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3,91

sur 606 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un roman noir, très noir.
États-Unis, Hollywood. On est dans les années 30 et la crise économique est encore bien là. Pour essayer de gagner un peu d'argent, des couples participent à des marathons de danse, épreuves se déroulant sur plusieurs semaines, avec 10 minutes de pause toutes les deux heures; le reste du temps les participants ne doivent pas rester immobiles. Et quand l'assistance est trop clairsemée, pour renforcer l'attractivité du spectacle, on ajoute tous les soirs un derby, où les couples doivent rivaliser de vitesse sur la piste pour ne pas finir à la dernière place, synonyme d'élimination directe.
Certains sont des professionnels, qui vont de marathon en marathon, certains des paumés qui y voient la possibilité de manger à leur faim pendant toute leur participation, et éventuellement de toucher le gros lot.
Robert et Gloria sont de ceux-là. Ils essayaient de percer dans le cinéma, sans succès. Robert veut y croire, Gloria n'y croit plus, pas plus au marathon qu'à la vie.
Roman noir et désenchanté qui fustige cette exploitation de la misère, qui montre bien avant l'heure de la télé réalité comment le malheur des uns pouvait servir les autres et faire leur richesse.
On sait dès le début qu'ils ne s'en sortiront pas et malgré tout on voudrait y croire. Pas De miracle !
Merci à Sylvie (Sylviedoc) dont la critique m'avait donné envie de découvrir le livre, bien qu'ayant vu le film, ce que je fais très rarement. Les images m'en sont d'ailleurs restées en tête tout au long de ma lecture.
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Hollywood, avant la seconde guerre mondiale.
Au tribunal, un jeune homme est accusé d'avoir tué Gloria Bettie. Sa seule défense est qu'il l'a fait à sa demande, pour lui rendre service.
Avec un parcours semé d'embûches et d'échecs, il faut croire que ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Tous les deux la tête dans les étoiles à rêver de devenir actrice pour elle ou réalisateur pour lui, Robert et Gloria sont finalement restés de simples figurants en attendant le rôle de leur vie qui les propulsera au sommet. Mais, voilà, en attendant, il faut bien gagner sa croûte et l'occasion qui s'offre à eux est alléchante. Il leur suffit, en effet, de danser le plus longtemps possible avec seulement dix minutes de pause toutes les deux heures pour pouvoir gagner 1000 dollars et pourquoi pas, par la même occasion, se faire remarquer par un producteur parmi le public. le pari ne semble pas les effrayer. Et pourtant, bien au delà du marathon de danse, c'est à des désillusions et des déconvenues que nos danseurs amateurs seront confrontés...

Horace Mc Coy nous livre un roman noir, désenchanté sur la société américaine de l'avant-guerre. Plus qu'un marathon de danse, c'est un véritable combat contre le temps, une lutte envers les autres et soi-même. Devant un public avide de sensations fortes et de spectaculaire, devant des juges relançant à tout va la machine infernale, devant des organisateurs peu scrupuleux cherchant le sensationnel, tous ces couples vont bon gré mal gré se donner en spectacle, quel que soit le prix à payer et la cruauté du jeu. Ce marathon de danse s'apparente bien plus à une véritable descente aux enfers, une sorte de télé-réalité. L'auteur nous livre une image bien triste et sinistre de cette société, un véritable drame social et humain dénonçant ainsi le fameux rêve américain. D'une écriture incisive, alternant habilement les passages au tribunal et le marathon, ce roman au scénario de prime abord classique révèle toute l'absurdité et le désoeuvrement humains.

On achève bien les chevaux... une petite danse ?
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« On achève bien les chevaux » de Horace McCoy est un roman court mais percutant.
Son histoire se déroule dans l'Amérique des années 30, c'est-à-dire en pleine dépression et l'on est à des milliers d'années lumières de ce que certains qualifiant du grand rêve américain.
Ce livre raconte la rencontre dun'homme, Robert et d'une femme, Gloria.
Tous deux cherchent à faire carrière dans le cinéma dans le contexte social difficile de l'époque. Si Robert s'accroche encore à l'espoir de se faire un nom dans la réalisation, Gloria, elle, après avoir voulu être actrice, traine son mal de vivre avec elle. Désabusée, elle n'attend plus rien de la vie et traine ce désespoir qui lui colle à la peau partout avec elle.
Un peu par hasard, sans trop y croire, ils s'inscrivent à un concours de danse. A leur propre surprise ils passent plusieurs séries d'éliminatoires et s'accrochent, plus pour ne pas perdre que pour gagner…
Ce concours est suivi par les médias et une foule de personnes avides des derniers scoops et du spectacle qui s'offre à eux.. On pourrait vraiment faire le lien, quelques décennies plus tard avec tout ce qui a trait à la télé réalité car les comportements humains n'ont finalement pas changé du tout …
Un roman sombre, je dirais même noir, avec une jeune femme qui est vraiment à l'image de toutes ces personnes désespérées et au fond du gouffre à cette époque.
Le style de l'auteur est accrocheur, fluide et terriblement efficace. Un livre qui laisse une impression durable, même après avoir tourné la dernière page…
Encore merci à mon amie Siabelle, sans elle, j'aurais surement encore attendu fort longtemps avant d'entamer la lecture de ce très beau livre.


