AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253107835
448 pages
Le Livre de Poche (06/04/2016)
3.55/5   56 notes
Résumé :
Londres, 1939. Quand Ada Vaughan commence à travailler au sein d'un atelier de mode de Dover Street, la belle jeune femme rêve d'une carrière dans la haute couture. Et d'échapper ainsi à l'atmosphère familiale pesante. Impossible alors de résister à l'énigmatique Stanislaus von Lieben, un gentleman entreprenant qui lui propose un voyage à Paris. Mais, à la fin de leur séjour, la nouvelle tombe : le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Découvre... >Voir plus
Que lire après De pourpre et de soieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 56 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Londres..1939..Nous faisons connaissance avec Ada Vaughan, une toute jeune femme, belle , naïve et ambitieuse, narcissique, incroyablement douée pour la couture et la confection de vêtements, surtout des robes élégantes et des ensembles au tombé parfait.......elle commence à travailler au sein d'un atelier de mode situé à Dover Street.
Elle rêve d'une carrière dans la haute couture .Pourquoi pas créer sa propre maison de couture à l'instar de Coco Chanel ?
Sensible au toucher d'un tissu fragile, au détail d'un tombé, au tracé des fils somptueux et chauds de la soie, mer d'ébène et de jais, à la flanelle paresseuse, à la douceur de la laine peignée , aux marques de craie et aux points de bâti, toute sa vie cette passion la guidera.......
Elle connaît tous les secrets des fibres et des fils , de la machine à coudre, la confection délicate des boutonnières , des coupes harmonieuses et des détails parfaits........l'auteur, tout au long du récit nous sensibilisera de maniére parfaite à cet art subtil fait de finesse , de savoir faire et de précision......
Ada rêve de ce monde enchanteur où les femmes ressemblent à des mannequins , chevelures magnifiques et robes miroitantes.
Elle compte devenir quelqu'un, ira loin avec son talent indéniable , son doigté et son habileté ......
Hélas, c'est sans compter sa rencontre avec l'énigmatique Stanilas VON Liebe , un soi- disant comte ........
Elle pense quitter Londres pour six jours à Paris, capitale de la mode, la guerre éclate.......
Cette funeste décision lui ouvre les portes d'années de souffrance , de malheur, de mépris, de travail forcé , notamment au camp de concentration de Dachau.
Elle souffrira de la faim et vivra très difficilement les années de guerre de 1939 à 1945.
Nous la suivrons jusqu'en 1948 .
Elle sera amenée à confectionner malgré elle des modèles de robe haute couture pour l'aristocratie allemande ......
Je n'en dirai pas plus........
Son talent de couturière et sa passion de créatrice lui permettront de surmonter les humiliations, les miséres et les affronts.
Elle doute, se trompe dans ses choix, des ombres de Dachau à Londres, à Paris, à Namur .......
Nous voudrions la secouer , la sortir de son esprit candide et de sa naïveté......
L'auteur décrit à merveille ses méthodes de création, , son courage et son inventivité..malgré des conditions d'hygiène douteuses à Dachau.
Sa plume légère et aérienne fait preuve de douceur et de fraîcheur malgré les épisodes tragiques.
On souffre avec Ada , elle nous émeut et nous bouleverse .
C'est un portrait captivant , émouvant entre passion, drame et espoir , période tourmentée jusqu'à un dénouement ......saisissant ......
Ada tentera de survivre à l'enfer.
On ne peut lâcher ce récit historique entre fiction et réalité , passionnant , surprenant et ce personnage imparfait mais vivant et ensorcelant !
Une bien belle histoire qui restera longtemps dans nos mémoires !
Je le conseille vivement , j'espère n'en avoir pas trop révélé !
Un Merci chaleureux à ma libraire Marie de "la taverne du livre ".
Commenter  J’apprécie          355
Ava Vaughan ne rêve que d'une chose, créer des modèles, avoir sa propre maison de couture, la Maison Vaughan, dans laquelle elle pourrait déployer tout son talent et exposer tous les beaux vêtements qui tourbillonnent dans sa tête. Elle aime les tissus précieux, elle aime les coupes parfaites, elle aime les magazines et leurs mannequins à la beauté fatale. Mais en attendant d'atteindre son rêve, elle travaille du haut de ses dix-huit ans dans une petite boutique où elle exerce son talent.

