Les châteaux Forts. de la guerre à la paix.... Ou le bouquin que tu retrouves sous ton sapin, que t'es contente, que tu l'avais demandé.. Mais que une fois lu, et bin non....
- Tu veux que je te dise le truc le plus important.... enfin les trucs ?
- Oui je veux bien..
- La motte..
- La motte ? Comme la motte piquet, ou le Comte de la motte ?
- Non enfin... ça vient sans doute de là, même si l'auteur nous le dit pas... et puis l'autre truc tu sais ce que c'est ?
- Non..
- La tour !
- Ah oui ? mais encore ?
- La tour !
Hum... je ne m'attendais pas à ça en demandant ce livre... Je m'attendais certes à la construction du Château (encore que ceux qui le construisent et les façons de construire factuellement sont un peu aux oubliettes) mais surtout à la vie dans le château... la vie dans les différentes parties d'un châteaux fort, et leur évolution ainsi que sa place dans le paysage, tout autant social que naturel...
- La Tour !
- Oui, oui....
Et même en lisant, pour une fois dans cette collection, dieu que ce fut fastidieux, ennuyant au possible, imbitable par moment, et je dois l'avouer super chiant (et chiant avec les châteaux forts faut le faire !), pas du tout intéressant de mon point de vue. L'auteur est peut-être un expert en construction de châteaux forts et en architecture de château fort, c'est même d'ailleurs certain qu'il est un expert. Seulement,
- La tour !
- Humpfff... Oui, oui la tour... là tout doux ça bien se passer...
Donc comme je disais seulement, il ne sait pas ce qu'est un livre de vulgarisation, et il n'a pas compris je crois à quel lectorat il s'adressait, le titre de cette collection c'est quand même découverte... le langage utilisé (sans explication la plupart du temps) est ultra pointu, architecture architecture... L'auteur n'arrive pas à faire passer sa passion pour les châteaux, il nous abreuve de hauteur, de largeur, de taille, nous fait des références genre « comme au château de Coucy ».. hum si tu veux, seulement le château de Coucy toi tu le connais peut-être bien.. moi là, heu c'est où Coucy ? Et l'auteur n'arrête pas les choses de ce genre, sorte de private joke pour initié avec clin d'oeil d'entre soi... Découverte Gallimard mec !
- La toooour !
- Oui... oui j'ai bien compris la tour... apparté : ça laisse des traces quand même !
L'auteur nous abreuve donc de plans, nous parle de plans, en long en large et en travers utilisant toujours des termes très techniques, et certes c'est le bon champs lexical, c'est vrai, seulement il aurait été intelligent de l'expliquer, et c'est pas le glossaire de la fin qui aide, du tout
exemple du glossaire de fin ( je vous mets plusieurs définitions)
Mâchicoulis breton : Mâchicoulis dont le parapet repose sur des consoles en demi-pyramide inversée. ( bon.... allons voir à mâchicoulis)
Mâchicoulis : Coursière en pierre ayant la même fonction que le hourd. ( bon... allons voir à coursière.. y a pas... allons voir à hourd alors.)
Hourd : Coursière en bois formant un surplomb en couronnement d'une courtine ou d'une tour, permettant le tir vertical (tir fichant) par des ouvertures ménagées dans son sol.... hum, plissement de sourcil... bon coursière y a pas, courtine non plus ( mais c'est pas une tour.. une petite tour ? Un chemin de ronde ?)..
- La tour ! la tour !
- Raah! oui j'ai compris la tour !
Et pour en revenir à notre mâchicoulis, donc c'est en gros un renflement/endroit/coursive qui contient une meurtrière mais au sol... on va faire avec... et je soupire.
Et vous savez le pire, c'est qu'il y a fort longtemps, j'ai suivi des cours d'histoire de l'art et l'archi bin je connais deux trois trucs, imaginez si je connaissais rien, ce livre aurait été un purge sans nom, et je ne l'aurais sans doute jamais fini ( déjà que là ça été dur, mais j'attendais, espérais du mieux pour les chapitre suivants)
Bon par contre il y a beaucoup comme d'habitude d'iconographie dans ce livre, et heureusement ! C'est par l'iconographie que l'on peut comprendre de quoi nous parle au final l'auteur... genre la vis verticale.... image.... ah l'escalier en colimaçon, ok. Et j'imagine la tête des éditeurs à la réception du manuscrit... « Paulo va falloir nous mettre plein de belles images là ! Plein... ok.. je compte sur toi coco ! »
- La toooooooooour !
- Mais ta gueule !
Il n'y a aucune vie dans le château, jamais, par exemple dans les châteaux il y a la basse-cour, et lisant ce terme des questions me viennent.. hum la basse-cour, est-ce à cause de cela que la basse-cour est devenue l'appellation aujourd'hui de l'endroit où l'on garde la volaille ? Pourquoi ? Est que à l'époque c'est là qu'il gardait les volailles, pour la nourriture du châtelain ? Ou est-ce un double sens pour parler et se moquer de la petite noblesse en opposition avec la haute-cour (double sens et ironie qui se serrait perdu à notre compréhension depuis la nuit des temps ?). Pourquoi ? Ne vous attendez à aucune réponse à des questions d'un tel genre.
La société vivant dans le château n'intéresse pas l'auteur, il n'en parle que pour appuyer son propos architectural, et c'est tout...
L'auteur bannis l'imagination ( bon d'un autre côté c'est un ingénieur des ponts et chaussées), et ne fait jamais travailler celle du lecteur, et c'est à mon sens complètement stupide, car il me semble qu'il aurait été bien plus intéressant de donner des fait concrets, factuels et historiques de la vie au sein d'un château fort tant pour appuyer son propos architectural que pour permettre à son lecteur d'imaginer justement qu'elle était la vie possible réelle d'un château, d'une vie dans un château ( quand ça allait bien autant que quand ça allait mal).
Imaginer tout en reposant l'imagination sur une réalité, plutôt que sur des fantasme et des clichés.. clichés et fantasmes que l'auteur dans sa grande instruction ne supporte pas et dézingue , aux oubliettes les oubliettes...
Donc d'un côté il ne donne rien au lecteur pour lui permettre de visualiser et d'imaginer cette vie dans ce château, mais en plus il dézingue le peu de vie que notre cerveau avait crée ou cru... merci je n'en demandais pas tant...
- La toooooooour !
- …. nan ça laisse vraiment des traces...
Une découverte Gallimard complètement à côté de la plaque, qui demande déjà de grosses connaissances en architecture.. et je me rends compte que l'architecture je m'en fiche, l'architecture n'est rien sans la vie qui l'accompagne.... car comme le dit le roi de l'immobilier du paf, une maison vide est une maison morte, et sans vie sans projection ou imagination c'est pas demain la veille qu'on fera une vente....
Et pour le château fort c'est pareil... je préfère encore, mon imagination d'enfant crapahutant dans les ruines du château fort d'Esserts-Blay, ou la visite avec guide qui fantasme un peu et moi le sachant (parce que j'ai lu des trucs), mais qui nous parle de vie, plutôt que ça.
Et je suis assez interloquée, je croyais qu'au départ l'on devenait archéologue parce qu'on s'intéressait à la vie de nos ancêtres, du pourquoi et du comment..
Monsieur je vous laisse à vos plan, vos mâchicoulis, vos degrés et vos vis... et je ne vous salue pas !
- Et la tour !
- Oui.. et vos tours...
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