Challenge ABC 2019/2020
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Robert et Gloria se sont inscrits à un des nombreux marathons de danse qui fleurissent durant les années post crise de 1929 aux Etats-Unis. Ils ne se connaissaient pas avant mais font équipe pour toucher les mille dollars promis aux vainqueurs de ce marathon; les règles du jeu, très simples : rester les derniers sur la piste, n'ayant droit qu'à quelques coupures pour le sommeil ou la toilette et se faire soigner : douleurs aux pieds, au dos dans tous les muscles sont la rançon de cet évènement qui s'apparente plus à un combat de gladiateur qu'à une spectacle glamour.
Avec On achève bien les chevaux, Horace Mc Coy dresse un portrait sauvage et cruel de la société américaine sortant de la crise économique, prétexte à exploiter les instincts les plus animaux d'un public en perpétuelle quête de sensation, l'animateur organise de vrais mariages publics, des challenges de vitesse sont organisés, après plus de centaines d'heures sur la piste, exacerbant les tensions entre les concurrents, excitant les plus sadiques, certains craquent...
L'histoire se déroule par flashbacks, par la voix de Robert qui revoit les épisodes qui ont conduit au drame, au rythme du rendu du jugement du président du tribunal.
Un roman court et puissant.
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Un p'tit peu plombant. Un marathon de danse, ici, ce n'est pas que de la joyeuseté en fait. Dans une ambiance post-crack boursier de 1929, la raison qui pousse nos protagonistes à s'y inscrire, ce n'est nettement pas la passion de la danse, c'est plus prosaïquement qu'ils sont fauchés. Rien de flamboyant, il faut tenir, malgré la fatigue, les crampes, les malaises, dans un truc plutôt genre poisseux et mercantile, sans trace d'éclat style beauté libératrice de la danse. Et surtout, la partenaire du narrateur, Gloria, broie sévèrement du noir, obsédée par l'idée qu'elle préfèrerait être morte, et que d'ailleurs ce serait mieux pour tout le monde. Elle a bien tenté de se suicider, mais sans succès, et n'a pas le courage de recommencer - pas faute pourtant de penser que la mort serait le seul moyen de la soulager de sa misère.
🎵I'm tired of living, and afraid of dying 🎵
Et pour rendre les choses encore plus réjouissantes, dès le début on voit notre narrateur jugé pour le meurtre de Gloria, ce qu'on ne risque pas d'oublier vu que les chapitres sont lugubrement ponctués par des bouts de la sentence prononcée contre lui.
N'empêche, on se laisse prendre par cette atmosphère certes un brin désespérante, mais qui sonne si juste et qui nous laisse tout songeur même une fois refermé le livre.
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Horace McCoy ( 1897 – 1955 ) , comme tant d'autres au pays de l'Oncle Sam , n'obtint jamais la reconnaissance eu égard à son rang . Témoin et acteur de la grande dépréssion des années 30 , il sortira un premier roman ( They shoot horses , don't they ? En 1935 ) corrosif et acerbe qui ne trouvera jamais son public . Atteint d'une crise cardiaque , il disparaitra à l'age de 58 ans dans l'indifférence la plus totale...
L'Aaaaamériiiiqueeee , l'Aaaaamériiiiqueeee , je veux l'avoir...Joe ? Non rien...

On acheve bien les chevaux , c'est avant tout une rencontre...Pas une belle rencontre mais de celles qui vous font longtemps regretter le jour pas béni de son avènement...Robert , figurant désoeuvré courant le cacheton dans un Hollywood moribond , et Gloria , pseudo actrice au chomage surnommée Patte de Lapin , Bout en train , Bleu Bonheur...La joie de vivre désincarnée...
C'est avec un entrain limité qu'ils décideront de s'inscrire au marathon de la danse , pitance et dodo assurés avec à la clé , 1000 $ aux vainqueurs ! Et pourquoi pas , peut-etre , l'occasion de se faire remarquer par un producteur pour ces Ginger et Fred désenchantés...