Parce qu'Ava Vaughan n'a pas eu la chance de la naissance. Si elle était née dans l'une des familles qu'elle habille, ces femmes sublimes au port de tête altier, à la silhouette parfaite et au porte-feuille bien garni, elle serait quelqu'un d'autre, quelqu'un à la hauteur de tout ce qu'elle porte en elle. Mais la vie est ainsi et elle doit être patiente, son heure viendra.

Et puis un jour, elle rencontre Stanislaus. Stanislaus et son beau costume, Stanislaus et son chapeau, Stanislaus qui règle tout et se montre si galant. Quand il lui propose une escapade à Paris, son coeur s'emballe. La capitale de la mode! Elle va revenir avec un anneau autour du doigt, elle en est sûre. Et Stanislaus l'aime tellement qu'il va lui financer sa Maison Vaughan, elle va enfin pouvoir avoir la vie à laquelle elle aspire, la vie qui lui est due.

Ah, naïveté de la jeunesse, péché d'orgueil...

Les journaux en parlaient pourtant, la radio aussi. Mais non, la guerre ne va pas éclater, et surtout, elle n'atteindra pas Paris. Rien ne peut atteindre Paris.

Mais l'inévitable se produit, et la guerre éclate. Commence une descente aux enfers brutale pour Ava. Une fuite vers la Belgique, Stanislaus qui l'abandonne. Elle doit survivre. Seule.

En me plongeant dans ce roman, je m'attendais à suivre le destin d'une femme mais je ne m'attendais pas à suivre un tel destin. le récit m'a vraiment surprise, dans le bon sens du terme. La seconde guerre mondiale est un sujet largement traité, les récits de femmes aussi, et il est parfois difficile d'être original. On risque de s'engluer dans un mélodramatisme artificiel, dans une langue parfois trop lourdement décorée, dans un récit faussement romancé. Rien de tout cela dans ce roman. La langue est simple, dépouillée parfois, dure souvent. Comme les épreuves qu'Ava va devoir affronter. La douceur vient des tissus ou de tout ce qui est en rapport avec la couture, cette lueur dans l'obscurité de l'héroïne. Il n'y a pas d'emphase, pas besoin, les événements se suffisent à eux-mêmes.

Le personnage d'Ada est un personnage osé. Sa naïveté teintée d'égocentrisme peut être exaspérante, mais n'est jamais anodine. C'est ce qui l'aide à rester debout quand elle est enfermée, là, dans ce château, à quelques kilomètres de camp de Dachau, vivant l'horreur dans l'horreur, sombrant dans la noirceur de l'être humain.

Ada est une femme forte, qui veut survivre, qui veut monter sa Maison Vaughan, parce que la guerre s'arrêtera non? Et après, ça sera forcément mieux. Mais l'après n'est pas si simple comme nous le montre Mary Chamberlain. Quid de ceux qui reviennent au pays et qui ont tout perdu? Quid de ces femmes qui luttent pour se reconstruire dans cette société qui n'a pas encore appris de ces erreurs?

Et la fin... Je l'ai relue à deux reprises pour être bien sûre, mais oui, c'est bien ça. Elle est dans la lignée de ce roman et finalement, il ne pouvait en être autrement.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          260
De pourpre et de soie est un petit bijou qui se dévore tout doucement, au chaud, dans son lit. On prend son temps pour le lire car la narration est difficile par un sujet basé sur des faits réels et fictifs qu'est la seconde guerre mondiale, mais, surtout, très instructif que l'auteur met en scène avec son héroïne, Ada Vaughan.

