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3,62

sur 292 notes
J'avais lu Sans nouvelle de Gurb précédemment, je me doutais donc qu'en attaquant le mystère de la crypte ensorcelée, je plongeais dans un univers bizarre.

Le narrateur est interné dans un hôpital psychiatrique suite à ses problèmes avec la justice. Un policier pas très clean et une nonne allumée viennent l'en tirer pour enquêter sur la disparition de deux donzelles pensionnaires d'un établissement religieux.
Rien moins qu'enquêteur, notre bonhomme est largué dans Barcelone pour retrouver les collégiennes et trouver le fin mot de l'histoire. Est-il utile de préciser que ce n'est pas gagner d'avance?

Eduardo Mendoza multiplie les péripéties étranges et/ou grotesques sur la route de son (anti)héros. C'est l'occasion de dézinguer à tout va le vernis de la société espagnole. Sous ses airs foutraques le récit se révèle plutôt noir et caustique. Mieux vaut attacher sa ceinture en commençant le roman.

Je ne lirais pas plusieurs ouvrages d'affilée de ce genre mais la découverte est plaisante. L'auteur crée son propre univers tordu pour réveiller les consciences et faire rire aussi. le mystère de la crypte ensorcelée est le premier tome d'une trilogie avec le narrateur non nommé. A suivre donc.
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A dire vrai je suis resté sur ma faim. C'est vrai, les dialogues sont croustillants, j'ai ri parfois, souri souvent de ces envolées lyriques dont je me demandais où elles mèneraient. C'est rocambolesque et parfois on dirait du San-Antonio, dans la bouche de Bérurier avec, à la place de l'argot, des mots alambiqués. le mot "prépostfranquiste" est fabuleux, comme ubiquiste et d'autres, comme le leitmotiv : c'était mieux avant, soit du temps de Franco. Oui, Mendoza se paie la tête de ses concitoyens avec malice et humour décalé, impitoyable et absurde.

Je pense que le livre en version originale doit dire et révéler beaucoup plus que sa traduction que j'ai trouvé mauvaise, trop proche du dictionnaire, pas assez interprétée, exemple : cafetière pour voiture, j'aurais traduit, bagnole ou tire ou char ou charrette mais pas cafetière, idem melonnière pour poitrine, jamais entendu. Il doit y avoir des calembours et des jeux de mots un peu partout et, notamment avec les noms des personnages, qui nous échappent. Dommage !

L'intrigue policière est mièvre mais ce n'est pas un polar, quant à autantenemportelevent, le principal protagoniste, il s'exprime remarquablement pour quelqu'un ayant grandi dans la rue, sans instruction.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Eduardo Mendoza vient de me faire passer de bons moments de lecture!
Au tout début de ce Mystère de la crypte ensorcelée, le narrateur m'a paru -un court instant- insupportablement bavard... Mais je me suis "fait" à ces personnages au langage sophistiqué voire alambiqué.
C'est réjouissant et très drôle.
Au début (encore) on se croirait dans Vol au-dessus d'un nid de coucous.... Mais l'innommé narrateur (pas si fou) est lâché dans la nature par un commissaire de police assez fainéant et un médecin psychiatre pas trop regardant.
Le héros entreprend une enquête aussi vague qu'improbable, dans laquelle son flair est aussi fin que les odeurs qu'il dégage sont pestilentielles... Eduardo Mendoza prenant un malin plaisir à souiller et empuantir son héros à l'extrême!
Au passage, le lecteur fait la connaissance de Candida, la soeur du fou, et du suédois (le cadavre de l' intrigue).... Personnage liés à une invraisemblable histoire de disparition de jeune fille!..
L'intrigue policière, menée à la va-comme-je-te-pousse, ne m'a pas semblé le point le plus intéressant du roman de Mendoza... C'est plutôt cet enchainement de situations tellement drôles et le récit terriblement bavard du narrateur, qui fait le suc de ce récit... Et ces considérations sur une société qui mute et se transforme (la tirade du dentiste, sur le sujet, est particulièrement savoureuse!).

J'ai donc hâte de lire d'autres livres d''un auteur qui a su me retenir en ses pages de si belle façon!
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Que peut faire un délinquant interné depuis plusieurs années en hôpital psychiatrique pour actes anti-sociaux, quand un commissaire de police et la mère supérieure d'un internat de jeunes filles l'investissent d'une mission très particulière, celle d'enquêter à leur place sur l'énigmatique disparition de deux pensionnaires de la vénérable institution des soeurs lazaristes ?
Notre picaro, adepte de la rhétorique, n'a d'autre choix que de tenter de percer un mystère qui va vite se révéler aussi complexe que semé d'embûches...

