La chimiste

La préparation est la clé du succès

Juste vivre, c’était déjà ça. C’est tout ce qu’elle demandait. Alors elle préférait mettre toutes les chances de son côté, et ça valait bien de temps en temps un effort mental !

- Ne te fais pas de films, lui dit-elle. Je veux le chien. Et j'aime bien Alex et Danny. Presque autant que tu m'horripiles.
Sur ces mots, elle l'embrassa à pleine bouche - assez longtemps pour mettre tout le monde mal à l'aise. Volkstaff tourna poliment la tête pendant qu'Alex les regardait avec stupéfaction. Elle ne comprendrait jamais ce que Val trouvait à Kevin.

Daniel n'était pas un fugitif-né, mais il était extrêmement prévoyant pour un homme ordinaire.

Elle connaissait la théorie : parfois, si on a une longueur d'avance sur le gars qui tient l'arme, on peut le surprendre. La fuite avait toujours été son mode favori, mais cette fois, elle devait monter au front. Une idée lui viendrait demain, peut-être, quand son cerveau aurait refroidi et redémarré.
Telle une araignée au cœur de sa toile, elle s'endormit.

En termes de ressources humaines et de logistique, la mafia ne jouait pas dans la même cour que les agences gouvernementales.
Ils avaient certainement d’autres chats à fouetter. Ce n’était pas les médecins qui manquaient sur terre, et tous étaient humains, donc corruptibles.

La douleur continuait de lui vriller le fond de l’œil. Ce n’était ni la fatigue, ni ces heures de lecture qui en étaient la cause. C’était l’angoisse. Parce qu’elle avait une décision à prendre.

Qu’y avait-il de mieux pour déstabiliser un pays qu’une épidémie mortelle ? En particulier quand on possédait l’antidote ?

Malgré elle. Sa vie était réglée comme du papier à musique, tout était organisé, planifié, mais, comme elle se le répétait souvent, sans préparation, il n’y aurait pas de vie tout court.
L’idéal aurait été de ne pas avoir à prendre ces risques, mais l’argent ne durerait pas éternellement. Elle faisait de petits boulots, là où elle posait ses valises, de préférence dans des entreprises familiales où l’on écrivait encore à la main sans passer par un ordinateur, mais cela assurait juste le quotidien, la nourriture, le loyer – pas les choses plus chères, comme les faux papiers, les instruments de laboratoire et les produits chimiques de base.

En fait, la normalité est très sous-estimée