Ada est une jeune femme de 18 ans, qui rêve d'avoir son propre atelier de couture. Pour elle, l'élégance rime avec tendance. Elle adore décortiquer les nouvelles tenues, toucher les différents tissus... être à l'affût de tout ce qui touche de près de loin ou à la mode ; la haute couture.
Mais en attendant, elle trouve un petit travail dans un atelier de couture. Un jour, elle rencontre Stanislaus qui va lui faire la cour. Il lui promet presque la belle vie et l'invite à Paris pour quelques jours. Complètement sous le charme, de cette prestance qu'il dégage, elle accepte et part en faisant croire à sa famille et sa patronne que c'est pour acheter de nouveaux tissus.
Mais voilà, une fois sur place, la guerre est proche et faut partir au plus vite. Direction la Belgique, Namur. La guerre éclate, finalement ! Les allemands viennent d'attaquer la Belgique et Stanislaus a disparu. A vrai dire, il l'a tout simplement abandonnée. A partir de là, on va suivre le long combat de cette jeune femme à la fois forte, fragile et naïve.

Complètement désemparée entre les bombes et les cadavres qui regorgent le sol, Ada est sauvée par des religieuses et vont lui proposer de s'occuper des personnes âgées tout en prenant l'apparence d'une soeur. C'est d'ailleurs chez les soeurs qu'elle découvre sa grossesse. Mais hélas, rien ne dure car Ada est quelques mois plus tard, retenue prisonnière et ce, pendant de longues années par les nazis. Elle va connaitre les pires moments de sa vie : les coups, les humiliations, la faim, le froid avec cette obligation de créer des vêtements pour l'aristocratie Allemande. La mort est en elle mais l'espoir de revoir son fils, un jour, l'apporte un courage extraordinaire. Alors, elle continue de fabriquer et donner des conseils à toutes ces femmes qui réclament son talent de couturière. C'est pour elle, la seule façon de rester en vie pour retrouver son enfant et ainsi que sa famille à Londres.

Il est clair que l'on ressent à travers la plume de l'auteure toutes les recherches effectuées pour écrire ce roman. C'est palpitant tant pour le côté historique que par l'intrigue. le parcours d'Ada est terrible et passionnant à la fois, pourtant, je l'avoue qu'elle m'a énormément agacée à partir du milieu du livre et encore plus vers la fin. Je l'ai trouvée attachante par moments et tellement sur le paraître même étant en captivité, que je trouvais cela limite, grotesque. Ensuite, vient le côté naïf du personnage, c'était trop. J'avais envie de la baffer, de la secouer tout en lui disant, mais réveille-toi. La vie a été dure et très compliquée pour toi alors pourquoi tu en rajoutes encore ?!

On survole le côté historique même si l'héroïne est pongée en pleine guerre. L'auteure fait référence à certains lieux ou noms comme Dachau (camp de concentration) ou la maîtresse d' Hitler, Eva Braun qui, justement, passe commande auprès d'Ada. Donc, oui, très instructif ! La plume de l'auteure est très fluide, rien de compliquée, donc, une lecture très agréable pour le lecteur.
Je vous invite vraiment à lire ce livre, si vous aimez les romans historiques où les femmes sont mises à l'honneur. Ce n'est pas un coup de coeur mais ça reste quand même un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          121
Quelle période intéressante que celle de nos Guerres Mondiales ! Je viens de m'y plonger à l'occasion d'un Swap spécial grâce au blog de Bibliza et du coup j'ai voulu continuer sur ma lancée et découvrir cette auteure qu'est Mary Chamberlain.

