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4,22

sur 941 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beauocup aimé Eureka Street. J'ai tôt fait de m'attacher à ces personnages colorés qui resteront sûrement longtemps dans ma mémoire. Les principaux, Jake Jackson, catholique et Chuckie Lungan, protestant, deux copains de beuverie écorchés de la vie qui verront leur destin prendre des chemins différents.

Eureka Street, c'est un hymne à Belfast, ville d'Irlande du Nord où règne la menace terroriste. le chapitre racontant un attentat dans une sandwicherie est vraiment horrible. Malgré ce fond de guerre et de vilence, l'auteur dédramatise le tout avec un humour savoureux qui rend la lecture de ce livre très fluide et agréable. Pas de misérabilisme ici, que la réalité parfois dure oui, mais surtout teintée d'une note d'espoir qui permet à ces personnages d'avancer.

Un roman captivant du premier au dernier mot!
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Direction Belfast, l'auteur nous présente sa ville au travers d'une bande de copains un peu losers qui se retrouvent régulièrement autour de pintes à regarder les filles.
Dit comme ça, cela ne donne pas envie de les suivre, et pourtant l'auteur réussit à nous embarquer dans son écriture où il mélange, avec succès, humour et sujet grave.
Entre paragraphes écrits à la première personne, dans lesquels Jake nous raconte sa vie, sa visions de ses amis, ses luttes, ses échecs et surtout ses sentiments. Et des paragraphes à la troisième personne, où l'auteur, à l'aide des autres personnages, nous raconte Belfast, la vie dans ses quartiers, les religions, les attentats.
Des personnages étonnants (surtout Chuckie) et hétéroclites qui nous montrent que la religion peut être secondaire même dans une ville où il faut choisir un camp.
L'auteur lui dénonce la violence, les intégrismes.
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Au travers d'une bande de copains catholiques et protestant ( seul Chuckie est protestant), nous découvrons Belfast dans les années 90 à la fin du conflit nord-irlandais.
« La ville chérit ses murs comme on tient un journal. Selon cette scénographie saccadée, les murs racontent histoires et haines, ratatinées et décolorées par le temps. »
Jake, bagarreur après une enfance pauvre, est au début du récit récupérateur d'objets impayés. Un sale boulot qu'il supporte de moins en moins. Larguée par sa copine anglaise, « couillon sentimental« , il cherche l'âme soeur sans grand succès malgré sa mine boudeuse de grand séducteur.
Chuckie, un « gros plein de soupe » aux nombreuses rencontres sexuelles, cherche comment gagner de l'argent sans trop se dépenser jusqu'à sa rencontre avec Max, une américaine dont il tombe follement amoureux.
Souvent regroupés dans les bars, la bande de copains discutent de tout et de rien, un peu de politique au fil des événements mais sans chercher querelles même si le sujet peut parfois être explosif, surtout avec Aoirghe, l'amie de Max.Certes, les actes de terrorisme existent toujours, » on entendait toujours la violence, proche ou lointaine« et l'auteur décrit l'attentat de Fountain Street en prenant soin de donner de l'importance à la vie des victimes afin qu'ils ne soient pas juste un nom ou un chiffre sur un bilan. Les murs tagués et les fleurs sur le pavé sont les traces des violences. » Nous sommes terrifiés. Nous devons être terrifiés. Voilà pourquoi ça s'appelle le terrorisme. »
« Belfast est une ville qui a perdu son coeur« . Mais est-elle plus violente que Broadway, New-York ou San Diego où Chuckie découvre le banditisme.
Le chapitre consacré à la description de Belfast est assez remarquable.
» Mais la nuit, de maintes manières, simples ou complexes, la ville est la preuve d'un Dieu. Belfast donne souvent l'impression d'être le ventre de l'univers. C'est un décor souvent filmé, rarement vu. Dans chaque rue, Hope, Chapel, Chichester et Chief, grouillent les signes émouvants de milliers de morts qui les ont arpentées. Ils laissent leur odeur vivace sur le trottoir, sur les briques et les seuils et dans les jardins. Les natifs de cette ville vivent dans un monde brisé- brisé mais beau. »
Cette amitié entre Chuckie et Jake, ce pardon de Chuckie envers sa mère, les actes de bienveillance et de solidarité de Jake envers ceux que son premier métier a dépossédés ou envers Roche, ce gamin des rues battu par son père montrent toute l'humanité des irlandais qu'ils soient catholiques et protestants.
» Vous constatez qu'il existe bien une division entre les gens qui vivent ici. Certains appellent ça la religion, d'autres la politique. Mais la division la plus fiable, la plus flagrante, est celle de l'argent. »