Par le biais de ce court récit , McCoy tire à boulets rouges sur ce pays des possibles et dégomme le reve Américain en un peu plus de 200 pages ! A chaque époque ses jeux du cirque . Les gladiateurs sont morts , place à ces forçats de la danse qui ne sont pas sans rappeler nos délicieux programmes de télé-pseudo-réalité , odes à la vacuité et la bétise la plus débilitante . Lelay , il y a peu , vendait du temps de cerveau humain disponible...A défaut de vendre du reve...Qui a dit cynique ? Mais revenons à nos moutons...chevaux...
Robert est jugé pour meurtre . A l'énoncé de la sentence , il se souvient de Gloria et de tous les évenements l'ayant conduit à comparaitre . Il se rappelle le marathon , il se remémore l'enfer...
A ma droite , les nantis , odieux spectateurs voyeurs d'une misere qui s'expose .
A ma gauche , les forçats de la vie prets à tout pour s'en sortir ou tout du moins , prolonger un peu plus leur agonie...
McCoy a su trouver le juste équilibre sans en faire de trop . Il nous immerge dans ces concours d'un autre temps , sans susciter le moindre ennui , et ce par le biais d'idées novatrices à meme de relancer continuellement l'interet du public et par ricochet , celui du lecteur ! Aucun temps mort...Organisation d'un pseudo mariage , instauration de derbys éliminatoires , tout est bon pour attirer et fideliser le chaland . le sponsoring est également de la partie , on a rien inventé...
L'on suit ces amitiés qui se font et se défont , ces rivalités qui explosent au rythme infernal d'une musique qui ne s'arrete jamais pour le plus grand plaisir de l'assistance qui ne vibre , elle , que pour la mise à mort annoncée de ces galériens du dancefloor...Au fur et à mesure , Robert se prend au jeu quand Gloria n'aspire plus qu'à lacher prise et souhaiter disparaître définitivement .
Une écriture envoutante . McCoy , astucieusement , joue avec le lecteur en alternant les évenements dramatiques inhérents à une telle compétition et le délibéré du proces . Malin . Les corps souffrent , les ames pas moins . 144 couples au départ , il ne doit en rester qu'un ! Ça vous rappelle quelque chose ?
Boudé à sa sortie pour cause d'attentat patriotique ( faut pas casser les reves , le ricain est susceptible...) , ce magistral récit retranscrit admirablement les affres d'une génération prete à tout pour s'en sortir , meme au pire...Il pose également la question du suicide assisté , frein supplémentaire au succés éditorial dans une Amérique dévote en diable . Si , si , c'est possible ;)

On Acheve Bien les Chevaux  , c'est comme le tres bon café : noir et intense ! Tu danses ?
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La fin est prévisible, la fin est aussi tragique qu'inéluctable. La fin nous est dite dès le début. Mais la fin nous saisit d'horreur tant elle fait écho au désespoir.

On achève bien les chevaux m'a fait penser aux Raisins de la colère de Steinbeck. La force et la fragilité de l'espoir, de tous ces laissés pour compte sur le bord de la route où la roue de la vie est mue par le fric. Celui qui vous donne le droit de survivre, de manger.

Cela m'a fait penser aussi à Des souris et des hommes du même auteur que je tiens en grande estime, pour cette fin qu'on voit venir, qu'on sait venir et qui est une souffrance autant qu'une libération.

Une lecture marquante mais cruelle. Choisissez bien votre moment, car inutile de préciser qu'elle vous remuera.
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Une curieuse lecture. La satire d'une société malsaine et cruelle. Je ne connaissais pas du tout ces marathons de danse se déroulant suite de la grande dépression où les gens étaient désespérés pour de l'argent et de la nourriture gratuite. C'était en fait très triste, une forme de torture basée sur le désespoir des gens, donnée en spectacle. le roman est assez moyen mais le fond est passionnant.
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Parfois les oeuvres sont plus célèbres que leurs auteurs. Beaucoup ont déjà entendu parler d' "On achève bien les chevaux" , mais combien (et moi le premier il y a peu) savent que c'est Horace McCoy qui en est l'auteur. L'hypothèse évoquée par la bio en début de volume pour expliquer cet état de fait est que McCoy montre l'envers du rêve américain et que ses compatriotes ne le portent donc pas dans leur coeur.

Il est vrai qu'à la lecture de ce roman, j'ai pensé à la fois à Marche ou crève de Stephen King ou aux peplums comme les Derniers jours de Pompéi. Le plus terrible c'est que l'histoire est bien plus réaliste que celle de King, et bien plus contemporaine que les jeux romains et leur sauvagerie. Sous des dehors plus civilisés, c'est bien l'éternelle soif de sang que dépeint ici McCoy, renforcée par la pauvreté qui touche plus fortement les jeunes en cette période de Grande Dépression.

Le talent de l'auteur est aussi de se faire confronter chez ses deux personnages principaux deux caractéristiques fondatrices de l'être humain: l'espoir de lendemains plus ensoleillés (littéralement à certains moments) chez l'un, et le pessimisme le plus noir, le plus désabusé, le plus inamovible chez l'autre.

Côté narration, l'auteur ne se contente pas du classique retournement, en nous donnant la fin de l'histoire dès le début du livre. Cette fin, il la distille tout au long, il la rend omniprésente en l'introduisant à chaque début de chapitre, de façon furtive mais obsédante.

Le style est lui concentré quasi uniquement sur les dialogues et l'action, entrecoupé par les réflexion du narrateur entre crochets... mais réflexion du narrateur du présent, celui qui comme nous connait le dénouement, et regarde donc toute cette histoire avec tout le désespoir qu'il a acquis par contagion, par contamination... et sans doute aussi par confrontation à la réalité.

Je ne suis pas particulièrement attaché à l'American Dream... et je mettrais donc bien volontier Horace McCoy dans ma liste pour une prochaine relecture !


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ce jeune homme agréable
va t il sauver sa collègue de danse
lors d'un concours ?

Je ne dirai rien sauf que ce moment de quelques pages
se lit d'une traite
l'écriture est agréable à lire
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