Je peux d'ores et déjà dire qu'elle a une plume magnifique, ni surchargée ni lourde malgré le sujet somme toute un peu difficile.
Ada Vaughan est une jeune femme qui ne rêve que d'une chose, devenir une couturière célèbre dans la lignée de Coco Chanel et ainsi créer sa propre maison de couture : la Maison Vaughan.
On retrouve toute la recherche de l'auteure sur le sujet grâce aux passages explicatifs de ces méthodes de couture, sur le détail d'une texture, d'un tombé, la technique de création.. Tout cela narré avec passion et sans ce que cela alourdisse le récit d'un sentiment de trop.
Elle débute ainsi dans un atelier de mode où elle fait montre d'initiative et de talent. Elle s'y plaît et réussit à mettre sa touche personnelle dans les modèles qu'elle crée pour Mme B. Son destin aurait pu être ainsi tout tracé s'il n'avait croisé la route du bel et énigmatique Stanislaus von Lieben. Cet autrichien la subjugue et lui fait découvrir les joies du luxe et de la vie oisive. Alors lorsqu'il lui propose quelques jours de séjours à Paris, la petite couturière y voit le signe du destin. Paris, la ville des grandes maisons de couture comme Chanel, Dior l'attend.
Mais hélas nous sommes en 1939 et les évènements vont se précipiter lorsqu'ils seront en France et la guerre se voir déclarée.

Son destin va alors prendre une toute autre tournure que celle qu'elle avait imaginé.
C'est dans ces moments dramatiques que nous allons découvrir la jolie plume de Mary Chamberlain, sa légèreté malgré les épisodes parfois tragiques, sa douceur et sa fraicheur aussi. Elle réussit à nous faire aimer Ada sans contestation. Malgré ses erreurs, malgré ses doutes qui sont ici si bien retranscrits, Ada nous emporte dans ces tourments et nous souffrons ou rions avec elle.
La guerre n'est facile pour personne mais Ada va sans conteste vivre une face sombre de celle-ci. Trimballée de Belgique en Allemagne puis dans les ombres de Dachau, elle va faire preuve de courage, de désespoir aussi mais d'une détermination sans bornes. Les épreuves qui vont parsemer sa jeune vie vont vous émouvoir et vous impliquer. Comment ne pas se sentir attirée par cette jeune femme têtue et opiniâtre malgré ses déboires ?
Comment ne pas lui enjoindre de résister au désespoir, à la tristesse ?
Comment surtout ne pas prier pour son salut et une lueur d'espoir à la fin de ce voyage vers l'enfer qu'elle va traverser ?

C'est ici un roman poignant sur la vie d'une jeune femme ordinaire, d'une couturière hors pair mais aussi d'une anglaise en territoire ennemi. C'est un destin cependant peu ordinaire par les drames vécus, les sentiments éprouvés et la période sombre dans lequel il se passe.
Ada est un personnage attachant et en même temps tellement surprenante par la force de caractère qu'elle peut dégager. Elle a comme tout un chacun des moments de doute profond qui vont l'entraîner parfois dans de mauvaises directions, elle est aussi une jeune femme qu'un rêve va entraîner dans le cauchemar sans nom de la guerre.
Parfois le lecteur aura envie de la secouer, de lui faire comprendre qu'elle se fourvoie, à nouveau, que la première fois ne lui a pas suffi. Et puis, là encore, elle semble rebondir devant nous telle une balle et nous entraîne à nouveau dans cette course folle à la vie qui ne la quitte pas. Car elle a un but ultime outre celui d'ouvrir sa propre Maison de couture, c'est de retrouver Thomas. Et cela la tient à bout de bras face à toutes adversités qui croiseraient son chemin. La petite Ada a bien grandi et perdu sa naïveté mais reste toujours une jeune femme candide sur certains aspects et là encore cela permet au lecteur de ne l'en aimer que plus.

Et c'est sur un final plus que surprenant que va nous laisser Mary Chamberlain. Un final dans la continuité des aventures d'Ada. Elle qui rêvait chiffon, haute couture et de Paris a vécu le cauchemar de la guerre, de la détention et d'une perte irréparable. C'est avec émotion que jusqu'au bout on la suit, on espère pour elle et on y croit. C'est donc avec empathie que l'on comprend ses actions lorsque le passé refait surface et qu'il chamboule à nouveau tout sur son chemin.