Un roman d'une belle humanité dans un pays qui sort d'une crise violente, d'une guerre entre deux factions qui disaient qu'elles ne voulaient pas se battre.
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Magnifique roman, très bien écrit, très bien porté. Les personnages sont attachants et qu'est que j'ai ri sur les magouilles de Chuckie ! Cette rue, qui n'est finalement que l'étendard de cette ville Belfast, que l'auteur a voulu mettre à l'honneur. Dans un contexte de tensions, d'attentats, et d'opposition, Jake et Chuckie tentent de survivre, et de vivre.
La fin m'a beaucoup touché, et j'étais presque triste que ce soit fini.
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Belfast, années 90.

Jake, le narrateur, traverse une mauvaise passe : il pleure Sarah, son amour parti, et travaille avec un dégoût croissant dans la "récupération" pour une société de recouvrement véreuse -c'est-à-dire qu'il prélève à leur domicile les biens de pauvres bougres incapables d'honorer leurs crédits-, entretient une relation conflictuelle avec son chat... heureusement, il y a les week-ends passés en virées dans les bars avec sa bande de copains, s'enfilant pinte sur pinte jusqu'à plus soif...

Parmi ces compères, Chuckie, l'unique protestant du groupe, qui revendique deux passions. La première, héréditaire, pour la célébrité (avec comme point culminant la fois où il est parvenu à se faire prendre en photo à proximité du pape), et la seconde pour l'argent. Il ne pense en effet qu'à s'enrichir, si possible sans trop se fatiguer, et par l'improbable pouvoir de sa simplicité -qui confine selon ses proches à la bêtise- sans complexe, grâce à son bagout, il semblerait bien qu'il ait trouvé le filon (dans un premier temps une fumeuse affaire de vente de godemichés par correspondance) lui permettant de réaliser son ambition... et il se paie de surcroît le luxe, en dépit de sa laideur, d'entamer une liaison torride avec une belle et intelligente américaine.

Autour de ces deux héros, une galerie éclectique de personnages secondaires -parmi lesquels une harpie catholique ou un gavroche des temps modernes dont la gouailleuse et imbuvable vulgarité dissimule le marasme qu'est son existence-, renforce l'énergique densité du récit.

"Eureka Street" est la chronique douce amère et pourtant désopilante de ces représentants d'une génération de nord-irlandais qui opposent leur volonté de vivre à l'absurde violence du terrorisme qui ponctuent leur quotidien avec une omniprésence qui finirait presque par la rendre banale... de leur jeunesse passée dans les quartiers ouvriers de Belfast, à louvoyer entre désoeuvrement, délinquance et débrouille, ils ont hérité d'un sens de la dérision devenu une seconde nature, qui tend à la fois vers le désespoir et l'instinct de survie. Mais jamais ils ne laissent paraître le moindre découragement, ni n'expriment la moindre morosité, malgré les fins de mois difficiles, et malgré les bombes qui viennent parfois rappeler de manière plus brutale, parce que plus meurtrière, une pseudo-guerre fratricide dont le sens s'est perdu pour la plupart des irlandais depuis longtemps.

