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EAN : 9782865772834
232 pages
Fanlac (26/05/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
Seuls les humains croient
qu'il y a un mot pour au revoir
nous en avons un dans chaque langue
l'un des premiers mots que nous apprenons
il est fait de salutations
mais voilà qu'ils s'éloignent
la main levée faisant signe
le visage la personne le lieu
l'animal le jour
laissant le monde en arrière
et ce qu'il était censé dire


William S. Mervin est né à New-York en 1927. Traduc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un recueil de poésie bilingue d'un grand poète Américain méconnu en France. Il a été deux fois lauréat du prix Pulitzer de poésie en 1971, puis en 2009 pour Shadow of Sirius. En 2010, il est nommé "Poet Laureate" aux États-Unis par la bibliothèque du Congrès. Malgré tout cela, je n'avais jamais entendu parlé de lui avant d'ouvrir ce livre, sur lequel je suis tombé par hasard dans une librairie Parisienne. Il est difficile de mettre des mots sur de la poésie. C'est pourquoi j'ai mis quelques citations pour ceux qui ont envie de découvrir, et vous permettre de vous faire une idée par vous-même...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Héritage

Près de mon coude sur la table
il gît ouvert comme il l'a été
une bonne partie de ces trente
années depuis que mon père est mort
et qu'il est passé dans mes mains
ce Webster's New International
Dictionary of the English
Language de 1922
sur papier indien qu'il m'était
toujours interdit de toucher
de peur que je déchire ou sait-on
que j'abîme ses pages fragiles
lourdes dans leur reliure
cette odeur sable mouillé
que de fines vagues survolent
quand ce fut imprimé il avait vingt-six ans
à peine étaient-ils mariés depuis quatre ans
il était pasteur de campagne
dans village à magasin unique et j'imagine
un homme venu à la porte un jour
démarcher pour ce beau dictionnaire
sur papier fin comme la bible
à un prix incomparable
et il semblerait que cela représenterait
une distinction rien que de le posséder
confirmant sur lui quelque chose
qu'il ne pouvait même pas nommer
à présent sa couverture est usée comme si
il avait été emporté en voyage
par les monts et déserts
de la terre mais il a été ici
prés de moi tout le temps
ce qui l'a ainsi effiloché
le disloquant le rongeant
toutes ces années
je sais que j'ai dû l'utiliser
bien plus que lui mais toujours
avec soin et réelle affection
tournant les pages patiemment
à la recherche des significations

(P65-67)
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Un note venue des Cimmériens

Le temps que ça nous parvienne
nous ne pouvons rien en tirer
que des questions ou bien ça nous
transforme en pures
questions que nous sommes incapables
de ne pas poser
à commencer par
est-ce réel c'est à dire
est-ce authentique c'est-à-
dire est-ce de quelqu'un
pas l'un de nous et dans ce cas
comment le savons-nous et d'où
cela provient-il de quel pétale
de notre rose-des-vents ou de quelle
ère du cycle orbital
avant nous comme nous disons
dans la langue qu'on parle à présent
et pour qui cela fut-il inscrit
ou à qui est-ce adressé
maintenant ou cela parlera-t-il plus tard
en un autre sens et
est-ce une question même
ou l'envers d'une question
en avant ou à reculons
de notre point de vue et sommes-nous
censé croire qu'elles existent
en vérité ces formes d'antique
on-dit que personne n'a vues
en plein jour les Cimmériens
qui logent dans le noir absolu
dit-on ou peut-être vivent
de l'autre côté

(P73)
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Habillement

Croire vient après
qu'il y eu de quoi se couvrir
qui peut croire
que nous sommes né sans
il elle ou ça hurlant
ravalant le premier souffle
d'une réflexion brute
crue et la tête la première
précoce mais déjà
guère originale

jusqu'aux derniers jours
et puis même au-delà
le corps dont nous
sommes dotés est plus
que ce qui le couvre
se garde couvert
par habitude d'habit
mot pour dire vêtement
par coutume
qui est une altération
du plus vieux mot costume
par convenance
qui dérive
d'un mot désignant
ce qui nous va

apparemment nous croyons
aux mots
et à travers eux
mais nous aspirons au-delà
à ce qu'on ne voit pas
ce qui reste hors d'atteinte
ce qu'on garde couvert
par couleurs et par tailles
nous sommes affamés
de ce qui hors de doute est cependant douteux
connu pour être différent
et nos tissus parlent
de différence
nous nous vêtons de différence
l'appelant nôtre

(P 53-55)
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Lettre à Su Tung-p'o

Presque mille ans plus tard
je pose les mêmes questions
que toi celles auxquelles tu as passé
ton temps à revenir comme si
rien n'avait changé que le ton
de leur écho s'aggravant
et ce que tu savais de la venue
de l'âge avant que tu sois vieux
je n'en sais pas plus à présent
que toi alors sur ce que tu
demandais quand je m'assois la nuit
au-dessus de la vallée silencieuse pensant
à toi sur ta rivière cette brillante
nappe de clair de lune dans le rêve
des oiseaux aquatiques et j'entends
le silence après tes questions
quel âge ont les questions ce soir

(P131)
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Jeunesse

Tout au long de ma jeunesse je te cherchais
sans savoir ce que je recherchais

ou comment t'appeler je crois que je ne
savais même pas que je cherchais comment

t'aurais-je reconnue en te voyant comme je l'ai
fait à chaque fois que tu m'es apparue

comme tu l'as fait nue t'offrant toi-même
entièrement à ce moment et tu m'as laissé

te respirer te toucher te goûter n'en sachant
pas plus que ce que je savais et seulement quand

j'ai commencé à pensé te perdre je t'ai
reconnue alors que tu était déjà

pour une part mémoire une part distance demeurant
mienne de sorte que j'apprenne à vivre ton absence

de ce que nous ne pouvons tenir sont faites les étoiles

(P79)
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Videos de William S. Merwin (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William S. Merwin
Les fleurs de mai de Ventadour / William S.Merwin en français Entretien entre l'écrivain américain William Stanley Merwin à propos de son livre The mays of Ventadorn et Luc de Goustine son traducteur (Les fleurs de mai de Ventadour, éditions Fanlac). Interview réalisée en mai 2006.
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