Un roman volubile et pétillant qui, dans une langue superbe, châtiée et stylisée à souhait, nous embarque dans une histoire des plus loufoques et des plus cocasses au côté d'un personnage issu de la plus pure tradition picaresque, aussi hilarant que fin observateur malgré son statut de délinquant aliéné.
Mais au fil d'évènements rocambolesques et sous le couvert de l'humour cocasse, affleure une peinture peu reluisante de l'Espagne post-franquiste : corruption policière, misère, prostitution, bourgeoisie mafieuse...
Un roman plein de peps et d'entrain qui décrit toutefois l'envers d'un pays accablé de pauvreté.
Un agréable moment de lecture.
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Véritable roman noir ou habile parodie ? Picaresque moderne (avec le antihéros par excellence, un personnage issu des couches les plus basses de la société et dont la morale est souvent discutable) ?

Sans rentrer dans ce débat, c'est à mes yeux une petite pépite …

Prenons le héros tout d'abord. Anonyme dont le véritable nom ne sera jamais révélé, il souffre d'une défaillance mentale (et non pas d'une déficience, sa folie est toute relative !) qui lui donne une perception / interprétation fantaisiste(s) de la réalité. Il se fait « engager » par des puissants de Barcelone à cause de sa connaissance des bas-fonds de la ville pour résoudre cette enquête. S'il réussit, on lui promet la liberté (autrement dit, bye bye asile et bonjour ce qu'il imagine être une vie de rêve!). S'il échoue, tant pis, ce ne sera qu'un inconnu qui, mué par ses « légers » problèmes psychologiques, se sera mêlé de quelque chose qui ne le regardait pas. Un dommage collatéral excellent en fait...

Voici le point de départ d'une enquête noire, très noire, qui scrute à la loupe les différents milieux de Barcelone (du commissaire à l'homme politique en passant par les religieuses), pour nous livrer, dans un second degré acide, une véritable critique de la société de l'après-dictature franquiste.

Au-delà de cet portrait amer, la grande réussite de ce roman est, à mes yeux, la narration. Eduardo Mendoza aurait pu se contenter de nous livrer un formidable roman noir, le contexte s'y prêtait. Mais il ne s'est pas arrêté à cela.

La narration à la première personne, sorte de mémoires d'un héros pas comme les autres, nous fait pénétrer dans les méandres de différents milieux avec les yeux du protagoniste, nous fait interpréter les choses à sa façon, dans le langage raffiné de celui qui veut être pris au sérieux et qui est convaincu d'être ce que nous savons qu'il n'est pas. Sa perception, souvent surprenante des choses est biaisée, et à plus d'une reprise un sourire s'est franchement dessiné sur mes lèvres… Sans parler du burlesque de certaines situations (fou oblige), et de la noirceur de certains personnages qui m'a conduite à me demander si en définitive, il ne valait pas mieux avoir la folie du héros.

Je me répète, une pépite…. Suivie de 3 autres aventures que j'ai dévorées tout aussi vite…

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Si vous avez envie de lire un polar classique, passez votre chemin.
Par contre si vous cherchez dépaysement et surprise ce roman est peut être fait pour vous.
Il s'agit bien d'un polar : il y a une disparition inquiétante puis un meurtre et une enquête mais l'enquêteur n'est pas comme les autres : il s'agit d'un homme qui depuis cinq ans est enfermé dans un hôpital psychiatrique. (Il n'a pas de nom)
Le policier offre un marché au narrateur : sa liberté contre une enquête sur la disparition d'une jeune fille de 15 ans dans un lycée tenu par le clergé.
On comprend rapidement que le narrateur n'est pas fou du tout (juste un peu spécial, ce qui lui a suffit de se retrouver en hôpital psychiatrique, sous le règne de Franco)
L'intrigue policière n'est pas le plus intéressant, c'est l'opinion des personnages qui vaut le détour dans cette Espagne qui vient d'enterrer Franco (l'action se passe à Barcelone en 1977).
D'abord la gouaille du narrateur est très prenante, il est débrouillard (même si les situations rapportées sont fantaisistes, voire absurde), ensuite il rencontre des dizaines de personnages qui ont tous un avis sur Franco et son régime. Ils peuvent parler maintenant : le tyran est mort ! N'empêche c'était mieux avant !
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Espagnol ou Catalan? Par les temps qui courent....il se déroule à Barcelone

Roman policier? Burlesque, barré, invraisemblable. Il y a bien un commissaire Florès qui n'enquête pas beaucoup, préférant libérer un de ses indics qui se coltinera toute l'enquête. Il y a bien quelques cadavres, morts ou pas tout à fait. 