Il faut lire "Eureka Street", roman drôle et généreux, où la violence et la misère ne parviennent pas à altérer le pouvoir de l'amour -pour la vie ou les copains, pour la ville qui nous vu naître et que l'on trouve toujours belle malgré ses trahisons, pour ceux dont on finit par accepter les détestables différences...- et de ses improbables manifestations...
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Belfast, sa grisaille, sa misère, ses guerres de religion et sa bande de loosers magnifiques:
Chuckie, gras et laid, à qui, et il en est le premier surpris, tout réussit: une belle fille qui lui ouvre son lit et l'argent qui lui tombe dans les mains suite à des coups financiers pas très...catholiques!
Jake, qui enchaîne peines de coeur et petits boulots.
Roche, qui traîne les rues pour fuir la violence de son foyer.
Puis les filles, la tourmentée Max , l'agaçante Aoirghe.
Une galerie de personnages profondément attachants, la gentillesse et la naïveté de Chuckie; le cynisme désabusé de Jake; ce sale gosse de Roche qui cache un profond besoin d'affection derrière une façade de petit dur.
J'avoue avoir été bien moins touchée par les personnages féminins sauf celui de la mère de Chuckie, personnage fade et inintéressant qui va se révéler au fil des pages.
Un roman chargé d'humanité, des personnages tout à la fois drôles et touchants.
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Robert McLiam Wilson est un auteur que j'ai découvert grâce à un Babelionaute, en VO pour mieux l'apprécier.
Irlandais, né à Belfast, dans un quartier ouvrier et catholique, il raconte ici la vie dans sa ville natale à une période du vingtième siècle, indéterminée si vous ne connaissez pas l'histoire de l'Irlande. Alors précisons pour les lecteurs qu'il s'agit de la fin du conflit en Irlande dans les années 1990. Ce n'est en effet qu'à la fin du roman que vous apprenez que c'est l'époque des cessez-le-feu.
L'auteur ne raconte pas une histoire à proprement parler, mais la vie d'un groupe de copains, leurs beuveries, leurs amours, leurs rêves, leurs déceptions, leur travail, bref la vie ordinaire d'un groupe de jeunes adultes, qui se comportent comme de grands adolescents et passent de longs moments ensemble.
Un mélange de laideur et de beauté, de rires et de tristesse, d'amour et de haine, sur un fond d'antagonisme entre Catholiques et Protestants mais pas vraiment entre Irlandais et Anglais. Et brusquement, chapitre 11, changement radical de ton : alors qu'on ne s'y attendait pas, une bombe explose. Une accumulation de détails rend ce chapitre difficile à oublier. De la banalité de la vie quotidienne, on a sauté à pieds joints dans l'horreur et dans le coeur du sujet irlandais.
Pendant ma lecture, j'ai eu l'impression qu'il faisait gris tout le temps. Pas par préjugé météorologique, mais parce que la vie des personnages est plutôt triste, vide, sans but. Ils s'accrochent les uns aux autres pour continuer à vivre, comme des adolescents. L'attentat de Fountain Street n'est que le climax de cette vie un peu désespérée.
La fin m'a un peu déçue, notamment ce que j'ai perçu comme la critique des évènements irlandais, comme si tout avait été fictif, inventé.
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Quand on me parle de Belfast et de l'Irlande du Nord, ce qui me vient en premier en tête, c'est les guitares acérées des Cranberries qui résonnent comme un écho lointain aux explosions et aux cris de douleur qui ont marqué la ville (le pays) jusque vers la fin des années 2000, années lors desquelles les différents groupes armés prendront la décision de déposer les armes. Les paroles de la chanson "Zombie", avec leur lourd refrain, et les images sordides du clip, décrivent à merveille l'image que je peux me faire de cette période de "dimanches  sanglants" (sunday bloody sunday pour les fans de U2) : des personnages errant, tels des âmes perdues entre les décombres d'une ville scarifiée par le conflit.

Mais si, comme moi, vous pensiez que Belfast se résumait à rien d'autre que ça, vous pouvez vous lancer dans la lecture de ce roman "Eureka street", petite pépite littéraire qu'on n'arrive pas à se décoller des mains, tel chewing-gum accroché à son jean.

Ce roman est parsemé de punchlines et de situations déroutantes mettant en scène une tripotée de personnages atypiques, bien ancrés dans la culture belfastoise. Il démontre au passage, si cela était toutefois nécessaire, la vacuité de sens de ce conflit politico-religieux entre catholiques et protestants extrémistes, avec au milieu, des gens normaux qui n'en avaient vraisemblablement rien à taper de cette bataille de clochés mortifère.

