Consulter ses e-mails lui prenait d’ordinaire trois minutes.
Après cela, elle aurait quatre heures de route – si elle ne faisait pas de détour – pour rentrer à son camp de base du moment. Il lui faudrait alors rétablir tout son système de sécurité avant de pouvoir dormir. Les jours de relève du courrier étaient toujours de petits marathons.
« Je suis la princesse des ténèbres ! Je fais peur aux gens, à des gens qui pourtant n’ont peur de rien, même pas de la mort. Parce que je peux tout leur prendre, jusqu'à leur dignité, leur faire renier ce en quoi ils croient le plus. Je suis l'incarnation du mal, une abomination. »
Kevin... Les probabilités qu'il soit en vie remontaient. Ils avaient arrêté la diffusion de l'avis de recherche, pas parce qu'ils avaient trouvé Kevin, mais parce qu'ils avaient localisé Daniel.
- Ça n'a pas la cote auprès des femmes. Comme dit Randall : "Ne leur lâche jamais ça le premier soir." Visiblement, il le citait mot pour mot.
- Professeur, c'est un beau métier. Former de futurs médecins, de futurs scientifiques.
Le service avait de l’argent, des relations, mais il manquait cruellement de personnel. Cela prenait du temps de repérer, convaincre et former quelqu’un comme Barnaby ou elle-même. Les gens comme eux ne poussent pas dans des tubes à essai.
Parfois, si on a une longueur d’avance sur le gars qui tient l’arme, on peut le surprendre. La fuite avait toujours été son mode favori, mais cette fois, elle devait monter au front. Une idée lui viendrait demain, peut-être, quand son cerveau aurait refroidi et redémarré.
Aujourd’hui, donner la mort c’était vaincre. Elle ne gagnait pas la guerre, mais des batailles, l’une après l’autre. Des micro-victoires, en somme. Mais des victoires quand même. Le cœur d’un ennemi s’arrêtait et le sien continuait de battre. Quelqu’un venait en chasseur et se retrouvait proie. Elle était une veuve noire solitaire, invisible derrière sa toile.
C’était une vraie corvée de tout installer le soir pour tout défaire au matin, mais elle ne pouvait se permettre le moindre laisser-aller.