Twilight, tome 2 : Tentation

- [...] Je m'en moque, Edward, si tu savais comme je m'en moque ! Prends-moi mon âme. Je n'en veux pas, sans toi. Je te l'ai déjà donnée.

Tu ne me reverras plus. Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, je ne m'en mêlerai plus. Ce sera comme si je n'avais jamais existé.

L'amour était irrationnel. Plus on aimait une personne, moins cela avait de sens.

Ces plaisirs violents ont des fins violentes. Dans leurs excès ils meurent tels la poudre et le feu que leur baiser consume.

De quoi j'ai l'air ?! Du magicien d'oz … ?! Te faut-il un cerveau … ?! Te faut-il un coeur … ?! Tiens prends les miens … Prends tout …
By' Jake

- Quoi ? demanda-t-il, à demi embarassé.
- Rien. Sauf que je viens juste de m'en rendre compte... sais-tu que tu es plutôt beau ?
Les mots à peine prononcés, je m'inquiétai qu'il les prît mal. Heureusement, il se borna à lever les yeux au ciel.
- Tu as reçu un sacré coup sur la caboche, dis-moi !
- Je ne plaisante pas.
- Ah... ben, euh, merci alors.
- Ben, euh, de rien, répondis-je, hilare.

Tournant le dos à l'hideuse absence, je regagnai précipitamment ma camionnette, en courant presque. J'avais hâte de partir, de rejoindre le monde des humains. Je me sentais affreusement creuse, je voulais voir Jacob. Peut-être, à l'instar de la langueur d'avant, développais-je une nouvelle forme de maladie, une nouvelle dépendance physique à son égard ? Tant pis ! Poussant la Chevrolet au maximum de ses capacités, je fonçai vers ma piqûre.

Chaque fois que j'ouvrais les yeux sur le matin et que je me rendais compte que j'avais survécu à une autre nuit, je m'étonnais. La surprise passée, mon cœur se mettait à battre la chamade, et mes paumes devenaient moites ; je ne respirais de nouveau qu'après m'être levée et avoir vérifié que Charlie n'était pas mort, lui non plus.

Au plus profond de mon corps, dans la moelle de mes os, du sommet de ma tête à la plante de mes pieds, dans le trou de ma poitrine, j’étais certaine d’une chose
-aimer donnait le pouvoir de briser l’autre.-
Or, j’avais été cassée au delà du réparable.

Le temps passe. Y compris quand cela semble impossible. Y compris quand chaque tic-tac de la grande aiguille est aussi douloureux que les pulsions du sang sous un hématome. Il s’écoule de manière inégale, rythmé par des embardées étranges et des répits soporifiques, mais il passe. Même pour moi.