Je reste cependant sous le choc de cet épilogue, qui, si l'on y réfléchit paraît presque logique au vu du personnage mais tout à fait révoltant pour le lecteur.

. J'ai été particulièrement touchée par le final car il nous montre tout à fait les disfonctionnements moraux des populations d'après-guerre. Entre ceux qui ne voulaient voir ou croire les abjections nazies, ceux qui les minimisaient ou ceux qui voyaient de la collaboration dans des gestes simples de protection et de survie. Ada en est un bel exemple et nous touche ainsi encore plus.

Un roman émouvant, surprenant est ainsi né sous la plume fluide et vivante de Mary Chamberlain, un roman à découvrir et à savourer aussi.
Lien : http://lespassionsdaely.cana..
Commenter  J’apprécie          50
"De pourpre et de soie", un titre qui convient si bien au récit de ce roman. Roman dans lequel on suit Ada, une très jeune femme qui va vivre les années de la seconde guerre mondiale, si difficilement.

Le récit nous offre donc une tranche de vie d'Ada, allant de 1939 à 1948. On la suit alors, partant de Londres, en passant par Paris, la Belgique puis l'Allemagne alors qu'elle a 18 ans au début de ce récit. Ada est une jeune femme ambitieuse, elle a un talent sûr pour la couture, pour la création car si elle manie très bien l'aiguille, elle créé aussi à merveille. La façon dont l'auteure nous parle des tissus et de ce qu'ils peuvent apporter à un vêtement est tout un art qu'Ada connait sur le bout des doigts. le tissu prend vie à travers ses créations et c'est en ça que notamment le titre colle si bien à cette spécificité du personnage et à cette période qui n'est pas sans rappeler la cruauté des hommes.

Ce rapport au tissu et aux vêtements, cette passion qu'elle a, sont ce qui lui permettra de rester en vie durant ces longues années. C'est en ce point que la magie opère et que l'auteure a su nous retranscrire l'importance que ça revêt pour Ada. Les tissus deviennent ainsi des compagnons qui accompagnent Ada tout au long de son histoire.
Ada souhaite plus que tout monter sa propre maison de couture à l'image de Coco Chanel et jamais ce rêve ne l'abandonnera, même dans les moments les plus critiques de sa vie. A 18 ans, elle s'amourache d'un homme Stanislaus, on est alors en 1918, le climat en cette veille de guerre est très tendu mais Ada ne peut pas croire que celle-ci peut avoir lieu, perdue alors par les sentiments qu'elle éprouve et les promesses de cet homme. Elle le suit en toute innocence à Paris pour un séjour idyllique, et ce contre l'avis de tous ses proches. Paris pour une jeune femme comme elle, c'est le rêve, c'est la ville de la création, de la mode.

Seulement voilà la guerre est déclarée et elle se retrouve si loin de chez elle. C'est alors qu'elle découvrira que Stanislaus n'est pas cet homme bon et aimant qu'elle pensait connaitre. Débute alors une fuite et l'incapacité de retourner chez elle et l'abandon. Elle sera très vite fait prisonnière des allemands et elle passera de longues années à leur service, n'ayant guère le choix que de survivre au mieux dans l'espoir que la guerre finisse et qu'elle puisse rejoindre sa famille à Londres.

Les années de guerre seront longues et pénibles et si certains pensent qu'elle a eu de la "chance" dans son malheur, certes d'autres ont souffert plus qu'elle, elle a toutefois passé toutes ces années, seule et privée de liberté sous le joug d'allemands plus hautains, exigeants et cruels les uns que les autres. Souffrant ainsi de bien des façons, tant de la faim que de blessures physiques et par bien des aspect de conséquences psychologiques nombreuses. C'est son talent pour la couture qui lui permettra de survivre et de ne pas mourir comme beaucoup de prisonniers, mais au prix de longues années perdues alors qu'elles auraient du être de belles années. Ada va grandir avec l'espoir de rentrer chez elle mais aussi avec celui de retrouver un être cher, c'est ce qui lui permettra de ne pas décider d'en finir.

