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EAN : 9782020516747
208 pages
Seuil (01/01/2001)
3.97/5   19 notes
Résumé :

Omar, le jeune héros de La Grande Maison et de L'Incendie, est devenu un adolescent grave et réfléchi. Il fait son apprentissage chez les tisserands.

C'est dans un sous-sol à l'air raréfié, où la misère montre son visage émacié, qu'il va le mieux approcher du malheur secret de son pays. Nous sommes en 1940 et la guerre est encore trop loin pour que sa rumeur parvienne aux oreilles du jeune Omar.

Mais il écoutera les interm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le métier à tisser, le dernier tome de la trilogie Algérie, est celui que j'ai le plus apprécié. Après un été passé à la campagne, Omar retourne à Tlemcen. Là, il retrouve sa famille, sa mère et ses soeurs, mais aussi et surtout des conditions de vie toujours pénibles. Pour aider à subvenir aux besoins de la famille, il doit travailler dans un atelier de tisserands de Mahi Bouanane. Un peu contre sn gré mais, à quatorze ans, il doit faire sa part. Enfin, il joue un rôle important, principal ! L'auteur décrit très bien son travail. « Il travaillait depuis un moment, enveloppé par le bourdonnement grave d'un rouet. Les battements des peignes se chevauchaient l'un l'autre et alternaient avec les cris brefs des navettes. Il écoutait cette rumeur, écoutait le bruit doux, frôleur, de son dévidoir. La veille, il était libre, il courait, toute bride lâchée, dans les rues. Et voilà que son existence avait l'air d'être tranchée par un coup de couperet. Une subite tristesse le saisit. »

Pendant ma lecture, je pensais constamment à Émile Zola, les Rougon-Macquart et tous ces romans naturalistes ou réalistes. Mohammed Dib décrit avec habileté l'atelier où est employé le jeune Omar (une cave !), ses relations avec les autres employés, le vécu et les petites histoires de chacun mais surtout les conditions de travail. « Dans l'atmosphère confinée, étouffante, une griserie s'insinuait qui montait à la tête. » Mais ces jeunes Algériens sont habitués à un monde dur, ils continuent. « N'oublie pas que nos frères ont le don de s'accoutumer à tout, que leurs misères ne les touchent même plus ! » Mais l'auteur parvient à dépeindre la misère sans tomber dans le misérabilisme. Jamais je me suis dit, c'est trop, j'arrête. C'est qu'il y a parfois, souvent, de ces petits moments, des étincelles d'espoir qui permettent de continuer. Ne serait-ce que l'arrivée du printemps ou peut-être le début d'une amitié nouvelle.