Robert McLiam Wilson nous raconte une histoire dans laquelle on hésite à sourire au début (parce que bon, quand même, c'est la guerre, y'a eu des morts, des attentats, tout ça) mais dans laquelle l'humour noir finit par nous arracher des petits gloussements discrets tellement il se mélange bien avec le dramatique de la situation. À vrai dire, je n'ai pas souvenir d'avoir constaté une telle qualité de mélange depuis les glaçons dans mon pastis mi-octobre dernier quand c'était encore un peu l'été. Je me souviens même que ma mère m'avait accompagné en me lançant un merveilleux : "tiens, vé, donne moi un pastis aussi, ça me fera boire de l'eau, un peu."

Ce livre dépeint donc la vie de Chuckie Lurgan (protestant) et Jake Jackson (catholique), deux amis d'enfance inséparables mais qui laissent ces histoires aux grandes personnes.

Chuckie est gros, dégarni, complexé mais il est plutôt malin. Prenant de l'âge, il flaire les bons coups et finit par devenir riche à plus savoir que faire de son pognon (ce qui le conduira à faire pas mal de bêtises).

Jake, quant à lui, est plutôt une petite frappe avec, au fond de lui, un côté romantique torturé qu'on ne distingue pas vraiment au premier coup d'oeil.

On découvrira également Aiorgue la rebelle, Sam l'américaine, Roche le gamin des rues, Peggie la mère de Chuckie, et d'autres, tous aussi hauts en couleur les uns que les autres.

Leurs péripéties romanesques à travers les rues de Belfast, une ville où à chaque coin de rue peut se produire un drame, donnent au roman une saveur assez piquante (comme on dit chez les oursins).

Et puis, découvrira-t-on la signification du trigramme OTG, tagué sur les murs de la ville ? Quelle est l'identité de tagueur de cette mystérieuse association ? Que revendique-t-elle ? Cette question nous suivra tout au long du roman pour réveiller le Sherlock qui sommeille en nous.

Wilson aborde l'absurdité de cette guerre civile de religion avec un cynisme délicieux. Il manie l'ironie et le sarcasme avec la brutalité du chirurgien esthétique d'Emmanuelle Beart ou la finesse du string d'Afida Turner, au choix. Il dépeint un tableau où les vies sont fauchées et les rêves brisés pour des différences d'opinions sur des doctrines qu'aucun dieu n'a probablement jamais voulu, hormis peut être cette encore et toujours mystérieuse association OTG !

En somme, "Eureka Street" de Robert McLiam Wilson est une étrange créature littéraire, un cocktail explosif de rire et d'émotion. Ce roman vous entraîne dans un tourbillon où la comédie noire et la critique sociale se mêlent au drame, chaque page tournant comme les pages d'un album photo d'une ville blessée mais résiliente. Si vous cherchez un livre qui offre un miroir tantôt hilarant, tantôt tragique de la condition humaine, "Eureka Street" est fait pour vous. Belfast vous attend ! OTG aussi !

Pour ma part, j'ai trouvé ma destination pour mes prochaines vacances d'été. Il ne me reste plus qu'à convaincre ma femme et mes enfants que visiter l'Irlande du Nord est plus sexy que de faire la crêpe sur le sable dans l'insupportable fournaise méridionale ...
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Belfast, eighties-nineties. La ville est rongée par le chômage et les violences terroristes. Ce roman est cependant loin de sombrer dans la misère sociale, le défaitisme et la peur. Non, ce roman nous élève à grands coups d'humour, de réparties cinglantes et d'humanité, généreuse comme une pinte de Guinness en happy hour. Il nous chante : tant que y a d'la vie, y a de l'espoir !

Ce livre, c'est une rencontre au sommet avec Jake, Chuckie et les autres, bande de potes, bande de losers désoeuvrés-désabusés, cathos et protos. Mais Jake… Jake, ce mal dégrossi au coeur gros comme ça, il m'a totalement désarmée par sa flamboyante empathie. Puis il y a Roche, ce mioche un peu Gavroche qui traîne sa verve, ses guibolles et ses mauvais coups dans les rues.

