de Diana, qui s'enfonce de plus en plus dans la mélancolie. Les personnages nous apparaissent de plus en plus fragiles alors que les organisateurs veulent donner toujours plus de spectacle.
C'est un roman percutant ancré dans ce que vivait les jeunes américains de l'époque, convaincus des bienfaits de ces marathons pour enfin se faire remarquer et gagner de l'argent.
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