Quand nous disons conflit Islam-démocratie, nous parlons en fait éminemment légal, car si le texte-référence pour l’Islam est le Qur’ân, celui de la démocratie, est, très pragmatiquement, la charte des Nations Unies qui est avant tout une super-loi. La majorité des Etats musulmans ont signé cette charte et se trouvent ainsi régis par deux lois contradictoires : une loi qui accorde aux citoyens la liberté de penser, et une Shari’a qui la condamne, dans son interprétation officielle axée sur tâ’a, l’obéissance.
La majorité des musulmans, qui ont accès très tôt au Qur’ân, n’ont jamais eu l’occasion de lire cette charte ou de se familiariser avec ses concepts clefs.