Mendoza ne fait pas dans la dentelle mais quel humour! C'est un livre qui se déguste ligne par ligne, mot par mot, le sourire aux lèvres, parfois franchement en riant à haute voix. 
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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El Misterio de la Cripta Embrujada
Traduction : Anabel Herbout & Edgardo Cozarinsky

A travers cette intrigue policière résolument tournée vers l'absurde, Mendoza entend dresser un tableau aussi vivant que possible de l'Espagne faisant ses premiers pas dans l'après-franquisme. Au premier rang des cibles visées, comme si souvent chez les Espagnols, lesquels ont tant souffert de l'Inquisition et de la toute-puissance de l'Eglise catholique en leur pays : le clergé, nonnes et religieux confondus, évidemment prêts à tout pour conserver leur pouvoir.

En dépit de tous mes efforts - et j'en ai fait - je n'ai pu accrocher à ce roman relativement court (180 pages chez Points format Poche), et ceci en dépit de l'un des styles plus plus soignés qu'il m'ait été donné de lire. le style constitue d'ailleurs selon moi le problème de base : en effet, ainsi qu'il l'affirme à maintes reprises, le narrateur n'a suivi que des études très sporadiques. Ce qui ne l'empêche pas d'user d'un langage particulièrement choisi, à la limite de la préciosité. Bon, évidemment, on pourrait voir en lui un autodidacte mais là aussi, quelque chose bloque.

Or, si le lecteur ne croit pas au narrateur du récit ...

Pourtant, cette intrigue basée sur la disparition, puis la réapparition mystérieuses de deux jeunes pensionnaires, à plusieurs années de distance, dans la même institution religieuse madrilène, a de quoi séduire. Surtout ceux qui apprécient l'humour absurde et matois. Dommage, vraiment, qu'on ait parfois l'impression que l'auteur s'écoute écrire. ;o)
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Très vite quelque chose me dérange avec l'écriture, les formulations, la structuration… Je ne doute pas que c'est la marque de fabrique de l'écrivain. Mais je n'adhère pas tout. J'ai l'impression qu'on veut faire de l'esprit, des traits d'humour avec des gros sabots dans un monde assez absurde. Des jeunes filles disparaissent dans un couvant dont il ni a aucune issue pour s'échapper. le capitaine Floris doit mener l'enquête. Il sent que quelque chose de louche traîne là-dessous et il n'a pas envie de savoir quoi. Trouver une solution pour qu'il garde les mains propres, voilà à quoi il réfléchit. La réponse est évidente. Il va faire appel à un ancien indic qu'il va faire libérer temporairement d'une institution. S'il trouve la réponse, il sera libre sinon retour à la case asile. L'homme une fois dehors trouve que la société a drôlement changé.

C'est là que je trouve la plume Eduardo Mendoza très acerbe. Il critique sans détour le gouvernement après-franquiste espagnol. Abus de pouvoir, vol, détournement d'argent, corruption… voilà les maux qui touchent et détruisent une société qui devrait être plus juste et égalitaire. La pauvreté devient omniprésente avec son lot de souffrance, de violence et de malheur. Un cadre idéal pour une histoire de personnes très malhonnêtes. Trouver des cadavres n'est pas surprenant et trouver des gens pour tuer contre un peu d'argent l'est encore moins. L'aventure promet beaucoup d'actions et le narrateur vous racontera tout. Il n'est pas avare sur les détails. Mais cela ne suffit pas à me captiver. Je dois faire des pauses de lectures car tout est trop dense et ennuyant à la fois. le temps passe et je n'ai qu'une hâte : connaître la fin du roman. Et voilà, qu'enfin au bout, je suis déçue. J'ai exactement ce à quoi je m'attendais. Par conséquent, je ne vais pas continuer à pour suivre la trilogie ni découvrir les autres romans de cet écrivain.
Lien : http://22h05ruedesdames.com/..
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Relu après quarante ans ce bizarre polar de la Barcelone émergeant tout juste de la chape franquiste. L'effet de surprise ayant disparu, j'ai moins ri qu'à la première lecture, mais j'ai encore plus apprécié le style ébouriffant de Mendoza. Un auteur qui, en même temps, peut introduire dans un roman policier, le mot épitomé et une mise en garde contre un produit dangereux et hautement addictif, le Pepsi-Cola, mérite toute notre considération émue.
Bravo Eduardo et Coca caca !
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