Quand il n'est pas à l'usine, Omar déambule dans Tlemcen. Là, il croise le chemin de mendiants qui encombrent les rues, il rencontre des amis à la fontaine du Lion sur la place du Beylick, il entend les rumeurs de la guerre, du gouvernement de Vichy. Enfin, Omar grandit, il réfléchit et il change. le garçon n'est plus que le personnage récurrent d'une suite sans fin de péripéties sympathiques mais anodines à la Poil-de-carotte ; il est le personnage principal d'une histoire qui lui permet d'évoluer psychologiquement. « Les jours s'écoulaient, Omar mûrissait. […] Il avait acquis une bonne dose d'expérience depuis qu'il travaillait ici. Les mauvais traitements n'avaient plus autant d'effet sur lui qu'aux premiers jours. Il avait appris à se défendre. » Avec ce roman, Mohammed Dib termine en grand sa trilogie, je suis presque déçu que son histoire s'arrête là finalement.
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" le Métier à tisser" est le troisième livre de la trilogie de Mohamed Dib,
trilogie composée de : "La Grande Maison", " L' Incendie" et " le Métier à
tisser" .
Omar qui était un enfant dans le premier roman, est devenu un jeune
homme mâture , réfléchi et posé .Il entre comme apprenti chez des
tisserands d' où le titre du roman :"Le Métier à tisser" .C' est, presque la fin
des années trente et l' année 1940 est là .C' est dans cette atmosphère très
dure, tendue et où les Algériens font face aux difficultés quotidiennes de la
vie, et, les problèmes n' en manquent pas : le chômage, la maladie, la
faim, l' ignorance . C' est une population malheureuse, abandonnée a
elle-même , écrasée par tous les maux qui découlent de la colonisation .
Avec ce roman, Mohamed Dib montre que c' est tout un peuple qui
tend la main non pour mendier mais pour saisir une autre main fraternelle.
Réussira-t-il dans cette tentative ? Telle est la leçon de ce roman qui nous
parle à voix humaine d' un temps prochain proche et lointain où toute
blessure pouvait encore être guérie. C' est une leçon d' espoir ?
Avec cette trilogie, Mohamed Dib a essayé de montrer ce que la
majorité des Algériens ont enduré mais ont cru qu' un jour viendra où ils
seront libres et goutteront la joie de l' indépendance et de la liberté .
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Troisième volume d'une trilogie.
Je n'ai pas lu les deux précédents.
C'est la guerre, la misère en Algérie. Des milliers de mendiants envahissent la ville.
Omar entre en apprentissage dans un atelier de tissage. A l'écoute des ainés, il découvre, selon qui s'exprime, la colère, la résignation, la révolte, la détermination…..
Il ya a beaucoup de philosophie et de poésie dans ce roman.
Mais je l'ai trouvé répétitif et à vrai dire, un peu ennuyeux.
Il faut dire qu'il date de 1957 et a peut-être un peu vieilli.
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«Le Métier à Tisser». Exit le roman de témoignage. C'est la Grande guerre et une plus grande misère. Les populations des campagnes (où «même les oiseaux de seigneur Dieu y meurent de faim»), affamées, déjà sur- exploitées, fuient vers la ville pour y quémander ne serait-ce qu'un quignon de pain rassis… déjà bien rare. le choc. La découverte d'autres Algéries... autour d'un métier à tisser, au fond d'une cave. Et, l'exploitation par un frère de religion. Des réflexions. Des discussions. Parfois des heurts brutaux et des coups de folie. La solution jaillit : «Il n'y a que l'action qui paie».
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Un livre intéressant et qui se lit assez facilement, mais pas un vrai coup de coeur.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Je veux [que les hommes] apprennent à ne vouloir qu'un seul bonheur : la liberté.
- Il y a le bonheur de vivre... Revivre... Tout simplement.
- Tu divagues!
- Tous les hommes pourtant désirent ce bonheur.
- Il n'y a pas d'âme dans tout ça! Ce qu'il faut, c'est réapprendre à se sentir libre. Et la soif de vivre renaitra.
- Il faut ouvrir les yeux et voir...
Hamedouch éclata de rire.
- Le monde est dur, dit-il en frappant du poing contre le mur. Tous ceux qui aspirent à des idées élevées, généreuses, s'y briseront. Ne soyons pas surpris si l'épuisement avant de commencer la lutte se montre chez nous...
Ses paroles perçaient le coeur d'Omar.
- N'oublie pas que nos frères ont le don de s'accoutumer à tout, que leurs misères ne les touche même plus!
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-Il y a des moments où le cœur n 'est pas à l 'ouvrage ,les mains savent quoi faire , mais l 'esprit est ailleurs :alors l 'inquiétude monte en nous .La patience ne nous satisfait plus , " L 'homme disent certains ,est ceci et cela ."L 'homme ,l 'homme ! Ils ont plein la bouche . Amis de quel homme s 'agit-il , je voudrais bien le savoir ! S 'agit-il de Pétain ? De Rothschild ? Ou s 'agit-il de moi ? Il faut parler clairement , ne pas tout mettre dans le même sac .Et surtout ne me faites pas croire que je suis comme celui qui possède la moitié d 'une province Ne me faites pas croire non plus que je suis souffre ...parce que je suis né pour souffrir .Je suis un homme comme un autre !
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Omar ,le jeune héros de "La grande maison" et de"L'incendie",est maintenant devenu un adolescent grave et réfléchi .Il fait son apprentissage chez les tisserands .
C'est dans un sol à l'air raréfie ,où la misère montre son visage émacié qu'il va le mieux approcher du malheur secret de son pays .Nous sommes en 1940 et la guerre est encore trop loin pour que sa rumeur parvienne aux oreilles du jeune Omar .Mais il écoutera les interminables discussions entre les tisserands toujours à l’affût d'une espérance ;il apprendra combien il est difficile pour une
communauté écrasée par le labeur ,la faim ,le dénuement de relever le visage quand le soleil même le blesse . ( 4 eme de couverture ) .
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-Je ne crois plus à rien ,je ne crois plus à ce que je fais .Voilà ce qu 'il y a .
Il eut lui-même l 'air étonné par ce qu 'il venait d 'exprimer .Lancé ,il continua :
-Ainsi ,chacun parle d 'aimer son semblable .Mais quel est celui d 'entre nous qui agit conformément à cette règle ? Quel est celui qui respecte son prochain?
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- Les patrons sont devenus plus avares, et surtout plus durs, depuis qu'ils tâchent de ramasser dans le moins de temps possible, un argent avidement disputé à celui qui en gagne trop peu.
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Mohammed Dib est sans doute le plus grand écrivain algérien d'expression française. Mais connaissez-vous son grand roman ?
« La danse du roi », de Mohammed Dib, c'est à lire en poche chez Points.
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Alger
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