Puis les Troubles… les grands méchants de l'histoire. La menace terroriste est d'abord banalisée, les déflagrations devenues comme la télé qui tourne en boucle à l'arrière-plan avec le son réglé au minimum. Et… ce chapitre 11 arrive quand on ne s'y attend plus. C'est littéralement une bombe. Il m'a soufflée, terrible de précision et de violence. Puis de silence.

« Quelques histoires individuelles avait été raccourcies. Quelques histoires individuelles avaient pris fin. On avait décidé de trancher dans le vif. Les pages qui suivent s'allègent de leur perte. le texte est moins de dense, la ville plus petite. »

Ce roman dit aussi l'absurdité de cette guerre qui tue aveuglement des deux côtés et se cache derrière tous ces acronymes barbares, IRA, RUC, UVF… et le sigle OTG qui apparaît en foutant tout le monde sur les dents. Il rend hommage à toutes ces personnes assassinées pour rien, au nom d'une idéologie…

« C'était la politique de la cour de récréation. Si Julie frappe Suzy, Suzy ne frappe pas Julie en retour. Suzy frappe Sally à la place. »

Bref, un gros coup de coeur.
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Un roman qui nous transporte à Belfast en nous présentant son atmosphère, les conflits qui l'animent et les personnes qui y vivent, subissant malgré elles sans pouvoir être acteur des événements.

Au départ, j'ai eu du mal à me plonger dans ce livre. La narration est un peu étrange, passant de la première personne avec Jake à la troisième personne lorsque le récit est plutôt centré sur Chuckie. Et puis, j'ai eu du mal à me faire à ces personnages, deux jeunes hommes assez losers et pas très respectueux (et encore, c'est un euphémisme). Mais, c'était assez fascinant de les voir, tellement lassés et habitués à la violence que celle-ci semble être en fond de leur vie sans jamais se trouver sur le devant de la scène. On "entend" à la radio que des gens se font tirer dessus avant que le personnage n'éteigne la radio comme si de rien était. C'est assez déconcertant, mais parlant quant au vécu et à la personnalité des personnages. On les sent blasés et désabusés. Au fur et à mesure, je me suis attachée à eux et particulièrement à Jake, que j'ai trouvé touchant, notamment grâce à sa relation avec Matt et Mamie et avec Roche. Les touches d'humour qui ponctuent l'écriture rendent l'atmosphère du roman moins pesante et m'ont arraché de nombreux sourires.

Vers le milieu du roman, l'auteur délaisse un court moment ses personnages pour se concentrer sur la ville de Belfast en elle-même et sur un attentat. L'auteur humanise les victimes. Malgré des détails très graphiques, il raconte leur vie dans tout ce qu'elle a de plus banal. Cet acte d'une violence incroyable surgit dans le quotidien dans un lieu tout à fait ordinaire. On ne peut comprendre. Pourquoi ce lieu, pourquoi ce moment, pourquoi eux ? Parce qu'il ne peut y avoir d'explications et qu'il ne devrait y avoir de justifications. Parce que c'est absurde. Et c'est cette simplicité mêlée à cette horreur qui rend ce passage aussi puissant.

J'ai toutefois trouvé les deux derniers chapitres décevants, faciles et pas à la hauteur du reste du roman. En outre, les personnages féminins sont malheureusement peu réalistes et peu développés. On se retrouve tout de même avec tout un passage sur l'obsession de la mère de Chuckie pour ses seins et le désir de les montrer au reste du monde. Les histoires sentimentales des personnages principaux m'ont également semblé peu crédibles, je n'y ai vu aucune connexion, ni aucune raison pour les personnages féminins d'être attirées par ces hommes.
Malgré tout, j'ai trouvé que c'était un roman marquant et prenant avec une atmosphère particulièrement immersive. Si les personnages sont parfois agaçants, l'auteur tire son épingle du jeu en exploitant leurs failles et leurs désillusions et en les intégrant dans l'histoire omniprésente de Belfast.
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