L'après guerre n'épargnera pas pour autant Ada, qui va continuer de souffrir. Ses mauvaises rencontres et les choix qu'elle fera, certainement dus à une grande naïveté et une confiance bien mal placée la mèneront vers des chemins semés d'embuches. C'est un récit qui nous prend aux tripes, j'entends par là que l'on éprouve bien des sentiments en lisant ce qui arrive à Ada. On éprouve beaucoup de peine et de tristesse, face à cette période cruelle qui a vue tant d'atrocités et on imagine bien cette jeune femme, loin de chez elle, livrée à elle même, sans réellement avoir conscience de ce qui se passe derrière les murs qui la retiennent prisonnière. Elle n'a qu'une solution : survivre, elle ne fait pas partie de ses héroïnes de guerre qui sauvera des vies, elle n'aura qu'à s'occuper de la sienne mais cet isolement auquel elle sera contraint est bien déstabilisant.

Le récit peut paraitre avoir quelques longueurs, mais ça n'est pas ainsi que je l'ai ressentis. On se met véritablement dans la peau d'Ada, nous sommes Ada en lisant ses lignes et on a du mal à lâcher l'histoire de presque dix ans de sa vie pour savoir de quelle façon elle va s'en sortir. le fait d'une narration unique et constante en compagnie d'Ada nous permet de bien la connaitre. On devient spectateur, sans pouvoir toutefois la guider et lui dire qu'elle commet des erreurs car le lecteur va voir ce qu'elle, par naïveté, ne verra pas de suite et on imagine assez bien les conséquences. En refermant le livre, on est songeur, se demandant alors qu'elle aurait pu être sa vie si elle n'avait pas décidé de se laisser guider par son coeur et ses rêves, même si sa passion a pu l'accompagner durant toutes ces années...
Lien : http://www.livresavie.com/de..
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
LaPresse
16 septembre 2016
On y trouve tous les ingrédients du roman promis à une adaptation au cinéma: un décor historique, des drames, des faits de société et un angle original.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
——«  Le peuple allemand est un arbre, poursuivit Herr Weiss, qui doit être débarrassé de ses parasites et gringalets .
De ses bébés chétifs. De ses vieux et infirmes.
Cette crasse vile qui mine notre vitalité .
——Les bébés ? S’inquiéta Ada? Quels bébés ?
——-Les malingres, dit- il en frappant le sol de sa canne. Les incurables . Les orphelins . Les délinquants .
Ceux qui n’ont pas été désirés . Tout Ceux - Là. »
Commenter  J’apprécie          100
_____ "La mort était à l'intérieur de moi et tout autour..Je la respirais, je la portais sur moi en permanence, comme un boucher l'odeur du sang. La mort était ma compagne.."
Commenter  J’apprécie          110
Ada se mit sur la pointe des pieds et tourna, de plus en plus vite, tandis que la jupe flottait de plus en plus haut, comme l'anneau de Saturne. Cette robe faisait d'elle une femme, la rendait libre de danser et pirouetter d'exister. Elle atteignait au sublime, volait jusqu'au paradis être céleste de bonheur et de joie.
Commenter  J’apprécie          10
Ada n'avait entendu parler que de deux empires, le britannique qui opprimé les indigènes, et le romain qui avait tué le Christ. Elle découvrait pour la première fois qu'il y en avait d'autres.
Commenter  J’apprécie          00
Je te salue, Marx, plein de lutte, la révolution est avec toi, tu es béni entre tous les travailleurs...
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : seconde guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (145) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..