Si vous avez envie de lire un polar classique, passez votre chemin.
Par contre si vous cherchez dépaysement et surprise ce roman est peut être fait pour vous.
Il s'agit bien d'un polar : il y a une disparition inquiétante puis un meurtre et une enquête mais l'enquêteur n'est pas comme les autres : il s'agit d'un homme qui depuis cinq ans est enfermé dans un hôpital psychiatrique. (Il n'a pas de nom)
Le policier offre un marché au narrateur : sa liberté contre une enquête sur la disparition d'une jeune fille de 15 ans dans un lycée tenu par le clergé.
On comprend rapidement que le narrateur n'est pas fou du tout (juste un peu spécial, ce qui lui a suffit de se retrouver en hôpital psychiatrique, sous le règne de Franco)
L'intrigue policière n'est pas le plus intéressant, c'est l'opinion des personnages qui vaut le détour dans cette Espagne qui vient d'enterrer Franco (l'action se passe à Barcelone en 1977).
D'abord la gouaille du narrateur est très prenante, il est débrouillard (même si les situations rapportées sont fantaisistes, voire absurde), ensuite il rencontre des dizaines de personnages qui ont tous un avis sur Franco et son régime. Ils peuvent parler maintenant : le tyran est mort ! N'empêche c'était mieux avant !
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J'aime les livres de Mendoza pour sa plume et particulièrement pour ses narrations. le ton est pince sans rire, mais les prochaines répliques sont toujours imprévisibles. J'adore!
Je dois par contre confesser une chose, je ne suis pas une grande fan de la trame de fond de ses récits. Je trouve que souvent l'histoire n'a rien d'exceptionnelle et qu'elle ne sert que de prétexte pour nous présenter des personnages farfelus et excessifs, qui sont le plus grand atout des romans de Mendoza.
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Un très bon moment de lecture avec ce roman policier d'un genre un peu particulier, qui nous replonge dans l'Espagne "pré-postfranquiste", comme la définit le héros.
Parlons-en, du héros. Accro au Pepsi-Cola, puant la sueur, fils d'ivrogne et frère de putain difforme, on vient le tirer de son asile psychiatrique pour le replonger dans les bas-fonds de Barcelone, afin qu'il récolte des renseignements sur le mystérieux enlèvement d'une pensionnaire modèle dans un collège de bonnes soeurs.
La même affaire avait eu lieu quelques années auparavant, et la victime du rapt était revenue ... miraculeusement, sans aucun souvenir de son aventure. Cette fois, le commissaire et la mère supérieure ne veulent pas louper le coche, et notre héros se retrouve donc investi d'une mission d'importance, en échange de sa libération. Sauf que dès son premier soir de liberté, il se retrouve poursuivi par un cadavre...
J'ai vraiment aimé ce roman, fort d'une ironie mordante, et aussi le style du récit qui utilise toutes les expressions et la grandiloquence du roman picaresque. Imaginez un mixte de Don Quichotte et de Bérurier : voilà ce qui vous attend.
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Très bien écrit. Drôle et inventif.Auteur à suivre.
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Dans ce roman policier, un commissaire va chercher dans un asile un détective à demi fou, à demi délinquant, pour enquêter sur la disparition de deux pensionnaires dans une institution bourgeoise pour jeunes filles. Notre homme s'y met et à chaque instant, il semble prêt de trébucher dans cette délicate enquête, car ses méthodes sont aussi rares que peu orthodoxes. Mais le détective-narrateur possède un esprit logique à toute épreuve. Nous voici entraînés dans la Barcelone de l'après franquisme, dans "le monde de petites fripouilles et de prostitution qui est son milieu naturel". L'auteur sait peindre cette société avec ironie et cruauté tout en faisant affronter à son (anti ?) héros des situations cocasses et incongrues.
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Un délinquant fou (mais particulièrement perspicace et intelligent...finalement on se demande si c'est lui le fou...) enquête sur la disparition de jeunes filles dans un pensionnat distingué.
Mendoza dans toute sa splendeur : regard impitoyable, déjanté mais authentique et incontestable de la société espagnole (et finalement, au passage, de la nôtre aussi...)
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Le mystère est présent jusqu'au dernier chapitre du livre. le narrateur, un délinquant fraîchement sorti de l'asile s'exprime sur un ton précieux et surchargé de détail qui nous emmène dans son raisonnement loufoque mais efficace. À travers ses mésaventures, il semble presque faire avancer le mystère mine de rien et fait preuve en réalité de beaucoup de talent. Sa façon de s'exprimer peut apparaître déconcertante aux premières pages mais la poursuite de la lecture se fait tout seule, d'autant plus que l'on désire connaître le fin mot de l'histoire.
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